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iàtrer

c’est-à-dire que, dans la représentation qui en provient, la connaissance de l’objet l’emporte sur le sentiment agréable ou désagréable dont le sujet est affecté. Les deux autres sens, l’odorat et le goût, qui sont plus subjectifs qu’objectifs, forment la seconde classe : ce sont les sens de la jouissance. Le toucher, l’ouïe et la vue sont les sens de la perception, l’oriçine de la connaissance expérimentale. Le toucher est le seuL qui donne une perception extérieure immédiate ; il est par cette raison le plus important et celui dont l’enseignement est le plus sûr, mais c’est aussi le plus grossier, parce que la matière dont la forme peut être connue par le toucher doit être à 1 état solide. L’ouïe ne nous donne pas la forme de l’objet, et les sons de la parole ne conduisent pas immédiatement à sa représentation ; par cette raison et parce qu’ils ne signifient rien par eux-mêmes, parce.qu’ils n’expriment pas du moins un objet, mais seulement des sentiments intérieurs, ils sont les moyens les plus propres à désigner les notions. Le sens de la vue, sans être plus indispensable que celui de l’ouïe, est le plus noble des sens, et parce qu’il est le moins subjectif, et parce qu’il renferme.la plus grande sphère des perceptions dans l’espace. Plus les sens sont affectés vivement, moins ils nous instruisent ; réciproquement, s’ils sont très-instructifs, ils sont peu affectifs. On ne voit rien à une lumière éblouissante, et une voix de stentor assourdit.

Kant définit la passion l’inclination peu ou point disciplinaire par la raison du sujet ; il appelle émotion toute surprise de l’âme par la sensation qui ne permet pas la réflexion, qui ôte l’empire sur soi-même. Passions et émotions sont des maladies de l’âme, parce que dans les deux états la raison est sans empire. L’émotion est précipitée, c’est-à-dire qu’elle s’élève rapidement à un degré tel de sentiment, que la réflexion devient impossible. La passion, si violente qu’elle puisse être, se donne le temps d’attendre sa fin ; elle est réfléchie. L’émotion agit comme une eau qui rompt la digue ; la passion comme un torrent qui se creuse un ht de plus en plus profond. L émotion agit sur la santé comme un coup de sang ; la passion comme une phthysie, La colère est une émotion, la haine une passion. Où il y a beaucoup d’émotion, il y a ordinairement peu de passion : par exemple chez les Français, cjont la vivacité est très-mobile, et quisavent pas, comme les Italiens et les Es gnols, couver leur vengeance ou s’opiniâ dans leur amour. Les émotions sont loyales et ouvertes ; les passions sont rusées et dissimulées.

Passons à la caractéristique du sexe féminin. Il est intéressant de connaître la pensée»du philosophe de Kœnigsberg sur ce sujet souvent abordé de nos jours. Il ne suffit pas, dit-il, pour l’unité et 1 indissolubilité de l’union conjugale, de l’association volontaire de deux l’une des parties doit être soumise celle-ci être supérieure à celle-là afin de pouvoir la dominer et la régir. Avec le progrès de la civilisation, la supériorité se diversifie :" l’homme reste au-dessus de la femme par ses facultés corporelles et son courage ; mais en revanche, la femme acquiert î qu’elle n’°

... l’attrait. L’1

s’appuie sur le droit du plus fort poui

mander au dedans, parce qu’il doit protéger l’intérieur contre des inimitiés étrangères. La femme s’appuie sur le droit du plus faible pour être protégée, et désarme l’homme par des larmes amères en lui reprochant son défaut de^ magnanimité. Le droit d’exiger du respect, même sans-mérite, est une conséquence des fins naturelles du sexe féminin. Quelles sont ces fins ? Ce sont : l° la conservation de l’espèce ; 2° la culture de la société et son raffinement par la femme. D’une part, la nature en confiant au sein de la femme son gage le plus cher, à savoir l’espèce, a mis le sexe féminin sous la protection régulière du sexe masculin. D’autre part, grâce au respect qu’elle a inspiré de bonne heure pour la femme, et à la puissance d’attrait qu’elle a mise dans son langage et ses manières, elle a développé dans le cœur de l’homme les sentiments plus délicats qui font partie de la civilisation, celui de la sociabilité et celui de la convenance, et a conduit ainsi le sexe le plus fort, désarmé et enchaîné par le plus faible, sinon à la moralité, du moins a ce qui en est le dehors.

ANTHROPOLOGIQUE adj. fan-tro-po-lo-jike

— rad. anthropologie). Qui concerne l’anthropologie : L’anatomie, la physiologie et la pathologie sont des sciences anthropologiques. Les expressions de la sainte Écriture étant, selon Malebranche, figurées et anthropologiques, on n’en peut rien conclure. (Fén.) il On dit aussi anthropognosique.

ANTHROPOLOGIQUEMENT adv. (an-tropo-lo-ji-ke-man

— rad. anthropologie). D’une manière anthropologique.

anthropologiste s. m. (an-tro-po-loji-ste-rad. anthropologie). Celui qui s’occupe de l’histoire naturelle de l’homme, qui a fait un traité qui la concerne : Le temps est loin où d’aussi puissantes ressources seront mises à la disposition des anthkopologistes. (Géoff. St-Hil.)

ANTHROPOMAGNÉTIQUE adj. (an-trO-poma-gné-ti-ke ; gn mil.—rad. anthropomagnétisme). Qui a rapporta l’anthropomagnétisme :

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Le mesmérismea fait c’clore une foule de systèmes

ANTHROPOMAGNÉTIQUES.

ANTHROPOMAGNÉTISME S. m. (an-tropo-ma-gné-li-sme ; gn mil. — du gr. anthrôpos, homme, et magnétisme). Le magnétisme animal considéré au point de vue des rapports intimes qui existent entre l’homme et tous les autres corps de la nature.

anthropomancie s. f. (an-tro-po-man-si

— du gr. anthrôpos, homme ; manteia ; divination). Divination basée sur l’inspection des entrailles d’un enfant ou d’un homme fraîchement égorgé : L’anthropomancie se pratiquait encore chez les Grecs du temps de la guerre de Troie.

ANTHROPOMANCIEN, IENNE S. (an-trOpo-man-si-ain, i-è-ne — rad. anthropomancie). Celui, celle qui pratiquait l’anthropomancie.

ANTHROPOMÉTALLISME S. m. (an-tropo-mé-tall-li-sme-du gr. anthrôpos, homme ;

!< ; taJ/on, métal).Sorte de magnétisme animal.

anthropomètre s. m. (an-tro-po-mc-tre

— du gr. anthrôpos, homme ; metron, mesure). Instrument destiné à prendre la proportion des diverses parties du corps humain.

ANTHROPOMÉTRIE s. f. (an-tro-po-mé-trî —rad. anthropomètre). Science des proportions du corps humain, connaissance des dimensions do ses diverses parties : L’anthropométrie est la base de la peinture d’histoire, comme la perspective l’est de l’étude du paysage.

anthropométrique adj. (an-tro-po-métri-ke

— rad. anthropomètre). Qui concerne l’anthropométrie, la mesure, les proportions du corps humain.

anthropomorphe adj. (an-tro-pc-mor-fe

— du gr. anthrôpos, homme ; morp/ié, forme). Qui’ a la forme, la structure de l’homme, l’apparence humaine : De tous les animaux, l’orang-outang est sans contredit le plus

ANTHROPOMORPHE.

— Bot. Se dit du pétale inférieur dp quelques orchidées, à cause de-sa forme, qui imite celle d’un homme écartant les jambes et les bras, il Nom donné à la mandragore.

— B.-arts. Lettre anthropomorphe, Lettre majuscule et ordinairement initiale, représentant une figure humaine dans une attitude plus ou moins contournée. Les lettres anthropomorphes Turent particulièrement employées par les miniaturistes, du vine au xie siècle. On en trouve de très-beaux spécimens dans les Questions et locutions de saint Augustin sur l’Bèptateuque, manuscrit mérovingien de la première moitié du vme siècle ; dans un Sacramentaire. manuscrit wisigothique de la fin de ce même siècle ; dans une Bible de saintMartial de Limoges, dux<= siècle, et dans un Missel de saint Maur, du siècle suivant, tous manuscrits faisant partie de la Bibliothèque impériale.

— s. m. pi. Zool. Ordre de mammifères établi par Linné, et dans lequel il comprit l’homme, les singes, les lémuriens’et les chauves-souris.

— Nom donné aux grands singes qui se rapprochentde l’homme par leur intelligence, leur visage, leur forme, la construction de leur squelette et leur défaut de queue.

— Encycl. Dans la grande famille des singes, il en est trois oui se distinguent par leur ressemblance avec 1 homme, ressemblance qui les a fait désigner sous le nom commun 'd’anthropomorphes. Ce sont l’orang-outang de Bornéo, le chimpanzé de Guinée, le gorille du Gabon, tous les trois supérieurs aux autres singes par leurs grandes dimensions, par l’absence de la queue, des bourses à joue, des callosités fessières, et par leur marche tantôtverticale, tantôt horizontale, dans laquelle ils ne posent pas à terre la paume des mains, mais le dos des doigts plies. Chacun de ces trois noms correspond à une espèce unique, selon l’opinion générale des naturalistes. Les trois singes anthropomorphes sont propres à l’hémisphère oriental. On peut, avec M. Gratiolet, grouper tous les autres singes de l’ancien continent en trois séries, dont chacune se rattache à l’une des trois espèces anthropomorphes. Les babouins se rapprochent du gorille, les macaques du chimpanzé, les cercopithèques, les semnopithèques, les gibbons, de l’orang-outang. À ce point de vue. le gorille peut être considéré comme un babouin perfectionné, le chimpanzé comme un niaca■que perfectionné, l’oraDg-outang comme un gibbon perfectionné.

Au point de vue anatomique, les singes anthropomorphes sont intermédiaires entre l’homme et les autres singes. Suivant un célèbre naturaliste anglais, M. Huxley, l’homme s’éloignerait moins de l’orang-outang, du chimpanzé et du gorille, que ceux-ci des sapajous et des petits singes à griffes de l’Amérique méridionale. De tout temps le vulgaire a été frappé de cette ressemblance entre l’homme et les grands singes dont nous parlons ; ces derniers sont à ses yeux des hommesdes bois. On- sait que le mot orang signifie homme ; l’histoire nous montre les compagnons de l’amiral carthaginois Hannon s’emparant de quelques femelles du genre grand singe, probablement le chimpanzé, et les prenant pour des femmes sauvages.

Quel est, des trois singes anthropomorphes, notre plus proche voisin ? Sous ce rapport des affinités «natomiques avec l’homme, ils sr

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placent a peu près sur la même ligne ; aucun d’eux n’a de titres absolus de prééminence sur les deux autres ; si l’un semble prévaloir par un caractère, il déchoit par un autre ; si, par les caractères du cerveau, par la distribution du poil, l’orang-outang surpasse le chimpanzé et le gorille, le chimpanzé, par la forme de la tçte, par les proportions des extrémités, par le développement moindre des poches laryngiennes, se place à son tour au-dessus de l’orang-outang ; quant au gorille, s’il est le dernier des trois par les caractères du cerveau et du crâne et par la complication des poches laryngiennes, il se montre supérieur à ses deux rivaux par les caractères ostéologiques du tronc et des extrémités.

Les relations zoologiques de l’homme avec les singes anthropomorphes ont, dans ces derniers temps, été l’objet de travaux remarquables et de vives controverses. Le résultat de ces travaux a été d’abattre la barrière anatomique élevée par Blumenbach et Cuvier entre l’ordre des bimanes, qui renferme l’homme, et celui des quadrumanes, qui comprend tous les singes. V. Homme, Bimane, Quadrumane.

ANTHROPOMORPHIE s. f. (an-tro-po-morfî

— rad. anthropomorphe]. Ressemblance do formes avec le corps humain ; similitude physique entre l’homme et certains animaux.

ANTHROPOMORPHIQUE adj. (an-tro-pomor-fi-kû

— rad. anthropomorphie). Qui appartient, qui a rapport à l’anthropomorphie : La chauve-souris est anthrOpOmORphiQBE en ce qu’elle a deux mamelles pectorales, et que chacune de ses mâchoires est armée de quatre incisives et de deux canines.

— Qui appartient, qui a rapport à l’anthropomorphe : Quelle est donc cette providence que supposent en Dieu les théistes ? Une faculté essentiellement humaine, un attribut anthropomorphique. {Proudh.) La raison de ce phénomène est dans notre puissance anthropomorphique ou faculté de réaliser, en corps et en âme, la Divinité. (Proudh.) Le fatalisme est la conséquence de toute doctrine anthropomorphique ou panthéiste. (Colins.) La religion de la Grèce est plus anthropomorphique que celle de l’Inde. (V. Cousin.) À travers l’enveloppe anthropomorphique, le mythe des nymphes a conservé la trace du culte primitif de la nature. (Renan.)

— Calligr. Lettres, écriture, caractères anthropomorphiques. Syn. de anthropomorphe. . anthropomorphiquement adv. (antro-po-mor-fi-ke-man

— rad. anthropomorphique). D’une manière anthropomorphique : L’idéalisme réalisé anthropomorphiquement par les Juifs produisit le christianisme. (P. Leroux.)

ÂNTHROPOMORPHISANT (an-tro-po-morfi-zan) part. prés, du v. Anthropomorphiser.

ANthropomorphisé, ée (an-tro-pomor-fi-zé) part. pass. du v. Anthropomorphiser : Toutes les divinités de l’Olympe furent anthromorphisëes par l’habile ciseau des statuaires grecs.

ANTHROPOMORPHISER v. a. ou tr. (an faiblesse ; mais il anthropomorphise jusqu’aux attributs métaphysiques de la Divinité. (Guigniant.)

— Fig., dans le sens moral : Moïse ! personnage qui anthropomorphise l’idée... (Th. Gaut.)

ANTHROPOMORPHISME s. m. (an ; tro-pomor-fi-sme-rad. anthropomorphe). Croyance

à l’existence de dieux ayant la forme humaine : //’anthropomorphisme est supérieur aux religions de la nature.de toute la supériorité de l’homme sur la nature. (V. Cousin.)

— Tendance inhérente à notre esprit, qui nous porte à attribuer à la Divinité les sentiments, les passions, les idées et les actes de l’homme : L’anthropomorphisme se retrouve au fond de toutes les croyances. Je croirai, si l’on veut, que l’imagination, plus mobile chez tes enfants et les peuples naissants, vient mêler ses images fantastiques aux idées pures de l’intelligence. Qu’importe, après tout, aux’conceptions de la raison, cet anthropomorphisme involontaire, cette illusion de nos sens ? (De Bonald.) Messieurs, jusqu’à ce jour, nos travaux sur /’anthropomorphisme furent sans doute couronnés de succès. (X. Saintine.) L’anthropomorphisme est l endroit faible de toutes les croyances. (B. Const.) La poésie est une mythologie perpétuelle, un anthropomorphisme constant. (Rov. german.) /.’anthropomorphisme qui s’attache à la conception de l’Jndra n’est que celui qu’on retrouve dans celle de Jéhovah. (A. Maury.)

— Hist. ecclés. Hérésie dont les sectateurs, prenant à la lettre certains passages de l’Ecriture, soutenaient que Dieu a un corps de forme humaine : La Oenêse dit que Dieu fit l’homme à son image ; f anthropomorphisme en conclut similitude matérielle entre l’homme et la Divinité.

— Encycl. Le mot anthropomorphisme a reçu deux sens principaux, l’un plus restreint et qui appartient à 1 histoire des religions : croyance à des dieux doués de forme hun.aine et de passions humaines ; l’autre plus général ot qui appartient ù la philosophie : tendance à

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attribuer à la cause première les attributs de la nature humaine idéalisés, élevés à leur plus haute perfection.

î. — * C’est une chose remarquable, dit Kant, que nous ne pouvons concevoir pour un être raisonnable d’uutre forme convenable que celle de l’homme. C’est ainsi que nous peuplons, dans notre imagination, tous les autres corps célestes d’êtres à forme purement humaine, quoiqu’il soit vraisemblable que ces êtres doivent différer beaucoup de ceux de notre espèce, à cause de la différence de la planète qu’ils habitent et qui les nourrit, comme aussi des éléments qui les composent. Toutes les autres formes que nous pourrions leur donner seraient des caricatures. » Cette observation de Kant explique le caractère anthropomorphique du progrès religieux dans l’humanité. À mesure que l’homme devient un être raisonnable, et, par le développement de ses facultés, se sépare, s’affranchit en quelque sorte de la nature, il accorde au dieu plus de raison, plus de personnalité ; et en même temps que la conception du dieu s’épure, l’image du dieu.se rapproche de la forme humaine. Aux dieux-astres, aux dieux-éléments, aux dieuxanimaux, succèdent les dieux-hommes ; au naturalisme ou panthéisme religieux, l’anthropomorphisme. Ainsi compris, l’anthropomorphisme est le trait saillant ou plutôt le principe même du génie grec ; c’est par l’anthropomorphisme que le polythéisme grec se distingue complètement des religions orientales ; c est par l’anthropomorphisme que « se développe, selon la forte et juste expression de M. Renouvier, pour le bonheur et la grandeur des hommes, la plus originale nation de l’antiquité. » En religion, absence de dogmes, de symboles déterminés, de théocratie, pas d’autre théologie que les chants des poètes, culte régla

—, — —, ., joj^ sacerdoce soumis à

e et à la force des indipar

la coutume et la loi, sacerdoce s fa puissance guerrière et à la force i vidus ; dans les arts, recherche du pur, du beau, du proportionné, nul besoin de représenter le surhumainj l’infini ; en politique, institutions et lois qui témoignent du plus vif attachement au principe de l’individualité humaine ; en morale, liberté presque absolue de l’examen personnel, indépendance de la pensée, fière domination des sages sur la nature et sur les événements : à ces traits nous reconnaissons la Grèce, et nous reconnaissons l’aiithropomorphisme.

II. — Si le mot anthropomorphisme est opposé, dans l’histoire des religions, d’une

Fart aux religions de la nature, de l’autre à adoration du Dieu pur esprit, il est opposé, en philosophie, à l’atomisme, qui place la cause première dans les atonies ; au panthéisme, qui nie la personnalité divine ; au positivisme, qui écarte toute spéculation sur la cause première. Dans son sens philosophique le plus général, anthropomorphisme est synonyme de croyance à un dieu personnel, créateur de la nature, doué d’intelligence, de liberté, de bonté, de justice. Les théistes repoussent en géuéral le d’anthropomorphisme donné 4 1— J~ trine par les autres écoles, (

s’appliquer, disent-ils, qu’aux étroites et basses de la divinité,

devant

conceptions

ix croyances

les mobiles

détermina-

tions. L’homme, ajoutent-no, h*ï v^^.- w., ^*- voir l’Être suprême qu’à l’aide de ses facultés ; l’induction par laquelle nous arrivons à penser que Dieu possède ces facultés, mais dégagées toutes leurs imperfecti—- —1—*—■-"- -*■

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à Dieu certaines notions dérivées di l’homme en tant qu’être intelligent et moral, nous revêtons ces notions d’un caractère absolu qui les distingue essentiellement de ce que nous concevons de la créature finie.

— Sans doute, répondent les adversaires du théisme, l’anthropomorphisme du peuple n’est pas celui des esprits cultivés, l’anthropomorphisme de l’imagination n’est pas celui de la raison, l’anthropomorphisme des religions n’est pas celui des systèmes philosophiques : mais, entre ces diverses espèces d’anthropomorphismes, nous cherchons vainement une ligne de démarcation tranchée ; c’est toujours le même fond, c’esMi-dire le Dieu fait à l’image de l’homme, conçu d’après le type humain, et toujours par la même opération de l’esprit. Le secret de cette opération est facile à saisir ; elle consiste à dépouiller l’homme de ses fonctions inférieures/de manière à ne transporter dans l’objet divin que les fonctions élevées, nobles ou considérées comme telles, puis à supprimer dans ces attributs de choix, dans cette meilleure part de l’homme, toute borne, toute limite. Ainsi s’obtient l’image, d’autant plus belle, que l’homme s’est élevé à un plus haut degré de développement intellectuel et moral. Tant vaut la’ conscience de l’homme, tant vaut le dieu. « Lorsque Milton, dit M. Proudhon, représente la première femme se mirant dans une fontaine, et tendant avec amour les bras vers sa propre image comme pour l’embrasser, il peint trait pour trait le genre humain. Ce dieu que tu adores, ô homme ! ce dieu que tu as fait bon, juste, tout-puissant, tout sage, immortel et saint, c est toi-même ; cet idéal de perfections est ton image, épurée au miroir ardent de ta conscience. » Mais, répliquent les théistes, vous ne remarquez pas que Y anthropomorphisme, tel que vous le com Erenez, n’est qu’un cas particulier d’un fait eaucoup plus général. C’est une nécessité de l’esprit humain de concevoir un principe des