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APO

mysticisme apocalyptique s’allié à une exécution pleine de verve, comptent an nombre des plus belles conceptions d Albert Durer, n On ne peut en apprécier d’une manière complète la valeur élevée, dit M. Waagen, qu’autant qu’on a acquis une connaissance étendue des représentations en général médiocres et souvent monstrueuses qui traduisent, dans les manuscrits des premiers temps, l’étrange impression que ce livre produisait sur l’esprit du moyen âge. N’ayant à peine que vingt-sept ans, Durer, tout à la fin du moyen âge, nous met encore sous les yeux, avec une merveilleuse puissance d’imagination et de la manière la plus saisissante, ces visions immenses, sans mesure et sans limites. » Les deux premières gravures, représentant, l’une saint Jean écrivant VApocalypse et la Vierge tenant l’enfant Jésus, l’autre le martyre de saint Jean, servent en quelque sorte de frontispice au recueil. Voici quels sont les autres sujets : 1° Le Christ, figure importante par son attitude et par le jet des draperies, est assis sur l’arc-en-ciel ; il tient les sept étoiles.dans sa main droite, et le livre aux sept sceaux dans la gauche ; un glaive à deux tranchants sort de sa bouche ; à ses pieds, au milieu des sept chandeliers d’or, saint Jean est à genoux (ch. i) ; 8° L’Eternel est sur son trône, ayant autour do lui l’Agneau au*, sept cornes et aux sept yeux, les quatre animaux, symboles des évangélistes, et les vingt-quatre vieillards, dont l’un invite saint Jean à monter au ciel (ch. iv) • au-dessous un beau paysage ; 3° Ouverture des quatre premiers sceaux : quatre cavaliers, galopant côte à côte, portent sur la terre la désolation et la mort (en. vi) ; c’est une des plus belles pages du recueil ; les quatre fléaux personnifiés se précipitent avec une soudaineté effrayante et une fougue implacable ; leurs montures, d’une maigreur fantastique, foulent aux pieds les hommes épouvantés ; 4° Ouverture du cinquième et du sixième sceau : des anges disprinces, les chefs d’armée., les’riches, qui cherchent inutilement un refuge dans le creux des montagnes (ch. vi) ; ici encore l’artiste a déployé une énergie et une verve extraordinaires ; 50 Quatre anges retiennent les quatre vents représentés par des figures soufflant aux quatre points cardinaux ; un autre ange, tenant d’une main un calice et de l’autre un pinceau, marque au front les serviteurs de Dieu (ch. vu) ; 6<> Les élus, vêtus de robes blanches et tenant des palmes à la main ; bénissent Dieu (ch. vu) ; 70 Ouverture du septième sceau : Dieu distribue à ses anges les sept trompettes ; au bruit des cinq premières trompettes, divers fléaux s’abattent sur la terre, en même temps qu’un grand aigle, du bec duquel s’échappe ce mot répété : Ve, ve, ve, écrit en lettres gothiques, et qui signifie : Malheur ! malheur ! malheur !jch. vin) ; 8° Sixième trompette : cavaliers montés sur des chevaux à tète de lion, et au-dessous quatre anges d’une taille colossale, ’ massacrant avec une ardeur impitoyable les puissants de la terre ; composition grandiose et terrible (ch. rx) ; 90 L’ange, revêtu d’une nuée, ayant des ïambes en forme de colosse, et tenant un pieu sur la terre et l’autre sur la •, donne un livre à saint Jean et lui

^tomber dans le grotesque ; 10° Une femme revêtue du soleil, avant la lune sous ses pieds et ufie couronne de douze étoiles sur la tète, enfante un fils qui doit gouverner toutes les nations (ch. xti) ; IIP Combat des bons et dés mauvais anges (ch. xit) ; l’archange Michel, dans une altitude -majestueuse, plonge une lance qu’il tient des deux mains dans la gueule de Satan ; trois autres anges, dont deux ont des épées et le troisième un arc, exterminent les compagnons du diable ; la fantaisie germanique n a jamais produit de démons plus laids, plus effroyables ; 12» La bête à sept tètes et à dix corne3, ’et la bête qui avait deux cornes comme l’agneau et qui parlait comme le dragon, sont adorées par les hommes (ch. xm) ; 13» L’agneau sur la montagne de Sion (ch.xrv) ; 140 Babylone, la grande prostituée, « tenant à la main une coupe d’or pleine des abominations et des ordures de sa vie impudique, » est assise sur la bête aux sept têtes ; des gens de diverses conditions sont en admiration devant elle ; dans le haut, des anges versent les coupes de la colère céleste ; des cavaliers s’élancent des nuages pour ravager le monde (ch. xv à xvmj ; 150 Un ange, tenant à la main une grande chaîne et la clef de l’abîme, enferme Satan

5our mille ans ; un autre ange montre à saint ean, du haut d’une montagne, la Jérusalem céleste, la cité aux douze portes et aux murs enrichis de pierres précieuses.

Les gravures que nous venons de décrire ont été reproduites très-exactement par Jérôme Gréer, de Francfort, et imprimées avec un texte allemand, à Strasbourg, en 1502.

Apocaiypne (Scènes nE l’), fresques des portiques du Campo-Santo de Berlin, peintes par M. Pierre de Cornélius. Deux des cartons de cette vaste composition, comprenant chacun trois compartiments, une lunette, un tableau et une prédelle, ont figuré à l’Exposition universelle de 1855. La lunette du premier carton représente les sept anges versant lescoupes de la colère de Dieu sur la terre et’les eaux : ces sept figures, suspendues en l’air, exécutent les vengeances du maître avec l’imdans sou Jugement

Eenre humain par l’envoi des quatre eavali 1 Peste, la Famine, la Guerréet la Mort, est le sujet du tableau. Voici en quels termes M. Théophile Gautier décrit cette composition, qui passe à bon droit pour un des plus beaux ouvrages de Cornélius : 1 Le premier cavalier qui s’élance monté sur un cheval blanc, porte un costume d’une barbarie orientale ; ses traits, écrasés comme ceux des Ethiopiens, sont convulsés par une exaltation hideuse ; il flaire les victimes que Dieu lui livre ;, il décoche une flèche, et sur son dos sonne un carquois plein de dards empoisonnés. C’est’la Peste. Le second cavalier enfourche un cheval noir ; il est vieux, chauve, affreusement décharné ; ses cuisses plates, sesgenouxbsseux, pressent les flancs maigres de sa monture, et sa main disséquée élève des balances, signifiant quele blé se vendra au poids de l’or. Ce vieillard macabre, c’est la Famine. Le troisième cavalier, qui’monte le cheval roux, manie avec un mouvement d’une violence et d’une furie incroyable une grande épée à deux mains, semblable à celles du moyen âge ; il est jeune, et sa draperie flottante permet d’apercevoir une musculature athlétique ; ses cheveux hérissés par le vent de la course, ses sourcils contractés, sa bouche arquée à ses coins, donnent à sa physionomie une implacabilité fatale... C’est la Guerre. Léquatrième cavalier serre de ses rotules pointues comme des éperons les côtes du cheval pâle ; sa peau parcheminée dessine hideusement les saillies du squelette, et sur son masque camard voltige le ricanement sardonique du néant ; ses bras décharnés manœuvrent une large faux, et dé ses épaules anguleuses pend, comme un suaire, ’ un lambeau de draperie. C’est la Mort. La cavalcade insensée passe comme l’ouragan sur la foule éperdue, qui se précipite et se renverse en toutes sortes d’attitudes de stupeur, d’épouvante et de désespoir... Au-dessus de la cavalcade volent dans le ciel, chauvessouris du crépuscule de l’Apocalypse, des visions difformes et monstrueuses, plus laides, plus terribles que tous les diables dont le Dante a peuplé son cauchemar en spirale... Il y a dans cette composition une grandeur sinistre tout a fait en harmonie avec le sujet. Le dessin âpre, l’anatomie sèche, la facture rude du maître, ajoutent à l’effet de cette scène terrible. ».Ce tableau possède assurément des qualités peu communes et qu’il y aurait injustice à ne pas reconnaître ; mais peut-être ï’aurait-on moins loué si on l’eût rapproché de l’admirable gravure de Durer représentant le même sujet, et dont M. de Cornélius s’est efforcé de reproduire le caractère grandiose. L’autre composition s’éloigne davantage de l’interprétation’ du vieux maître de Nuremberg : elle représente, dans la partie supérieure, Satan précipité par l’ange qui tient la clef de l’abîme, tandis qu’un autre ange montre à l’apôtre la nouvelle Jérusalem. Au-dessous, la Jérusalem céleste, coiffée d’une couronne murale et vêtue d’une longue robe, descend, portée par douze anges, vers un rivage où sont groupés des vieillards, des femmes et des enfants. Les quatre petits sujets peints dans les prédelles représentent les œuvres de la charité chrétienne : la composition en est calme et poétique.

APOCALYPTIQUE adj. (a-po-ka-li-pti-kcrad. Apocalypse). Qui.appartient à l’Apocalypse, qui lui ressemble, qui s’y rapporte : Cornmentaire APOCALYPTiQUE.Sui’ef apocalyptique. Vision apocalyptique. Le livre de Daniel doit être classé en tête de la littérature apocalyptique. (Renan.) On entend par vues apocalyptiques l’ensemble d’attentes et de croyances dont la foi au Messie à venir formait le centre. (A. Réville.), il Qui est décrit symboliquement dans l’Apocalypse : La bête apocalyptique. Les animaux apocalyptiques se retrouvent dans la plupart des monuments du moyen âge. Les chapiteaux chargés de figures chimérique'

gothique s’entend à merveille gouilles, les animaux apocalyptiques et autres. (Th. Gaut.)

Auteur apocalyptique, Auteur, écrivain qui a commenté l’Apocalypse, qui a tenté de 1 expliquer : Newton et Bossuet sont les vieilleurs de tous les auteurs apocalyptiques, h Se dit surtout dos écrivains- qui mettent de l’obscurité dans leur style, n Style apocalyptique, Style obscur, trop allégorique. 11 Nombre apocalyptique. Se dit du mystérieux chiffre 666, dont il est question dans l’Apocalypse.

— Par ext. Fantastique : Sujet apocalyptique. Description apocalyptique.

— Familièrem. Bâte de l’Apocalypse ou apocalyptique, Ce qui offre quelque chose d’obscur, de mystérieux, de redoutable : Pour la première fois, je me trouvais en face du Minotaure, de la bête apocalyptique qui a nom contrainte par corps, dont la tête commence par un papier timbré, et dont la queue se termine par un verrou bouclé. (Nadar.)

APOCAPNISME s. m. (a-po-ka-pni-smedu gr. apo, sur ; kapnos, fumée). Méd. Fumigation aromatique.

APOCARITE. V. APOCHARITE.

APOCARPE adj. (a-po-kar-pe-du gr. apo,

APO

sur ; karpos, fruit). Bot. Se dit d’une mousse dont la capsule, presque sossile, touche à la plante même et est recouverte par les fouilles’.

APOCARPE, ÉE (a-po-kar-pé-du gr. apo, particule marquant séparation, et karpos, fruit). Bot. Se dit par opposition à syncarpé. Fruits provenants de plusieurs ovaires libres renfermés dans une même fleur.

apocatastase s. f. (a-po-ka-ta-sta-ze

— du gr. apo, loin de ; kata, sur, et staô, j’établis). Nom par lequel les anciens philosophes grecs désignaient le mouvement de la nature, et l’action des forces qui y entretiennent l’accord et la régularité.

— Astron. Révolution périodique qui, selon d’anciens auteurs, ramène les astres au point d’où ils sont partis.

— Théol. Retour à la perfection primitive, accomplissement final des promesses de Dieu. Le mot apocatastase, emprunté aux Actes des Apôtres, Si donné naissance, au commencement du xvme siècle, à l’hérésie de Jean-Guillaume. Péters, qui prétendait qu’après un certain laps de temps les choses redeviendraient au point où elles se trouvaient avant l’introduction du péché dans le monde, et que les réprouvés recevraient alors leur pardon.

APOCATASTATIQUE adj. (a-po-ka-ta-stati-ke — rad. apocatastase). Qui a rapport à l’apocatastase : Révolution apocatastatiqùe. Discussions apocatastatiques. * ■

APOCATHARSIE s. f. (a-po-ka-tar-sî — du gr. apo, de ; kathairo, je purge). Ane. méd. Purgation quelconque.

— APOCATHARTIQUE adj. (a-po-ka-tar-ti-kc — rad. apocatharsie). Ane. méd. Se disait des substances purgatives.

APOCELLE s. m. (a-po-sè-le — du gr. apokellâ, j’écarte). Entom. Genre -de coléoptères pentamères brachélytres, renfermant trois espèces, qui habitent l’Amérique.

APOCÉNOSE s. f. (a-po-sc-nô-ze — du gr. apo, de ; kenoô, je vide, je purçe). Méd. Flux morbide quelconque, évacuation sans irri APOCHARITE OU APOCARITE S. m. (a-poka-ri-to — du gr. apo, de ; charis, grâce). Hist. ecclés. Membre d’une secte chrétienne du m» siècle. Les apochavites prétendaient que l’âme humaine participe de la nature divine.

APOCHYLISME s. m. (a-pc-ki-li-’sme APO

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gr. «

. Suc

végétal épaissi, appelé autrement rob,

APOCHYME s. m. (a-po-ki-me — du gr. dpochuma ; formé de apo, de ; chuâ, je fonds). Goudron détaché des navires qui ont tenu la

APOCINOS s. m. (a-po-si-noss-du gr.apo, de ; kineô, je meus). Antiq. gr. Sorte de danse dont on ne connaît plus que le nom.

APOCLÉE s. f. (a-po-klé — du gr. appkleiô, je ferme). Entom. Genre d’insectes diptères brachocères, de la famille des tanystomes, renfermant deux espèces, qui habitent l’Égypte.

apoclète s. m. (a-po-klè-te — du gr.apo, de ; kleio, je récite). Hist. anc. Chez les Etoliens, Nom donné à des sénateurs qui formaient une espèce de conseil d’État.

apoco s. m. (a-po-ko— de l’Haï, a,30 pers.

■".. ", et poco, peu). Homme do

.... j Ce n.es(' qU, un

, .....— 0. On le traite

a apoco. (Acad.) 11 Au pi. des apoco.

... Mon moqueur, par bob critique écho, Traitait ainsi nos chantres d’ajioco.

Lamotte. APOCOLOCYNTHOSE. V. Apokolokyn- THOSE.

apoconyme s. m. (a-po-co-ni-me — du gr. apocope, retranchement ; onama, nom). Bibliogr. Nom particulier donné à certaines lettres initiales.

APOCOPE s. f, (a-po-ko-pe — du gr. apokopé ; formé de apo, hors de ; koptô, ^ coupe). Gramm. Retranchement d’une lettre ou d’une syllabe à la fin d’un mot. C’est par apocope qu’on dit grand’mère, grand’messe, grand’rue, pour grande mère, grande messe, grande rue : £’apocopi£ est une figure qui change le matériel primitif d’un mot par une soustraction faite à la fin. (Beauzée.)

— Les poëtes font souvent usage de l’apocope pour.la facilité do la rime : ainsi ils écrivent : je voi ou j’aperçoi, je ai, je croi, encor, au lieu de : je vois ou j’aperçois, je dis, je crois, encore.

— Chir. Fracture dans laquelle uno partie de l’os a été enlevée. Il Se dit aussi simplement de toute blessure avec perte de substance. "

— Encycl. L’apocope est, comme l’aphérèse, une figure de mots complètement étrangère à l’imagination et au sentiment ; c’est surtout le peuple ignorant qui fait des apocopes, presque toujours sans le savoir, souvent aussi par négligence ou par une certaine paresse d’esprit qui lui fait trouver trop longs à prononcer les mots tels qu’il les entend dans la bouche des personnes plus instruites. Dans le passage d’une langue mère à une langue dérivée, l’apocope joue un rôle considérable, et c’est elle qui explique les changements qu’ont subis un très-grand nombre de mots latins pour devenir français. Ce ne fut pas sans une longue résistance que les bons habitants de nos campagnes, accoutumés aux sons

rudes, mais brièvement significatifs des langues du Nord, se virent imposer des mots plus polis et plus doux, mais presque toujours beaucoup plus longs, parce que la douceur même du langage suppose la division des consonnes, et par conséquent la multiplication des syllabes. Souvent leur répugnance se manifesta par la suppression d’une syllabe tout entière ; ils dirent aliment pour alimentum, arc pour arcus, aspect pour aspecius, bon pour bonus, cas pour casus, cent pour centum, divin pour divinus, fatal pour fatalis, fort pour fortis, grabat pour grabatus, lac pour lacus, topour lassus, main pour manus, mari pour mari tus, mil pour mihum, mur pour murus, nid pour’ nidus, nul pour nullus, obscur pour obscurus, patron pour patronus, quart pour quartus, sac pour saccus, sang pour sanguis, sénat pour senatus, sens pour sensus, sept pour septem, subit pour subitus, suc pour succus, tact pour tactus, tant pour tantum, tard pour tarde, tribut pour tributum, van pour vannus, vers pour versus, vin pour vinum, etc. Ailleurs ils montrèrent leur tendance à abréger les mots par le retranchement d’une simple voyelle finale, ce qui suffisait souvent pour donner au mot une syllabe de moins ; c’est ainsi qu’ils ftfcent amenés à dire diriger, finir, périr, polir, servir, pour dirigerez finire^ perire, polirc, servire. Mais nous n’en finirions pas s’il fallait mentionner toutes les variétés A’ap ;, <copes qui peuvent servir à expliquer la formation même de -notre langue ; c’est là le côté savant du mot, pourrait-on dire, et c’est aux philologues qu’il appartient de l’examiner dans tous ses détails. Il nous reste maintenant à parler du rôle que joue encore l’apocope dans la langue toute formée ; ce rôle est triple, et l’on peut distinguer trois sortes principales à’apocopes «’apocope grammaticale, qui-consiste dans la suppression, autorisée, par l’usage, de certaines voyelles finales, comme dans les locutions grand’mère, grand’messe, grand’piiié, grand’rue, à grand’peine (on pourrait joindre a ces exemples téus ceux où 1 usage oblige de faire une élision, comme j’accepte, l’amour, s’asseoir, etc.) ; 2" l’apocope populaire ou familière, qui consiste a ne pas.prononcer la dernière syllabe dans une foule de mots pour rendre le discours plus rapide, comme lorsqu’on prononce je V veux pour je le veux, quoiqu malin pour quoique malin, a vous vu pour avez-vous vu, etc. ; mais si ces apocopes sont souvent permises dans la prononciation, celles du moins qui ne portent que sur une syllabe muette, elles sont toujours interdites dans l’écriture, on ne peut se les permettre que dans les pièces de théâtre, lorsqu’on fait parler des personnages appartenant aux basses classes de la société ; 3° enfin les apocopes poétiques, qui sont de véritables licences, et qui consistent a supprimer certaines lettres finales pour les besoins de la mesure ou de la rime ; c’est ainsi qu’un poète est libre de supprimer l’e muet qui termine encore, qu’il peut écrire je croi pour je crois, eter Les exemples suivants feront parfaitement comprendre ce qu’il faut entendre par l’apocope h. l’usage des poètes : Encor si vous naissiez à l’abri du feuillage Dont je couvre le voisinage...

La Fontaine.

En les blâmant enfin, j’ai dit ce quo j’en croi. Et tel qui me reprend en pense autant que moi.

Sachez que de céans j’en rabats de moitié,

Et qu’il fera beau temps quand j’y mettrai epiê.

Molière. Je l’an

APOCOPE, ËE adj. (a-po-ko-pô — rad. apocope !). Gramm. Qui a subi uno apocope : Mot apocope. Forme apocopes. Les formes modales du. futur arabe sont en germe dans le, futur apocope des Hébreux. (Renan.)

APOCOPTONE s. m. (a-po-ko-pto-ne —du gr. apo, loin de ; koptô, 30 coupe). Entom. Genre de coléoptères tétramères longicornes, formé aux dépens des lamics, et dont l’cspèco type habite les contrées chaudes do l’Amérique, où elle vit aux dépens des mimosa.

APOCRÉAS OU APOCRÉOS S. f. (a-po-krô ■ass — du gr, apo, loin de ; kréas, chair). Liturg. Se dit, dans l’Eglise grecque, do la semaine appelée Septuagésimo dans l’Église latine : L’usage de la viande est interdit pendant f APOCRÉAS, ainsi que l’indique son nom. '

■AP~OCRÉNATE s. m. (a-po-kré-na-te-rad. apocrénique). Cliim. Sel formé par la combinaison de l’acide apocrénique avec une base. Les apocrénates à base d alcali sont noirs, incristallisables, solubles dans l’eau, insolubles dans-1’alcool. APOCRENIQUE adj. (a-po-kré-ni-kc — du

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