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a chalumeau qu’elle approchait

Vers la 5S° olympiade, Bathyr

Magnésie se rendit célèbre par le tron

bouche. Vers le

poUon qu’il éleva dans le temple d’Aniyclès. Ce monument, sur lequel il plaça une ancienne statue du dieu, haute de trente coudées, était soutenu par les figuresdes Saisôns.desGràces, des Tritons. Crésus avait fourni aux Lacédémouicii3 l’or nécessaire pour décorer ce bel ouvrage, qui existait encore du temps de Pausanias. Plus tard, Canachus fit un colosse représentant Apollon Didymëen, adoréàMilet, et deux autres statues colossales à’Apollonhménien, l’une en bois de cèdre, qu’on voyait près de la ville de Thèbes, l’autre en bronze, exactement semblable a la précédente, que possédait la ville des Branchides. Ces trois colosses jouissaient d’une grande célébrité : Xerxès enleva à Milet l’Apollon Didymëen et le fit transporter à Ecbataiie. Au plus beau temps de l’art grec, Praxitèle fit l’Apollon Sauroctone, dont il existe plusieurs copies antiques (V. ci-après) ; Myron sculpta une statue du dieu, qui se voyait dans le temple d’Eseulape, à Agrigente, à l’époque deCicéron ; un Apollon Alexicacos (tutélaire), chef-d’œuvre de Calamis, ornait l’un des portiques d’Athènes ; Onatas, enfin, fit un Apollon adulte, dé qui le poëte Antipater disait, qu’il attestait par la noblesse de ses traits la beauté de Latone et la majesté de Jupiter. Lorsque Rome eut attiré chez elle les artistes de la Grèce, Phîliscus de Rhodes sculpta deux statues d’Apollon, dont l’une, représentant ce dieu compléte’ ment nu, fut placée dans le portique d’Octavie. La plupart des figures antiques d’Apollon qui sont parvenues jusqu’à nous appartiennent à l’art gréco-romain, ou sont des reproductions d’ouvrages grecs ; faites en Italie. Indépendamment de celles dont nous donnons plus loin une description particulière, nous citerons comme un morceau du plus beau style une figure assise, à la villa Ludovisi, que sa physionomie bienveillante et le bâton recourbé (pedum) placé" dans sa main semblent désigner comme étant une image de 'Apollon pasteur (Nomios). Au’ reste, les représentations antiques d’Apollon offrent peu de variété dans le type : il est d’ordinaire figuré comme le plus beau des dieux, ayant toute la vigueur de l’âge mûr et toute la grâce de la jeunesse. On a remarqué que les anciens artistes ont rarement placé sur son menton une fossette, agrément convenu de quelques beautés particulières, mais non idéales. Quelques médailles lui donnent pour attributs tantôt un arc, tantôt la foudre, quelquefois un fouet, dans lequel certains savants ont.voulu voir une allusion aux coups qui se donnaient autour de l’autel du dieu, à Délos, mais qui rappelle plutôt Apollon-Soleil conduisant ses chevaux. Une peinture découverte à Pompéi ne laisse pas de doute sur la signification de cet attribut : Apollony est figuré, la tète radiée, ayant un fouet dans la main droite et portant la " boule du monde dans la gauche, D’autres peintures nous le montrent jouant de la lyre (maison delà Muraille noire) ou tenant son car-1 quois (maison des Amazones) ; mais le sujet ou ce dieu apparaît le plus souvent à Pompéi, est celui qui le représente avec Daphné ; les peintres gréco-romains ont trouvé la un prétexte aux plus révoltantes obscénités. On voit eïir core quelques fresques représentant Apolion et Marsyas ; mais l’œuvre antique la plus remarquable que ce sujet ait inspirée est une pierre gravée du musée de Florence : Apollon y est figuré tenant sa lyre a la main et regardant le ciel ; Marsyas est as^is et attaché à un arbre ; entre les deux rivaux, un jeune homme agenouillé semble implorer la clémence du vainqueur. Une autre pierre gravée, décrite par Winekelmann et qui fait partie aujourd’hui de la collection du rot de Prusse, représente le même sujet ; mais au lieu de l’homme à genoux, on voit un Scythe qui aiguise son couteau sur une pierre et qui regarde le dieu, comme pour attendre l’ordre d’écorcher le satyre. Le même personnage, ayant la même attitude, se retrouve dans un bas-relief de Saint-Paul-hors-les-murs, à Rome, et dans d’autres bas-reliefs de la galerie Borghèse et du musée d’Arles : c’est aussi, comme l’a démontré Zanonni, la figure qu a voulu représenter l’auteur de la célèbre statue du Rémouleur (V, ce mot), dont on voit une copie en bronze au jardin des Tuileries. Le bas^relief du musée d’Arles décore un sarcophage, sur le côté droit duquel le Scythe est encore représenté aiguisant son couteau : il est coiffé du bonnet phrygien et il a sur la bouche une bandelette, signe de la discrétion que le dieu lui a imposée ; sur le côté gauche, Marsyas, couvert d’une peau de panthère, est pendu à un chêne, et près de lui est accrochée sa flûte à double tuyau.

Il serait beaucoup trop long d’énumérer les représentations sculptées, gravées ou peintes, que les modernes ont faites d’Apollon. Nous ne pouvons oublier cependant que Raphaël a placé ce dieu, comme figure principale, au

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beaucoup d’autres artistes, notamment le Guerch’m (tableau de la galerie de Florence), Angelo Falcone et Van Orley (estampes). I-Iendrick Goltzius et Rubens ont représenté Apollon se soumettant au jugement de Midas, le premier dans -une belle gravure, le second dans un tableau qui est au Museo del Rey. De Rubens, on a encore deux peintures à’Apollon sur son char, l’une a lEscunal, l’autre à la galerie Lichtenstein, et un Apollon poursuivant Daphné, esquisse gravée nar Panneels. Le Louvre possède un tableau

, „„ des "Muses et des poètes les plus célèbres de tous les temps, dans sa célèbre fresque du Parnasse (V. ce mot). Le même maître a représenté les deux actes de la querelle tragique du dieu de la musique avec Marsyas, le premier acte dans une peinture décrite ci-après, le second dans un dessin gravé par Marc-Antoine. Le supplice de Marsyas, qui fait le sujet de cette dernière composition, a inspiré

Panneels. Le Louvre possèi

Se l’Albane sur ce dernier sujet, eiun npouun gardant les troupeaux d’Admète, du même artiste. Une charmante peinture d’Annibal Carrache, Apollon apprenant de l’an à jouer des pipeaux, se voit à la National Gallery. Les descriptions spéciales que nous donnons, à la suite de cet article, nous dispensent de citer d’autres compositions plus ou moins remarquables où Apollon joue un rôle.

Comme tous les personnages mythologiques, le dieu de la lumière ne figure plus guère aujourd’hui que dans les peintures et dans les sculptures décoratives, les seules où le goût de notre époque tolère l’allégorie. C est amsi que M. Pierre de Cornélius a pu se permettre de retracer l’histoire complète du fils de Latône dans quelques-unes de ses fresques de la glyptotèque de Munich : on y remarque d’abord le dieu, sur un char d’or à Quatre chevaux, soutenant de ses mains le zodiaque arrondi en auréole autour de sa tête, et accompagné des Heures brûlantes, qui répandentsur fa terre des roses enflammées. On voit ensuite Apollon et Daphné, Leucothoé, Cypansse, Clytie et Hyacinthe, tous favorisés de 1 amour fatal du dieu, Apollon chez les bergers, Apollon et Marsyas, etc.

Apollon et Mui-ojn», peinture sur bois de l’école italienne. Acheté en 1850, à la vente de la galerie de M. Duroveray, par un savant amateur anglais, M. Morris Moore, ce tableau fut exposé à Paris en 1859 ; l’admiration qu’il excita alors parmi les connaisseurs fui-grande, et les critiques les plus autorisés cherchèrent a établir quel en était le véritable auteur. Les ■uns, sur la foi du catalogue de la vente Duroveray, l’attribuèrent à Andréa Mantegna ; les autres crurent y reconnaître la manière du bolonais Francia ; d’autres nommèrent Timmoteo délie Vite, qui étudia successivement sous Francia et sous Raphaël ; le plus grand nombre accepta et défendit l’attribution au divin Sanzio, donnée par M. Morris Moore lui-même. Voici quelle est la composition de ce chef-d’œuvre, dont la hauteur est de q <"j39ï et la largeur de 0>», î92 : Assis à gauche sur un bloc de pierre, Marsyas joue d une sorte de flageolet qu’on nous permettra d’appeler une flûte ; a droite, sur le même plan, Apollon est debout le revers de la main droite posé sur la hanche, et tenant de la main gauche, à la hauteur de l’épaule, un long bâton sur lequel il s’appuie. Le dieu a suspendu sa lyre à la souche morte d’un gros arbre ; son carquois et son arc détendu sont posés à terre au milieu des fleurs. Il présente sa poitrine de face, et, la tête tournée vers la droite, il abaisse un regard dédaigneux sur.son rival. Les deux personnages sont entièrement nus, mais, bien qu’ils soient dessinés tous deux avec une admirable perfection, on est immédiatement frappé de l’immense distance qui les sépare : voilà l’homme et voici le dieul Marsyas est modelé d’après nature avec une exactitude et une correction irréprochables ; Apollon ressemble h une statue de Phidias. Le premier est assis dans l’ombre ; ses cheveux bruns sont coupés ras sur son front sans noblesse ; sa figure exprime la satisfaction naïve d’un homme qui s’exagère sa valeur. Le second est posé en pleine lumière, comme il convient au dieu du jour ; sa chevelure dorée flotte autour’de sa tête comme une auréole ; sa physionomie est parfaitement calme et laisse à peine percer une ironie méprisante. L’attitude du joueur de flûte est d’une vérité étonnante, mais elle n’a rien de noble ;.celle du dieu aune souveraine élégance, elle donne au corps les ondulations les plus pittoresques ef les plus harmonieuses. • Toute cette figure d’Apollon, a dit M. F. A. Gruyer, est dessinée avec un soin et un amour extraordinaires. On voit que l’artiste (Raphaël), jeune encore, lui a prodigué ses plus chaudes caresses, et que ne trouvant Tien d’assez riche pour exprimer la magnificence de sa pensée, il a employé l’or non-seulement dans les accessoires, mais jusque dans la chevelure du dieu. On comprend en outre qu’il a interrogé à la fois la nature et les marbres anciens, et que sa tendresse naïve pour l’une et son admiration passionnée pour les autres, se sont traduites, ici avec une exactitude minutieuse et timide, là avec une verve et un enthousiasme qui ont élevé son génie au-dessus de lui-même. C’est ainsi que la poitrine est modelée avec une puissance et «ne simplicité que-l antiquité seule a pu révéler à la renaissance, tandis que les extrémités, les mains, lès jambes et tes pieds surtout, pour lesquels les marbres mutiles n’offrent pas de modèles, sont traités avec une recherche scrupuleuse qui nous reporte vers le naturalismé des maîtres florentins de la fin du xve siècle. Toute la partie supérieure est d’une beauté sublime et rappelle les qualités idéales dont l’antiquité avait doué le nls de Jupiter et de Lûtone... Et en même temps les traits du visage témoignent d’une beauté plus grande encore, d’une beauté qu’il ne fut pas

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donné à l’antiquité de connaître, et qua le chrislianismeseul pouvait révéler aux arts. » Le paysage qui sert de fond au tableau est digne des figures ; c’est un des plus complets et des plus délicatement finis qu’on puisse citer dans les œuvres des maîtres italiens de la Renaissance. Des arbres au tronc élancé, au feuillage rare, occupent les premiers plans. Le sentier au bord duquel Apollon et Marsyas sont placés, conduit vers une rivière, dont les eaux limpides serpentent au fond d’une vallée verdoyante. Un pont à. trois- arches est jeté sur cette rivière, devant une espèce de château fort. L’horizon est fermé par de hautes montagnes bleues. Des figurines microscopiques animent ce délicieux-paysage : quelques-unes sont arrêtées sur le pont vers lequel «» <•<"">lier se dirige au galop ; un peu pl-° ■ un pêcheur est assis sur la

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avant,

^ ^ Une douce

lmmèréTelàire ïâ’scène. Enfin, dans le ciel, des oiseaux qui avaient été attirés par les. sons mélodieux de la flûte de Marsyas, s enfuient a tire d’aile, poursuivis par un faucon. C’est la seule allégorie qui fasse songer au cruel dénoùment du drame dont cette calme et poétique composition ne retrace que le prologue. On ne peut nier que les qualités d exécution et de sentiment de ce chef-d œuvra ne rappellent beaucoup plus la manière de Raphaël que celle des autres artistes que nous avons nommés ; mais ce qui semble prouver d’une manière presque irrécusable que 1 auteur est bien le Sanzio, c’est l’existence, dans la collection de l’Académie des beaux-arts de Venise, d’un dessin de ce tableau que le catalogue mentionne avec raison comme une œuvre de perfection rare et dans laquelle Raphaëlmontre toute son élégance. Ce dessin, dont. l’autbentieité n’est mise en doute par personne, est fait à la pointe d’argent, puis lavé a 1 aquarelle et rehaussé de ’lumières blanches. « C’est plusqu’un dessin, dit M. Gruyer, c est un carton dans lequel les figures, parfaitement étudiées, sont exactement de la même grandeur que sur le tableau, et ont conserve dans leur contour la trace de la pointe qui a servi à les décalquer. Cependant-, même dans ces figures, le tableau est très-supérieur au dessm. Ainsi, la tête du dieu porte un degré d idéal bien plus élevé dans la peinture. Marsyas, dans le dessin, est déshonoré par des oreilles | d’àne... Quant aux accessoires et au paysage,

! ils diffèrent totalement. » Evidemment la peinture

est postérieure au dessin, puisque ce 1 dernier est déclaré-par l’unanimité des connaisseurs comme étant de Raphaël il paraît logique d’admettre que Raphaël seul a pu se corriger lui-même en peignant le tableau.

gouf l’aîné, en tTQî. Sa largeur est de dix pieds sur sept de hauteur..

Apollon vainqueur d«.c-po." Pylhoo, peib

ture du plafond de la galerie d’Apollon, au Louvre, un des plus beaux ouvrages d Eugène Delacroix. Lorsque la galerie fut ouverte ay public Guin 1S51), l’artiste publia une notice dans laquelle il avait lui-même décrit en ces termes cette composition grandiose ; « Le dieu, monié sur son char, a déjà lance une partie de ses traits ; Diape, sa sœur, volant b. sa suite, lui présente son carquois. Déjà percé par les (lèches du dieu do la chaleur et de la vie, le monstre sanglant se tord en exhalant dans une vapeur enflammée les restes de sa vie et de sa rage impuissante. Les eaux du déluge commencent a tarir, et déposent sur les sommets des montagnes ou entraînant avec elles les cadavres des hommes et des animaux. Les dieux se sont indignés de voir la terro abandonnée à des monstres difformes, produits impurs du limon. Ils se sont armes comme Apollon. Minerve, Mercure, s élancent pour les exterminer, en attendant que la sagesse éternelle repeuple la solitude de 1 univers. Hercule les écrase de sa massue ; Vulcain, le dieu du feu, chasse devant lui la nuit et les vapeurs impures, tandis que Borée et les 4eplvvrs sèchent les eaux de leur souffle et achèvent de dissiper les nuages. Les nymphes des fleuves et-des rivières ont retrouvé leur lit de roseaux et leur urne encore souillée par la fange et par les débris. Des divinités plus timidu (Juùon, Vénus, Cérès) contemplent al’écart ce combat des dieux et des éléments. Cependant, du haut des cieux, la Victoire descend pour couronner Apollon, vainqueur, et Iris, là messagère des dieux, déploie dans les airs son écharpe, symbole du triomphe de la lumière sur les ténèbres et si- >» -*""»« fl«s

corriger

Apoll,

iposîtion, "qu’eJVanîoo1’firen 1735 pour sa réception à l’Académie, représente le dénoùment de la lutte engagée entre Apollon et Marsyas. Le dieu, debout, donne 1 ordre d attacher son rival à un tronc d’arbre et de 1 ecoreher vivant. Deux hommes dont on ne voit que la tète, placés qu’ils sont derrière 1 arbre, se disposent à exécuter cette cruelle vengeance. Une flûte et un couteau sont a terre, aux pieds du malheureux Marsyas. Cette peinture a été gravée par Miger.

Apollon poursuivant Dapl.no, tableau de

Van Loo. musée du Louvre, n° 331. Au premier plan, le fleuve Pénée, couché près d une source, semble vouloir protéger sa fille poursuivie par Apollon, tandis que celle-ci, la tête tournée vers le ciel, implore les dieux qui vont la changer en laurier : déjà l’extrémité de ses doigts et de ses cheveux subit cette métamorphose. Au second plan, deux naïades au milieu des roseaux, près d’un grand arbre dont on ne voit que le tronc, et plus haut, sur un nuage, deux amours que divertissent les vains efforts du fils de Latone. La couleur générale du tableau rappelle bien la fraîcheur de cette peneia Tempe si admirablement décrite par Virgile au ive livre des Géorgiques. Cette toile fut peinte en 1133.

Apollon ci.» Vulcain, tableau de Velasquez, à Madrid. Apollon, dieu du jour, venant avertir Vulcain, dieu du feu et époux de Venus, que celle-ci a pour amant le dieu de la guerre, et trompe en ce moment même son mari dans un lieu qu’Apollon connaît, telle est la scène que le peintre a voulu rendre. Vulcain et ses trois cyclones, sans compter celui qu’on aperçoit au fond, sur un pian éloigné, cessent simultanément leur travail a cette toudroyante nouvelle. Même, le pauvre dieu du feu laisse échapper de ses mains robustes ses outils. La composition est d’un effet grandiose. C’est’ un atelier de forgeron, soit ; mais comme il y a de l’air et de l’espace I Que d effet et de vérité dans ce combat de la lumière du brasier où le fer rougit, et de celle du soleil que la porte ouverte laisse pénétrer ! Les corps des cyclopes font pressentir une force prodigieuse. Les membres sont a la.fois nerveux et agiles. Vulcain à une mine indignée et écoute avec colère ce que vient de dire Apollon, et l’on voit, l’on sent que la vengeance sera terrible. Ce tableau a été exécute a Rome. L’influence du Guide, du Poussin, du Dominiqmh, se fait sentir dans le choix du sujet, qui n est mythologique, il faut bien le dire, que par l’auréole lumineuse qui entoure la blonde chevelure d’Apollon, Comme toutes les œuvres importantes de Velasquez, les Fora.es de Vulcain appartiennent au musée de Madrid ; il en a été fait une gravure par Inr la révolte des

"Ainsi rajeunie par une imagination puissante, Ha fatle de lrApollon Pythien est devenue sous le pinceau d’Eugène Delacroix, une allégorie saisissante du triomphe delaluimere sur les ténèbres, de la vie sur la mort. Jamais l’artiste ne s’est montré plus grand poète ; jamais il n’a déployé déplus grandes qu^’^f d’exécution. Les groupes sont distribués de la façon la plus savante ; certaines figures ont des attitudes d’une élégance antique ; tous les personnages se meuvent et agissent. » l’as un détail n’a été négligé, dit M. Maxime Du Camp ; tout va-d’ensemïde à un égal degré de puissance et de beauté. On ne sait en voyant ce tableau, s’il reçoit ou donne la lumière. Tout a été traité de main de maître : la dégradation des tons de la mer, qui- a des perspectives infinies ; les rochers, qui ont des tournures antédiluviennes ; les cadavres oubliés sur la montagne, qu’on sent bien morts et amollis par l’eau ; les jeunes génies, qui sont pleins de griïce à côté do dieux qui-sont pleins de force, et les nuages qui se déroulent comme une tempête au-dessous du ciel éclatant où s’élance Apollon vainqueur. • Le dieu, légèrement

peiiché en avant et courbé par la violence de l’effort, domine majestueusement son entourage, debout sur un quadrige qu emportent quatre magnifiques chevaux, tout frémissants d’ardeur.

Cette peinture, d’un coloris éblouissant, occupo le cartouche central do la voûte, dans lequel Le Brun, qui avait été charge par Louis XIV de reconstruire et de peindre la Khlerie, se proposait de représenter Apollon, dieu dû jour, au milieu de sa carrière. Deux grandes esquisses de ce plafond figuraient à la vente posthume, des œuvres de Delacroix (février 18G4) : l’une fut retirée des enchères par le légataire ; l’autre adjugée au prix de 5 150, fr. Dans une troisième esquisse, vendue à’ia même époque, le Combat d’Apollon contre les ténèbres est plus spécifié, et la scène se passe entièrement dans les espaces célestes : c’est lsL, première pensée de la composition.

Apollon Mu.»g*»« ( !■’), c’est celui qui est en rapport avec les Muses. Seul dieu au milieu do ces ravissantes déesses de l’harmonie, des sciences et des beaux-arts, il fait retentir a leurs oreilles le phorminx, la citbare, la lyre aux cordes d’or, soit sous les voûtes etincelantes où les dieux attablés boivent à longs traits le nectar et l’immortalité, soit sur les cimes du Piiide et de l’Hélicon. Bien qu’il séjourne dans les cieux, il n’en habite pas moins six mois Délos et six mois la Lycie. Apollon Musmjète est représenté comme le plus beau des dieux, jouissant d une éternelle (eunesse : la barbe, signe certain de la virilité, ne hérisse en aucune façon son visage, et le fer n’a jamais coupé la moindre boucle de sa longue chevelure.

Le musée du Vatican possède un Apollon Musagète. Ce marbre antique, retrouve alivoli, représente le dieu debout, couronné do laurier ; ses regards, levés au ciel, expriment de divins transports, et il semble que do sa bouche entr’ouverte s’exhalent des-sons mélodieux ; ses mains errent sur a lyre. C est dans cette attitude inspirée que Néron aimait a se présenter sur la scène.

Apollon du B«i*é«i«re (l’) la plus célèbre et peut-être lapins parfaite de toutes les productions de l’art antique épargnées par le temps. Elle a été retrouvée a, Porto dAnzio, autrefois Antium.lieu de naissance de Néron, qui pour embellir sa ville natale, avait dépouillé de leurs chefs-d’œuvre tous les temples Se la Grèce, surtout celui de Delphes. Cette