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rent, l’étouffent, ou lui font prendre une direction baroque. » Trois chapitres intéressants et solides roulent sur l’éducation des femmes et sur les préjugés qui les condamnent à l’ignorance. À chaque page du livre de l’Amour, on trouve des pensées fines, ingénieuses, bien gravées, dont plusieurs frappent par leur aspect paradoxal. Citons-en quelques-unes : « La beauté n’est que là promesse du bonheur. — On peut tout dire avec un regard, et cependant on peut toujours nier un regard, car il ne peut pas être répété textuellement. — Ce qui fait que les femmes, quand elles se font auteurs, atteignent bien rarement au sublime, ce qui donne de la grâce à leurs moindres billets, c’est que jamais elles n’osent être franches qu’à demi : être franches serait pour elles comme sortir sans fichu. — L’amour est une fleur délicieuse, mais il faut avoir le courage d’aller la cueillir sur les bords d’un précipice affreux. — La délicatesse des femmes tient à cette hasardeuse position où elles se trouvent placées de si bonne heure, à cette nécessité de passer leur vie au milieu d’ennemis cruels et charmants. » Quant aux considérations de morale, elles sont complètement, écartées de cette physiologie de l’amour. « L’homme, dit Henri Beyle, n’est pas libre de ne pas faire ce qui lui fait plus de plaisir que toutes les autres actions possibles. L’amour est comme la fièvre, il naît et s’éteint sans que la volonté y ait la moindre part. »

Amour dans le mariage (l’), étude historique, par M. Guizot. Cet ouvrage a paru pour la première fois dans la Revue des Deux-Mondes, en 1855. Comme l’indique son titre, ce n’est point un roman, mais une histoire réelle. L’héroïne de ce récit, fille du comte de Southampton, avait épousé par devoir lord Vaugham. Veuve après une union stérile de quatorze années, elle se remaria par amour avec lord W. Russell. Douze années s’écoulèrent pour les deux époux dans une parfaite félicité, lorsque les événements politiques vinrent troubler ce bonheur sans nuage. Lord Russell, engagé dans les rangs de l’opposition à la politique de Charles II, fut accusé de haute trahison et renfermé à la Tour de Londres. Pendant sa captivité comme au jour de son procès, il n’eut d’autre soutien ni d’autre conseil que sa noble épouse, qui, après avoir tout tenté pour le sauver, lui conseilla de mourir plutôt que de commettre une lâcheté. Le 21 juillet 1683, lord Russell subissait la peine capitale, et la mort mettait un abîme entre deux cœurs si étroitement unis. Trois enfants restaient, pour le bonheur desquels lady Russell voulut vivre. À sa mort, sa dépouille terrestre fut réunie à celle de son époux. Simple et fidèle historien, M. Guizot semble, dans le cours de ce récit, vouloir s’effacer pour ne laisser parler que les faits qu’il raconte, et laisser au lecteur le soin d’en tirer la conclusion. On ne pouvait traiter avec plus de goût ce touchant épisode.

Amour (l’), par M. Michelet. Cet ouvrage, publié en 1858, et dont le titre complet serait, d’après l’auteur, l’affranchissement moral par le véritable amour, a pour but « d’éclairer deux côtés de l’amour jusqu’ici négligés : son côté fatal et profond d’histoire naturelle, qui influe infiniment sur son développement moral ; son côté libre et volontaire, où l’art moral agit sur lui. » L’idée fondamentale est la puissance de durée, de renouvellement, de métamorphose que possède l’amour, et grâce à laquelle il donne, comme toute autre force naturelle, une prise à la volonté, à l’art, devient une puissance disciplinable, un principe d’ordre et de progrès ; et trouve dans le mariage son développement normal. « Si l’amour n’est qu’une crise, dit M. Michelet dans l’introduction, on peut aussi définir la Loire, une inondation. Mais songez donc que ce fleuve, dans son cours de deux cents lieues, dans son action si multiple, si variée, comme grande route, comme irrigation des cultures, comme rafraîchissement de l’air, etc., influe de mille et mille manières. C’est lui faire tort que de le prendre uniquement par ce côté violent que vous trouvez plus dramatique. Laissons son drame accidentel, qui, réellement, est secondaire. Prenons-le plutôt dans l’épopée régulière de sa grande voix de fleuve, dans ses influences salutaires et fécondes, qui ne sont pas moins poétiques. Dans l’amour, le moment du drame est intéressant, sans doute ; mais c’est celui de la violence fatale, où l’on ne peut qu’assister, où l’on n’influe que très-peu. C’est comme le torrent qu’on regarde au point le plus resserré, écumant et furieux. Il faut le prendre dans l’ensemble et la continuité de son cours. Plus haut, il fut ruisseau paisible ; plus bas, il devient rivière large, mais docile. »

M. Michelet attache une très-grande importance à l’élément fatal, physiologique de l’amour ; en un style trop poétique pour être chaste, il se plaît à arrêter l’imagination sur les détails les plus secrets, à exposer au grand jour les opérations cachées de la nature. La femme est une personne malade, ou, pour parler plus exactement, une personne blessée chaque mois, et souffrant presque constamment et de la blessure et de la cicatrisation : voilà la base sur laquelle il élève le poétique édifice de son art d’aimer. La femme est une malade ; donc ses caprices sont le plus souvent l’effet de ses souffrances. Chez elle, la pensée et l’action ne peuvent être soutenues ; c’est un mauvais ouvrier ; il faut lui demander peu de travail, peu d’initiative ; seize jours sur vingt-huit, elle n’a aucune volonté ; c’est une dureté de la traiter en égale ; sa liberté et sa personnalité ne peuvent que difficilement se dégager du fatalisme organique ; la justice à son égard doit être la grâce, l’indulgence inépuisable ; ses faiblesses, et même ses fautes les plus graves, ont presque toujours droit aux circonstances atténuantes. Voilà la responsabilité morale de la femme diminuée, presque anéantie, et du même coup celle du mari singulièrement accrue. Ce n’est pas assez pour lui de pourvoir par le travail aux besoins du ménage, il faut qu’il commence par créer sa femme, qu’il ne cesse de l’entourer de soins, qu’il vive avec elle dans la solitude, loin du monde ; qu’il cumule auprès d’elle les charges de femme de chambre, de confesseur, de médecin ; qu’il multiplie les ingénieuses et aimantes précautions pour la tenir en santé physique et morale, et pour prévenir les défaillances de son amour. Évidemment, le livre de M. Michelet n’est pas à l’usage de la classe la plus nombreuse et la plus pauvre. S’il faut tant de façons pour alimenter l’amour dans le mariage, ce bonheur ne peut être à la portée que d’un petit nombre de privilégiés réunissant les conditions de sécurité, de fortune et de loisir. « J’écris uniquement, dit M. Michelet, pour ceux qui sont libres d’arranger leur vie. » Hélas ! combien sont-ils ceux qui peuvent se vanter d’être libres d’arranger leur vie, libres de pratiquer l’art d’aimer comme l’entend M. Michelet ? À ce compte, l’amour conjugal est une plante de serre chaude, dont la culture ne peut jamais être qu’exceptionnelle, et l’on ne voit pas trop la signification, la portée sociale de l’ouvrage qui nous peint les délices d’un paradis dont la clef se trouve entre les mains d’un si petit nombre d’élus.

Un reproche d’une autre nature peut être fait à M. Michelet. Il est douteux que le rôle débonnaire assigné au mari idéal, l’infinité de soins de détail auxquels il doit se livrer pour remplir sa tâche, l’excès de complaisances, de prévenances dont il doit se faire une habitude, soit bien ce qui convient le mieux pour inspirer l’amour et le conserver. Il est peut-être plus fâcheux, en certains cas, d’être ridicule que d’être dur aux yeux de la femme aimée. Ce qu’elles aiment dans l’homme, c’est ce qui le fait homme, c’est-à-dire le sérieux, la dignité, et l’on peut demander s’il sera aimé longtemps celui qui est prêt à tout faire, à tout comprendre et à tout pardonner.

Ajoutons que le lyrisme sentimental qui éclate dans le livre de l’Amour, depuis la première page jusqu’à la dernière, fatigue par sa monotonie. C’est partout la même note, le même attendrissement. Le poëte a dit :

……Si vis me fiere, dolendum est
Primum ipsi tibi.

M. Michelet obéit par trop au précepte. Cette émotion qui se traduit en soupirs, en admirations, en effusions si abondantes, avec si peu de réserve et un tel parti pris, prodiguant les métaphores et les hyperboles, ne saurait se communiquer ; elle laisse froid quand elle ne fait pas sourire.

Quant au style de M. Michelet, il est dans le livre de l’Amour ce qu’il est dans ses autres ouvrages. Rien de plus éloigné du style oratoire, de l’ample forme classique. Pas de périodes, des propositions isolées, quelques-unes sans verbe. On est tenté de se demander si M. Michelet ne finira pas par réduire ses phrases à des interjections. Notons que ce négligé apparent est voulu, que cette façon de diviser, de subdiviser l’idée, a pour but d’accentuer, de souligner le plus de mots possible. Il ne faut pas lire le livre de l’Amour tout haut, parce que la voix est à chaque instant arrêtée, coupée par la ponctuation. Il est vrai qu’on n’a pas à craindre, dans cette lecture, de perdre haleine en poursuivant le point.

Ainsi, pour la forme comme pour le fond, M. Michelet est dans le faux. Cette adoration perpétuelle, ce fétichisme à jet continu qu’il exige à l’égard de la femme, est antinaturel, antisocial et même anticonjugal. Un descendant de Céladon a dit, et nous n’éprouvons aucune répugnance à nous ranger de cet avis : Si vous frappez une femme, que ce soit avec une fleur. Mais personne, sans en excepter Céladon lui-même, ne peut passer sa vie à semer de fleurs la couche de la femme, et à défaire jour et nuit les plis de roses qui ne manqueraient pas d’incommoder le Sminiride féminin.

« Le livre de l’Amour, dit M. E. Montégut, c’est véritablement le Cantique des cantiques mélangé de dissertations physiologiques…. Le ton général du livre manqué d’unité ; on dirait que trois personnes fort différentes y prennent alternativement la parole : un poëte, un directeur de conscience et un médecin…. Il est beaucoup question de physiologie, de casuistique galante, mais de morale peu ou point. Nulle part les grandes lois morales sur lesquelles le mariage est assis n’y apparaissent. L’absence de ces lois fait d’autant mieux ressortir l’insécurité du mariage fondé sur la tendresse charnelle et les simples lois de nature…. M. Michelet croit-il qu’il soit bien glorieux de régner sur une âme emmaillottée de caresses et énervée de douceurs ? L’amour n’est grand que lorsqu’il est volontaire ; il n’est intéressant que lorsque deux âmes, à la fois unies et indépendantes, se dressent en face l’une de l’autre fières, libres, loyales, assez courageuses pour ne rien craindre de l’exercice de la liberté, assez altières pour repousser comme une injure toute sollicitude trop inquiète, assez réservées pour respecter le sanctuaire de la conscience. »

« Le livre de l’Amour, dit M. Prévost-Paradol, a l’air d’être fait par deux personnes : l’une, très-sage, très-fine, très-élégante surtout, et d’une incontestable élévation d’idées et de sentiments ; l’autre, incomparablement naïve et même un peu folle. Le premier de ces deux écrivains nous éclaire et nous ravit, nous surprend et nous échauffe ; le second nous choque, nous blesse. Ce qu’il y a de singulier, c’est qu’ils se donnent la main, s’entendent tous deux parfaitement, vont du même pas, atteignent à la fois le sublime et ce qui en est, dit-on, le plus voisin, nous rassasient d’admiration et de dépit, mais nous entraînent bon gré mal gré, et, à force d’art et de passion, ne nous laissent ni l’un ni l’autre le temps de respirer. »

Amour médecin (l’), comédie-ballet de Molière, en trois actes et en prose, musique de Lulli, représentée à Versailles le 15 septembre 1665. Cette pièce fut composée et apprise en cinq jours ; il fallait être Molière pour accomplir de tels prodiges. C’est le commencement de cette guerre d’épigrammes que le grand comique ne cessera de faire aux disciples d’Hippocrate, guerre impitoyable, que la mort seule arrêtera. On sait qu’il fut pris d’un vomissement de sang en prononçant le mot juro du Malade imaginaire, quelques heures avant d’expirer. Molière n’a pas peu contribué à corriger les médecins des formes pédantesques sous lesquelles ils travestissaient alors l’art de guérir. C’est dans l’Amour médecin surtout qu’il déclare une guerre à mort à leurs longues robes doctorales, à leurs rabats, à leur pédantisme hérissé de mots grecs, à l’ignorance de la plupart d’entre eux, à tout ce qui constituait alors le charlatanisme de leur profession, auquel les médecins actuels ont renoncé. Cette comédie de l’Amour médecin est pleine de traits charmants. Rien n’est plus amusant que la scène où les quatre docteurs, réunis pour une consultation, s’entretiennent de leurs mules et parlent de leurs affaires particulières. C’est aussi dans cette pièce que Molière a caractérisé d’une manière si piquante les donneurs d’avis intéressés, dans cette phrase restée proverbiale : Vous êtes orfèvre, monsieur Josse. V. Orfèvre.

Molière logeait chez un médecin dont la femme, extrêmement avare, voulait augmenter le loyer de la portion de maison qu’il occupait. Sur le refus du comédien, l’appartement fut loué à un autre. Ce fut l’étincelle qui devait mettre le feu à la mine. À partir de cette époque, Molière ne cessa de tourner en ridicule les médecins, qu’il avait déjà attaqués dans le Festin de Pierre. Il définissait un médecin : « Un homme que l’on paye pour conter des fariboles dans la chambre d’un malade, jusqu’à ce que la nature l’ait guéri, ou que les remèdes l’aient tué. » Pour rendre ses plaisanteries plus agréables, dans le jeu de cette pièce, qui fut représentée d’abord devant le roi, l’auteur y joua les premiers médecins de la cour avec des masques qui ressemblaient aux personnages qu’il avait en vue. Il osait les livrer ainsi à la gaieté publique, afin que ceux qui avaient fait pleurer si souvent fissent rire au moins une fois en leur vie. Ces médecins étaient Fougerais, Esprit, Guénaut et d’Aquin. Comme Molière voulait déguiser leurs noms, il pria son ami Boileau de lui en forger de convenables. Boileau en composa en effet qui étaient tirés du grec, et qui indiquaient le caractère de chacun de ces messieurs. Il donna à Fougerais le nom de Defonandrès, qui signifie tueur d’hommes ; à Esprit, qui bredouillait, celui de Bahis, qui signifie jappant, aboyant ; celui de Macroton à Guénaut, qui parlait avec une lenteur savamment calculée ; enfin celui de Tomès, qui signifie un saigneur, à d’Aquin, qui ordonnait souvent la saignée.

Amour secret (l’), comédie en un acte et en vers, de Philippe Poisson, représentée au Théâtre-Français, en 1740. Eraste et Clitandre sont amis. Le dernier engage Eraste à demander pour lui en mariage Lucile, nièce de Géronte ; la démarche réussit ; mais Eraste et Lucile sont devenus subitement amoureux l’un de l’autre. De son côté, Clitandre a déjà changé de résolution ; le mariage l’effraye, et instruit de l’amour qu’Eraste est bien résolu de cacher et de vaincre, il s’amuse quelque temps de son embarras, et finit par hâter lui-même l’union des deux amants. Cette petite pièce, où il y a de la verve et du naturel, a souvent été imitée.

'Amours de Bastien et de Bastienne (les), parodie du Devin du village, en un acte, par Favart, jouée au Théâtre-Italien en 1753.

Cette parodie, loin d’être une critique, n’est qu’une imitation, ou plutôt une espèce de lutte entre l’auteur comédien et l’auteur philosophe, à qui traitera le mieux un sujet dont l’idée première est le Donec gratus eram d’Horace. Tous nos pères ont su par cœur ces charmants couplets où Bastienne déplore l’inconstance de Bastien :

Plus matin que l’aurore,
Dans nos vallons j’étais.
Bien après l’soir encore
Dans nos vallons j’restais.
Le travail et la peine
Tout ça n’me coûtait rien.
Hélas ! c’est que Bastienne
Était avec Bastien.

Dès que le jour se lève,
Je voudrais qu’il fût soir,
Et dès que l’jour s’achève.
Au matin j’voudrais m’voir.
D’où vient q’ tout me chagrène
Et que j’ n’ons de cœur à rien ?
Hélas ! c’est que Bastienne
N’voit plus son cher Bastien.

Le chang’ment de c’ volage
Devrait bien m’ dégager ;
Mais je n’en ons pas l’ courage,
Et je n’fais q’ m’affliger.
D’un ingrat quand on s’ venge,
C’est se dédommager.
Mais, hélas ! Bastien change
Et je n’ saurais changer.

C’est dans l’habillement simple du rôle de Bastienne qu’on a gravé le portrait et immortalisé les grâces de Mme Favart.

Amours d’Antoine et de Cléopâtre {les), ballet pantomime en trois actes, d’Aumer, musique de Kreutzer, donné à l’Opéra en 1808. Cet ouvrage, bien dessiné, monté avec magnificence et parfaitement exécuté, a obtenu un immense succès. On admirait surtout, dans le premier acte de ce ballet, le beau spectacle de Cléopâtre remontant le Cydnus, sur cette galère si fameuse dans l’antiquité ; le deuxième est consacré aux fêtes que cette reine donne au voluptueux Antoine ; le troisième se termine par l’incendie du palais, sous les ruines duquel Cléopâtre veut ensevelir son vainqueur, Octave. Les Amours d’Antoine et de Cléopâtre ont fourni le sujet de plusieurs tragédies, entre autres celle de Boistel (1741), qui renferme quelques belles scènes, des expressions fortes et de grands sentiments, mais dont le style et le plan sont négligés.

Le mot amour entre encore dans le titre d’un grand nombre de pièces, dont la plupart sont aujourd’hui oubliées ; voici les principales :

Amour caché par l’amour (l’), tragi-comédie pastorale, par Scudéry, 1634.

Amour à la mode (l’), comédie en cinq actes et en vers, par Thomas Corneille, 1651.

Amours de Diane et d’Endymion (les), tragédie de Gilbert, auteur dramatique du XVIIe siècle, 1657. || Un opéra en cinq actes, paroles de Guichard, musique de Sablières, représenté à Versailles, le 3 novembre 1671, a paru sous le même titre.

Amours de Lysis et d’Hespérie (les), pastorale allégorique pour la paix des Pyrénées, par Quinault, 1660, non imprimée.

Amours de Jupiter et de Sémélé (les), tragédie de Boyer, représentée en 1666.

Amour charlatan (l’), comédie en trois actes, par Dancourt, jouée aux Français en 1710.

Amour et la Vérité (l’), comédie en trois actes, par Marivaux, jouée aux Italiens (1720).

Marivaux, en sortant d’une loge où il assistait incognito à la représentation de cette pièce, qui n’eut point de succès, dit qu’elle l’avait beaucoup plus ennuyé qu’un autre, attendu qu’il en était l’auteur.

Amour précepteur (l’), comédie en trois actes et en prose, par Gueulette (1726).

Amours de Dieu (les), ballet composé de quatre entrées, avec prologue, paroles de Fuzelier, musique de Mouret (1727).

Amour marin (l’), opéra-comique en un acte, par Le Sage et Dorneval, joué à la foire Saint-Laurent en 1730.

Amours anonymes (les), comédie en trois actes et en vers, par Boissy (Italiens, 1735).

Amour usé (l’), comédie en cinq actes, par Destouches, jouée aux Français en 1741.

Amour pour amour, comédie en trois actes, par La Chaussée, jouée aux Français en 1742. C’est une espèce de féerie, qui reproduit en partie le sujet de Zémire et Azor, et qui renferme un commentaire assez fade de la charmante fable de La Fontaine : Tyrcis et Amarante.

Amour musicien (l’), comédie en un acte et en vers, par Poisson, 1743. Cette pièce n’eut que les honneurs de l’impression, parce qu’un personnage puissant, qui prétendait y être joué, empêcha qu’elle ne fût représentée.

Amour au village (l’), opéra-comique en un acte de Favart, représenté à la foire Saint-Germain en 1745.

Amours d’été (les), comédie-vaudeville de Favart, très-vivement critiquée par La Harpe, surtout à cause du style, que l’Aristarque trouvait trop dépourvu de naturel.

Amour filial (l’), opéra-comique en deux actes, paroles de Rosoy, musique de Ragué, représenté en 1780. L’air de Colette, Un sentiment cher et paisible, chanté par Melle Desbrosses, a obtenu un certain succès ; la cabalette, en si bémol mineur, ne manque pas de grâce.

Amour en défaut (l’), opéra-comique en un acte, paroles de Piquet, musique de Taix, représenté sur le théâtre des Jeunes-Elèves, le 7 mai 1805.

Amour et mauvaise tête, opéra-comique en trois actes, paroles d’Arnoult, musique de A. Piccinni, représenté le 17 mai 1808.

Amour à l’encan (l’), tableau de M. Picou, salon de 1855. L’Amour est à vendre ; le marchand le tient par les ailes et le montre à ses pratiques. « Les agioteuses ne manquent pas, dit Théophile Gautier. Voici d’abord une délicieuse blonde qui se soulève sur son lit de repos, et caresse de son regard chargé de molles convoitises « l’oiseau qui n’a plume qu’aux