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n Ironiq. dans lo même sons, L’autre demla chicane, Le palais de justice, l’étude dun avoué, d’un huissier.

— Proverb. L’antre du lion, Un lieu dangereux, un Hou où il est facile d’entrer, mais d’où il est très-difficile de sortir. Allusion à une fable do La Fontaine, le Lion malade et le llenard. Le roi des animaux est malade, et, par un édit, il invite ses sujets à venir le visiter dans son antre, leur promettant de les bien traiter, et même de leur donner un passeport qui doit les mettre à l’abri et de ses dents et de ses griffes :

L’édit du prince s’exécute :

De chaque espèce on lui députe.

Les renards gardant la maison,

Un d’eux en dit cette raison :

Les pas empreints sur la poussière Pur ceux qui s’en vont faire au malade leur cour, Tous, sans exception, regardent sa tanière ;

Pas un ne marque de retour.

Cela nous met en défiance.

Que Sa Majesté nous dispense :

Grand merci de son passe-port.

Je le crois bon, mais dans cet antre

Je vois fort bien comme l’on entre

Et ne vois pas comme on en-sort.

Il En littérature, on fait souvent usage de cette allusion : Le palais de la justice est i’ANTRi ? du i.ion ; on sait comment tes fortunes y entrent, mais on ignore comment elles en sortiront. — Anat. Nom donné à certaines cavités des os. il Antre ethmoïdal, Cellules de l’ethnioïde. Il Antred’Higmore, Excavation creusée dans l’épaisseur du maxillaire supérieur, et qui est plus souvent désigné sous le nom de sinus maxillaire.

— Epitbètes. Frais, vert, moussu, rustique, pierreux, profond, creux, caverneux, souterrain, enfoncé, écarté, reculé, caché, isolé, solitaire, secret, ignoré, désert, sauvage, obscur, sombre, ténébreux, sourd, muet, froid, humide, fangeux, inhabitable, vaste, affreux, hideux, impur, redoutable, horrible, terrible, effroyable, sanglant, ensanglanté, fumant.

— Syn. Aniro. caverne, grotte, lanière. Là caverne est un lieu vide, en forme de voûte : Les hommes, avant d’avoir construit dés maisons, ont habile des cavernes. (Buff.) La grotte est une caverne pittoresque que vont visiter les curieux : Cet accroissement des stalactites est très-sensihle et même prompt dans certaines orotths. (Buff.) L’antre est une caverne profonde et très-obscure : La demeure de Benoit, c’est un astre ténébreux et plein d’horreur. (Bmirdal.) La tanière est une caverne habitée par une béte sauvage : Un serpent qui se glisse entre des fleurs est plus à craindre qu’un animal sauvage gui s’enfuit vers sa tanière dès qu’il vous aperçoit. (Fén.)

— AIlus. mythol. : Amre do Trophonius,

Allusion à un oracle célèbre dans l’ancienne Grèce. Cet autre se trouvait à l’endroit même où Trophonius avait été englouti après le meurtre de son frère, Agamède. Ceux qui venaient consulter l’oracle étaient soumis a des cérémonies et à des épreuves effrayantes. L’antre était précédé d’un vestibule entouré d’une barrière de marbre blanc, que surmontaient des obélisques d’airain. Une grotte, creusée au ciseau, offrait une ouverture d’environ huit coudées de hauteur sur quatre de large. C’est là qu’était l’entrée de la caverne, dans laquelle on descendait au moyen d’une . échelle. Parvenu à une certaine profondeur, " on rencontrait une ouverture étroite, dans laquelle on introduisait d’abord ses pieds ; le corps ne passait qu’avec une grande difficulté, et I on se sentait alors entraîné avec une rapidité extrême jusqu’au fond du souterrain. Le retour s’opérait la tète en bas, les pieds en l’air, et avec une égale rapidité. Pour empêcher le consultant de porter des mains indiscrètes sur la machine au moyen de laquelle il était lancé, les prêtres avaient le soin de les lui faire remplir de gâteaux de miel qu’il devait tenir constamment, et qui étaient destinés à apaiser la voracité des serpents, assùraientils, dont le passage était infesté. On n’entrait j....i....-... ... i : i h après de longues

dans la

préparations. Celui qui venait consulter 1’ cle devait passer plusieurs jours dans un petit temple dédié a la Bonne Fortune et au Bon Génie, après quoi l’avenir se dévoilait à lui par des apparitions ; la divinité daignait quelquefois répondre de vive voix. Le séjour dans . 1 autre n’était point limité ; on y restait quelquefois plongé dans un sommeil d’un jour et d’une nuit. Ceux que les prêtres soupçonnaient d’incrédulité ne reparaissaient jamais vivants. Leur corps était rejeté par une autre issue nue celle qu’ils avaient suivie en entrant. Le fidèle, à son retour, était placé sur un siège appelé siège de Mnémosyne, auprès d’une source consacrée a cette muse, et là il rendait compte de ce qui avait frappé ses yeux et ses oreilles. L’impression terrible que ses sens avaient reçue s’effaçait difriuiiement, -ot le plus grand nombre de ceux qui avaient fait ce voyage conservaient, le reste de leur vie, les marques d’une sombre mélancolie, ce qui donna naissance chez les Grecs a cette expression proverbiale : « Il a consulté l’oracle de Trophonius, » appliquée aux personnes dont l’extérieur était grave et soucieux. Dans son dialogue entre Théocrite de Cbio,

la gravité de ce dernier à sa descente dans l’antre de Trophonius.

« théocrite. Tout de bon, ne pouviez-vous

F lus rire après que vous fûtes descendu dans antre de Trophonius ?

parménisque.- Non, j’étais d’un sérieux extraordinaire.

théocrite. Si.j’eusse su que l’antre de Trophonius avait cette vertu, j’eusse bien dû y faire un petit voyage. Je n’ai que trop ri pendant ma vie, et même elle eut été plus longue si j’eusse moins ri. Une mauvaise plaisanterie m’a amené dans le lieu où nous sommes. Le roi Antigonus était borgne. Je l’avais cruellement offensé ;’ cependant il avait promis de n’en avoir aucun ressentiment pourvu que j’allasse me présenter devant lui. On m’y conduisit presque par force, et mes amis me disaient pour m’encourager : < Allez, ne crai- gnez rien, votre vie est en sûreté dès que vous aurez paru aux yeux du roi.Ah ! leur ré- > pondis-je, si je ne puis obtenir ma grâce sans paraître à ses yeux, je suis perdu. » Antigonds, qui était disposé à me pardonner un crime, ne me put pardonner cette plaisanterie, et il m’en coûta la tête pour avoir raillé hors de propos.

parménisque. Je ne sais si je n’eusse point voulu avoir votre talent de railler, même à ce prix-là...

théocrite. Cette joie et cette gaieté que vous enviez sont encore un bien.plus grand mal. Tout un peuple en a autrefois été atteint, et en a extrêmement souffert.

« parménisque. Quoi ! il s’est trouvé tout un peuple disposé à la gaieté et à la joie ?... Les heureuses gens !

théocrite. Point du tout. Comme ils ne pouvaient plus prendre leur sérieux sur rien, tout allait en désordre parmi eux... Ils eurent grand tort de ne pas songer à cet autre de TrophoniuSj qui avait la vertu de rendre les gens si sérieux, et qui fit un effet si remarquable sur vous.

« parménisque. À la vérité, je- descendis dans l’antre de Trophonius, mais l’antre de Trophonius, qui m’attrista si fort, n’est pas ce qu’on pense.

théocrite. Et qu’est-ce donc qui vous attrista ?

parménisque. Ce sont les réflexions : j’en avais fait, et je ne riais plus. Si l’oracle en eût prescrit au peuple dont vous parlez, il était guéri de son enjouement. •

On fait allusion à Yantre de Trophonius dans des circonstances qu’il serait superflu d’expliquer ;

« Je ne connaissais de nos convives que cet impénétrable Seyffert, avec son répertoire de pensées, mille fois plus profond, mais mille fois plus obscur que l’antre de Trophonius, et ses hiéroglyphes de mots, qui auraient laissé Thèbes sans roi, et Jocaste sans. mari. •

Ch. Nodier. « Qu’as-tu donc, mon cher ami ?~tous les nuages du eiel paraissent s’être donné rendez-vous sur ton front. Aurais-tu rencontré un créancier ? Sortirais-tu de l’antre de Tro-

« Je n’ai jamais vu une nature plus gaie, plus joyeuse, plus joviale, plus rieuse, plus folle, plus étourdie, plus insouciante, plus imprévoyante, plus..., j’en dirais bien davantage si je tenais la plume de Mm« de Sévigné. Près de ’lui, Démocrite aurait semblé un employé des pompes funèbres ; ce garçon-là aurait dansé, je n’ose pas dire sur un volcan, mais en sortant de Yantre de Trophonius.

Bévue de Paris.

— AIlus. mythol. Amrc, artifices de Cncus,

Allusion à une ruse que ce géant employa pour dérober des bœufs à Hercule sans s exposer à la colère du héros. Cacus, fils de Vulçain, moitié homme et moitié satyre, était d’une taille colossale, et sa bouche vomissait des tourbillons de flamme et de fumée. Des têtes sanglantes étaient sans cesse suspendues à la porte de sa caverne, située au pied du mont Aventin. Pendant le sommeil d’Hercule, qui faisait paître ses troupeaux sur les bords du Tibre, il lui vola quatre paires de boeufs, et, pouf n’être pas trahi par les traces de leur pas, les traîna dans son autre à reculons. Hercule, averti par leurs mugissements, Court furieux vers la caverne, mais l’ouverture en était fermée avec un rocher énorme, que douze bœufs n’auraient pu ébranler. Le héros l’arrache, s’élance, à travers les tourbillons de flamme et de fumée vomis par le monstre, le saisit et l’étouffé entre ses bras. Ce combat est un des plus beaux passages du septième livre de l’Enéide.

En littérature, ce trait mythologique est susceptible de deux allusions : tantôt c’est à l’antre lui-même décoré de dépouilles sanglantes ; tantôt c’est à la ruse du brigand, à laquelle on compare les efforts que l’on fait pour efe~— ’"

moindres

Chaque homme i

n passé que l’on redoute, a plus alors qu’une seule

ANT

affaire, qui est de ne proclamer aucun principe, de ne donner aucun otage à la vérité, de ne laisser en arrière aucune théorie qui puisse un jour se relever contre lui. Chacun efface la trace de ses pas, et retourne en tout sens ses maximes, comme le voleur. des bœufs sacrés qui faisait marcher ses troupeaux à reculons. » Edgar Quinet.

« Une araignée énorme avait tendu sa toile, une vraie place forte, construite selon toutes les règles de l’art moderne, avec des meurtrières et des poternes où pendaient, comme au seuil de l’antre de Cacus, les membres sanglants des victimes égorgées. ■

H. Rigault.

« Pourquoi le père de famille est-il exposé le soir, dans les rues les plus brillantes de nos grandes villes, aux questions indiscrètes de ses enfants ? Pourquoi le jeune homme rencontre-t-il le vice élégamment paré et autorisé à lui tendre la main à chaque carrefour ?... On pressent que le moraliste n’aura pas oublié non plus la Bourse dans ses anathèmes : il l’a appelée l’antre de Cacus. » Mallet.

n Elle appuya le râteau contre un arbre, et se pendit au bras de son futur mari avec cette grâce souple et langoureuse dont les créoles ont le secret.

Venez par là, dit-elle, que je vous montre tous les embellissements que nous avons faits dans le jardin. ■

Léon admira tout ce qu’elle voulut. Le fait est qu’il n’avait d’yeux que pour elle. L’antre de Cacus lui aurait semblé plus riant que les jardins d’Armide, si le petit peignoir rose de Clémentine s’était promené par là. > Ed. About.

ANTRIADES s. m. pi. (an-tri-a-de — du gr. antrias, antriados, qui habite les cavernes). Ornith. Famille d’oiseaux, renfermant-les coqs de roche.

ANTR1M, ville d’Irlande, dans le comté qui porte son nom, près de l’embouchure du Six-Mile-Water, dans le lac Neagh, à 25 kilom. N.-O. de Belfast, et à 150 kilom. N. de Dublin. Pop. 3,000 hab. Fabriques de papiers, calicots, bonneterie. En 1798, défaite par les troupes anglaises des Irlandais insurgés. Aux environs, Antrim-Castle, résidence du vicomte Massarehe, propriétaire de la partie moderne d’Antrim. Il Comté maritime de la province d’Ulster en Irlande, borné à l’E. et au N. par le canal du Nord (North-channel) et le golfe de Belfast, au S. par le comté de Down, et à l’O. par le lac Neagh et le comté de Londonderry ; superficie 488,456 hectares, pop. 352,564 hab. Montagneux au N. et à l’E., marécageux au S.-O., le sol, d’ailleurs fertile et nourrissant un nombreux bétail, est arrosé par le Main, le Six-" ÎVlile-Wateret le Bann. Lastructure géologique du comté présente du porphyre, de la chaux, du lignite, du sel gemme et surtout des basaltes, dont les remarquables colonnes forment sur la côte N. la Chaussée des Géants. Filatures nombreuses, manufactures de coton, pêcheries de saumons. Ce comté est divisé en quatorze baronnies ; ses villes principales sont : Antrim, Ballymena, Belfast, Carriekfergus, etc. L’histoire de ce comté pendant les trois siècles antérieurs au règne d’Elisabeth d’Angleterre, qui y établit solidement la domination anglaise, ne fut qu’une série de luttes soulevées par les membres de la famille O’Neill contre les Anglo-Normands.

ANTRIMOLITE s. f. (an-tri-mo-li-te — do Antrim, n. de lieu). Miner. Nom donné à une variété de mésotype contenant de la chaux ot de la potasse, trouvée sur la côte nord d’Antrim en Irlande.

ANTROCARPE s. m. (an-tro-kar-pe — du gr. antron, autre ; karpos, fruit). Bot. Genre de lichens, syn. de thélothrème.

ANTROCÉPHALÊ s. m. (an-tro-sé-fa-ledu gr. antron, autre ; kephalê, tête). Bot. Genre de la famille des hépatiques, voisin des marchanties, et renfermant une seule espèce, qui croît dans l’Inde.

ANTRODOCO, ville des Abruzzes, Italie méridionale, située sur un plateau entouré de hautes montagnes, près de la rive droite du Velino, à il kilom. E. de Civita-Ducale. Pop. 2,600 hab. Forêts considérables ; foires importantes.

’ ANTROLLER v. a. ou tr. (an-tro-lé). Terme d’argot. Emporter, emmener.

ANTROPHYE s. t. (an-tro-fi — du gr. antron, autre ; phuâ, je nais). Bot. Genre de fougères renfermant environ quinze espèces, dont la plupart croissent dans l’Inde ; ainsi qu’aux îles Maurice et de la Réunion.

ANTRUSTIONS s. m. pi. (an-tru-sti-ondu sax. an, en ; trust, fidélité). Francs placés sous la protection du roi, qui faisaient partie de sa trust ou compagnie particulière, le suivaient à la guerre, le servaient dans son palais, et l’approchaient enfin d’une manière plus intime que ses leudes et que ses fidèles.

ANTSINGUE s. f. (an-tsin-ghe). Méfrol. Mesure de superficie équivalant à 14 ares.

antsjac s. m. (an-tsjak). Bot. Espèce de figuier de Java.

ANU

APiTUATJiS, petit peuple de l’empire romain, habitait, au N.-O.de la Gaule Cisalpine, la vallée d’Antuates, dont les montagnes recelaient des Pline rapporte que le sénat dé ANTUCO, cône volcanique de la Cordillière des Andes, dans le Chili (Amérique du Sud), paras» 50’ lat. S., et 720 40’long. O. ; altitude, 2,800 m. ; chaque éruption est accompagnée d’un orage épouvantable. Passage fréquenté.

ANTUEHPIA, nom latin d’Anvers.

ANTUNNACOM, nom latin d’Andernach.

ANTUHE s. f. (an-tii-re). Bot. Syn. de

ANTUSE s. f. (an-tu-ze). Bot. Genre de plantes de la famille des légumineuses, voisin des pulténées.

ANTWEKPEN, nom flamand d’Anvers.

ANOANT (a-nu-an) part. prés, du v. Anuer.

anubie s. f. (a-nu-bî— de Anubis, n. pr.).

Bot. Nom d’une espèce de laurier ; syn. de

sous la forme humaine avec une tête de chien. Plutarque nous apprend qu’Anubis était fils d’Osiris et de Nephthys sa sœur, unie au dieu Typhon. Isis ayant découvert qu’Osiris, s’était approché de Nephthys par erreur, chercha l’enfant qui était né de cet adultère, et que Nephthys avait abandonné par crainte de son époux ; elle le découvrit à l’aide de ses chiens et prit soin de son enfance. Lorsque plus tard lsis courut à la recherche du corps d’Osiris que Typhon avait assassiné, elle eut pour compagnon Adèle Anubis, qui s’était revêtu de la peau d’un chien. Regardé comme le compagnon, le gardien vigilant et inséparable d’Osiris, aussi bien que d’isis, Anubis était associé à ces deux divinités dans le culte qu’on leur rendait. Dans un nome de l’Égypte moyenne, dont la capitale fut nomméépar les Grecs Cynopolis (ville des chiens), il recevait des honneurs particuliers ; l’animal qui lui’était consacré comme symbole vivant, le chien, y était nourri aux frais du trésor. Du reste, le culte du chien s’étendait sur toutes les parties de l’Égypte. Oppida iota canem venerantur, dit Juvénal. ■ Lorsqu’un chien vient à mourir dans une maison, dit Hérodote, tous ceux qui l’habitent se rasent la tête en signe de deuil, puis ils ensevelissent son corps dans des caisses sacrées. • Confondu avec l’animal qui le.représentait, Anubis a essuyé les plaisanteries de Lucien, qui, dans un de ses dialogues, nous montre Momus voulant mettre cet aboyeur à la porte du conseil des dieux. Aboyeur (Latrator), telle est l’épithète que lui donnent tous les poètes latins. Properce • s’indigne contre Cléopâtre qui « a osé, dit-il, opposer son Anubis aboyeur à notre Jupiter (Ausa Jovi noslro latrantem opponere Anubim). • Tout cela n’empêcha pas le culte d’Anubis de passer en Grèce d’abord, puis à Rome, où il se maintint longtemps même à côté de la religion chrétienne. Plusieurs auteurs, entre autres Plutarque et Lucain, font d’Anubis le symbole de l’horizon qui sépare le monde supérieur du monde inférieur. Il découvre le soleil à son lever, l’introduit dans notre hémisphère, le dérobe aux regards en le renvoyant par la porte occidentale dans l’hémisphère inférieur, puis reprend la lune, qu’il suit de même dans son cours. Il a pour emblème le chien, parce que le chien a la faculté de discerner les objets la nuit comme le jour, et parce que cet animal est le compagnon fidèle de l’homme, comme Anubis l’est du soleil et de la lune.

Ai.nhi» (Représentation diverses d’). Ce dieu était figuré ordinairement avec un corps d’homme et une tête de chien. D’après Diodore, les Égyptiens le représentèrent ainsi parce qu’il aurait eu pour habitude de porter un casque recouvert d’une peau de chien, lorsqu’il accompagnait Osiris dans ses expéditions guerrières. Une statue en granit noir de la villa Albani est fort remarquable : la tête, qui tient de celle du chat, du lion et du chien, est coiffée d’une espèce de mitre chargée de plis tombant sur les épaules. Derrière cette coiffure, à laquelle les égyptologues donnent le nom de claft, se trouve un disque figurant le soleil ou la lune, ou peut-être une sorte de nimbe, d’auréole. Quelquefois Anubis est représenté sous la forme complète du chien ; dans ce cas, il a le museau pointu et le corps svelte d’un lévrier, les oreilles dressées, la queue pendante et très-fournie. Plusieurs archéologues reconnaissent à ces différents détails la forme du chacal sous laquelle Anubis aurait été particulièrement adoré, comme divinité assistant au jugement des âmes et présidant aux embaumements. Une stèle, décrite dans le catalogue du cabinet de M. Mimant, représente un homme faisant une offrande à Anubis figuré ainsi par un chacal couché ; une autre stèle de la même collection nous montre ce dieu debout près du lit funéraire d’Osiris, sur lequel se penchent Isis et Nephthys, égale. ment debout, et portant les mains à leurs yeux en signe d’une profonde affliction.

ANUÉ, ÉE (a-nu-é) part. pass. du v. Anuer.

ANUER v. a. ou tr. (a-nu-é). Chass. Tirer à propos, dans le moment favorable. Se dit surtout par rapport aux perdrix : Aitoer une perdrix, une compagnie de perdrix.