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A

qui servaient à désigner les jours de marché. D’après un usage analogue, cette lettre est devenue, depuis, la première des sept lettres dominicales, et elle sert à désigner les dimanches, dans les années qui commencent par ce jour de la semaine.

Dans la philosophie scolastique, la lettre A indiquait une proposition générale affirmative.

Dans la philosophie allemande, A s’emploie pour désigner l’absolu. La formule A = A est l’expression de l’identité absolue.

Comme note de musique, A servit à désigner, et il désigne encore aujourd’hui, pour les Allemands et les Anglais, le sixième ton de la gamme diatonique naturelle, auquel Gui d’Arezzo a donné le nom de la. ‖ Écrit sur une partition, il indique l’alto.

En typographie, A sert à indiquer la première feuille d’un volume, ou le premier renvoi aux notes placées au bas des pages ou à la fin du volume. Aujourd’hui, pour indiquer la première feuille d’un volume, on préfère employer le chiffre 1.

En astronomie, A sert à désigner la principale étoile d’une constellation.

Sur les anciennes gravures, A. P. D. R. signifient avec privilége du roi.

Dans l’antiquité, quand un juge romain voulait se prononcer pour l’acquittement d’un accusé, il traçait sur une petite tablette de buis enduite de cire la lettre A, initiale de son vote (Absolvo, j’absous).

A privatif. Préfixe qu’à l’imitation des Grecs, nous employons dans la composition de certains mots français pour marquer absence. Il répond, en général, à la prépos. sans, ou à une négation, comme dans acéphale, qui veut dire sans tête ; achromatique, qui signifie sans couleur ; acaule, sans tige, etc.

A augmentatif. Préfixe qui s’emploie dans la composition de plusieurs mots français, où il marque augmentation, continuité, progression : abétir (rad. bête), rendre plus bête ; adoucir (rad. doux), rendre plus doux ; agrandir (rad. grand), rendre plus grand ; alourdir (rad. lourd), rendre plus lourd, etc., etc.

Quand nous avons emprunté des mots au latin, nous leur avons ordinairement fait subir des modifications. Ainsi, par exemple, la lettre A a subi les permutations suivantes :

A devenu e : Amarus, amer ; balare, bêler ; Claromontium, Clermont ; carus, cher ; clavis, clef ; faba, fève ; frater, frère ; gratum, gré ; latus, lé ; mare, mer ; mortalis, mortel ; mater, mère ; nasus, nez ; pratum, pré ; peccatum, péché ; pater, père ; pala, pelle ; qualis, quel ; sal, sel ; talis, tel ; sacramentum, sacrement.

A devenu ai : Acutus, aigu ; ala, aile : amare, aimer ; axilla, aisselle ; aranea, araignée ; caro, chair ; clarus, clair ; dama, daim ; fames, faim ; facere, faire ; granum, grain ; macer, maigre ; manus, main ; nanus, nain ; panis, pain ; sanus, sain, salarium, salaire ; vanus, vain.

A devenu e muet : Caballus, cheval ; capillus, cheveu ; capreolus, chevreau ; granatum, grenade ; granarium, grenier ; jactare, jeter ; alga, algue ; ansa, anse ; arca, arche ; barba, barbe ; causa, cause ; forma, forme ; gloria, gloire ; luna, lune ; musca, mouche ; pluma, plume ; rosa, rose ; vena, veine.

A devenu au : Alba, aube ; alter, autre ; calvus, chauve ; falx, faux ; falsus, faux ; Gallia, Gaule ; malva, mauve ; psalmus, psaume ; salix, saule ; salvare, sauver ; salmo, saumon ; saltus, saut ; talpa, taupe.

A devenu o : Damnagium, dommage ; Arausio, Orange ; phiala, fiole ; articulus, orteil.

A devenu oi : Madidus, moite ; armarium, armoire ; dolabra, doloire.

A devenu i : Avellana, aveline ; cerasum, cerise ; jacens, gisant.

A devenu ie : Canis, chien ; gravis, grief.

A devenu u : Saccharum, sucre.

A devenu ou : Aperire, ouvrir.

Dans la dérivation, a est quelquefois ajouté au commencement de quelques mots : Vivula, avives ; tragacanthum, adragant.

A (sans accent), 3e personne du présent de l’indicatif du verbe avoir. Cette forme verbale n’est jamais marquée de l’accent grave, qui sert à distinguer la prép. à. Elle vient du lat. habet ou de l’ital. ha, et ce qui le prouve, c’est qu’anciennement on écrivait il ha : Notre langue ha cette façon. (Marot.)

— L’idée que ce mot exprime est celle de possession : Il a des richesses. (La Bruy.) Chaque homme a son génie. (Volt.) Un sot n’a que de sots amis. (Helvét.) Qui a Paris règne, qui a Paris a la France. (Cormenin.) Tout ce qui a une loi a un but. (J. Simon.)

— Par invers., le complément, qui le suit presque toujours, peut se placer avant lui : Qui terre a guerre a. (Prov.)

— Il se joint souvent aux participes passés, et alors il est verbe auxiliaire : Il y a un Dieu : donc il a créé l’homme. (Boss.) La terre a été donnée à tous, le fruit du travail est donné à chacun. (A. Martin.)

— Souvent aussi il accompagne son propre participe : Il a eu beaucoup d’ennemis.

— Il est verbe impersonnel dans les locutions Il y a, il n’y a pas, il n’y a point, il y a eu, qui sont autant de gallicismes assez difficiles à expliquer : Il y a le peuple qui est opposé aux grands, c’est la populace et la multitude ; il y a le peuple qui est opposé aux sages, ce sont les grands comme les petits. (La Bruy.) Il y a des conjonctures où l’on sent bien que l’on ne saurait trop attenter contre le peuple ; il y en a d’autres où il est clair qu’on ne saurait trop le ménager. (La Bruy.) Partout où il y a des mœurs, il y a du bonheur. (J. Simon.)

Il y a, il est. Le verbe avoir se confond très-souvent dans notre langue avec l’auxiliaire être, et ce qui le prouve jusqu’à l’évidence, c’est qu’il n’est point ou qu’il n’y a point de différence dans le sens entre ces deux locutions. On dit très-bien il est ou il y a des circonstances ; il est ou il y a des hommes qui… Voy. avoir.

À prép. (du lat. ad, à). Vers, du côté de, etc. L’usage primitif et presque général de cette préposition, qui joue un si grand rôle dans notre langue, est de marquer un rapport à un terme, la relation d’un objet à un autre, et elle exprime le plus souvent ce que les Latins rendaient par leur datif, ou par leur accusatif avec ad. Cette dernière origine paraît avec évidence dans les anciens monuments de notre vieille langue : Ardent desir ad ce mon cœur allume, (XIIe siècle.) Nous qui gardions le poncel ad ce que les Turcs ne passassent. (Joinville, XIIIe siècle.)

— Pour prévenir toute confusion de l’à préposition avec la lettre a ou avec a verbe, il faut toujours que le premier soit surmonté de l’accent grave, excepté quand il est contracté avec l’article le, les, pour former les composés au, aux, qui ne prennent jamais l’accent.

au est pour à le, et ne s’emploie qu’au singulier masculin : Le naufragé s’attache au mât du navire et tend les bras vers le rivage. (Ste-Beuve.)

au travers des périls un grand cœur se fait jour.
Racine.
Le remords se réveille au cri de la nature.
Du Belloy.

aux est pour à les, et se met devant tous les noms pluriels : La mort est le remède aux maux que vous vous faites. (J.-J. Rouss.)

La moitié des humains vit aux dépens de l’autre.
Destouches.

— Dans sa contraction avec l’article, à n’en reste pas moins toujours une préposition, il ne faut pas l’oublier ; et l’usage de ces deux mots au et aux est le même que celui de la prépos. à.

— Cette contraction n’était pas connue autrefois. On disait : Al temps d’Innocent, pour Au temps d’Innocent ; l’apostoile manda al prodome, pour Le pape manda au prud’homme.

Construction de la prép. à. L’antécédent de cette prépos. peut être représenté par un verbe : Il vaut mieux s’exposer à l’ingratitude que de manquer aux misérables. (La Bruy.)

— Par un adjectif : Quelle autre créature fut jamais plus propre à être l’idole du monde !. (Boss.) Il faut être utile aux hommes pour être grand dans l’opinion des hommes. (Mass.) Le plus lent à promettre est toujours le plus fidèle à tenir. (J.-J. Rouss.) Le domicile de l’écureuil est propre, chaud, et impénétrable à la pluie. (Buff.)

Qu’une âme généreuse est facile à séduire !
Racine.
L’ignorance toujours est prête à s’admirer.
Boileau.
Pardonnez-moi ce mot, il est fâcheux à dire.
Corneille.

à peut de même se construire avec un participe présent ou un adjectif verbal : En sacrifiant tout à son devoir, on est sûr d’arriver au bonheur. (Florian.) Les peintres nous représentent les Muses présidant à la naissance d’Homère, de Virgile, etc. (Acad.)

Ainsi notre amitié triomphant à son tour,
Vaincra la jalousie en cédant à l’amour.
Corneille.
Pleurante à mon départ, que Philis était belle !
Tissot.
…………La terre abonde
De ces gens brillant au caquet.
Le Noble.

à se place également après un participe passé : Le parlement était opposé à la cour. (Volt.) Je me sens obligée à votre honnêteté. (Regnard.) La brebis perdue était préférée par le bon pasteur à tout le troupeau. (Boss.) La méfiance poussée à l’extrême est toujours la preuve d’un cœur sec et d’un esprit étroit. (Lévis.)

Le chemin est toujours ouvert au repentir.
Racine.
Les tombeaux sont placés aux confins des deux mondes.
Delille.

— On trouve très-souvent à placé après un substantif : Cet homme passe les jours et les nuits dans la rage, pour quelque offense imaginaire à son honneur. (Pascal.) Toute justice est une conformité à une souveraine raison. (La Bruy.) Un honnête homme se paye par ses mains de l’application à son devoir. (La Bruy.) Son zèle et son attachement à ses intérêts. (Fén.) C’est en vain, ô homme, que vous cherchez dans vous-même le remède à vos misères. (Pasc.) Mon premier hommage à la divinité bienfaisante. (J.-J. Rouss.)

Je méditais ma fuite aux terres étrangères.
Racine.

— Il peut se mettre également après un adverbe : Toutes les natures ont été bénies en lui conformément à la promesse faite à Abraham. (Boss.) Je pense à vous, ma chère fille, préférablement à toutes choses. (MMe de Sév.) Régulus aimait la patrie exclusivement à soi. (J.-J. Rouss.) Le faux ami n’aime que relativement à son intérêt. (J.-J. Rouss.) Il se loge, il s’habille convenablement aux saisons. (Buff.)

— Peut enfin se trouver placé à la suite d’une locution prépositive : Nous sommes assez vains pour vouloir décider ce qu’est ce tout en lui-même, et ce que nous sommes par rapport à lui. (J.-J. Rouss.) Voilà mon premier doute, qu’il m’est, quant à présent ; impossible de résoudre. (J.-J. Rouss.)

Et quant à cet amour qui nous a séparés…
Racine.

à peut précéder la préposition de lorsque cette préposition est employée pour désigner une quantité vague, un nombre indéterminé : Prudemment on ne doit point s’adresser à des personnes trop puissantes, de peur de succomber sous leur crédit. (St-Evrem.)

À de plus hauts partis Rodrigue peut prétendre.
Corneille.
À des dieux mugissants l’Égypte rend hommage.
L. Racine.
Le bonheur nous expose à des dehors trompeurs.
Destouches.

— Par inversion, en poésie surtout, la prép. à se met souvent avant le verbe, l’adjectif ou le participe qui la régit : à qui sait vivre de peu les richesses sont inutiles. à de tels hommes rien ne saurait être impossible. (Acad.)

À de moindres fureurs je n’ai pas dû m’attendre.
Racine.
À vous faire périr sa cruauté s’attache.   Racine.
À quels discours malins le mariage expose !
Boileau.
Ce langage à comprendre est assez difficile.
Molière.
Mais à revoir Paris je ne dois plus prétendre.
Voltaire.
Hélas ! aux gens heureux la plainte est importune
Chénier.
Mais si ce même enfant, à tes ordres docile,
Doit être à tes desseins un instrument utile.
Racine.

Fonctions de à. La principale destination de la prépos. à est de marquer un rapport de tendance ou de direction vers un lieu, un terme ou un objet quelconque ; en un mot, un rapport d’attribution, et partout où on l’emploie, elle tient toujours à cette idée primitive par une analogie plus ou moins directe, plus ou moins sensible : Je voudrais aller à Paris. (MMe de Sévig.) Télémaque court à la porte par où Mentor était sorti. (Fén.) Je résolus de me rendre à Madrid comme au centre des beaux esprits, pour y former mon goût. (Le Sage.) Les grands hommes du dix-septième siècle allaient au cabaret (Chamfort.)

Je vais, lui dit ce prince, à Rome où l’on m’appelle.
Boileau.
Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire.
La Fontaine.
Je retourne à mon poste où sans doute on m’attend.
C. Delavigne.
Le théâtre avili marche à sa décadence.
C. Delavigne.
On peut aller à la célébrité
Par mille routes différentes.

— Par extens., à s’emploie pour marquer le terme, ou le but, la fin d’une action quelconque, et se place :

1o Devant les substantifs : L’humanité n’a permis en aucun temps d’atteindre à une perfection absolue. (Fén.) Monseigneur, nous allons tous boire à la santé de votre grandeur. (Mol.) Parler aux rois avec liberté. (Fléch.) Celui qui obéit à la raison obéit à dieu. (La Harpe.) Un des premiers liens de la société est l’obéissance au magistrat. (Regnard.) Les traités entre les souverains ne sont souvent qu’une soumission à la nécessité. (Volt.) Renvoyer à des années de langueur et d’infirmités l’affaire du salut, c’est la manquer. (Mass.) Le vieillard, qui tirait à sa fin, n’eut pas sitôt vu son cher fils qu’il expira. (Le Sage.)

Nous demandons au ciel ce qu’il nous faut le moins.
Boileau.

2o Devant les infinitifs : Tous demandent à voir la maison. (La Bruy.) Quel empressement à le servir ! (Acad.) L’équité nous oblige à restituer ce qui ne nous appartient pas. (Acad.) Toute la doctrine des mœurs tend uniquement à nous rendre heureux. (Boss.) La chèvre aime à grimper sur les lieux escarpés. (Buff.) L’homme aspire à commander, à être le premier partout et toujours. (Lamennais.) Il faut quelquefois que la vérité s’abaisse à confondre même les mensonges des hommes méprisables. (Volt.) Ils s’accordaient tous à demander l’expulsion de Mazarin. (Volt.)

Le cheval aime l’homme, il aspire à lui plaire.
Rosset.

— S’emploie surtout devant le complém. indirect des verbes transitifs pour marquer le terme de l’action exprimée par le verbe : Il donne tout son bien aux pauvres. (Acad.) L’adulateur prête aux grands les vertus qui leur manquent. (Mass.) Je me suis appliqué à la sagesse. (Boss.) Nous nous adressons aux nations de la Grèce, pour avoir des secours en argent et en vaisseaux. (Barthél.)

Je ne puis m’adonner à la cajolerie.     Regnier.
À l’auteur de mes maux il faut que je m’adresse.
Racine.

à s’emploie aussi, dit l’Académie, avec des verbes qui semblent désigner un rapport tout opposé à celui de tendance, de direction vers un but, et qui expriment, au contraire, extraction, séparation, éloignement. Il paraît en effet qu’on avait fait, très-anciennement, de la préposition latine a une préposition française correspondante. Cela est suffisamment démontré par les exemples suivants, empruntés aux sermons français de saint Bernard : Apprenez à mi (de moi, par moi), ke je suys humble de cuer (cœur) ensi ke nos mansuetume et humiliteit aprengniens à nostre signor (que nous apprenions ainsi de Notre Seigneur mansuétude et humilité). Comme on le voit, c’est ici absolument l’ablatif latin. Cet emploi se retrouve dans les phrases suivantes : Arracher une dent à quelqu’un. Oter à quelqu’un ses vêtements. Se soustraire au danger, au châtiment. (Acad.) Il s’est soustrait à ma domination. (Pascal.) Que l’ancienne Rome ne vante plus ses dictateurs pris à la charrue, qui ne quittaient leur commandement que pour retourner à leur labourage. (Boss.) Il enleva trois drapeaux à l’ennemi. (Fléch.) Les Goths inondèrent l’Europe, et l’arrachèrent à l’empire romain. (Volt.) Tous les soirs on ôte aux chameaux leur charge, et on les laisse paitre en liberté. (Buff.)

Avant qu’un nœud fatal l’unit à votre frère,
Thésée avait osé la ravir à son père.     Racine.

— La prépos. à est encore susceptible de beaucoup d’autres emplois. Nous allons exposer les plus remarquables, en prenant pour guide le travail de l’Académie, qui, plus préoccupée de montrer les divers usages qu’on peut faire de cette préposition que d’en rechercher et d’en suivre la théorie analytique, a, dans une trentaine de petits groupes fort clairs et très-intelligibles pour tous, embrassé presque tous les cas où la prépos. à peut être employée.

— 1er groupe. à marquant la distance, l’intervalle : De Paris à Genève il y a tant de lieues. Être vêtu de noir de la tête aux pieds. Travailler du matin au soir. Ce changement s’opéra du jour au lendemain. (Acad.) Dire combien il y a de postes de Paris à Besançon, ou à Philipsbourg. (La Bruy.)

De l’aurore au couchant portait ses espérances…
Racine.
Que les Romains pressés de l’un à l’autre bout
Racine.

— 2ème groupe. à marquant la relation qui existe entre les personnes ou les choses : De marchand à marchand il n’y a que la main. De vous à moi. De nation à nation. Un est à deux comme deux est à quatre. Du tout au tout. Vivre de pair à compagnon. Traiter quelqu’un de Turc à More. (Acad.) Le droit des gens varie et doit varier de nation à nation. (J.-J. Rouss.) D’Homère à Théocrite, d’Eschyle à Ménandre, quelle puissance diverse d’invention ! (Villem.)

Disons-nous nos secrets de compère à compère.
Piron.

— 3ème groupe. à marquant le lieu, l’endroit, la situation, etc. : Sa maison est au faubourg St-Germain. Nous étions à la portée du canon. Se tenir à l’entrée du bois, au bord de la rivière. Être à sa place. Demeurer à Paris. Vivre au fond des forêts. Manger à l’auberge. Être au bal, au jeu, à la parade. (Acad.) Au milieu du camp est un vaste cirque environné de nombreux gradins. (Fén.) Hier matin, comme j’étais au lit, j’entendis frapper rudement à ma porte. (Montesq.)

La patrie est aux lieux où l’âme est enchaînée.
Voltaire.
La vie est un combat dont la palme est aux cieux.
C. Delavigne.
Ta place est à l’autel, et non auprès du trône.
Raynouard.

— 4ème groupe. à servant à indiquer qu’une action se passe dans un certain lieu : Prendre un bain à la rivière. Elle a passé la matinée à l’église. Sentir une douleur au côté. Avoir une blessure à l’épaule, à la cuisse. Marquer au front, à chaque arbre il cueillait un fruit. Se prendre au piège. S’arrêter à chaque pas. (Acad.) Le vin s’altère aux caves, et la chair de venaison change d’état aux saloirs. (Montaigne.) à la cour, à la ville, mêmes passions, mêmes faiblesses. (La Bruy.) Ils arrivaient à cheval, pistolets aux arçons, couteau au côté (Chateaub.) Elle me regardait d’un air attendri, et presque la larme à l’œil. (Mariv.) à chaque détour de rocher, à chaque sommet de colline où le sentier vous porte, vous trouvez un horizon nouveau. (Lamart.)

Est-ce donc pour veiller qu’on se couche à Paris ?
Boileau.
Souvent au bal, jamais dans le saint lieu.
Voltaire.
L’herbe y lasse la faux comme aux vallons humides.
Racan.
Et je crois qu’à la cour, de même qu’à la ville,
Mon flegme est philosophe autant que votre bile.
Molière.
Là, je puis à midi, sans souci du réveil,
Dormir la tête à l’ombre, et les pieds au soleil.
V. Hugo.
… Pour vous faire croire homme à bonne fortune,
Vous passez en hiver les nuits au clair de lune.
Regnard.

— 5ème groupe. à marquant le temps, l’époque, etc. : Se lever à six heures. Déjeuner à midi. Rentrer à une heure indue. Nous arrivâmes à la même heure. Je l’attends à tout moment. Il fut tué au siége de telle place. Je