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et k Paphos. n parcourut ensuite, avec son compagnon Silas, les diverses provinces de l’Asie Mineure, et passa à Athènes, où il parla devant l’aréopage, et fit un grand nombre de conversions. Déretour à Jérusalem, il faillit être lapidé par la multitude. Le gouverneur romain étant parvenu à l’arracher aux Juifs, le fît conduire à Césarée pour y être jugé. Mais Paul, en sa qualité de citoyen romain, en appela à César. Conduit à Rome, il fut renvoyé absous de l’accusation dont les Juifs lavaient chargé, et put librement prêcher l’Evangile dans la capitale du monde. De Rome il écrivit aux fidèles des diverses églises qu’il « avait fondées en Grèce et dans l’Asie plusieurs éjJttr.es qui sont parvenues jusqu’à nous. Emprisonné par ordre de l’empereur Néron, il fut condamné à avoir la tête tranchée, et subit

II. — Lks apôtres d’après la critique rationaliste. Le grand principe de la critique rationaliste appliquée aux personnages de l’Ancien et du Nouveau Testament, comme aux personnages mythologiques de tous les peuples, c’est la négation du surnaturel. On ne peut distinguer, dit-elle, l’histoire sainte ou sacrée de l’histoire profane ; il n’y a qu’une seule histoire. Histoire sainte, deux mots contradictoires : ce qui est surnaturel et miraculeux n’est pas historique ; ce qui est historique nest pas surnaturel. Au miracle, à la réalité d’origine divine, la critique rationaliste substitue le mythe (pris dans son sens le plus général), la fiction d’origine humaine. Cette négation du surnaturel, cette substitution du mythe au miracle, dont on ne conteste pas la légitimité partout ailleurs que dans l’histoire sainte, ne saurait souffrir d’exception. « Tant que la critique historique, dit le doe : teur Strauss, demeure libre d’obéir à ses propres lois, elle n’admet en aucun cas l’existence du miracle. La foi religieuse, au contraire, se complaît toujours dans cette hypothèse, sauf à la circonscrire dans le domaine propre de la religion du Adèle. Le chrétien accepte d’emblée les miracles de l’histoire juive et des premiers temps du christianisme. Il trouve fabuleux et ridicules ceux des mythologies de l’Inde, de l’Égypte et de la Grèce. Le Juif reçoit les miracles de l’Ancien Testament en rejetant ceux du Nouveau, et ainsi de suite. Quand l’orthodoxie chrétienne veut sommer la science de passer sous son niveau, de repousser le miracle partout ailleurs, mais de lui accorder le droit de bourgeoisie sur le terrain du christianisme, et surtout du primitif, la science refuse

toire de toutes les religions, ou bien je ne l’admettrai nulle part ; chrétiens on juifs selon1e hasard de la naissance, ses représentants ne consentiront pas pour cela à établir une science, et particulièrement une critique historique juive ou chrétienne. Et le dilemme nest pas sérieux ; car son premier terme, la possibilité générale du miracle, ne serait autre chose que la négation même de l’histoire. »

Ainsi la critique rationaliste revendique le droit de soumettre les livres saints à la même analyse, au même contrôle que tous les autres documents, de les interpréter par la même méthode j en un mol de décider sur leur authencilé et leur véracité par des inductions naturelles et en écartant toute préoccupation dogmatique. Voyons les résultats qu’elle nous fournit relativement aux apôtres.

Vocation des douze. Un premier point qui est acquis, c’est que Jésus-Christ se choisit douze disciples. Prétendre que le collège des douze ne s est constitué qu’après la mort de Jésus, est impossible, car ce nombre apparaît de tnqj bonne heure dans l’histoire. Ce n’est pas seulement Y Apocalypse, écrite trente et quelques années après la monde Jésus, qui le mentionne comme une donnée fondamentale du christianisme ; 'apôtre Paul lui-même, dont les premiers rapports avec ta société chrétienne remontent aux dix premières années après la mort de Jésus, signale les douze comme un collège existant. Ce nombie douze a un rapport nettement indiqué avec les douze tribus d’Israël, et ce rapport serait encore évident si même dans l’Évangile de Mathieu, Jésus ne promettait pas à ses douze disciples

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ciples intimes, dit le de

certainement montré que son plan déréforme s’appliquait avant tout au peuple d’Israël ; mais on n’en peut conclure qu’il se soit interdit de franchir cette limite. ■

Les Évangiles sont loin d’être d’accord sur le nom des apôtres et sur l’ordre et les circonstances de leur vocation. Chez Mathieu et Marc, Jésus marchant le long de la mer de Galilée aperçoit les deux frères Simon et André qui jettent leurs filets ; il les’appelle du bord et les invite à le suivre comme pécheurs d hommes ; aussitôt ils quittent leurs filets et se joignent a lui. Puis, Jésus aperçoit de même Jacques et Jean occupés dans leur barque a raccommoder leurs filets ; il les appelle ' également et avec le même succès. Chez Luc, aniion seul est nommé d’abord, André n’est pas désigné, Jacques et Jean apparaissent plus tard comme auxiliaires de Simon. Dans le quatrième Évangile, les premiers disciples, au lieu d’être enlevés au métier de pécheur, sortent de l’école préparatoire du précurseur

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Jean-Baptiste. André est le premier ; puis vient Jean ; ensuite Pierre est amené par son frère André. Il n’est pas question dans ce récit de Jacques, dont la vocation est remplacée par celle de Philippe et de Nathanael ; notons que ce nom de Nathanael ne figure pas dans les catalogues synoptiques. Lélieu des vocations diffère également : dans le quatrième Evangile, ce n est pas sur les bords du lac de Galilée, comme chez Mathieu et Marc, mais dans la Pérée, aux environs du Jourdain, qu’André, Jean et Pierre se joignent à Jésus. Il est impossible de prendre au sérieux les artifices et tours de force par lesquels on a tenté de concilier entre elles ces diverses relations des vocations apostoliques, et voulu expliquer comment les mêmes hommes, après avoir déjà été adressés à Jésus par le Baptiste, ont été de nouveau appelés par lui comme des étrangers et conviés à le suivre. S’ils se sont ralliés à Jésus de la manière que rapporte le quatrième Évangile, ils n’ont évidemment plus eu besoin d’être appelés par lui comme ils le sont dans le récit des deux premiers Évangiles ; et réciproquement, s’ils ont été appelés de cette

manière, ils n’ont plus eu besoin de l’intervention du précurseur pour aller à Jésus.

Nous trouvons de semblables divergences à propos du personnage de Mathieu. Le premier Évangile raconte qu’un homme nommé Mathieu étant assis dans son bureau de péage, Jésus lui cria : Suis-moi, ce que Mathieu fit aussitôt. Le quatrième Évangile ne nous parle pas plus de péager que de pêcheurs. Chez Marc et Luc, il y a un péager comme dans le premier Évangile, mais c’est Lévi et non Mathieu qu’il se nomme. La vocation de ce Lévi étant racontée presque dans les mêmes termes par Marc et Luc que celle de Mathieu dans le premier Évangile, on a cru pouvoir supposer que Lévi était le nom propre de l’apôtre, et Mathieu le surnom qu’il adopta en se joignant à Jésus. « Mais, dit M. Alfred Maury, pour être autorisé à faire cette hypothèse, on devrait trouver quelque trace qui montre que Mare et Luc en donnant le nom de Lévi au publicain dont il s’agit n’entendent par là que celui qu’ils citent sous le nom de Mathieu dans la liste des apôtres : or, non-seulement ils ne disent pas dans cette liste, où se trouvent pourtant plusieurs noms et doubles noms, que Lévi ait été le surnom ou le nom antérieur de Mathieu ; mais en nommant leur Mathieu, ils omettent même d’ajouter à son nom la désignation de publicain, désignation que le pre™. „ d !-'- -•—.... pu^j dans

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is. Ainsi Mathieu

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Thaddée, et Luc un Jude. Somme toute, le seul fond historique qu’on puisse voir en tout cela, c’est que plusieurs des disciples de Jésus-Christ avaient été pécheurs, et l’un d’eux au

Primauté de Pierre. Un point sur lequel tous les évangélistes sont d’accord, c’est la primauté de Pierre. Mathieu dit expressément qu[il était le premier. Dans tous les Évangiles, il devance les autres par la parole et par l’action ; dans tous, Jésus le distingue par le surnom de Céphas ou de Pierre, surnom qui, selon la remarque du docteur Strauss, contraste avec l’inconsistance du personnage telle qu’elle apparaît dans sa conduite envers Jésus au début de la passion, et par son attitude dans le conflit entre les judéo-chrétiens et l’école de Paul. Le quatrième évangéliste, qui s’éloigne si souvent des trois autres dans ses récits, n’entreprend rien directement contre la primauté de Pierre ; il la reconnaît même fonnellement ; mais il est conduit, par le but qu’il s’est proposé en écrivant, a en amoindrir rir*

mais Pierre n’est plus le premier appelé, ii n’est que le troisième. De plus, il n’est pas appelé directement par Jésus, et n’arrive que pur l’intermédiaire de l’un des deux premiers. Lors de la Cène, pour savoir de quel disciple Jésus entendait parlercomme devant le trahir, Pierre est obligé de faire intervenir le disciple chéri, qui, assis à table, se repose contre le sein de son maître. Après l’arrestation de Jésus, le quatrième Évangile s’accorde avec les trois premiers pour nous montrer Pierre suivant le captif jusque dans le palais du grand prêtre ; mais l’autre disciple, dont les synoptiques ne disent rien, l’accompagne, et cest même lui qui procure l’entrée du palais par ses relations avec le pontife. Après la résurrection, Luc nous montre Pierre arrivant au tombeau de Jésus ; l’auteur du quatrième Évangile l’y amène également, mais en le faisant accompagner par le disciple bien-aimé ; il a soin d’ajouter que ce dernier court plus vite que Pierre, et finit par le devancer au sépulcre. On voit que dans le cours du quatrième Evangile, Pierre est constamment subordonné à. l’autre disciple au disciple bien-aimé, c’est-à-dire à Jean. Ce parti pris" s’explique par les tendances spiritualités et uuiversalistes du quatrième évangéliste, qui, sans souci du Jean historique, auteur de Y Apocalypse, crée un Jean idéal, dont l’autorité lui sert à battre en brèche le judéo-christianisme représenté dans la tradition surtout par Pierre

Triumvirat évangélique de Pierre, Jean et Jacques. D’après les trois premiers Evangiles, Pierre, Jacques et J»aa formaient parmi

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les douze un cercle pins étroit, une sorte de comité dirigeant, de syndicat. Il est très-possible que Jésus tenant ces trois hommes pour les plus fidèles ou les mieux doués de ses disciples, leur ait accordé une confiance particulière. Cette situation n’est du reste établie que par des exemples douteux. Ainsi Jésus appelle à lui les trois lors de sa transfiguration sur la montagne, lors de son agonie à Gethsémani, et lors de la résurrection de la fi’le de Jaïre. L’idée que des disciples choisis, préparés par une initiation spéciale, avaient seuls dû assister a ces scènes mystérieuses, a pu très-bien faire dire et écrire que l’événement s’était en effet produit de cette façon. Quoi qu’il en soit, ce triumvirat a certainement existé dans les temps apostoliques, où son influence s’est exercée d’une manière favorable au judéo-christianisme et contraire k l’esprit libéral de Paul. On doit remarquer que, dans le quatrième Évangile, on ne rencontre aucune trace d’un pareil triumvirat ; Jacques n’y est même pas nommé. En supprimant Jacques, en idéalisant Jean, en amoindrissant Pierre, le quatrième Évangile obéissait à la tendance que nous avons déjà signalée, et qui consistait à ôter autant que possible toute base dans la tradition évangélique aux prétentions judéochrétiennes.

Trahison de Judas. La trahison de Judas b donné lieu à plusieurs conjectures. Le récit des évangélistes laisse planer une certaine obscurité sur les mobiles d’un crime si faiblement récompensé et qui devient surtout inexplicable dans l’hypothèse où Judas aurait été, comme lédit le quatrième Évangile, le caissier peu scrupuleux de la petite communauté. On b dit que l’action de Judas s’expliquait par la déception ou la jalousie, par la déconvenue des espérances mondaines qu’il rattachait au règne messianique, ou par le dépit de la faveur dont jouissaient les trois disciples préférés. Une hypothèse hardie s’est récemment produite qui rejette toute l’histoire de Judas et de sa trahison parmi les fictions de tendance. Elle se fonde sur ce que Paul et l’Apocalypse ignorent complètement le traître, et parlent des douze comme si jamais aucun d’eux n’avait été retranché. Le traître aurait été imaginé pour permettre aux partisans de Paul d’insérer l’Apôtre des gentils dans le collège des douze ;

§ our créer une vacance, il fallait exclure l’un es apôtres, en reportant sur lui la félonie du peuple juif envers Jésus. Tel aurait été le plan de 1 évangéliste primitif, mais ce plan, il n’aurait pu le réaliser qu’en partie, réussissant à éliminer Judas, mais ne réussissant pas à lui substituer Paul ; les judéo-chrétiens auraient renoncé à rétablir le traître, mais ils auraient barré le passage à Paul en comblant incontinent la lacune par la fiction de l’élection de Mathias. Nous devons dire que le docteur Strauss rejette cettei hypothèse malgré les obscurités que lui présente l’histoire de Judas, parce qu’il ne peut admettre une si forte action du paulinisme sur la forme, primitive de la tradition évangélique.

Les soixante-dix disciples. Outre les douze apôtres, Luc fit choisir à Jésus soixante-dix disciples qu’il envoyait en avant, deux à deux, dans les localités qu’il comptait traverser pendant son dernier voyage, pour annoncer J’approche du royaume des cieux. Les autres évangélistes se taisent complètement sur cette circonstance. Mais les soixante-dix ou soixante-douze étaient nécessaires pour.faire le pendant du < douze ; soixante-dix ou soixante-douze était, dans l’idée juive, le nombre des nations (lu monde ; donc, aux juifs les douze ; aux gentils les soixante-dix. Si l’on considère que la tendance du troisième évangéliste, qui est en même temps l’auteur des Actes des apôtres, est de concilier pauliniens et judéo-chrétiens, on comprend qu’il ait introduit dans son récit cette vocation de soixante-dix disciples, afin de représenter par là celle des apôtres des gentils.

L’apôtre Paul. L’apôtre des gentils par excellence Paul, peut être considéré comme le second fondateur du christianisme. Affranchir la religion nouvelle des liens qui, en l’attachant encore à sa mère, ne lui permettraient guère de sortir de Judée, lajancer sur le monde païen, l’opposer hardiment à la’sagesse grecque, donner à l’apostolat une ambition de conquêtes sans limites : telle fut l'œuvre de Paul. Ce ne fut pas sans obstacle qu’il remplit sa mission. Dans le triumvirat de Pierre, Jean et Jacques, c’est-à-dire dans les héritiers directs de la doctrine de Jésus, il trouva une résistance-opiniâtre à ses hautes vues. À la °~ "esprit traditionnaliste, judaïque, apocatte fut vaincu, et !e christianisme, animé 1 esprit de Paul, put marcher à ses destinées, • Si nous résumons, dit le docteur Strauss, ce que nous savons des douze apâtres par le Nouveau Testament, et que nous nous demandions dans quelle mesure Jésus a trouvé en eux des collaborateurs dignes et capables, nous devrons rendre une entière justice à leur fidélité et à leur constance, en tant que nous sommes exactement renseignés sur la suite de leurs destins. Notre jugement leur sera moins favorable, quant à leur aptitude à comprendre le maître et à pénétrer te sens intime de ses vues et de ses projets ; il sera même d’autant plus sévère que nous avons sujet de placer Jésus plus haut. En les voyant obstinés jusqu’à sa mort dans leTève d’une, restauration politique, nous prenons une pauvre idée de leur intelligence ; et la résistance opiniâtre qu’ils

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opposent ensuite à l’admission des gentils dans le nouveau règne messianique, les montre inférieurs aux circonstances et incapables de tirer les conséquences des principesdu maître... Un fait d’une immense action sur les destinées du christianisme, c’est que Paul ait recueilli l’héritage de Jésus sans avoir été en rappurt siv».. 1, ; et probablement même •"'"-: iJ««-. !«

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rique, mais dans te reflet de l’enthousiasme de ses partisans, de ces premiers chrétiens que lui, Paul, avait commencé par persécuter, et qui, déjà, sous la pression de leur "angoisse, subst tuaient à l’image du maître évanoui celle ' du vengeur qui devait revenir sur les nuages. Puis Paul aperçut Jésus dans une vision, c’est-à-dire dans le champ de sa propre imagination chauffée jusqu’à l’extase : Jésus fut donc pour lui de prime abord un être surhumain et céleste. Sans doute il l’était également pour ses disciples immédiats, depuis qu’ils eurent vaincu 1 idée intolérable de son supplice par la conception de sa résurrection ; niais dans le souvenir vivant de sa carrière terrestre, ils gardaient un fil qui rattachait leur idée nouvelle à l’humanité et à la nature. Ce fil manquait à Paul, et sa foi, dégagée de cette attache à la réalité, se déploya librement sur les ailes de l’imagination. ■

Prédications lointaines et martyres des apâtres, Le critique rationaliste ne voit que légendes dans les pieux récits qui font venir saint Pierre à Rome, qui le montrent fondant dans cette ville une église, puis crucifié sur une croix renversée, par ordre de Néron, dans ceux qui nous parlent du crucifiement d’André sur une croix décussée, de la décollation de Paul, des prédications lointaines des autres apôtres et des martyres qui terminent leur vie. Comme le fait remarquer M. Alfred Maurj", les fidèles, persuadés que l’Évangile avait été prêché par les apâtres à toutes les nations, ne tardèrent pas à donner une forme déterminée- " ' ' " -'■•■■, .e[]e

  silence île l’histoire sur ce

sujet. Se fondant sur la primauté évangélique de Pierre, ils crurent facilement et s’efforcèrent de faire croire que cet apôtre avait été le premier évêque de la ville qui devait, plus tard, être la capitale de leurempire intellectuel.

— B.-Arts. Représentations nus APtVnttJS.

L’ordre suivi par le canon de la messe dans rémunération des douze apôtres a été fréquemment interverti dans les représentatii ms peintes ou sculptées qui ont été faites des n poires. Les plus anciens monuments les représentent debout aux cotés du Christ, qui remet à saint Pierre, placé ordinairement' à sa gauche, un rouleau déployé ; saint Paul occupe la droite. Quelquefois ces deux derniersdisctples figurent seuls dans cette scène ; les autres sont remplacés par des brebis. Une mosaïque des catacombes représente les apôtres assis sur des trônes autour du Christ ; une autre nous les montre réunis dans le cénacle pour recevoir le Saint-Esprit. Sur ces divers monuments, ils ont les-pieds nus et sont vêtus d’une longue

robe. La plupart c}es grandes églises du —.ffrent de

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âge nous en offrent des représentations plus ou moins importantes : ils figurent’principalement dans les bas-reliefs qui décorent !os

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autels, les tombeaux', les porches gothiques ; souvent aussi leurs statues colossales sont placées sur le fuite des églises, connue au dôme de Florence et sur le clocher de Saint-Pore, à Afixerre. Les attributs que les différents artistes leur ont donnés ont beaucoup varié. À la cathédrale de Chartres, ils tiennent des règles ; à Reims, des livres fermés ; h Amiens, des rouleaux déployés ; à Albi, des banderoles sur lesquelles sontécrits des articles du Credo ; dans la Sainte-Chapelle, des croix de consécration ; sur les portes de Saint-Paul hors-les-murs, à Rome, les instruments de leur supplice. Chaque apôtre a des attributs qui lui sont particuliers : saint Pierre, une croix latine, un coq, deux clefs ; saint Paul, une épée ; saint André, une croix latine jusqu’au xivc siècle, une croix en sautoir par la suite ; saint Jacques le majeur, une épée, le bourdon du pèlerin ; saint Philippe, une croix triomphale ; saint Barthélémy, une longue croix, un coutelas ou un bâton sur lequel est une peau d’homme ; saint Mathieu, une pique ; saint Simon, une scie ; saint Jude, une branche de palmier et un livre, un bâton ou une massue ; saint Jacques le mineur, un bâton de jonc ou une bourse ; saint Thomas, une gr<is3e pierre, une équerre ou une lance ; suint Mathias, une hachette ou une épée. Il serait beaucoup trop long de décrire les compositions postérieures à la Renaissance ou figurent les apôtres. Nous les trouvons réunis dans la plupart des Assomptions de la ierye ; ils entourent le tombeau et témoignent leur surprise de le trouver vide. (V. l’article suivant et le mot Assomption.) Us assistent d’ordinaire aussi aux derniers moments de la Vierge (tableaudumusée Napoléon TU, n» 91) ; ils portent son-corps au tombeau (peinture de L. Carruche, au musée de Parme). Ils sont témoins de l’ascension glorieuse du Christ. (V. Ascunsion.)-11s prennent part à la cène. (V. ce mot.) Ils reçoivent le Saint-Esprit. (V. Pkntecôtb.) Ils sont placés dans la barque de saint Pierre et supplient le Christ de calmer la tempête. (V. Navicblla.) etc. Les figures des apôtres . ont été jieintes dans des caores séparés, mais formant série, notamment : par Rubéns, pour le palais Rospigliosi, à Rome (grav. pat