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tionnaires tenaient croisées, afin de remplacer les ais de la porte brisée pendant l’action. (E. Sue.) Suivant toujours le mur, il arriva à l’entrée d’une sorte de passage, au fond duquel il aperçut quelques rayons de lumière à travers les ais mal joints de la porte. (E. Sue.) Quelquefois un ais de meuble craquait inopinément, comme si la solitude ennuyée étirait ses jointures. (Th. Gaut.)

Un ais sur deux pavés forme un étroit passage.
Boileau.
L’un me heurte d’un ais dont je suis tout froissé.
Boileau.
La table où l’on servit le champêtre repas
Fut d’ais non façonnés à l’aide du compas.
La Fontaine.
Ses ais demi-pourris, par l’âge relâchés
Sont à coups de maillet unis et rapprochés.
Boileau.

— Pop. Être entre quatre ais, Être dans la bière, et, fig., Être mort. On dit plutôt Être en quatre planches.

— Jeu. Coup d’ais, À la paume, Coup que la balle donne de volée dans un ais qui est du côté du service.

— Techn. Nom donné à des planches ou planchettes en usage dans divers métiers : Dans l’imprimerie, Panneau de bois sur lequel on range les feuilles de papier, à mesure qu’on les trempe, et sur lequel on desserre les formes de caractères, bons à être distribués dans les casses. || Sorte de planche dont font usage les relieurs pour rogner le papier. C’est ainsi que l’on dit ais à rogner, à presser, à endosser, etc. || Planche dont se servent les fondeurs en sable pour poser les châssis dans lesquels ils font le moule. || Planches feuillées et à rainures dans lesquelles les vitriers coulent l’étain. || Établi sur lequel les bouchers débitent la viande. || Partie du bois du métier servant à tenir les mailles du corps et les arcades dans les manufactures d’étoffes de soie. || Planches qui ont servi à la construction d’un bateau.

Syn. Ais, planche. Planche désigne des objets longs et plats ; ais ne désigne que des planches de bois ayant une destination particulière, comme cela a lieu chez les imprimeurs, les relieurs, les fondeurs, les vitriers. Ais, en vieillissant, est devenu le terme poétique, tandis que planche est resté le mot du langage vulgaire.

AISANCE s. f. (é-zan-se — rad. aise). Facilité : Porter avec {{sc|aisance)) un pesant fardeau. (Acad.) || Facilité qui se montre dans les actions, les manières, le langage : Il manque aux Anglais un peu daisance dans la tournure. Le Français sait que, sans aisance, il n’y a point de grâce. (H. Beyle.) Fox, à peine sorti de l’enfance, discutait, raisonnait avec une aisance hardie. (Villem.) À la vue de ce grand seigneur, qui se présentait sur le pont avec sa grâce et son aisance habituelles, les marins ne purent échapper à un sentiment qui approchait de l’admiration. (E. Sue.) L’embarras des grands est si gênant pour tout le monde, que leur aisance me paraît de l’affabilité. (Custine.)

— État de fortune qui permet de se procurer les commodités et les jouissances de la vie : Être, vivre dans laisance, dans une honnête aisance. On ne peut être bienfaisant qu’en épargnant sur son aisance. (Du Tremblay.) Laisance serait un bien inestimable, alors même qu’elle n’aurait d’autre avantage que de contribuer à notre indépendance. (J. Droz.) Pour concourir efficacement à notre bonheur, il faut rendre les mœurs douces et laisance générale. (J. Droz.) La pauvreté tient le milieu entre la misère et laisance. (L.-J. Larcher.)

L’aimable aisance y règne et l’orgueil s’en exile.
Andrieux.
On est vraiment heureux d’être né dans l’aisance.
Collin d’Harleville.
C’est par ceux que le ciel fit naître dans l’aisance
Que sur les malheureux il répand ses bienfaits.
Chéron.
   Un philosophe étayé
D’un peu de richesse et d’aisance,
Dans le chemin de sapience
Marche plus ferme de moitié.
J.-B. Rousseau.

— Au pl. Dégagements, lieux destinés à un usage secret, escaliers dérobés : Il y a dans l’intérieur des appartements des aisances et des agréments à l’infini. (Dider.) || Cabinet d’aisances, lieux d’aisances, Endroit où l’on peut satisfaire ses besoins naturels.

— Jurispr. Commodité qu’un voisin doit à une convention avec son voisin, ou à la prescription. Ce mot exprimait autrefois tous les droits d’usage.

Syn. Aisance, aise. Aise indique un état passager ; aisance, un état permanent. L’artisan qui a de quoi vivre honnêtement est à son aise ; l’homme riche et opulent est dans l’aisance.

Syn. Aisance, abondance, opulence, richesse. V. Abondance.

Antonymes. Difficulté, contrainte, embarras, gaucherie, gêne, lourdeur.

AISCEAU s. m. (é-sô). Constr. V. Aissette.

AISE s. f. (è-ze — du gr. aisios, heureux). Sentiment de bien-être, de contentement, de joie, de plaisir : Être transporté daise. Tressaillir daise. Celle-ci ne se tient pas daise d’être délivrée. (Dider.)

Ah ! que vous m’obligez ! je ne me sens pas d’aise.
Racine.

|| État commode, agréable, dans lequel on a la pleine liberté de ses mouvements : Être à son aise à table. Se mettre à son aise dans un fauteuil. À cette table on peut tenir huit à laise. Vous serez très à votre aise dans cette voiture. (Volt.) Quand l’enfant pleure, il est mal à son aise. (J.-J. Rouss.) C’est sur les ports de mer qu’on peut ajuster les martinets le plus à son aise. (Buff.) Il n’y a que la femme comme il faut pour être à laise dans sa toilette ; rien ne la gêne. (Balz.)

C’est au faîte des monts que l’aigle est à son aise.
A. Barbier.
            Est-ce la mode
Que baudet aille à l’aise et meunier s’incommode ?
La Fontaine.
Avant lui Juvénal avait dit en latin
Qu’on est assis à l’aise aux sermons de Cotin.
Boileau.

— Par ext. Dans ce dernier sens, État exempt de gêne, de contrainte, d’appréhension : Ce jeune homme est si timide, qu’il ne se trouve à son aise nulle part. Quand un sot et un homme d’esprit causent ensemble, il y en a toujours au moins un qui n’est pas à son aise. Vous êtes à votre aise avec tout le monde, hors avec moi. (J.-J. Rouss.) Je vous fais mes excuses de ne pas vous inviter : ce sont des personnes avec qui vous ne seriez peut-être pas à votre aise. (Scribe.) On sait bien que Diderot, lorsqu’il était en verve, jetait sa perruque par-dessus les moulins, pour laisser fumer à laise son crâne brûlant et bouillonner son génie. (F. Soulié.) L’égalité est le sentiment qui met le plus à laise le cœur de l’homme. (St-M. Gir.) Ma vie n’est à laise qu’au milieu des nuages et des mers. (Chateaub.)

Loin des hommes, l’amour respire plus à l’aise ;
La nature est sereine, et le chagrin s’apaise.
H. Cantel.

— Dans l’aisance, dans un état de fortune modeste, mais suffisant : Avec ce revenu, avec de tels appôintements, on peut vivre à laise, fort à laise. N’avoir que le bien dont on a précisément besoin pour vivre, ce n’est pas être à son aise. (Le Sage.) Il est à son aise, bien logé et boit de bon vin. (Volt.) Il était fort à son aise, il avait amassé de son travail cinquante doubles louis. (B. de St-P.) Votre mariage avec Lucinde nous mettra à notre aise. (Campistr.) Celui qui travaille est aussi à son aise que celui qui a cent écus de revenu sans travailler. (Montesq.)

Il en vivait à l’aise, heureux et sans désirs.
***

M. de Rothschild demandait à quelqu’un des nouvelles d’un homme qu’il avait connu autrefois. On lui répondit qu’il était mort, laissant environ soixante mille francs de rente. « Tiens, tiens, repartit le Crésus, ce pauvre B…, je le croyais plus à son aise. » || Un jeune homme frais émoulu du collége se présente un jour chez Méry, ami de son père, pour lui soumettre la tragédie de rigueur, dont nous nous sommes tous rendus plus ou moins coupables en rhétorique. Alexandre Dumas se trouvait en ce moment avec Méry. Tous deux écoutent la lecture du premier acte, et y remarquent maintes licences poétiques, surtout à l’endroit de la rime. « Ce n’est pas mal, cela promet, dit Méry en retenant un sourire ; mais la rime n’est pas riche. Qu’en dis-tu, Dumas ? — Sans doute, mais elle est à son aise… »

— Sans contrainte, à souhait : Se divertir, se promener à laise. Ce vin de Champagne me porte à la tête : ces messieurs en prennent à laise. (Scribe.)

Nous pourrons rire à l’aise et prendre du bon temps.
Boileau.

— Entre dans un grand nombre de locutions qui se rapportent aux sens précédents : À votre aise, Comme vous voudrez, sans vous gêner, se dit ironiq. à ceux qui agissent avec trop de familiarité, trop de liberté. || Se mettre à son aise, Manquer aux convenances, en user avec trop de liberté et de familiarité. || N’en prendre qu’à son aise, Ne faire que ce qui plaît, ne pas se fatiguer. || Vous en parlez bien à votre aise, Se dit à celui qui donne des conseils difficiles à suivre, qui parle avec indifférence des peines, des embarras d’autrui. || Mettre quelqu’un à son aise, le mettre à l’aise, L’encourager, dissiper son embarras, sa timidité : On ne trouvait chez elle ni amusement, ni liberté, parce qu’elle n’a jamais su mettre personne à son aise. (St-Sim.) Vous êtes le premier homme du monde pour mettre les gens à leur aise. (Volt.) Le prêtre l’écoutait, le mettait à son aise. (J.-J. Rouss.) J’étais donc, moi aussi, de la famille, et cela me mit à l’aise. (G. Sand.) Vous ne vous asseyez pas ? Vous avez tort : mettez-vous à votre aise. (Scribe.) || Mettez-vous à votre aise, Débarrassez-vous de ce qui vous gêne. || Être mal à l’aise, mal à son aise avec quelqu’un, Être embarrassé, interdit : Devant lui, je suis toujours mal à l’aise, mal à mon aise. Ce sont des personnes avec qui vous ne serez peut-être pas à votre aise.

Je sais que devant lui personne n’est à l’aise.
Nép. Lemercier.

— Dans un sens particul., N’être pas à son aise, être mal à son aise, signif. Être indisposé : Eh bien, Michel, qu’as-tu donc ? Rien, mais je ne me sens pas à mon aise. (Scribe.)

— Prov. Paix et aise. Doucement, paisiblement, commodément : Il n’a pas un grand bien, mais il vit chez lui paix et aise. (Acad.) Cette locution a vieilli. || Je ne demande que paix et aise, À vivre tranquillement, exempt de souci et d’inquiétude. || Il n’est malade que de trop d’aise, Se dit d’un homme riche qui a de fréquentes incommodités, nées d’une vie molle et oisive.

— Au pl. Commodités de la vie : Aimer ses aises. Chercher ses aises. On n’a pas toutes ses aises dans ce monde. Je possède, à six lieues de Paris, une petite maison de campagne ou vous trouverez toutes les aises de la vie. (Balz.) Il n’était pas très-généreux pour les autres, mais il aimait ses aises. (G. Sand.) Naturellement paresseux, l’homme aime ses aises et redoute le travail. (Sibour.)

Nous sommes gens qui n’avons pas
Toutes nos aises ici-bas.
La Fontaine.

Syn. Aise, aisance. V. Aisance.

Syn. À l’aise, aisément. Aisément exprime une action ; à l’aise, un état. On fait quelque chose aisément ; on repose à l’aise dans un fauteuil.

Syn. Aises, commodités. Les aises de la vie sont toutes les choses sans lesquelles la vie serait insipide ou sans charme : Aimer ses aises et son repos. (Rollin.) Les commodités sont les biens, les avantages dont le défaut rend pauvre : Toutes les commodités de la vie sont donc perdues. (Pasc.)

AISE adj. (è-ze — du gr. aisios, heureux). Qui a de la satisfaction, du plaisir : Être aise d’une chose. C’est mon ami, je suis fort aise de son élévation. (La Bruy.) Je suis bien aise de vous rencontrer. (Mol.) Je serai fort aise de vous dépeindre ce pays. (Fén.) Il était si aise qu’il en avait la larme à l’œil. (Le Sage.) Il faut plutôt faire ce qu’on sera bien aise d’avoir fait que ce qu’on sera bien aise de faire. (Trublet.) Je ne saurais dire combien vous me rendez aise par l’approbation que vous donnez à mon apologie. (P.-L. Cour.)

Mais vous seriez pour lui fort aise d’obéir.
Corneille.
Vous chantiez ! j’en suis fort aise.
Eh bien, dansez maintenant !
La Fontaine.
La faim le prit : il fut tout heureux et tout aise
        De rencontrer un limaçon.
La Fontaine.

— Suivi de que, il veut le subjonctif : Il serait bien aise que vous prissiez plus de goût à l’étude. Je suis fort aise que notre mariage n’aille plus à reculons. (Mme de Sév.) Je suis fort aise que nous nous entendions si bien réciproquement. (J.-J. Rouss.)

J’ai voulu vous parler en secret d’une affaire,
Et suis bien aise ici qu’aucun ne nous éclaire.
Molière.

Syn. Aise, content, ravi. Nous sommes bien aises des succès qui ne nous regardent qu’indirectement. L’accomplissement de nos propres désirs nous rend contents. Une forte impression de plaisir fait que nous sommes ravis.

Antonymes. Affligé, chagrin, consterné, contrarié, désespéré, désolé, fâché, mécontent navré, triste.

AISÉ, ÉE adj. (è-zé — part. de l’anc. v. aiser, faciliter). Facile, qui se fait sans peine : Les maux présents sont plus aisés à supporter que la vue de ceux qui menacent. (C. Pithou.) La sotte vie que je mène est la chose du monde la plus aisée à comprendre. (Mme de Sèv.) Il est plus aisé d’être sage pour les autres que pour soi-même. (La Rochef.) La chose est plus aisée que je ne pensais. (Le Sage.) La chose la plus aisée devient pénible quand on la fait à contre-cœur. (Boiste.) Rien n’est plus aisé que l’affectation. (G. Sand.) Il est plus aisé de vanter le passé que d’expliquer le présent. (A. Thierry.) Le monde est plein de choses aisées qui semblent impossibles. (J. de Maistre.) Ce n’était pas chose aisée que de pénétrer ce jour-là dans cette grande salle. (V. Hugo.)

La critique est aisée et l’art est difficile.
Destouches.
Ce beau feu dont pour vous ce cœur est embrasé
Trouvera tout possible, et l’impossible aisé.
Rotrou.

Cela vous est bien aisé à dire, Se dit à une personne qui donne un conseil difficile à suivre, auquel il n’est pas obligé de se conformer lui-même. || Être aisé à vivre, Être d’un commerce doux et facile : C’est un homme très-aisé à vivre. Sa conduite n’est pas celle d’une personne aisée à vivre. (Volt.) || Absol. et fam., dans le sens opposé : C’est un homme qui n’est pas aisé, qui est loin d’être aisé.

— Commode, où l’on est à l’aise : Chemin aisé. Voiture aisée. Cheval qui a des allures aisées. Habit aisé, souliers aisés.

— Qui n’a rien de gêné, rien de contraint : Air aisé. Manières aisées. Il leur offrit de l’argent d’une manière aisée et noble, qui ne pouvait déplaire. ( Volt.) J’aime à la folie les personnes de qualité : leurs manières aisées m’enlèvent. (Le Sage.)

J’aime un esprit aisé qui se montre et qui s’ouvre.
Boileau.
Il a l’air franc, ouvert, des manières aisées.
Collin d’Harleville.

— Clair, naturel, qui ne sent point le travail : Un style aisé. Des vers aisés. Votre lettre à M. de Villars ne paraît pas d’un style aussi aisé que d’autres que j’ai vues de vous. (Mme de Sév.) Montesquieu était moins aisé que Montaigne ; il n’avait pas la fleur comme lui. (Ste-Beuve.)

Des vers faits aisément sont rarement aisés.
Voltaire.


|| Aujourd’hui, on dit plus ordinair. facile.

— Trop accommodant, relâché : Morale aisée. Dévotion aisée.

— Libre, sans gêne, sans façon : Aisée avec tout le monde, elle avait l’air de mettre chacun à son aise. (St-Sim.)

— Qui est dans l’aisance, qui possède une fortune suffisante  : Homme aisé. Famille aisée. On le dit fort aisé. || En parlant des choses, Qui suffit pour vivre à son aise, qui procure de l’aisance : Elle n’avait laissé qu’une fortune aisée. (G. Sand.) Il aimait la bonne chère et les choses aisées de la vie. (G. Sand.)

Taille aisée, Libre, dégagée.

— Peint. Pinceau aisé, Dont la touche est franche, légère, facile.

— Grav. Pointe aisée, Pointe qui est nette, coulante.

— S’employait autrefois substantiv. pour désigner ceux qui, en raison de leur aisance, étaient ou devaient être plus taxés, plus imposés que les autres : La taxe des aisés. On l’a mis sur le rôle des aisés. Quand on verra le roi accabler les peuples, rechercher les aisés, ne point payer ce qu’il doit, et miner le royaume pour faire mal la guerre, le public recommencera à crier plus haut que jamais. (Fén.)

— Gramm. Pour l’infinitif placé après aisé à, voir la note sur facile.

Syn. Aisé, facile. Le premier se rapporte à l’état des choses en elles-mêmes ; ce qui est aisé n’offre dans sa nature même aucun obstacle sérieux. Le second se rapporte plutôt à la position de celui qui veut faire quelque chose ; si les personnes qui l’entourent ou les circonstances dans lesquelles il se trouve n’opposent point d’obstacles, la chose à faire est pour lui facile. Quand on dit qu’une chose est aisée, on parle théoriquement, on envisage l’idée même de la chose ; quand on dit qu’elle est facile, on a en vue l’action que quelqu’un se propose, on parle au point de vue pratique : L’entrée d’un port est aisée lorsqu’elle est large et commode à passer ; elle est facile lorsque personne n’arrête au passage. (Gir.) Il est très-aisé de gouverner un royaume de son cabinet avec une brochure ; mais quand il faut résister à la moitié de l’Europe après cinq grandes batailles perdues, cela n’est pas facile.

Antonymes. Ardu, difficile, difficultueux, embarrassant, épineux, escarpé, laborieux, malaisé, pénible, rebelle, rude, surhumain. — Affecté, compassé, empesé, emprunté, gourmé, maniéré, pincé, prétentieux, roide ou raide, tendu.

AISELLE s. f. (é-zè-le). Agric. Nom d’une variété de betterave qui renferme peu de sucre.

AISEMENT s. m. (è-ze-man — rad. aise). Aide, commodité, ressource, soulagement : Or, taillèrent chacun selon son aisement. (Froissart.) Ce mot a vieilli.

AISÉMENT adv. (è-zé-man — rad. aisé). Facilement, sans peine : On renonce plus aisément à son intérêt qu’à son goût. (La Rochef.) Si nous ne savions qu’il est le fils d’un mortel, on le prendrait aisément pour Bacchus, pour Mercure, et même pour le grand Apollon. (Fén.) Quand on est dans son devoir, on est aisément tenté d’être fier.(J.-J. Rouss.) Quand on souffre, on se persuade aisément qu’on est coupable. (Mme de Staël.) Les temps anciens prenaient trop aisément leur parti des souffrances du plus grand nombre. (Guizot.) La foi triomphe aisément de l’incertitude. (G. Sand.) On est aisément dégoûté par l’excès des désirs et des espérances. (Galiani.)

Un cœur double aisément croit un autre coupable
Du crime dont il sent que lui-même est capable.
Molière.
Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.
Boileau.


|| Avec aisance, avec une abondance suffisante : La fortune lui permet de vivre aisément. Peu usité en ce sens. || Commodément : Ce cheval va aisément.

Syn. Aisément, à l’aise. V. Aise.

AISNE, riv. de France, prend sa source dans le départ. de la Meuse, passe à Ste-Menehould, Vouziers, Rethel et Soissons. Ses affl. sont l’Aire, la Vaux, la Retourne, la Suippe et la Vesle ; se jette dans l’Oise, à Compiègne. Cours, 230 kilom.

AISNE (dép. de l’), ainsi nommé de la riv. de l’Aisne qui le traverse de l’est à l’ouest, situé entre les dép. des Ardennes, de la Marne, de Seine-et-Marne, de l’Oise, de la Somme et du Nord. 5 arrond. : Laon, ch.-lieu, St-Quentin, Soissons, Château-Thierry, Vervins ; 37 cant. ; 836 comm. ; 564,597 hab. Il a été formé, en 1790, de parties de la Picardie, de l’Ile-de-France et de la Champagne. Superficie, 728,530 hectares. Évêché à Soissons ; cour d’appel et académie d’Amiens ; 4e div. militaire. L’industrie y est très-active et très-riche, elle s’exerce principalement sur les filatures, la fabrication des tissus de laine et de coton, des toiles, batistes, tulles, glaces, cristaux, verres, etc.

AISSADE s. f. (è-sa-de — rad. ais). Anc. mar. Partie de la carène d’une galère où commençaient les façons de l’arrière, c’est-à-dire le rétrécissement en cette partie.

— Agric. Pioche de fer pointue, en usage dans le Midi.

AISSANTE s. f. (è-san-te — rad. ais). Constr.