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miable indique une manière ordinaire d’arranger les affaires, sans que la douceur de l’agent, s’étende au delà du procédé : Solon fut élu pour terminer toutes choses a l’amiable. (Fén.)

— Encycl. On dit d’une contestation qu’elle a été terminée o l’amiable quand il y a eu conciliation entre les parties sans l’intervention de la justice. Lorsqu’elles sont décidées à transiger, elles peuvent agir par elles-mêmes ou s’en rapporter à la décision d’un amiable compositeur. L’amiable compositeur n’est pas tenu, comme les arbitres ordinaires, de se conformer au texte de la loi ; il prononce sans appel et en dernier ressort, plutôt selon les règles de l’équité que suivant le droit strict.

AMIABLEMENT adv. (a-mi-a-ble-manrad. amiable). D’une manière amiable ; par voie de conciliation, amicalement : Terminer une affaire amiablement. On prend plaisir à lui enfoncer le trait dans l’âme, d’autant plus avant et plus sensiblement qu’on parait le faire plus charitablement et plus amiablement. (Bourdal.)

— Syn. Amiablemeot, à l’amiable. V. AMIA-BLE (à 1’).

AMIAN ou amihan s. m. (a-mi-an). Mar. Petit objet quelconque en corde ou en bois qui se trouve sous la main, et qu’on emploie momentanément à bord ; à défaut d’autre dont ie nom est détermine.

AMIANTAOÉ, ÉE adj. (a-mi-an-ta-sérad. amiante). Miner. Qui a quelque ressemblance avec l’amiante.

— Méd. Teigne amiantacce. V. Teigne. AMIANTE s. m. (a-mi-an-te —du gr.

amiantos, incorruptible). Miner. Substance minérale, tantôt verte ou grisâtre, tantôt blanche, qui se compose de fibres très-fines, peu adhérentes les unes aux autres, et quelquefois assez flexibles pour offrir une certaine ressemblance avec les filaments du lin.

— Encycl. Lamiante est un silicate de chaux et de magnésie, principes difficilement fusibles, ce qui fait que cette substance résiste puissamment à 1 action du feu : toutefois, elle fond au chalumeau. On l’appelle aussi asbeste (du gr. asbestos, inextinguible), mais les minéralogistes réservent ce nom aux. variétés dont les fibres sont roides et cassantes, et appliquent le premier à celles dont les fibres sont souples et soyeuses. Dans le langage vulgaire, i>—.•„..*. -„i —3j quelquefois appelé papier

les alchimistes du moyen âge lin vif ou laine de salamandre. La propriété que possède l’amiante de résister au feu a été utilisée de bonne heure. À Rome, et probablement aussi en Grèce, on tissait avec les fibres soyeuses de cette substance des linceuls dans lesquels on enveloppait les cadavres des rois et des grands personnages, afin que leurs cendres ne se mêlassent pas à celles du bûcher. Les Romains en faisaient encore des nappes et des serviettes, que l’on jetait au feu pour les blanchir, et des mèches de lampes qui brûlaient dans l’huile sans se consumer. Les modernes ont également employé l’amiante de plusieurs manières. Ils en ont fait des tissus, des mèches, des dentelles, du papier et du carton incombustibles, mais les objets ainsi obtenus n’ont jamais été que des curiosités. Vers lS26^1e chevalier Aldini, colonel des pompiers de Rome, a imaginé de faire entrer l’amiante dans la confection d’un vêtement propre à faciliter l’attaque des incendies, mais cette invention n’a pas eu tout le succès pratique que les premières expériences avaient fait concevoir. La nature et l’origine de Vamiante étaient inconnues chez les Romains. Pline, qui voyait dans ce minéral un fin particulier, le faisait croître au milieu des déserts de l’Inde, dans une con- ’ trée entièrement brûlée par le soleil et habitée seulement par des dragons, et c’est par l’habitude devivre au milieu des ardeurs de ce climat brûlant qu’il expliquait son incombustibilité.

AMIANTIFORME adj. (a-mi-an-ti-for-me

— de amiante et forme). Miner. Nom donné à une espèce d’arséniate de cuivre, qui appartient à l’olivénite.

AMIANTINITE s. f. (a-mi-an-ti-ni-terad. amiante). Miner. Variété d’actinote.

amiantoïde adj. (a-mi-an-tc-i-de — de amiante, et du gr. eidos, ressemblance). Miner. Qui a l’apparence de l’amiante : L’arséniate

— s. f. Sorte de pierre filamenteuse comme l’asbeste : X’amiantoïde essayée au chalumeau se fond en un verre noir. (Brongniart.)

amiatite s. m. {a-mi-a-ti-te— de Amiata, mont, de Toscane). Miner. Variété de silex résinite concrétionné, d’un blanc opaque.

amibe s. f. (a-mi-be — du gr. ameibein, changer). Zool. Genre d’animalcules infusoires, dont la forme est d’une instabilité telle qu’il est à peu près impossible d’y reconnaître et d’y caractériser les espèce». Ce genre a été formé aux dépens des protées, dont le nom rappelle la même particularité. Ordinairement transparentes, les amibes sont souvent colorées en rouge ou en vert par des particules contenues dans leur masse : Les AMiBiiS se produisent dans les eaux stagnantes, au milieu des détritus formant une couche vaseuse. (Dujardin.)

AMIBÉES OU AMÉBÉES s, f. pi. (a-mi-bé,

AMI

a-mé-bé — de amibe). Zool. Famille d’infusoires établie pour le seul genre amibe ou amèbe. Elle fait partie de l !ordre des polygastriques anentérés, et renferme des genres a prolongements variables, rameux et dépourvus de test.

AMICAL, ALE, adj. (a-mi-kal, a-le —du lat. amicus, ami). Qui est inspiré, qui est dicté par l’amitié : Conseil amical-. Paroles amicales. Offres amicales. Quand cette amicale invitation me fut faite, je ne répondis pas tout d’abord. (Balz.) Je lui portai quelques propositions amicales de la part de son mari. (Balz.) Je fus plus attristé qu’irrité de cette façon d’accueillir mes avances amicales. (E. Sue.) Est-ce donc à moi de trouver le moyen de continuer nos amicales relations ? (G. Sand.) Son tempérament volontaire, toujours disposé à exiger sans jamais vouloir se plier à aucune concession, écartait de lui tout mouvement amical. (Alex. Dum.) Il Qui annonce, qui témoigne de l’amitié : Air, ton amical. Poignée de main amicale. Cette demoiselle se tournait souvent de mon côté d’un air amical. (Mariv.) Il avait tendu une main amicale à Emmanuel. (Alex. Dum.) Albert se fit prier tout juste le temps qu’exigeait une amicale politesse, (Alex. Dum.) Ils échangèrent une poignée de main bien vigoureuse et bien amicale. (Alex. Dum.) Elle lui souriait d’un air de protection amicale. (G. Sand.) Fleur-de-Marte avait échangé un signe de tête amical avec l’adolescent à figure flétrie. (E. Sue.) Elle lui donna sur la tète une petite tape amicale. (Balz.) Brutus n’attendait rien de la vertu aux champs de Philippes ; il la nia, et livra son cœur au poignard amical de Straton.(Ch. Nod.)

— Gramm. L’Académie ne donne pas d’exemple de ce mot au masculin pluriel ; elle ajoute même ■"- f —* =-■’— :*-~ ^^ -«■-*

AMI

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e cette forme e

^ En effet,

au premier abord, le mot amicaux paraît dur à l’oreille ; toutefois l’usage n’a pas confirmé cette restriction, et l’on dit volontiers conseils amicaux, sentiments amicaux, et nos meilleurs écrivains semblent être de cet avis : La France a été souvent en paix et en rapports amicaux avecl’ Angleterre. (Guizot.) L’ei/lise bouddhiste entretenait des rapports amicaux avec cette de Brahma. Il répondit aux saints amicaux- de ta foule. (Balz.)

AMICALEMENT adv. (a-mi-ka-le-manrad. amical). D’une manière amicale : Causer amicalement. Vivre amicalement. Quiconque

a vu des masques dans un bal danser Air

ment ensemble, peut se faire une idée du : (Vauven.) Giraud me souriait amicai derrière sa moustache rousse. (Balz.) Ce tableau représentait précisément le moment où, à cheval vis-à-vis l’un de l’autre sur le tonneau, nous choquions amicalement nos verres. (Champfleury.) De temps en temps elle s’asseyait au milieu de cette meute, pour caresser les uns, pour taquiner amicalement les autres. (G. Sand.) Il y avait des instants où je m’imaginais reconnaître cette figure de marbre, et je me sentais prêt à lui adresser amicalement la parole. (G. Sand.) Allons, allons, continua l’armateur en frappant amicalement sur l’épaule du jeune homme, vous avez bien fait de suivre les instructions du capitaine. (Alex. Dum.)

vement professeur de mathématiques et directeur général des études à Modène, enfin directeur de l’Observatoire de Florence. Il a fait dès observations très’-remarquables sur les étoiles doubles et sur divers phénomènes astronomiques ; mais il doit surtout sa réputation aux excellents instruments qu’il a inventés ou perfectionnés. La science lui doit notamment le microscope achromatique, à l’aide duquel il a fait des observations sur la circulation de la sève dans les plantes et sur les animaux microscopiques ; le microscope par réflexion ; des chambres claires- ; un appareil de polarisation, etc.

AMICIE s. f. (a-mi-sî — de Amici, n. pr.). Bot. Genre de plantes de la famille des légumineuses et de la tribu des hédysarées, dont on connaît deux espèces, qui croissent dans l’Amérique du Nord.

AMICT ou AMICTUS s. m. (a-mi — lat. amictus, même sens). Antiq. Mot dont se servaient les Romains pour désigner tous les vêtements de dessus dans lesquels ils s’enveloppaient, par oppos. aux vêtements de dessous : La figure qui est debout commence justement à se couvrir de son amictus, pièce ample d’étoffe ; un côté est déjà passé par derrière sur le bras et l’épaule gauche du personnage, pendafit qu’il glisse son coude droit sous l’autre côté pour leramener à soncou. (Chérucl.)

— Liturg. Linge bénit, de forme carrée, dont le prêtre se couvre les épaules avant de revêtir l’aube.

— Encycl. Dans l’origine, l’amict servait à couvrir la tête, comme T’indique la prière que le prêtre récite en le mettant pour dire la messe : « Impone, Domine, capiti meo galeam salulis. » Plus tard, on ne le porta ainsi que pendant l’hiver, c’est-à-dire du 17 octobre (la Saint-Cerboney), jusqu’au samedi saint, à l’office du matin, et cet usage existait encore dans certaines paroisses au commencement du xixe siècle. Aujourd’hui on ne se sert.plus de l’amict que pour couvrir le cou et les épaules, avant de revêtir l’aube, et il est également porté par le diacre, le sous-diacre, et, dans quelques églises, par les enfants de chœur.

— Homonyme. Ami.

AMICTE s. m. (a-mi-kte — du gr. amiktos, pur). Entom. Genre d’insectes diptères, voisin des taons, et renfermant deux espèces qui vivent en Afrique.

AMICTOIBE adj. (a-mik-toi-re — du gr, amiktos, pur). Entom. Qui ressemble à un amicte : L’épéire amictoire est une aranéide de Rio-Janeiro. (Walcken.)

AMICULUM s. m. (a-mi-cu-lomm — diminut. A’amictus). Antiq. Sorte de petit manteau porté par les hommes et par les femmes, mais plus particulier à ces dernières ; il offrait quelque ressemblance avec le mantelet d’aujourd’hui.

AMICUS PLATO, SED MAGIS AMICA VERI-TAS, proverbe latin qui signifie : J’aime Platon, mais j’aime encore mieux la vérité ; c’est-à-dire il ne suffit pas qu’une opinion soit recommandée par l’autorité d’un nom respectable comme celui de Platon ; il faut encore qu’elle soit conforme à la vérité. Ce proverbe est le contraire de la devise des disciples de Pythagore : « Le maître l’a dit (magister dixit). »

Nous devons ce proverbe à Aristote, qui, à son arrivée à Athènes, avait suivi les leçons de Platon. L’élève ne tarda pas à devenir aussi célèbre que le maître. Deux esprits de cette valeur, faits pour régner l’un et l’autre dans le domaine de la pensée, ne devaient pas tarder à se séparer ; aussi Aristote, sans être, comme on l’a dit, l’ennemi de son maître, n’adoptait-il pas toutes les conséquences de sa doctrine ; toutefois, lorsqu’il se trouvait en contradiction avec lui, il savait exprimer son opinion avec la sage mesure d’un philosophe, et non l’amertume d’un rival. « J’aime Platon, disaitril, mais j’aime encore plus la vérité. — Amicus Plato, sed magis arnica véritas. » ■ Cet hommage, rendu a la vérité, quand on la croit en désaccord avec les doctrines d’un génie même transcendant, est passé en proverbe, et l’on y fait de fréquentes allusions, tantôt en latin, tantôt en français :

« Un philosophe de café, auquel le garçon avaitapporté sa demi-tasse vide sur un plateau, parodiait plaisamment ce dicton en disant : « Amicus plateau, sed magis arnica demi-tasse. » 'Amicus Plato, sed magis arnica véritas ; c’est pourquoi, tout en rendant à M. Cousin l’hommage qui lui est dû pour son talent, et en lui payant le tribut de reconnaissance que lui doit quiconque étudie aujourd’hui la philosophie, je crois devoir expliquer et discuter ses opinions. » Gatien Arnoult,

a Je vais examiner ces deux volumes en leur appliquant le Amicus Plato..., devise trois fois chère, j’en suis sûr, à Jules Janin, puisqu’elle est honnête, spirituelle et latine. »

A. de Pontmartin.

o Amicus Palais-Royal, sed magis arnica véritas : nous sommes obligé de le déclarer, on nous avait un peu surfait le succès de la pièce de MM. Barrière et Sardou, les Gens nerveux. » E. de Biéville.

« Mes observations sont de deux espèces : les unes ont pour objet le fond ; les autres, la forme ; et il n’entre dans mes objections aucune sorte de partialité ; mais j’ai des doutes et je cherche à les éclaircir : Platon est mon ami, mais la vérité l’est plus encore. »

Fréron, Année littéraire. AMIDALIQUE adj. (a-mi-da-li-ke

amidon). Pharm. Se dit des préparatii lesquelles entre l’amidon.

AMIDE s. f. (a-mi-de — rad. am, abréviation à.’ammoniaque). Chim. Nom donné à une classe de composés qui diffèrent des sels ammoniacaux par l’absence des éléments de l’eau, et qui peuvent se transformer en ces sels en reprenant les éléments de l’eau.

— Encycl. Les amides correspondent aux acides des sels ammoniacaux, et sont désignés par leurs noms. Ainsi l’on dit amide acétique ou acétamide, amide oxalique ou oxamide, etc. Les amides représentent des sels ammoniacaux privés d’autant de fois deux équivalents d’eau qu’ils contiennent d’équivalents d’ammoniaque. Ainsi les acides monobasiques,

comme l’acide acétique, ne formeront qu’une seule amide neutre ; les^ acides bibasiques, comme l’acide succinique, "en formeront deux : l’une acide, dérivant du sel acide par élimination de deux équivalents d’eau ; l’autre neutre, dérivant du sel neutre par élimination de quatre équivalents d’eau. De même que les sels ammoniacaux déshydratés donnent les amides, les amides déshydratées donnent à leur tour une classe de composés appelés nitriles, quand ils proviennent Samides neutres, et imides, quand ils proviennent Humides acides.

Les nitriles et les imides sont aux amides ce que celles-ci sont aux sels ammoniacaux. Il y a là deux séries parallèles, dont l’une a pour termes extrêmes le sel ammoniacal neutre et son nitrile, l’autre le sel ammoniacal acide et son imide. Ce qui est digne de remarque, c’est que la différence entre terme et terme consiste toujours dans deux molécules d’eau. Traitées par la potasse, les amides dégagent de l’ammoniaque et donnent naissance à un sel de potasse. Traitées par l’acide azoteux, elles

dégagent de l’eau et de l’azote, et laissent libre l’acide d’où elles dérivent. Les chimistes unitaires rattachent les amides au type ammoniaque. La première amide a été découverte en 1830, par M. Dumas.

AMIDÉj ÉE adj. (a-mi-dé — rad. amidon). Chim. Qui contient de l’amidon : Acides ami-

AMIDIN s. m. (a-mi-dain — rad. amidon). Chim. Tégument lisse formant la partie extérieure de chaque grain d’amidon.

AMIDINE, AMIDONE OU AMIDONITE S. f.

(a-mi-di-ne, do-ne, do-ni-te — rad. amidon). Chim. Principe immédiat des grains d’amidon. Les diverses fécules mêlées à l’eau forment, à une haute température, une sorte de sirop qui donne, en se refroidissant, des grains d’une ténuité extrême et parfaitement uniformes. Ces grains constituent l’amidine. AMIDOGÈNE s. m. (a-mi-do-jè-ne — do amidure et du gr. gennaô, j’engendre). Chim. Radical hypothétique qui représente de l’ammoniaque privée d’un équivalentd’hydrogène. V. Amidure.

AMIDOLÉ, ÉE adj. (a-mi-do-lé-rad. amidon). Pharm. Se dit des médicaments préparés par extraction, et contenant des fécules. AMIBOLIQUE adj. (a-mi-do-li-ko — rad. amidolé). Se dit de médicaments qui doivent leur existence et leurs propriétés générales à la présence de l’amidon, ou à celle de quelque autre fécule, comme les pâtes, les colles et les bouillies : Médicaments amidoliques.

AMIDON s. m. (a-mi-don — du gr. amulon ; de a priv. et de mule, meule ; c’est-à-dire, farine obtenue sans le secours de la meule). Chim. Substance organique qui se trouvo dans un grand nombre de plantes, surtout dans les graines des céréales.

— Encycl. L’amidon est une matière blanche, brillante et sans saveur, formée de grains pulvérulents généralement arrondis, parfois ovoïdes ou allongés. Cette substance existe dans une foule de plantes, principalement dans les semences des céréales et des légumineuses, ■ dans les tubercules de la pomme de terre et de l’orchis, dans les tiges de certains palmiers, dans’plusieurs lichens, dans les fruits du marronnier d’Inde, du chêne, du châtaignier, etc. On lui donne des noms particuliers suivant le végétal qui l’a fournie : ainsi, on appelle amidon proprement dit celui des céréales ; fécule, celui de la pomme de terre ; sagou, celui du palmier-sagouier ; tapioca, celui du manioc, etc. Quelle que soit son origine, l’amidon a la même composition : il ne diffère que par la forme et le volume de ses grains.

Le grain d’amidon doit être considéré comme un corps organisé. Il est formé de couches concentriques pressées les unes sur les autres. Cette structure se traduit au microscope par des lignes circulaires qu’on observe autour d’un point obscur appelé hile. Le hile se trouve placé à la périphérie du grain d’amidon, C’est la cicatrice d’un canal que la matière amylacée est venue peu à peu oblitérer par le dépôt de couches successives. En faisant chauffer les grains d’amidon au contact de l’eau, on détermine la désagrégation des pellicules qui les composent ; ces pellicules désagrégées s’appliquent fortement les unes contre les autres, deviennent adhésives, et se prennent en une sorte de gelée qu’on appelle empois. A 150», l’amidon, mélangé avec l’eau, forme un sirop transparent, fluide, qui, en refroidissant, laisse déposer une grande quantité de petits grains solubles dans l’eau de 70» à 100°.

La désagrégation de l’amidon est suivie de sa métamorphose. A 170» il se transforme en dextrine soluble, laquelle se change elle-même, à ISO", en sucre de raisin ou glucose. Les acides minéraux étendus, et la plupart des acides organiques (l’acide acétique est une exception à cette règle), font éprouver a la matière amylacée de semblables transformations.. Il en est de même d’une substance quaternaire qui se forme dans la germination et à la base des bourgeons, et qu’on appelle diastase. Il suffit de la présence d’une seule partie de diastase pour convertir en dextrine deux mille- parties d’amidon. La moindre parcelle d’iode communique à l’amidon une magnifique coloration bleue, qui disparaît à chaud, mais qui reparaît par le refroidissement. Aussi rien n’est-fl plus facile que de déceler par l’iode la présence de l’amidon, et par l’amidon la présence de l’iode.

— L’amidon des céréales s’emploie pour donner de l’apprêt au linge. Les fabricants d’indienne en font usage pour épaissir les mordants, les confiseurs pour faire des dragées ; il sert aussi a la préparation de la colle de pâte. Autrefois, on en consommait une grande quantité pour poudrer les cheveux. En médecine, on emploie l’amidon sous forme de lavements (16 à 32 grammes dans un litre d’eau). On s’en sert aussi dans le traitement des fractures pour coller les bandes de l’appareil inamovible. Dans l’industrie, on extrait ce produit des blés et des orges avariés- Après avoir grossièrement moulu le grain, on le soumet à une longue fermentation qui détruit le gluten et permet ainsi à l’amidon de se séparer ! Il ne reste plus alors qu’à laver ce dernier et à le faire sécher. En séchant, l’amidon se divise en prismes irréguliers, qu’on livre au commerce sous le nom d’amidon en aiguilles. Ce procédé ayant le défaut de détruire le gluten, M. Emile Martin, pharmacien à Vervms,