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ABARIQUE adj. (a-ba-ri-ke — rad. Abaris). Myth. Qui appartient, qui a rapport à Abaris, sorte d’Apollon hyperboréen : Peut-être l’explication des légendes abariques est-elle plus ingénieuse que vraie. (Val. Parisot.)

ABARIS (a-ba-riss). Magicien scythe auquel Apollon donna une flèche sur laquelle il avait la faculté de traverser les airs.

ABARMON s. m. (a-bar-mon). Ichthyol. Poisson très-fécond, qu’on suppose être une espèce de squale. On prétend que l’abarmon ne pond qu’après s’être frotté le ventre sur le sable, et qu’il fait rentrer ses petits dans son ventre au moment où la mer est agitée par la tempête.

ABARNAHAS s. m. (a-bar-na-hass). Alchim. Nom que les alchimistes donnaient à la magnésie.

ABARTAMEN s. m. (a-bar-ta-mènn). Alchim. Nom que les alchimistes donnaient au plomb.

ABARTHROSE s. f. (a-bar-trô-ze — du lat. ab, et du gr. arthron, articulation). Articulation qui permet des mouvements en tous sens. Synon. peu usité de Diarthrose. V. ce mot.

ABARTICULATION s. f. (a-bar-ti-ku-la-si-on — lat. ab, et fr. articulation). Synon. d’Abarthrose.

ABAS s. m. (a-bâss). Métrol. Poids de Perse qui sert à peser les perles et qui vaut 0 gramme 1458. || Monnaie du même pays valant environ 2 fr. 30 c.

— Météor. V. Abat.

ABASCAL (don José Fernando), général espagnol, vice-roi du Pérou en 1804, né à Oviedo en 1743, mort à Madrid en 1821. En 1808, il sut conserver à l’Espagne, pour quelques années encore, les colonies du Pérou, qui s’étaient soulevées contre la mère patrie à la nouvelle de l’invasion de Napoléon ; ce qui ne l’empêcha pas d’être disgracié en 1816 par Ferdinand VII.

ABASCANTES adj. et s. m. pl. (a-bass-kan-te). On appelait ainsi des caractères magiques auxquels on attribuait certaines vertus lorsqu’on les portait sur soi : Des caractères abascantes. Des abascantes.

ABASE adj. des 2 g. (a-ba-ze). Qui appartient, qui est propre à l’Abasie ou à ses habitants : Les femmes abases sont fort belles, et plus d’une est vendue dans les harems turcs comme Circassienne. (Univ. pitt.) La langue abase a plusieurs mots communs avec la circassienne, dont elle suit les règles syntaxiques. (Balbi.)

— Subst. pl. Nom d’un ancien peuple de l’Asie, au bas du Caucase et sur les bords du Pont-Euxin ; aujourd’hui, c’est celui d’une peuplade caucasique qui habite les rives supérieures du Kouban : Les abases ou abkhases, achæi et abasci des anciens, se livrent à l’agriculture et principalement au soin de leurs nombreux et magnifiques troupeaux de chèvres, de moutons et de gros bétail. (Béraud.)

ABASECH s. m. (a-ba-zèk). Géogr. Tribu circassienne qui vit à l’O. de Laba, jusqu’au Subdja : Les Abasechs sont maintenant la horde la plus nombreuse de la Circassie. Ils sont presque tous sans religion, et grands voleurs. (Univ. pitt.)

ABASICARPE s. m. (a-ba-zi-kar-pe — du gr. a priv. ; basis, base ; karpos, fruit). Bot. Genre ou sous-genre de plantes appartenant à la famille des crucifères.

ABASIE, grande contrée de la Russie asiatique, vers la mer Noire, qui se divise en petite et en grande Abasie ; environ 150,000 hab. Pays qui n’est guère soumis que nominalement à la Russie. Les habitants, chrétiens au IVe siècle, adoptèrent l’islamisme lorsqu’ils furent soumis aux Persans, aux Géorgiens et aux Turcs.

A BAS LE FEU ! V. Bas le feu.

A BAS LE MONDE ! loc. interj. Mar. Commandement aux hommes qui peuvent se trouver dans la mâture, dans le gréement, sur les bastingages, etc., de descendre sur le pont.

ABASOLOA s. m. (a-ba-zo-lo-a). Bot. Sorte de plantes appartenant à la famille des composées, dont on ne connaît qu’une espèce, originaire du Mexique : L’abasoloa est une plante qui présente des dents de distance en distance. (D’Orbigny.)

ABASOURDI, IE (a-ba-zour-di) part. pass. du v. Abasourdir. Étourdi, assourdi : Je fus un moment abasourdi par le tapage infernal de l’orchestre. (E. Sue.)

— Fig. Très-étonné, stupéfait : Il a été abasourdi de sa disgrâce, de la perte de son procès. (Acad.) Je suis tout abasourdie, je ne sais où j’en suis. (Mme  du Deffand.) Je les ai trouvés l’un et l’autre atterrés, abasourdis, ne répondant pas un mot. (J.-J. Rouss.) Il est tout abasourdi de la prise de Pondichéry, qui lui coûte juste le quart de son bien. (Volt.) D’Artagnan, à moitié abasourdi, se leva donc, et, poussé par l’hôte, commença de descendre. (Alex. Dumas.) Il semblait d’abord tout abasourdi du poids de cette impitoyable logique. (Alex. Dumas.) Il fut abasourdi par cette révélation. (Balz.) Georges, abasourdi, le regardait sans pouvoir prononcer une parole. (E. Sue.) || Ennuyé, excédé, assommé : J’ai enfin quitté Paris, abasourdi de prose et de vers, de scènes et d’articles, de critiques et de compliments. (Diderot.)

ABASOURDIR v. a. ou tr. (a-ba-zour-dir — rad sourd). Étourdir, assourdir : Ce coup de tonnerre l’a abasourdi. (Acad.)

— Fig. et fam. Jeter dans la stupeur, consterner, accabler : Cette réponse abasourdit le pauvre homme. (F. Soulié.)

Et comme il est le maître et qu’il a du crédit,
D’une seule menace il nous abasourdit.
Boursault.

S’abasourdir, v. pr. S’étourdir : Ils s’abasourdissent avec le bruit continuel qu’ils font.

Syn. Abasourdi, ébahi, ébaubi, stupéfait. Celui qui est abasourdi est consterné, confondu : À cette audace si inattendue dans un homme ordinairement si craintif, je les vis l’un et l’autre atterrés, abasourdis. (J.-J. Rouss.) Celui qui est stupéfait est mis dans un état d’insensibilité, d’immobilité : Sitôt que je fus introduit, j’ôte mon masque et je me nomme. Le sénateur pâlit et reste stupéfait. (J.-J. Rouss.) Ébahi et ébaubi expriment la niaiserie d’un homme qui aperçoit une chose à laquelle il a peine à croire ; mais ébahi se dit plutôt de celui qui a la bouche béante : Les badauds sont toujours ébahis d’admiration ; et ébaubi de celui qui reste les yeux grands ouverts devant l’objet de son admiration : Les sauvages s’offrent à mes yeux ébaubis. (Chateaub.)

ABASOURDISSANT (a-ba-zour-di-san) part. prés. du v. Abasourdir. Inv. Étourdissant : Ce tapage nous abasourdissant

ABASOURDISSANT, ANTE adj. (a-ba-zour-di-san). Qui est propre à abasourdir, à étourdir : Un bruit abasourdissant. || Stupéfiant : Une menace abasourdissante. Un événement abasourdissant. Des nouvelles abasourdissantes. Tout était nouveau, étrange, abasourdissant.

— Fig. Ennuyeux, fatigant, assommant : C’est un homme abasourdissant.

ABASOURDISSEMENT s. m. (a-ba-zour-di-se-man — rad. abasourdir). Stupéfaction, consternation, stupeur : Cette nouvelle l’a jeté dans une espèce d’abasourdissement dont il a peine à se remettre. Cette violation de l’étiquette laissa les valets du vieux duc dans un abasourdissement complet. (P. Féval.)

ABASSI s. m. (a-ba-si). Métrol. Nom d’un poids et d’une monnaie de l’Orient.

ABAT s. m. (a-ba — rad. abattre). Action d’abattre, de renverser, de tuer : L’ abat des animaux.

— S’emploie quelquefois pour Abattoir : Les abats de Paris.

— Se dit aussi, en parlant des animaux abattus, des parties qui ne peuvent se vendre comme viande, telles que les cornes, les boyaux, etc. : Si le producteur veut que des animaux soient abattus pour son compte, il vend le suif, la peau, les abats au cours, comme tout le monde. (V. Borie.) Dans ce cas, s’emploie presque toujours au pluriel. On dit plus souvent abatis. || Se dit encore des marchandises de qualité inférieure vendues par les tripiers, comme pieds de mouton, foie, mou de bœuf, gras-double, etc.

Case d’abat, chacune des cases dans lesquelles on introduit les animaux à abattre.

ABAT ou ABAS s. m. (a-ba — de à et battre). Averse, pluie abondante, qui survient, qui tombe, qui s’abat tout à coup : L’accumulation des neiges, les pluies et les orages y déterminent des avalanches et des abats de boues et de pierres, qui descendent dans les vallées. (Burat.)

ABATAGE s. m. V. abattage.

ABÂTARDI, IE (a-bâ-tar-di) part. pass. du v. Abâtardir. Dégénéré, corrompu : Race abâtardie. Ces animaux sont abâtardis. Tous ces plants sont abâtardis. (Acad.) Cela prouve l’irrécusable puissance du pur sang comme moyen régénérateur des races abâtardies. (E. Sue.) Par une loi naturelle, les différentes variétés d’une famille se conservent et se reproduisent toujours pures et pareilles lorsqu’elles ne sont pas abâtardies par des croisements. (E. Sue.)

— Fig. Se dit des personnes et des choses qui, par des affaiblissements successifs, ont perdu de leur valeur, de leur prix, de leur mérite, etc. : Peuple abâtardi par un long esclavage. Jamais on n’a vu votre empire si lâche, si efféminé, si abâtardi. (Fén.)

ABÂTARDIR v. a. ou tr. (a-bâ-tar-dir — rad. bâtard). Faire dégénérer, corrompre, altérer le type primitif : Tous nos soins à bien traiter et nourrir les animaux n’aboutissent le plus souvent qu’à les abâtardir. (J.-J. Rouss.) La mauvaise culture abâtardit les plantes. (Littré.) De là vient une faiblesse qui abâtardit l’homme et lui communique je ne sais quoi d’esclave. (Balz.) Oh ! c’est que sur la terre l’oisiveté, l’envie, la richesse, la misère abâtardissent si vite une espèce ! (E. Sue.) L’éducation, au xve siècle, était pleine de puérilités laborieuses et compliquées, qui semblaient faites exprès pour abâtardir les bons et nobles esprits. (Ste-Beuve.)

— Fig. Par ext. Se dit des choses : Une longue servitude abâtardit le courage. (Acad.) La pureté de la doctrine était abâtardie par les Vaudois. (Boss.) Les grains, les fleurs, les animaux dégénèrent, ou plutôt prennent une si forte teinture du climat, que la matière domine sur la forme, et semble l’abâtardir. (Buff.) La mollesse abâtardit tout. (De Ravignan.)

S’abâtardir, v. pr. Dégénérer, se corrompre, s’altérer, perdre de ses qualités primitives. Se dit des personnes et des choses : Les plantes de l’Asie souvent s’abâtardissent en Europe. (Féraud.) On ne peut nier que la race normande n’ait été et ne soit encore une des plus belles de notre pays, et si elle perd chaque jour, si elle s’abâtardit, surtout dans les villes, ce n’est pas au cidre qu’elle le doit, c’est à l’eau-de-vie. (A. Le Pileur.) Les plus heureux naturels s’abâtardissent dans l’oisiveté. (Acad.) Les talents s’abâtardissent. (Balz.)

À son fermier, un jour, Roch vantait sa noblesse ;
Le manant, très-sensé, sur-le-champ repartit :

Tant pis pour vous, monsieur, car, je vous le confesse,

Graine si vieille enfin s’abâtardit.
Salentin (de l’Oise)

Syn. Abâtardir (s’), dégénérer. S’abâtardir, c’est perdre ou laisser affaiblir des qualités dues à l’origine, à la naissance : Ces animaux se sont abâtardis en changeant de climat ; dégénérer, c’est recevoir de nouveaux attributs, ou inférieurs ou pires : Au bout de quelques générations, les races périssent ou dégénèrent, il faut les renouveler. (J.-J. Rouss.)

ABÂTARDISSANT (a-bà-tar-di-san) part. prés. du v. Abâtardir : Leur savoir n’étoit que besterie, et leur sapience n’étoit que morgue, abâtardissant les bons et nobles esprits, et corrompant toute fleur de jeunesse. (Rabelais.)

ABÂTARDISSANT, ANTE adj. (a-bà-tardi-san, an-te). Qui est propre à abâtardir : Politique abâtardissante. Principes abâtardissants.

ABÂTARDISSEMENT s. m. (a-bâ-tar-di-se-man — rad. abâtardir). Dégénération, corruption, altération du naturel ou du type primitif dans les races : L’abâtardissement d’une race d’animaux. L’ abâtardissement de certains végétaux. Il me semble voir dans le singe un animal à beaucoup d’égards conformé comme l’homme, dont il retient avec altération et par une sorte d’ abâtardissement les principaux traits. (Geoffroy St-Hil.) L’homme redeviendra ce qu’il était avant son abâtardissement. (Balz.) La statistique est muette sur le nombre effrayant d’ouvriers de vingt ans qui épousent des cuisinières de quarante à cinquante ans, enrichies par le vol. On frémit en pensant aux suites d’unions pareilles, au triple point de vue de la criminalité, de l’abâtardissement de la race et des mauvais ménages. (Balz.)

— Fig. Abrutissement, dégradation :L’abâtardissement des esprits, du courage. Tomber dans l’abâtardissement. (Nicole.) La divisibilité territoriale poussée à l’infini doit engendrer l’abâtardissement de la nation, la mort des arts et celle des sciences. (Balz.) La chaleur méphitique qu’y produit une réunion d’hommes n’est pas une des moindres raisons de l’abâtardissement progressif des intelligences. (Balz.)

— Esthét. : Lorsque la détérioration du goût est arrivée à son dernier période, il y a dans toutes les productions de l’art un abâtardissement général. La prodigalité de l’ornementation dans l’architecture romaine depuis Dioclétien, et le mélange des styles et des divers ordres, amenèrent le plus complet abâtardissement. (Dict. des arts.)

ABAT-CHAUVÉE s. f. (a-ba-cho-vé — de abattre et chaux). Comm. Sorte de laine de qualité inférieure, que l’on détache au moyen de chaux. Pl. Des abat-chauvées.

ABATÉE. s. f. V. ABATTÉE.

ABATELLEMENT s. m. (a-ba-tè-le-man). Terme usité parmi les Français, dans les Échelles du Levant. C’était une sentence du consul, interdisant le commerce avec les négociants d’une nation qui désavouaient leurs marchés ou qui refusaient de payer leurs dettes. Cette législation exceptionnelle avait été établie pour maintenir le crédit du commerce français au Levant. On se relevait de l’abatellement en payant ses dettes.

ABAT-FAIM s. m. (a-ba-fain — contract. de qui abat la faim). Fam. Pièce de résistance qu’on sert d’abord pour apaiser, abattre la première faim des convives : L’aloyau rôti ou braisé est un abat-faim. On nous servit un fort abat-faim. (Legoarant.) Pl. Des abat-faim.

ABAT-FOIN s. m. (contr. de qui abat, rabat le foin). Écon. rurale. Ouverture pratiquée dans un grenier au-dessus de l’écurie ou de l’étable, et par laquelle on jette le foin ou la paille : Un abat-foin. Des abat-foin.

— Par ext. Il désigne aussi la partie du fenil la plus rapprochée de l’ouverture : J’ai là-haut dans l’abat-foin un homme qui vous dira ça. (G. Sand.)

ABATIS s. m. V. abattis.

ABAT-JOUE s. m. (a-ba-joû — de abat et joue). Néol. Ce qui sert à couvrir les joues : Un nez de carton avec des abat-joues d’un rouge pourpre formait le masque sous lequel il se croyait méconnaissable. (Rog. de Beauv.)

ABAT-JOUR s. m. (a-ba-jour — de abattre et jour). Sorte de fenêtre pratiquée obliquement dans le sens de la hauteur, de manière que le jour arrive presque verticalement : Les soupiraux de cave sont généralement taillés en abat-jour. Dans les prisons, presque toutes les fenêtres sont des abat-jour. || Cadre ou réflecteur en métal ou en papier adapté à une lampe pour en rabattre la lumière : Il attendait que son valet de chambre apportât les flambeaux garnis d’abat-jour. (Balz.) Il entra, et devant une table dont la superficie était inondée de la lumière que concentrait un vaste abat-jour, il aperçut l’abbé. (Alex. Dumas.) || Volet plein ou à claire-voie, que l’on place devant les ouvertures des habitations pour arrêter les rayons solaires et les insectes. || Appareil en planches appliqué aux fenêtres des prisons pour empêcher les prisonniers de voir au dehors et de correspondre avec l’extérieur.

— Par anal. Epèce de visière, ordinairement en taffetas vert, qui sert à garantir les yeux d’une trop vive lumière : Une casquette et un abat-jour en taffetas vert à fil d’archal tout crasseux annonçaient soit des précautions pour se déguiser, soit une faiblesse d’yeux assez concevable chez un vieillard. (Balz.)

Abat-jour diorama. Abat-jour présentant des effets semblables à ceux du diorama. || Abat-jour ballon, Abat-jour en forme de ballon. || Abat-jour demi-globe, Abat-jour en forme de demi-globe. || Des abat-jour en lithophanies, Des abat-jour avec dessins transparents, comme les peintures appelées lithophanies.

Persiennes en abat-jour, Persiennes en forme d’abat-jour.

— Bot. Ouverture placée sur le chapiteau de quelques espèces de pavots, et par laquelle s’échappent les graines.

ABATON s. m. (a-ba-ton — du gr. abatos, inaccessible). Archéol. Nom donné, chez les anciens, à certains endroits des temples interdits aux profanes : Il y avait un abaton célèbre dans le temple de Rhodes.

ABATOS s. m. (a-ba-toss). Myth. Un des chevaux de Pluton.

ABAT-SON s. m. (a-ba-son — contract. de qui abat, rabat les sons). Archit. Se dit des lames de bois recouvertes de plomb ou d’ardoises qui garantissent les beffrois de la pluie et renvoient le son vers le sol : Un abat-son. Des abat-sons.

ABATTABLE adj. 2 g. (a-ba-ta-ble — rad. abattre). Qui est susceptible d’être abattu, qu’on peut, qu’on doit abattre : Ces arbres, ces chevaux sont abattables.

ABATTAGE s. m. (a-ba-ta-je — rad. abattre). Action d’abattre les arbres qui sont sur pied : L’abattage des bois, des arbres.

— Absol. : Il importe de procéder à l’ abattage par un temps froid et sec. (Encycl.) On ne doit commencer l’ abattage que vers la fin du mois de novembre. (L.-J. Larcher.)

— Action d’abattre, de tuer les bestiaux destinés à la nourriture de l’homme, ou de détruire, d’abattre les chevaux ainsi que les animaux qui sont errants, nuisibles ou malades : L’ abattage des chevaux se faisait primitivement dans les deux abattoirs consacrés à l’espèce bovine. (L. Figuier.) Deux abattoirs spéciaux ont été construits à Paris pour l’abattage des porcs. (Encycl.) À l’approche des grandes chaleurs, la police ordonne quelquefois un abattage général des chiens errants. (Encycl.) || Les frais d’abattage, soit en parlant du bois, soit en parlant des animaux : L’abattage est à la charge de l’acheteur, à moins de convention contraire. (Encycl.)

— Fig. et pop. Avoir de l’abattage, Être d’une haute stature, être fort, vigoureux, taillé en Hercule.

— Art vét. Action d’abattre, de coucher et de maintenir sur la paille les grands animaux domestiques, afin de leur faire subir quelque opération.

— Mar. Action d’abattre un navire, de le coucher sur le côté, afin d’amener au-dessus de l’eau la moitié de sa carène ou une partie de cette moitié : L’ abattage a lieu pour les opérations qui deviennent nécessaires. (De Chesnel.) On dit aussi abatture.

— Typogr. Abattage de la frisquette. Se dit du mouvement donné par l’imprimeur à la frisquette pour la ramener sur le tympan.

— Armur. Action que le grand ressort du fusil détermine quand le chien fait basculer la platine dans les armes à silex, ou quand il tombe sur la capsule, dans les armes à percussion.

— Maçonn. Action d’abattre l’excédant d’une pierre formant saillie.

— Techn. Une des manœuvres du fabricant de bas. Double pièce du métier à bas qui fait descendre les platines à plomb. || Chez les tailleurs, longueur d’un vêtement : Cette basque de redingote contient trente centimètres d’ abattage. || Châssis mobile d’une devanture de boutique, s’ouvrant de bas en haut et s’attachant au plancher.

ABATTANT (a-ba-tan) part. prés. du v. Abattre :

Là les vautours et les corbeaux,
Abattant leurs noires volées,
Couvrent seuls les sombres créneaux.
Lamartine.

ABATTANT s. m. (a-ba-tan — rad. abattre). Dessus de table ; partie du comptoir d’un marchand, qui s’élève et qui s’abat à volonté : Un abattant. Des abattants.

ABATTÉE ou ABATÉE s. f. (a-ba-té — rad. abattre). Mar. Mouvement par lequel un navire, obéissant au vent, à la lame ou à la