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ALBANI (Villa), célèbre maison de plaisance que fit élever près de Rome le cardinal Alexandre Albani, amateur passionné des beaux-arts et de l’antiquité, surnommé par ses flatteurs l’Adrien de son siècle. Cette magnifique demeure, construite sur le plan des habitations pompéiennes, fut décorée par les plus habiles artistes de l’époque ; une précieuse collection d’objets d’art y fut installée dans une galerie, au plafond de laquelle Raphaël Mengs peignit un Parnasse beaucoup trop vanté. Winckelmann, que le cardinal avait converti au catholicisme et dont il avait fait son ami, présida à la formation de ce musée, qui devint bientôt l’un des plus célèbres du monde. Entre autres chefs-d’œuvre de l’art antique qui y furent réunis, il nous suffira de citer l’Apollon Sauroctone, en bronze, le Repos d’Hercule, les Fils de Niobe percés de flèches, la Canéphore ou Cariatide des sculpteurs athéniens Criton et Nicolaüs, un Cupidon, copie de celui de Praxitèle, une Faustine assise, le délicieux bas-relief d’Antinoüs, etc. La plupart de ces ouvrages ont été décrits par Winckelmann dans le beau travail que ce savant a consacré à l’étude de l’Art chez les anciens. En 1796, nos armées victorieuses dépouillèrent la villa Albani de plusieurs de ses chefs-d’œuvre ; on les transporta au Louvre. Rendus en 1815, ils furent mis en vente par le principe Giuseppe Albani, et passèrent dans diverses collections.

ALBANIE, province du S.-O. de la Turquie d’Europe, bornée au N. par le Monténégro et la Bosnie, à l’E. par la Macédoine et la Thessalie, au S. par le roy. de Grèce, à l’O. par la mer Adriatique et la mer Ionienne ; villes principales : Scutari et Janina. Cette contrée se divise en haute, moyenne et basse Albanie. L’agriculture, l’industrie et le commerce ont fait peu de progrès dans ce pays, régi encore aujourd’hui par un despotisme brutal. Conquis par les Turcs au {s|xv}}, après une résistance glorieuse dirigée par le fameux Scander-Beg, les Albanais sont en partie mahométans, en partie chrétiens du culte grec ; 1 500 000 hab.

ALBANIEN, enne s. et adj. (al-ba-ni-ain, è-ne). Géogr. Habitant de l’Albanie ; qui a rapport, qui appartient à l’Albanie : Un Albanien. Une Albanienne.

ALBANINS s. m. pl. (al-ba-nain). Géogr. Peuplade de l’Égypte.

ALBANO, ville des États de l’Église, à 22 kil. S.-E. de Rome, renommée par ses nombreuses villas et par des ruines au milieu desquelles on remarque les mausolées d’Ascagne, des Horaces et des Curiaces ; 6 000 hab.

ALBANO (lac d’), près de la ville de ce nom, dans les États de l’Église. Ses bords sont couverts de villas, parmi lesquelles on remarque, à Castel-Gandolfo, un magnifique palais de plaisance du pape.

ALBANY (Ducs d’). Plusieurs princes de la maison d’Écosse ont porté ce titre. Les plus connus sont : Robert Stuart, régent, mort en 1120 ; Alex. Stuart, fils de Jacques II, mort exilé en France, en 1485 ; et Jean Stuart qui suivit Louis XII et François Ier en Italie. Il mourut en 1536.

ALBANY (Louise-Marie-Caroline, comtesse d’), née en 1753, à Mons, épousa en 1772 le prétendant Charles-Édouard, qui prit alors le nom de comte d’Albany. Elle vécut séparée de lui depuis 1780, à cause de sa honteuse intempérance et de ses brutalités. Elle avait inspiré une violente passion au poëte Alfieri, qui l’épousa après la mort du comte d’Albany. Elle mourut à Florence en 1824.

ALBANY, ancienne province de l’Écosse, comprenant plusieurs districts et comtés. Cette province formait un duché qui était l’apanage de l’un des princes du sang royal.

ALBANY, district de l’Afrique méridionale, qui appartient à l’Angleterre ; 11 600 hab., presque tous blancs. Commerce de peaux, d’ivoire de chevaux, etc.

ALBANY, ville des États-Unis, cap. de l’État de New-York, à 233 kil. de New-York, sur la rive droite de l’Hudson ; 60 000 hab. C’est un des grands entrepôts du commerce intérieur des États-Unis ; plusieurs beaux édifices.

ALBANY (NEW-), ville des États-Unis, près de l’Ohio, dans l’Indiana ; 4 200 hab. Vastes chantiers de construction pour les bateaux à vapeur.

ALBARELLE s. f. (al-ba-rè-le — de l’ital. albarello, esp. d’arbrisseau). Bot. Champignon qui croît sur le châtaignier et sur le peuplier blanc, et qui est bon à manger.

ALBARRACIN, ville fortifiée d’Espagne, en Aragon, sur le Guadalaviar ; 2 450 hab. ; fabrique de draps.

ALBATEGNI, astronome arabe, né vers le milieu du ixe siècle, en Mésopotamie, mort en 929. Lalande le regardait comme un des vingt plus grands astronomes qu’il y ait eu. Son principal ouvrage a été traduit en latin barbare et publié sous le titre de Scientia stellarum, 1537, et commenté par Regiomontanus. Le manuscrit arabe est au Vatican. L’Escurial possède de lui plusieurs autres manuscrits inédits.

ALBATION s. f. (al-ba-si-on — du lat. albus, blanc). Action de rendre blanc. Mot dont se servaient les alchimistes pour désigner l’opération par laquelle ils blanchissaient les métaux dont ils voulaient obtenir la transmutation. || On dit, dans le même sens, albification et déalbation. En dehors du langage technique, ces mots se disaient en général de tout acte, de toute opération qui avait pour résultat le blanchiment, la déalbation des dents et même l’étiolement : La privation de la lumière produit une sorte de déalbation sur les corps vivants. (Parisot.)

ALBÂTRE s. m. (al-bâ-tre — du gr. alabastron, même sens). Pierre ordinairement blanche et assez tendre pour être rayée par l’ongle, d’un grain fin, demi-transparente, susceptible d’un beau poli, et qui souvent est variée de veines colorées : Albâtre naturel. Albâtre artificiel. Albâtre veiné. Carrière d’albâtre. Vase d’albâtre. Coupe d’albâtre Pendule d’albâtre. Statue d’albâtre.

— Par comparaison, se dit de tout ce qui est d’une blancheur éclatante : L’albâtre du lis. La marguerite déploie dans la prairie des feuilles où brille l’albâtre le plus beau. (Jauffret.) || Mais cette comparaison est surtout du domaine de la poésie quand il s’agit de peindre d’une manière expressive et frappante la blancheur, l’un des attributs de la beauté : Un sein d’albâtre. Un cou d’albâtre. Elle avait le teint mat et semblable à ces albâtres que le soleil d’Orient a légèrement dorés. (A. Achard.) C’était une pâle et blonde personne, aux lèvres rosées et aux mains d’albâtre. (Alex. Dum.)

Sur sa gorge d’albâtre une gaze étendue,
Avec un art discret, en permettait la vue.
Voltaire.


Le plumage du cygne et la neige nouvelle
Le pN’égalait point l’albâtre de son sein.
B.-Lormian.
Offrait sans Sa bénigne moitié,
Offrait sans voile, aux regards du cortège
Que le plaisir entraînait sur ses pas,
Son cou de lis, l’albâtre de ses bras.
B.-Lormian.

Encycl. Deux espèces minérales, de composition fort différente, portent le nom d’albâtre : l’une, l’albâtre calcaire, est une variété de chaux carbonatée ; l’autre, l’albâtre gypseux, est une variété de chaux sulfatée ou gypse. L’albâtre calcaire est en couches parallèles, mais ondoyantes, d’un tissu grenu, fibreux ou lamellaire. Ses veines sont souvent de couleurs différentes, blanc laiteux, jaune de miel, rouge et brun. Quand les nuances sont nettement tranchées, et qu’il est susceptible d’un beau poli, on l’appelle albâtre oriental. L’albâtre gypseux, ou albâtre blanc vulgaire, est demi-translucide, et offre souvent la blancheur la plus parfaite. Il se distingue du précédent par sa tendreté, sa fragilité, et surtout parce qu’il ne fait pas effervescence avec les acides, comme ce dernier. Les deux espèces d’albâtre sont employées, de temps immémorial, pour faire des coupes, des vases, des statuettes, etc. Les Grecs donnaient à ces sortes d’ouvrages le nom d’alabastra, qui veut dire insaisissables, parce qu’étant sans anses (alabè) et parfaitement polis, ils étaient très-difficiles à saisir.

ALBATROS s. m. (al-ba-tross — corruption du lat. albatus, vêtu de blanc). Ornith. Grand oiseau des mers australes, connu aussi sous le nom de mouton du cap, à cause de sa grosseur et de la couleur de ses plumes, où le blanc domine. Les Anglais l’appellent vaisseau de guerre.

Encycl. Les albatros appartiennent à l’ordre des palmipèdes et à la famille des longipennes.

Malgré leurs énormes proportions, qui en font les géants des palmipèdes, les albatros ont un vol agile et puissant. Ils semblent toujours planer, et l’on n’aperçoit dans leurs ailes aucun battement sensible. Ce sont, de tous les oiseaux pélagiens, ceux qui s’éloignent le plus des côtes.

Les espèces de ce genre habitent les mers de la Chine et du Japon, et l’océan Austral, au delà du tropique du Capricorne. Elles se nourrissent de céphalopodes (seiches, calmars, etc.) ; mais le fond de leur nourriture paraît être la chair déjà corrompue des grands animaux marins, tels que les phoques et les cétacés ; aussi les a-t-on regardées comme les vautours de l’Océan, destinés à purger les mers des animaux morts et plus ou moins putréfiés qui flottent à leur surface.

C’est seulement à l’époque de la reproduction que les albatros regagnent les terres. Leurs nids, très-rapprochés entre eux, sont en général peu élevés et construits avec de la boue. Les petits sont nourris très-longtemps par leur mère ; ils ne paraissent nullement effrayés de l’approche des hommes, et se contentent, lorsqu’on les attaque, de se défendre en lançant de leur estomac un déluge d’huile d’une odeur fétide.

ALBAY, ville des Philippines, dans l’île de Luçon, en partie détruite en 1814 par l’éruption d’un volcan, le Mayon, et rebâtie depuis. 13 000 hab.

ALBAYCIN s. m. (al-bè-sain). Nom d’une promenade de Cordoue : Nous les avons vus à la Plaza de San-Lucar, à l’Albaycin de Cordoue. (Th. Gaut.)


ALBE s. m. (al-be — du lat. albus, blanc). Bois de sapin et en général bois blanc.


ALBE (Ferdinand Alvarez de Tolède, duc d’), général de Charles-Quint et de Philippe II, né en 1508, d’une illustre famille castillane, mort en 1582. Dès sa jeunesse, il porta les armes, accompagna Charles-Quint à la bataille de Pavie, au siége de Tunis, à l’expédition d’Alger, défendit la Navarre et la Catalogne contre les Français, remporta sur l’électeur de Saxe la fameuse bataille de Muhlberg (1547), où les protestants furent entièrement défaits, et combattit en Italie (1555) les Français et le pape Paul IV. À l’avénement de Philippe II, il jouissait d’une réputation militaire qu’on lui avait longtemps contestée, mais qui du moins était pure des excès dont il la souilla plus tard. Les troubles des Pays-Bas lui offrirent l’occasion de développer son caractère et de montrer à nu cette figure sinistre qui est restée dans l’histoire comme le déshonneur de sa nation et de la cause qu’il croyait servir. Les conseils qu’il donna au roi de supprimer par la force les tentatives d’indépendance religieuse de ces malheureuses provinces lui valurent d’en être nommé gouverneur, avec des pouvoirs illimités pour la répression. À son arrivée (1556), il révoqua toutes les promesses d’amnistie faites par Marguerite de Parme, rendit toute sa force à l’inquisition, et mit, pour ainsi dire, les provinces flamandes hors la loi par des édits dont les conséquences rigoureusement développées permettaient presque de ne plus trouver un seul innocent. Il institua un tribunal qu’il appela Conseil des troubles, mais que l’histoire a flétri du nom de Conseil de sang, et qui décima les Pays-Bas par le bûcher, le gibet et les tortures. Suivant son propre témoignage, dix-huit mille victimes, dont les plus illustres furent les comtes d’Egmont et de Horn, tombèrent dans cette hécatombe d’une nation. En même temps, il enrichissait ses soldats et ses sicaires par d’immenses confiscations. Les Flamands terrifiés s’enfuyaient par milliers, portant à l’Angleterre leurs richesses et leur industrie, pendant qu’une poignée de patriotes se rangeaient sous les drapeaux du prince d’Orange et commençaient l’héroïque résistance d’où devait sortir l’affranchissement des Pays-Bas. Le duc d’Albe montra dans cette guerre les talents d’un capitaine de premier ordre, et y exerça toute la cruauté qu’on lui connaissait. Toutefois, quelle que fût leur férocité, ses soldats répandirent moins de sang que ses bourreaux. Lui-même se lassa de cette lutte désespérée, et après la destruction de sa flotte par les Zélandais, il demanda son rappel et rentra en Espagne (1573). Disgracié pendant quelque temps, pour avoir favorisé le mariage secret de son fils avec une dame de la cour, il reparut à la tête de l’armée lors de la guerre contre le Portugal, qu’il soumit rapidement à Philippe II, mais qu’il inonda de sang et qu’il épuisa par ses exactions (1581). Malgré les plaintes qui s’élevaient de toutes parts contre lui, le roi n’osa le faire poursuivre, et il mourut paisiblement à Lisbonne l’année suivante, en pleurant, suivant une tradition douteuse, au souvenir des horreurs dont il s’était souillé. Le caractère le plus saillant de son talent militaire était la lenteur et la circonspection. Son nom est encore en exécration dans les Pays-Bas ; la voix de l’histoire a ratifié ce jugement d’un peuple, et le héros espagnol est resté comme un type, comme le représentant du fanatisme sanguinaire et de l’aveugle tyrannie de Philippe II.


ALBE-LA-LONGUE, la plus ancienne ville du Latium, fondée par Ascagne, fils d’Enée, vers l’an 1150 av. J.-C., et ainsi appelée parce qu’elle s’étendait en longueur entre le mont Albain et un lac du même nom (lacus albanus). Cette ville est surtout connue par ses luttes avec Rome et le fameux combat des Horaces et des Curiaces ; elle donna aussi le jour à Romulus et à Rémus. Elle fut détruite par les Romains sous Tullus Hostilius, l’an de Rome 89. Ses habitants furent alors transportés à Rome. Sur ses ruines s’élève aujourd’hui la ville d’Albano.

ALBECK, village du Wurtemberg, à 9 kil. d’Ulm. 25,000 Autrichiens, sous les ordres du général Mack, y furent défaits par 6,000 Français, en 1805.

ALBEMARLE (comte d’). V. Keppel (Van).

ALBEMARLE (duc d’). V. MONK.

ALBEN s.m. (al-bènn-du lat. albus, blanc). Miner. Calcaire incrustant qui existe en couches considérables près d’Erding, en Bavière.

ALBENAS (Jean Poldo d’), conseiller à Nîmes, né dans cette ville en 1512, mort en 1563 ; contribua à la propagation du calvinisme dans sa ville natale. Il a publié, entre autres ouvrages, un Discours historial de l’antique et illustre cité de Nimes (1557), indigeste, mais plein de recherches utiles.

ALBENAS (Jean-Joseph), publiciste, né près de Nimes en 1760, mort en 1824 ; suivit La Fayette en Amérique, remplit des fonctions publiques sous l’Empire, et ht paraître divers écrits en l’honneur de Napoléon. Son fils, Louis-Eugène, ’est l’auteur des Ephémérides militaires de 1792 à 1815.

ALBENDORF, village de Prusse, dans la Silésie ; 1,260 hab. Sur le sommet d’une montagne, chapelle appelée le Calvaire, et visitée annuellement par-plus de 80,000 pèlerins.

ALBENGA, ville d’Italie, à 60 kil. de Gênes, sur la Méditerranée. Belle cathédrale ; ruines et antiquités romaines.

ALBENS, ch.-lieu de cant. (Savoie), arrond. de Chambéry ; pop. aggl. 227 hab. — pop. tôt. 1,543 hab.

ALDERDI (Jean-Baptiste), diplomate, né en 1812 à Tucunian, prov. Argentine ; suivit d’abord la carrière du barreau, combattit ensuite dans la presse de Montevideo la dictature de Rosas à Buénos-Ayres, et se montra l’un des plus ardents adversaires de la doctrine de Monroë, qu’il considérait comme une menace suspendue sur sa patrie. Il publia ensuite divers écrits politiques importants, où il posait les fondements de la constitution aujourd’hui en vigueur dans la confédération Argentinu, En 1854, il fut nommé ministre plénipotentiaire de la république, et résida en cette qualité à New-York, à Londres, à Paris, à Rome et à Madrid. Alberdi est auteur d’un grand nombre d’ouvrages, remarquables au double point de vue politique et économique, et où sont exposés avec une grande clarté les intérêts de la confédération Argentine.

ALBERÈS (Monts), ramification des Pyrénées, entre le dép. des Pyrénées-Orientales et l’Espagne. Près de là, village de France du même nom, où les Français, commandés par Dugommier, remportèrent une victoire sur les Espagnols en 1794.

ALBÉRÈSE s. f. (al-bé-rè-ze -, du lat. albus, blanc). Géol. Sorte de pierre de roche de couleur blanchâtre.

ALBERGAME DE MER s. m. (al-bèr-ga-me). Zooph. Nom donné par Rondelet à une pruduction marine, qu on croit être un alcyon ou une lobulaire. Il On l’appelle aussi pomme

ALBERGATAIRE s. m. (al-bèr-ga-tè-rerad. alberge). Celui à qui des terrains sont albergés ou cédés à rente perpétuelle.

ALBERGATI CAPACELLI (François, marquis d’), littérateur, né à Bologne, en 1728, mort en 1804. Ses œuvres (Bologne, 1784) contiennent des Nouvelles morales qui justifient assez mal leur titre, et un recueil d’agréables comédies.

ALBERGE s. m. (al-bèr-je — du coït, berg ou bercx lieu fermé, retraite, maison). Vieux mot qui signifiait Logement, maison, hôtellerie. Il On écrit aussi halberge. C’est la forme primitive do auberge.

alberge s. f. (al-bèr-je — du provençal alberguo ou aouberguo, pêche). Hortic. Sorte de pêche précoce à chair jaune, rouge ou violette : Un panier cTalberges. Des confitures d’ALBERGES.

alberge, ée (al-bèr-jé) part. pass. du v. Alberger.

ALBERGEMENT ou ALBERGEAGE S. m. (al-bèr-je-man — rad. alberge). Vieux mot qui signifiait Hébergement, c’est-à-dire Droit de logement.

— Anc. jurispr. Bail emphytéotique.

alberger v. a. ou tr. (al-bèr-jé — du celt. al, le ;6«77, lieu fermé, retraite, maison). Vieux mot qui signifiait Héberger, loger.

— Anc. jurispr. Donner à louage, à bail.

Albergie s. f. (al-bèr-jî —raS. alberger). Vieux mot qui signif. Logement.

ALBERGIER s. m. (al-bèr-jiô — rad. alberge). Hortic. Nom donné, dans le principe, à tous les sujets d’abricotiers et do pêchers obtenus de semis, et donnant de bons fruits. Aujourd’hui, on l’applique spécialement à quelques variétés de ces deux genres d’arbres.

ALBÉRIC Ier, noble lombard, embrassa le parti de Bérenger Ier}, qui le fit marquis de Camerino, et épousa la fameuse Marozia. Après s’être uni au pape Jean X, en 916, pour combattre les Sarrasins établis près du Garigliano, il fut exilé par ce même pape et massacré par les Romains vers 952, accusé d’avoir appelé les Hongrois en Italie pour seconder ses projets de vengeance.

ALBÉRIC II de Camerino, fils du précédent et de Marozia, mort en 954, força Hugues de Provence, troisième époux de sa mère et roi d’Italie, à se réfugier dans le château Saint-Ange, devint lui-même seigneur de Rome avec le titre, de grand consul, et gouverna cette ville pendant près de vingt-trois ans. Son fils Octavien hérita de la souveraineté temporelle de Rome, et y joignit, deux ans plus tard, la souveraineté spirituelle, après qu’il eut été élu pape sous le nom de Jean XII.

ALBÉRIC, moine cistercien de l’abbaye des Trois-Fontaines, près de Châlons-sur-Marne, vivait dans le XIIIe siècle. Il a composé une chronique qui s’arrête à 1241, et dont Leibnitz a donné une édition. La partie qui traite des événements contemporains a seule une valeur réelle.

ALBERONI (Jules), célèbre cardinal et ministre d’Espagne, né en 1664, à Fiorenzuola (Parmesan), d’une famille de jardiniers ; mort à Rome, en 1752. Suivant quelques traditions, il aurait cultivé la terre de ses mains jusqu’à l’âge de quatorze ans. Quoi qu’il en soit, il commença par être clerc sonneur dans la cathédrale de Plaisance, reçut par charité une sorte d’éducation dans le couvent des barnabites, fut pourvu d’un bénéfice, devint dans la suite chapelain de l’évêque Roncoveri, et fut chargé par le duc de Parme de quelques missions auprès du maréchal duc do Vendôme, qui commandait les troupes françaises en Italie pendant la guerre delà succession. Sa souplesse adulatrice et sa verve spirituelle plurent tellement au général français, qu'il se l'attacha, le pré-