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trageusement les envoyés romains ; et quand la Chambre et le ministère, après s’être épuisés en efforts infructueux pour ramener le pape, eurent nommé un gouvernement provisoire et fait appel au suffrage universel pour l’élection d’une constituante ; quand cette assemblée eut prononcé à la presque unanimité la déchéance du pape comme souverain temporel, en garantissant solennellement son indépendance spirituelle, le cardinal Antonelli entraîne la papauté dans une révolte ouverte contre les droits imprescriptibles de la nation, et compromet la dignité de cette institution à jamais vénérable en se couvrant de son nom respecté pour accomplir un acte qui, dans tous les temps et dans tous les pays, a toujours été considéré comme le plus grand des crimes politiques, c’est-à-dire livrer son pays à l’invasion étrangère. Il s’adresse aux puissances catholiques, la France, l’Autriche, l’Espagne etNaples, pour obtenir par les armes la restauration du pouvoir absolu du saint-siége, qu’il comptait bien personnellement exercer, et qu’il exerce en effet encore aujourd’hui (nov. 1854). Quand lès Français eurent bombardé Rome et détruit la république, il prolonge à dessein le séjour du saint-père à Gaëte ; il traite avec une froideur dédaigneuse la France et son gouvernement ; il exerce des répressions rigoureuses à Rome et dans les légations ; et s’il daigne un moment paraître écouter les conseils libéraux du président Louis Bonaparte en rédigeant les promesses trompeuses du motu proprio, il laisse les dispositions de cet acte sans application réelle, et réorganise le gouvernement et l’administration sur les bases de l’absolutisme clérical.

Depuis ce temps, il règne à Rome avec un pouvoir illimité. Il est le pape ronge, comme disent les Italiens, par allusion à. la couleur de sa robe, de même que le saint-père est le pape blanc. Cardinal secrétaire d’État, il est le maître du gouvernement ; les autres ministres ne sont que de simples commis. Cette distribution du pouvoir est d’ailleurs de tradition à Rome. Omnipotent, irresponsable, il représente seul le souverain, au dedans comme au dehors, parle pour lui, agit pour lui, répond aux étrangers, commande aux. sujets, enfin exprime toutes ses volontés, et le plus souvent les lui impose. Les résultats de cette administration, personne ne songerait a le nier, ont été la ruine des finances, l’anéantissement du commerce et de l’industrie, la décadence de tous les arts, la violation de tous les droits, l’oppression de toutes les libertés, l’ignorance publique et la misère, et le.double fléau de l’état de siège permanent et de l’occupation étrangère. Chose plus grave encore, ce prince de l’Église, qui n’est mémo pas prêtre, a compromis la dignité du saint-siége et compliqué la question romaine, qui, sans s* funeste îniiuence, eût pu se dénouer pacifiquement. Peut-on dire au moins qu’il ait servi utilement le parti de la réaction ? Cela est plus que douteux. C’est sous son règne que les sociétés secrètes se sont le plus solidement constituées ; elles ont même poussé leurs ramifications jusque dans les plus hautes sphères sociales. Nul n’ignore en Europe qu’à côté de ce gouvernement, qui n’est soutenu que par les

baïonnettes étrangères, il existe un gouvernement occulte essentiellement révolutionnaire, auquel les Romains obéissent, et que la haine publique contre le régime théocratique est

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signal d’une révolution terrible ; mais aujourd’hui ce danger est heureusement conjuré par la sagesse, Ta justice et l’habileté diplomatique de la convention du 15 septembre. Eh bien ! la camarilla puissante dont Antonelli est le chef, et qui connaît mieux que personne cette éventualité redoutable, n’en professe pas inoins le plus insultant dédain pour ces Français à qui elle doit son salut et sa sécurité.

On sait le cas qu’elle a fait des représentations et des conseils de notre gouvernement. « Ni concessions, ni réformes libérales, ni destruction d’abus, ni changements, ni progrès ! Non possumus ! Notre absolutisme est divin ; nos trois millions de sujets sont destinés, de toute éternité, à défrayer notre luxe et à subir notre domination. Leur désir de s’élever au rang de citoyens d’un État libre est monstrueux’ et impie, leur utopie d’un bon gouvernement et d’une administration régulière est criminelle et factieuse. L’État romain est un patrimoine ecclésiastique ; les habitants, comme la terre, appartiennent à l’Église ; et leur prétention de s’appartenir ou d’appartenir à la grande patrie italienne est une inspiration de

Le plus déplorable, c’est que la désaffection pourrait s’étendre jusqu’au chef de l’Église., jusqu’à ce pontife autrefois si vénéré, encore si digne de l’être, et dont la faiblesse ne fera jamais oublier les vertus ; aussi, des catholiques très-sincères considèrent-ils le cardinal Antonelli comme le mauvais génie de la papauté. Il a trouvé des oppositions jusqu’au sein du sacré collège ; la meilleure partie du clergé italien est contre lui, et tous les esprits impartiaux conviennent que cette politique extrême, cette négation de tous les principes et de tous les droits sur lesquels reposent les sociétés modernes, font courir, non certes à la religion, mais h certaine portion de la puissance du sr.int-siége, de plus grands dangers aue les attaques de ses plus en—’ "

3 cardinal t

On a parlédescapacitésducardinal-ministre, on l’a même comparé à Mazarin. Mais ce parallèle n’est pas

a dicté en quelq

de Westphalie et la paix des Pyrénées. Toutes les idées politiques d’Antonelfi paraissent se réduire à cette théorie toute négative, que l’immobilité absolue constitue la grandeur du gouvernement papal. Ce qu’il sait, c’est éluder les questions, traîner une affaire en longueur, fatiguer même les diplomates, et finalement répondre invariablement non à toutes les remontrances et à tous les conseils de l’Europe. On conviendra qu’au lieu de génie, ce n’est qu’un entêtement étroit et aveugle qu’il faut pour cela. On sait aue son compétiteur actuel est le proministre des armes, monseigneur de Mérode : mais il semble douteux qu’il parvienne a le renverser. Au reste, ce changementde personne n’amènerait peut-être pas un changement de politique, tant les aspirations généreuses de Sa Sainteté sont paralysées par les influences égoïstes qui l’entourent.

En 1855, le cardinal Antonelli a été l’objet d’une tentative d’assassinat. M. Edmond About rapporte malicieusement que ce fut de la part d’un idiot armé d’une fourchette. Toujours est-il que cet homme, que sa tentative ait été sérieuse ou non, fut condamné à la peine de mort. Le même écrivain, qui ne pèche pas, il faut le dire, par excès de bienveillance envers le tout-puissant ministre, trace de lui le portrait suivant :

« Il s’est conservé jeune. Son corps est svelte et robuste, et sa santé montagnarde. La largeur de son front, l’éclat de ses yeux, son nez en bec d’aigle et tout le haut de sa figure inspirent un certain étonnement. Il y a comme un éclair d’intelligence sur cette face brune et tant soit peu moresque. Mais sa mâchoire lourde, ses dents longues, ses lèvres éoaisses expriment les appétits les pli

devine un ministre greffé sur

(La Question romaine.)

Ce croquis n’est pas de la m ;

le sent de reste. Mais.le célf .

peu d’amis. Il serait même difficile de trouver un homme public qui ait suscité autant de haines contre lui. Sa fortune est énorme, et on l’accuse de l’augmenter sans cesse.

On trouvera peut-être dans cet article l’expression d’une sévérité qui n’est pas dans nos habitudes. C’est que nous accusons le trop célèbre cardinal d’avoir travaillé à gâter ce qu’il y a de meilleur, et l’on sait que cette corruption est la pire : corruptio optimi pessima.

ANTONELLO de Messine, peintre italien, né à Messine vers 1414, apprit les premiers éléments de l’art sous la direction de Salvatore d’Antonio, son père, et alla, jeune encore, achever ses études à Rome. Revenu en Sicile, il travailla pendant quelques années àPalerme, où Alphonse d’Aragon, prince éclairé et ami des arts, tenait alors sa cour. Il passa ensuite à Naples (vers 143S), et devint 1 élève de Colantonio del Fiore et le condisciple d’Antonio Solario, surnommé le Zingaro. Ces deux artistes, qui jouissaient d’une grande réputation, s’étaient attachés à imiter le style des maîtres flamands, mais ils ne connaissaient point les procédés au moyen desquels ces derniers donnaient à leur peinture un éclat et une solidité incomparables. Vasari nous apprend qu’Antonello ayant eu occasion de voir à Naples un tableau de Jean Van Eyck, fut tellement frappé de la vivacité du coloris, du ton uni et de la beauté de ce travail, qu’abandonnant toute autre besogne, il se rendit en. Flandre, fit la connaissance du maître brugeois et apprit’de lui le secret de la peinture à l’huile. Quelques auteurs italiens ont prétendu qu’Antonello ne fit pas cé voyage, et ils revendiquent pour lui l’honneur d’avoir inventé la nouvelle manière de fixer les couleurs ; mais ces assertions sont détruites par des témoignages nombreux et irrécusables qui ont été mis en lumière, notamment dans l’excellent ouvrage de MM. Crowe,et Cavalcaselle sur les Anciens peintres flamands. Après la mort de "Van Eyck, Antoneîlo, qui s’était assimilé complètement le coloris et la manière de ce maître, retourna à Messine où il ne resta que quelques mois, puis se rendit à Venise. Il se fixa dans cette dernière ville, où il ne tarda pas à obtenir une éclatante réputation. Tous les grands voulurent avoir leurs portraits peints par lui. et de nombreux disciples vinrent apprendre a son école les procédés flamands. Gentile et Giovanni Bellini imitèrent sa manière de colorier, et lui-même se rapprocha, dans ses derniers ouvrages, du style noble et gracieux de ces deux grands artistes. En 1465, il retourna de nouveau dans sa ville natale, où il forma des élèves dont les meilleurs furent son fils ou son neveu, Salvo d’Antonio, Pietro’ Oliva, Pino da Messina et Giovanni Borghese. Il quitta définitivement la Sicile en 1473, et se rendit à Venise, où il exécuta une foule d’ouvrages pour les particuliers et pour l’État. Il mourut en 1493, après avoir commencé la décoration d’une partie du palais ducal. Les artistes vénitiens lui firent de pompeuses funérailles, et consacrèrent son éloge dans une épitaphe rapportée par Vasari. Les œuvres d’Antoneîlo sont très-rares. On voit au musée de Berlin un portrait d’un caractère très-énergique, un peu dur de contours, signé et daté de 1445. C’est le premier ouvrage que l’on connaisse de lui, dans la manière nouvelle qu’il avait apprise de Van Eyck. Le Crucifiement, du musée d’Anvers, qui paraît avoir été exécuté la même année, peut être

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regardé comme son chef-d’œuvre : le coloris en est beau et vigoureux ; les figures et le paysage qui sert de fond offrent un mélange du style italien et du style flamand. Divers portraits, figurant dans des galeries particulières de Venise, rappellent la manière de Bellini par la douceur et la finesse du modelé. On trouve aussi beaucoup de traces de l’influence italienne dans le Sauveur soutenu par des anges, de la galerie du Belvédère. Le Saint Jérôme, de la collection Baring, à Londres, est au contraire une œuvre toute flamande par l’extrême fini des détails, le caractère du paysage, le choix des accessoires.

ANTONG1L, baie de l’île de Madagascar, sur la côte E.-N., découverte par le Portugais Antoine Gilles, qui lui donna son nom. Environs très - fertiles. Les Français y avaient fondé l’établissement de Port-Choiseul.

ANTONIÀ, nom d’une célèbre famille de Rome, qui prétendait descendre d’Hercule.

ANTONIA, fille du triumvir Marc-Antoine et d’Octavie, épousa DrusUs, fils de Livie et frère de Tibère ; elle en eut trois enfants : Germanicus, père de Caligula ; Claude, et la trop fameuse Livie. On croit qu’elle mourut empoisonnée par Caligula, son petit-fils. Valèresa chasteté et di

Maxime fait un bel éloge <

son amour conjugal.

ANTONIA, nom de plusieurs lois romaines édictées sous les auspices de Marc^Antoine : la première (44 av. J.-C.) remettait en vigueur la loi Cornélia, et enlevait au peuple le droit d’élire des p-êtres pour le rendre aux collèges sacerdotaux ; la deuxième (39 av. J.-C.) ajoutait une troisième décurie de juges aux deux premières ; la troisième autorisait à en appeler au peuple dans les jugements pour violenceet pour crime d’État ; la quatrième, enfin, décrétait la peine de mort contre quiconque proposerait 1 élection d’un dictateur, ou en accepterait les fonctions.

ANTONIA, nom d’une forteresse bâtie à Jérusalem par Hérode le Grand, en l’honneur de Marc-Antoine.

ANTONIE s. f. (an-to-nî — de Antonius, Antoine, n. pr.). Bot. Genre de la famille des loganiacées, renfermant deux espèces, qui croissent dans l’Amérique du Sud.

ANTONIÉ, ÉE adj. (an-to-ni-é —rad.. antonie). Bot, Qui ressemble à l’antonie.

— s. f. pi. Tribu de loganiacées, ayant pour type le genre antonie.

ANTONlENs.m. (an-to-ni-ain- de Antoine Unternachrer, son fondateur). Hist. ecclés. Nom d’une secte qui ne pratique aucun culte et ne reconnaît d autre loi que la conscience individuelle. Les antoniens professent les plus singulières idées à l’égard de la propriété : tout homme étant l’image de la

Divinité, a droit de faire usage des choses créées pour les humains ; et ils justifient ce droit au vol sur ce que Jésus-Christ dit un jour à ses disciples de lui amener une ânesse qu’ils trouveraient en tel endroit.

—rr— Par ordre de l’empereur Antonin.ou de quelque autre prince de même nom.

— Hist. ecclés. Religieux de l’ordre de Saint-Antoine. Les antonins portaient un manteau noir, sur lequel était un liséré bleu en forme de T, qu’ils appelaient croix de Saint-Antoine. Ils se consacraient au service de ceux qui étaient attaqués de la maladie pestilentielle nommée feu de saint Antoine. Cette congrégation fut supprimée en itbo.

— adjectiv. Jeux antonins, Jeux célébrés à Byzance, à Cyzique, à Nicomédie et dans plusieurs autres villes d’Orient, et qui étaient ainsi appelés du nom de l’empereur qui les avait institués ou en l’honneur duquel ils avaient lieu.

ANTONIN (SAINT-), ch.-lieu de cant. (Tarnet-G,), arrond. de Montauban ; pop. aggl. 2,605 hab. — pop. tôt. 5,152 hab. Tanneries et papeteries importantes ; fabrique de cadis et de gros draps ; commerce de cuirs, de pruneaux et de genièvre. Cette petite ville est située dans un vallon agréable et spacieux, au confl. de l’Aveyron et de la Bonnette. Patrie de Jean de La Valette, quarante-huitième grand maître de l’ordre de Malte, qui défendit cette lie contre 100,000 Turcs, et du troubadour Raymond Jourdain. En lin, Saint-Antonin fut pris ’

historiques, plusieurs maisons du xme siècle, d’une apparence monumentale, une belle promenade sur l’Aveyron, des sources minérales sulfureuses, des grottes et un dolmen.

ANTONIN-LE-PIEUX (Titus Aurelius Fuivius), empereur romain, né à Lanuvium

l’an 86, fut d’abord consul, puis proconsul d’Asie, et enfin adopté par Adrien, auquel il succéda en 13S. L’empire jouit d’une longue paix pendant son règne. Sobre, économe, clément, équitable, éclairé, toujours disposé a soulager-les malheureux, Antonin fut véritablement le père de son peuple. Il se plaisait à répéter ces belles paroles de Scipion : J’aime ■mieux conserver la vie d’un seul citoyen que de faire périr mille ennemis. Il diminua les impôts, adoucit le sort des esclaves, réforma la législation sur plusieurs points importants, toléra les chrétiens, institua des établissements de charité pour les orphelins, et ne cessa de

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professer toute sa vie des sentiments de justice et de modération, qui le firent regarder comme un Socrate sur le trône. Il mourut en 161, laissant l’empire plongé dans le deuil, et après avoir désigné le vertueux Marc-Aurèle comme son successeur. Les faits du règne d’Antonin ■sont peu" nombreux, ou du moins ils ne nous sont qu’imparfaitement connus, par suite de la perte regrettable d’une partie des récits de Dion Cassius. Nous savons, du moins, que ce prince laissa une mémoire si vénérée, que ses successeurs voulurent porter son nom, et que. le siècle où il parut garda, dans la mémoire des peuples, le nom respecté de siècle des Antonins.

Antonin (Itinéraire d’), nom du plus important et du plus précieux des travaux géographiques que le monde ancien nous ait transmis. Ce n’est en somme qu’une aride énumération de lieux et de distances, mais elle s’étend sur tout l’empire romain ; elle embrasse toutes les grandes routes de l’Italie ancienne et des provinces, et indique sur chacune de ces grandes voies les diverses stations et les distances intermédiaires. Cette première partie, nommée (tinerarium provinciartim, a pour complément l’Itinéraire maritime (7tinerarium maritimum), qui indique les points de relâche entre la Sicile et l’Afrique, et donne les distances qui séparent les principaux ports de la Sardaigne, de l’Espagne et de la Gaule de ceux de l’Afrique. Ce dernier morceau, qui marque les distances en stades au lieu de les mesurer en milles romains, provient, à n’en pas douter, d’une source grecque semblable au stadiasme de la Méditerranée.

On ne sait rien de bien positif ni sur la date de la publication, -ni sur le nom de l’auteur de cet important ouvrage. L’opinion des savants et des érudits à ce sujet est loin d être unanime. Henri Estienne l’attribuait à Antonin-le-Pieux ou à Marc-Antoine ; les Allemands Peterson, Wasseling et Mannert lui donnent une autre origine. Ce qu’on peut tenir pour certain, c’est que le premier fond de l’Itinéraire, enrichi par des additions successives, se rattache au travail géodésique décrété par tout l’empire romain en l’an 44 av. J.-C, sous les consuls Jules César et Marc-Antoine, et terminé pendant le règne d’Auguste, sous le consulat de Saturnin (19 av. J.-C). L’âme de cette vaste opération fut Vipsanius Agrippa, qui consigna les résultats des opérations géométriques dans ses Commentaires. Ethicus, géographe du ive siècle, qui passa pendant le moyen âge pour l’auteur de l’itinéraire, en mentionnant les travaux d’Agrippa, nomme même les ingénieurs ou géomètres subalternes chargés de la topographie des différentes’parties de l’empire. Agrippa avait l’intention de donner une représentation graphique non-seulement de l’empire romain, mais de la terre entière ; la mort l’empêcha de réaliser ce vaste projet, et Auguste fit représenter, en peinture ou en mosaïque, sur les murs d’un portique construit au Champ de Mars, Yorbis terrarum d’après les plans et les commentaires de son ami. En outre, il est évident que ce travail officie ! reçut ultérieurement des additions et des modifications ; certains pays furent mieux connus, des routes nouvelles furent tracées et des noms nouveaux furent interpolés. La dernière révision fut celle qu’ordonna Théodose II, en 435.

ANTONIN (Muraille d’), retranchement élevé par les légions romaines dans le nord de la Grande-Bretagne, sous ta direction de Lollius Urbicus, lieutenant d’Antonin-le-Pieux, vers l’an 140. Cet ouvrage se composait.d’un fossé, d’un rempart avec parapet et d’une voie militaire qui longeait la ligne du retranchement du côté du S., à une distance de quelques mètres ; il s’étendait depuis Dunglas-Castle, sur la Clyde, jusqu’à Blâckness-Castle, sur la rive droite du Forth ; dix-neuf forts construits sur les points culminants ou d’un accès difficile en défendaient l’approche. D’après les inscriptions recueillies en Écosse, il y a tout lieu de croire qu’il fut l’oeuvre de la deuxième légion et de la première cohorte du Tungri. Le nom moderne des restes du mur d Antonin est Grimes Dyke.

ANTONINA, ville du Brésil, province de San-Paulo, à 12 kil. O. de Paranegua ; pop. 3,500 hab. I ! Ville du Brésil, province de Parana, sur l’Itapema.

ANTONINE, femme de Bélisaire, était fille d’un cocher du cirque et d’une comédienne. Ses mœurs étaient en rapport avec cette basse extraction. Liée avec l’impératrice Théodora, épouse de Justinien, elle excitait et partageait les déportements de cette princesse, et ces deux femmes ternirent l’éclat de deux grands noms. Après la mort de Bélisaire, qui avait eu la faiblesse de fermer les yeux sur ses désordres, elle chercha à expier sa vie scandaleuse en se retirant dans un couvent.

ANTONINE (CoLOfWK)- V. Marc-Aurèle (colonne de) et colonne, au Supplément.

ANTONINUS LIBERALIS, compilateur grec qui vivait, à ce qu’on croit, sous le règne des Antonins, vers 150 de J.-C., auteur d’un recueil de Métamorphoses empruntées à différents auteurs dont les œuvres sont aujourd’hui perdues. Ce livre, écrit avec assez d’élégance, est précieux pour l’étude de la mythologie. L’édition la plus nouvelle est celle de Koch, Leipzig, 1832.

ANTONIO (SAN-), fleuve du Texas, États-Unis, prend sa source au versant méridional