Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 1, part. 2, An-Ar.djvu/192

Cette page n’a pas encore été corrigée

APO

des plus illustres Romains de l’antiquité ; puis des chœurs d’enfants et de grandes personnes, qui chantaient sur, des airs lugubres la mort du défunt empereur. Ensuite parurent toutes les nations soumises à l’empire, représentées par des statues de bronze, avec l’habit qui leur est propre ; puis les citoyens de toutes sortes de conditions, les appariteurs, les greffiers, les hérauts et d’autres officiers semblables. Passèrent après cela les statues des hommes qui s’étaient rendus célèbres dans leur profession ; ensuite des guervaux de combat

avait été envoyé soit par.l’., r

nous autres sénateurs, par les dames, par les, plus considérables des chevaliers, et par les communautés des peuples et des villes. Enfin on apporta un autel d’or enrichi d’ivoire et de pierreries provenant des Indes. Après que cette pompe eut défilé en cet ordre, Sévère fit l’éloge Funèbre de Pertinax. Nous interrompîmes plusieurs fois son discours par nos acclamations et par nos soupirs ; mais nous les redoublâmes aussitôt qu’il eut achevé, ne pouvant nous lasser de publier les louanges du prince mort et de témoigner les regrets que nous ressentions de sa perte. Lorsque l’on fut près d’enlever le lit, nous jetâmes tous ensemble des cris et des gémissements. Le lit fut levé par les pontifes et par les magistrats. Ils le donnèrent ensuite à porter à des chevaliers. Quelques-uns de notre ordre marchaient devant le lit, et parmi eux il s’en trouvait qui avaient le cœur percé de douleur, et d’autres qui mêlaient leurs voix au son des flûtes pour former des concerts lugubres. L’empereur marchait le dernier. Nous arrivâmes dans cet ordre au champ de Mars, où s’élevait un bûchet fait en forme de tour triangulaire, ornée d’ivoire, d’or et de statues. Au haut était un char doré, dont Pertinax avait accoutumé de se servir. Après que l’on eut mis sur le bûcher tout ce qui était nécessaire pour les funérailles, on y plaça le lit. Les parents de Pertinax ayant baisé l’image de cire, Sévère "monta sur son trône ; nous autres sénateurs montâmes sur des échàfauds qui nous avaient été préparés, afin que nous pussions voir la cérémonie sans péril et sans incommodité. Les magistrats et les chevaliers furent placés ensuite chacun à son rang. Les gens de guerre, tant à pied qu’à cheval, exécutèrent diverses courses autour du bûcher, auquel les consuls mirent enfin le f ^s quoi ^n al„je quj y étajt attaché

, et Pertinax fut

a nombre d

En conformité avec ces cérémonies, il n’est pas rare de voir, sur les médaillesfrappées en l’honneur d’une apothéose, un autel et un aigle en l’air, les ailes étendues. Quelques représentations d’apothéoses réelles ou supposées nous ont été conservées, soit sur d’anciennes pierres gravées, soit sur des basreliefs. La plus célèbre est l’apothéose d’Homère, jadis au palais Colonna à Rome, mais maintenant dans la galerie Townley, au Dritish Muséum. Montfaucon a publié l’Apothéose de Romulus dans le vol. de suppl. de ses antiquités, et l’Apothéose d’Auguste sur un onyx magnifique qui se trouve à la Bibliothèque de Paris.

Au point de vue "des idées modernes, rien ne paraît plus absurde que cet usage, dont l’antiquité nous offre tant d’exemples, de déifier de simples mortels. Cependant, l’esprit humain est toujours semblable à lui-même, au fond ; et la religion chrétienne, qui, par l’idée élevée qu’elle nous donne de Dieu, devrait être la plus éloignée de tout ce qui ressemble à une apothéose, a quelque chose d’analogue dans sa cérémonie de la canonisation. Il est vrai qu’elle proclame ainsi des saints, et non des dieux ; mais elle appelle divins les honneurs qu’elle leur décerne, et elle leur élève réellement des autels. Nous savons bien qu’elle explique tout cela, qu’elle trouve de bonnes raisons pour montrer qu’elle ne tombe pas dans l’idolâtrie ; mais on 1 a souvent accusée de ne pas sauver assez les apparences, et nous ne sommes peut-être pas assez fort en théologie pour décider si cette accusation est tout a fait dénuée de fondement.

— B.-arts. Les Romains ne se bornèrent pas à célébrer par de pompeuses cérémonies l’apothéose de leurs Césars ; ils voulurent en perpétuer le souvenir par des médailles, des pierres gravées, des bas-reliefs, des peintures. On voit figurer ordinairement sur les médailles un autel avec du feu, une pyramide à plusieurs étages, ou bien un aigle qui prend son essor et emporte au ciel le nouveau dieu, assis sur ses ailes. On compte quelquefois deux aigles. S’il s’agit de l’apothéose d’une impératrice, l’oiseau de Jupiter est remplacé par le paon, consacré à Junon. Les gravures sur pierres fines, les bas-reliefs, oflrent des détails beaucoup plus compliqués, et souvent même une composition divisée en plusieurs compartiments ; les monuments les plus remarquables en ce genre sont :

L’Apothéose de liomuhts décadence, publié par Buom Montfaucon : le fondateur d

porté au ciel par deux figi .

dieux, debout sur le zodiaque, et „ „.„

divinité ayant la tête nimbée, s’apprêtent à le

■ffin

2 de la t le P. de î Rome est eraailées ; cinq

APO

globe célesLe tenant un gouvernail et une ironne de laurier.

L’Apothéose d’Auguste, agate gravée, le plus grand camée connu ; Baudoin II l’apporta en France en 1224 et le vendit à saint Louis ; ce dernier en fit don au trésor de la Sainte-Chapelle, d’où il est passé au cabinet des médailles de la Bibliothèque impériale ; un grand nombre de savants, parmi lesquels il suffira de citer Peyresc, Tristan de Saint-Amand, Albert Rubens, le fils du peintre, Jacques Le Roy, le P. de Alontfaucon, se sont occupés de ce précieux ouvrage, et en ont diversement expliqué la composition. On y distinguait trois plans : dans le plus élevé, Auguste est emporté au ciel par le cheval Pégase, que conduit Cupidon ; Vénus Genitrix, Enée et Jules César accompagnent l’illustre rejeton de la famille des Jules. Dans le deuxième plan, Tibère, assis sur un trône et ayant à sa droite Livie, reçoit Germanicus, qui arrive couvert des lauriers conquis en Germanie ; près du jeune prince, se trouvent sa mère Antonia qui l’embrasse, sa femme Agrippine, son fils Caligula, sa sœur Liville, un homme portant un trophée et un captif coiffé d’une mitre. Le troisième plan est occupé par des captifs, en- qui les uns croient reconnaître des Germains, les autres des Arméniens et des Parthes. L’apothéose d’Auguste figure encore sur plusieurs pierres gravées, entre autres sur une sardoine du cabinet de Vienne, et fait le sujet d’un très-beau bas-relief antique qu’on voit dans la sacristie de l’église de Saint-Vital, à Ravenne.

L’Apothéose de Germanicui, sardoine du cabinet des médailles de la Bibliothèque impériale ; celle de Germanicus et d’Agrippine, avec les attributs de Triptolème et de Cérès, camée, même collection.

L’Apothéose de Claude, bas-relief d’un beau travail, donné parle cardinal Jérôme Colonna à Philippe IV, roi d’Espagne. L’empereur, en buste, avec une couronne radiale, est porté sur le dos d’un aigle.

L’Apothéose de Titus, sculptée dans la voûte de l’arc élevé à Rome en l’honneur de ce prince.

L’Apothéose d’Adrien, bas-relief du musée Pio-Clémentin, ouvrage d’un artiste grec : Minerve y est figurée tenant un vase à la

L’Apothéose d’Antonin le Pieux et de Faustine, bas-relief du même musée, et enfin l’Apothéose de Faustina, bas-relief du Capitole. Dans ce derninr ouvrage, Faustiné est représentée sortant du bûcher, voilée, et portée par un Génie du sexe féminin qui a les ailes déployées, et qui tient un flambeau ; Marc-Aurèle, ayant à ses côtés deux personnages, l’un debout, l’autre assis à ses pieds, assiste à l’apothéose de son épouse. « Les personnes de la famille impériale ne furent pas les seules à qui les Romains dé- ’ cernèrent les honneurs de l’apothéose : le bel Antinous fut mis par Adrien au rang des dieux, et son image fut reproduite, comme à l’envi, par les artistes. Caligula exigea que l’on rendît à son cheval, comme à lu ;-rr.ême, les honneurs divins, et Néron introduisit du même coup dans l’Olympe sa femme Poppée, qu’il avait tuée d’un couple pied, et son singe favori. À côté de ces apothéoses grotesques, on est heureux de rencontrer celles de quelques hommes de génie, et, entre toutes, VApothéose d’Homère, bas-relief du musée Clémentin, sculpté par Archélails de Priène, qui, selon quelques érudits, en aurait reçu la commande de l’empereur Claude, grand amateur des arts de la Grèce. Ce magnifique ouvrage, trouvé en 1668 sur la voie Appienne, près Albano, a été décrit et diversement expliqué par plusieurs savants, notamment par le P. Kircher, par Cuper, Gronovius, Nicolas IIeinsius, Spanheim, Schott, Visconti. Il offre trois plans principaux, comme l’apothéose d’Auguste : dans celui du haut, Jupiter, assis sur le Parnasse, accueille six femmes personnifiant autant de villes qui s’intéressent à- la gloire d’Homère ; au-dessous, cinq autres femmes et un homme, ayant un manteau, cherchent, par leurs actions, à faire ressortir le mérite du poète. Dans te troisième plan, Homère, couronné par le Temps et l’Harmonie ou l’Univers, est assis, ayant à ses côtés l’Iliade et l’Odyssée, ses deux filles, la première tenant une épée, la seconde un aplustre de navire. Un autel, près duquel est un bœuf destiné a être immolé au nouveau dieu, est placé devant Homère et entouré par plusieurs figures allégoriques : la Fable, l’Histoire, la Poésie, la Tragédie, la Comédie, la Nature, la Vertu, la Mémoire, la Fidélité et la Sagesse. Aux pieds d’Homère, des rats sont occupés a ronger un parchemin ; les uns y ont vu uno image de la liatrachomyomachie, les autres une allusion aux détracteurs du poète. Quelques savants prétondent que les onze femmes des deux plans supérieurs représentent les neuf Muses, auxquelles se sont jointes 1 Iliade et l’Odyssée, ou, d’après une autre explication, Phémonoé, qui inventa le vers hexamètre, -et Olénus de Lycie, qui fut le premier rapsode. ■ L’homme en manteau qui figure parmi cesfemmes a donné lieu aussi à diverses interprétations : Cuper voit en lui Homère chantant ses vers ; Kircher, un fiaminc ou prêtre dieu ; Spanheim et Schott ’ philosophe Bias ; Hei : L’Apothéose d’/Jomèr

, Pisistrate ; Grono APO

sur un vase d’argent fait en forme de mortier et trouvé à Herculanum : le poète a la tête couverte de son manteau ; il est assis sur un. aigle, et près de lui, sur des festons, sont l’Iliade et l’Odyssée, sous la figure de deux femmes.

L’art chrétien reproduisit avec de légères variantes les symboles païens de l’apothéose : l’aigle et le paon se retrouvent sur un grand nombre de tombeaux des catacombes. Plus tard, on substitua à ces oiseaux des anges, des saints, ou Dieu lui-même emportant au ciel l’âme sanctifiée, que l’on représenta par une petite figure tantôt nue, tantôt enveloppée de bandelettes. {V. Ame.) C’es.t improprement que l’on a donné quelquefois le nom à’apotliéoses à ces béatifications chrétiennes ; ceux à’assomption, de ravissement (V. ces mots), sont beaucoup plus justes.

L’art moderne nous offre de nombreuses représentations d<apothéoses, allégories flatteuses qui, pour la plupart, ont été faites du vivant de ceux qu’elles désignaient. Voici quelles sont, au point de vue de l’art, les plus dignes d’être citées :

Apothéose do Charles-Quint, tableau du

Titien, Museo del Bey. Le ciel est ouvert ; la Trinité divine occupe son trône de%loire, où siège aussi Marie, et comme la colombe qui figure le Saint-Esprit se perd en quelque sorte dans les flots éclatants de la lumière d’en

manteau bleu.......

des chœurs d’anges, de patriarches, de prophètes, d’apôtres ; les messagers ordinaires d ; paradis introduisent quatre souverains terrestres dans la céleste cour. Placé en avan du groupe, Charles - Quint est couvert d’ui habit de moine ; Philippe et les deux reir.es ont gardé leurs vêtements royaux. Ce tableaiP a été peint vers 1556 ; Le Titien avait alors près de quatre-vingts ans, mais il eût pu signer trois fois ce chef-d’œuvre de sa vieillesse.

Une magnifique esquisse de l’Apothéose de Charles-Quint, que M. Burger dit être peinte avec l’ampleur d’un tableau de vingt pieds, a figuré à l’exposition de Manchester. Elle a été découverte, il y a quelques années, dans une maison de jeu à Madrid et importée en Angleterre par M. Wallis. Le célèbre amateur —Samuel Rogers, qui était fou des ébauches de grands maîtres, eut bientôt celle-ci dans sa collection. À sa vente, elle a été achetée par lord Harry Vane, le possesseur actuel.

Apothéose do Henri IV (l’), . tableau de Rubens, fait partie de la longue suite de compositions allégoriques où ce grand artiste a représenté les principaux épisodes de 17/istoire de Marie de Médias. Henri, enlevé par le Temps, est reçu dans l’Olympe par Jupiter. Plus bas, sur la terre, Bellone portant un tro Shée, et la Victoire, assise sur un monceauarmes, expriment la douleur que leur cause la mort du héros, tandis que l’Hydre de la rébellion, quoique blessée, dresse encore sa tête menaçante. De l’autre côté, Marie de Médicis, vêtue de deuil et tout éplorée, est assise sur son trône. À ses côtés se tiennent Minerve et la Prudence. La France, à genoux, lui présente le gouvernement sous l’emblème d’un globe fleurdelisé, et la Régence le gouvernail de l’État. Les seigneurs de la cour lui promettent fidélité et dévouement. Ce tableau, un des meilleurs de la série, a été gravé par G. Duchange, en 1708.

APO

407

fond de la s

ro (l’), tableau do M. In-Musée du Luxembourg. Cet ancien piaille des antiquités grecques et Louvre, considéré a bon droit comme un des chefs-d’œuvre du grand peintre, a été récemment placé comme une toile ordinaire dans la galerie du Luxembourg (1860). Il semble, comme l’a dit un critique, àue M. Ingres ait retrouvé l’art de Phidias et d’Apelle pour composer cet admirable tableau. Devant un temple ionique, dont le fronton se découpe sur le ciel bleu, le poste, vêtu de blanc et tenant à la main un sceptre d’or, est assis sur un trône. Sa figure est un portrait scrupuleusement tracé d’après les statues antiques. Son front ridé, ceint par le bandeau traditionnel, est large et vigoureux ; ses yeux, bleuis par la cécité, rayonnent néanmoins d’une sorte de clarté intérieure qui illumine tout le visage. Au-dessus de lui, la Renommée, vêtue d’une draperie rose et soutenue dans les airs par le battement de deux longues ailes blanches, lui apporte la couronne et la palme du triomphe. À ses pieds sont assises, dans des attitudes héroïques et superbes, les deux filles immortelles de son génie, l’Iliade et l’Odyssée. Celle-ci est vêtue d’une tunique verte comme les flots de la mer ; son visage est doux et songeur : auprès d’elle est posée la rame d’Ulysse. L’Iliade porte sur son beau front la colère d’Achille ; un glaive antique est placé a ses côtés -^sa robe, trempée dans le sang des combats, laisse entrevoir un flanc généreux et une poitrine palpitante. De chaque côté d’Homère, le peintre a groupé les grands hommes qui se sont inspirés de son génie. On reconnaît, a la gauche du poRte, Racine, Molière, Regnard, Fénelon, Alexandre, Phidias, Périclès, Socrate, Platon, Pindare, Anacréon, Ésope et beaucoup d’autres. Du côté opposé, on distingue dans la foule Poussin, Corneille, Ronsard, Dante et Virgile, Raphaël et ApeUe, Euripide, Sophocle, Eschyle et enfin Hérodote, cet Homère de l’his

triompl

toire. Dans cette vaste composition, rien n’est livré au hasard, tout est cherché, étudié. Malgré le soin minutieux dés détails, l’ensemble est d’un effet harmonieux et grandiose. Tout est calmé, imposant et majestueux. Sui-vant l’expression de M. About, on dirait une séance solennelle de la grande académie du génie.

Apothéose déNapoléon (l/), plafond de l’Hôtel de Ville, peint par M. Ingres. La toile est de forme ronde. Dans le bleu du ciel roule un char de triomphe, traîné par quatre magnifiques chevaux qui semblent détachés des métopes du Parthénon. Debout sur ce quadrige, Napoléon déifié a, dans sa physionomie, la sereine majesté du héros en possession de l’immortalité. « Son torse nu, dit M. Th. Gautier, semble fait de marbre et de lumière, et jamais le ciseau grec n’a sculpté des formes plus pures, plus nobles, plus éternellement jeunes, plus divinement belles... C’est la beauté des médailles et des camées... La ressemblance s’allié si intimement à l’idéal, dans cet incomparable morceau, que cette tète ceinte d’un laurier d’or, et qui pourrait être Celle de Mars. d’Alexandre ou de César, est le plus frapj ; et le plus réel portrait de Napolét pereur tient d’une main le sceptt’e surmonté d’un aigle, et de l’autre le globe du monde, représenté par un saphir transparent. Le bras, par un mouvement aussi hardi que naturel, cherche un point d’appui sur la hanche, etpresse contre le flauc la garde de l’épée.- Le manteau impérial se développe splendidement derrière le César, et l’un de ses plis voltigeants lui entoure la tête comme d’une auréole de pourpre. Debout près de lui, une jeune Renommée le couronne d’un cercle d’immortelles d’or. Une Victoire aux ailes d’azur, figure d’une incomparable grandeur de style, conduit le char au temple de la Gloire, dont la rotonde à colonnes corinthiennes resplendit au sein d’une vapeur dorée. Au-dessous du groupe îphal se découpent des crêtes de montaolëuâtres ; et plus loin, sur un horizon de mer sombre, se dresse recueil.sinistre de Sainte-Hélène. Dans le bas de la composition figure un trône vide et voilé, derrière lequel surgit une figure farouche, l’Anarchie vaincue, mais encore menaçante. À gauche, la France, soulevant son manteau de deuil semé d’abeilles, lève la tête vers l’étincelante vision. « La critique, dit encore M. Th. Gautier dans la très-louangeuse étude qu’il a faite de cet ouvrage, ne peut ici que décrire et tâcher de trouver des formules d’admiration dignes de l’œuvre. L’ordonnance merveilleuse de la composition, la sublimité du style, la sérénité éclatante du coloris, l’aspect monumental, enfin les plus hautes qualités de l’art se trouvent réunies dans ce. plafond de M. Ingres. » La vérité est que cette peinture, malgré d’incontestables beautés, n’est pas une des meilleures productions de M. Ingres : elle est bien loin de valoir l’Apothéose d’Homère.

L’Apothéose de Napoléon fait encore le sujetd’une des principales peintures d’Appiani, au palais royal de Milan.

Apothéose du jeune Barra, pièce lyrique

en un acte, paroles de Iléger, musique do Jadin, représentée à Feydau, le l«juillet 179-1. APOTHÉOSE, ÉE (a-po-té-o-zé) part. pass. du v. Apothéoser. Mis au rang des dieux : Quinfilius se fit ouvrir les veines et fut apothéose par Aurélien, gui aima mieux lui accorder la nom de dieu que celui d’empereur. (Fleury.)

— Par exagér. Loué, exalté outro mesure : Prince apothéose par ses flatteurs. Toutes les parties de notre terre, de même que ses diverses productions, n’ont-elles pas été apothèosées chacune en leur particulier ? (B. de St-P.)

apothéoser v. a. ou tr. (a-po-té-o-zérad. apothéose). Néol. Mettre au rang des dieux.

— Par oxagér. Louer avec excès, exalter, glorifier : Il est ridicule ^’apothéoser ainsi des hommes médiocres.

APOTHÉOSIAQUE adj. (a-po-té-o-zi-a-ke — rad. apothéose). Qui a rapport à l’apothéose : La manie apotiiéosuque a tout envahi, le passé, le présent, le futur. (Journ.)

APOTHÈQHE s. f. (a-po-tè-ke — du gr. apothékê ; formé de apo, à part : théké, étui). Antiq. gr. Magasin, office, cellier, où l’on conservait les provisions do toute espèce.

— Bot. Un dos noms donnés aux apothécies. APOTBÉRAPIE s. f. (a-po-té-ra-pî— du gr.

apo, par ; therapeia, guerison). Ane. med. Terminaison de la cure par les bains.

APOTHÉRIOSE s. f. (a-pg-té-ri-o-ze — du gr. apo, de ; thèrion, animal). Passage d’un corps à la forme d’un animal.

APOTHERMON s. m. (a-po-tèr-mon — du

ou les exercices gyranastiques.

APOTHÈSE s. f. (a-po-tè-ze — du gr. afin, du côté de ; thésis, action de poser). Ciiir. Action de poser un membre rompu dans sa position naturelle, après le pansement et l’application des bandages.

— Rhét. Trait final, piquant, incisif.

— Liturg. anc. Nom donné, dans les églises. h l’endroit garni do rayons où l’on déposait

les livres, les vêtements, etc.

APQTHÊTES S. f. ni. (a-po-tè-to-