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régissent la transmission du trône. Il continue de subsister en d’autres pays de l’Europe, notamment en Angleterre.

Prov. hist. Vendre son droit d’aînesse pour un plat de lentilles, Allusion à un trait bien connu de la vie d’Esaü et de Jacob. V. Lentille.

AINETTE s. f. (è-nè-te). Pêch. Petit bâton auquel on suspend les harengs destinés à être fumés. Même sens que aine.

AÎNÉ-Y-SOURID s. m. (è-né-i-sou-ridd). Miroir magique dans les contes orientaux.

AÏNO s. et adj. (a-i-no). Géogr. Peuple du nord du Japon ayant un idiome particulier. || Idiome de ce peuple.

AINS conj. (ainss — ital. anzi). Vieux mot qui signifie mais : Cela n’est point la faute de l’histoire, ains des hommes partiaux qui abusent indignement de ce nom. (Amyot.) Point ne se repentit de son saint personnage, ains au contraire il en fut très-content. (Vaugelas.) Peut s’employer encore dans le style marotique :

O douce Eglé, ne sais pas quand te voi
Si vois amour ; ains ton regarder tendre
Fait palpiter mon cœur tout malgré moi.
Jame.

AINSI adv. (ain-si — du lat. in sic, en cette manière ; de même que ensemble vient de in simul ; envers de in versus, etc. On a dit successivement insi, isi, issi, ensi, einsi, et enfin ainsi). De cette sorte, de cette façon, de cette manière ; se met soit au commencement, soit dans le cours, soit à la fin de la phrase : Il s’exprima ainsi. On convint d’agir ainsi. Sont-ce des religieux qui parlent ainsi ? (Pasc.) Ainsi disparaît tout à coup la figure du monde, ainsi s’évanouit l’enchantement des sens, ainsi vient se briser au tombeau le fantôme qui s’en joue. (Mass.) C’est ainsi qu’il instruit les princes. (Boss.) Il’ est plus glorieux de se relever ainsi que de n’être jamais tombé. (Fén.)

La chose ainsi réglée, on composa trois lots.
La Fontaine.
Ainsi parle un esprit qu’irrite la satire.
Boileau.
Ainsi finit la comédie.
La Fontaine.
Ainsi le glaive fidèle
De l’ange exterminateur
Plongea dans l’ombre éternelle
Un peuple profanateur.
J.-B. Rousseau.


|| Placé au commencement de la phrase et suivi de donc, il donne plus d’énergie à lapensée et exprime le plus souvent une conclusion : Ainsi donc périssent les ouvrages des hommes ! (Volney.)

Ainsi donc, au besoin, mon courage s’abat.
Corneille.
Ainsi donc mes bontés vous fatiguent peut-être.
Racine.
Ainsi donc la discorde a pour vous tant de charme.
Racine.
Ainsi donc, philosophe à la raison soumis,
Mes défauts désormais sont mes seuls ennemis.
Boileau.


|| Se met également au commencement des phrases qui expriment un souhait : Ainsi puisse la discipline ecclésiastique être entièrement rétablie ! (Boss.) Ainsi puissiez-vous profiter de ses vertus ! (Boss.) Ainsi puissent les dieux vous conserver à vos enfants, et leur faire sentir la joie de vivre sous un si bon père ! (Fén.)

Ainsi tes honneurs florissants
De jour en jour aillent croissants !
Malherbe.

— Liturg. Ainsi soit-il, Formule qui termine la plupart des prières dans l’Église catholique, et qui exprime le désir de voir se réaliser ce qu’on a demandé à Dieu. || Par ext. et fam. Se dit dans la conversation, et sous forme d’épiphonème, pour exprimer un vœu, un souhait, la réalisation espérée d’une chose dont on vient de parler. || Substantiv. : Un ainsi soit-il est bientôt dit. (Courr. fr.) Il faut croire que cet ainsi soit-il arrivera. (Courr. fr.)

Ainsi peut se répéter au commencement de deux propositions coordonnées : Ainsi on voyait les choses, ainsi on les rapportait. (De Barante.)

— Se met au commencement de la deuxième partie d’une comparaison pour correspondre à comme, de même que, etc. : Comme le soleil chasse les ténèbres, ainsi la science chasse l’erreur. (Acad.) Comme une colonne dont la masse solide paraît le plus ferme appui d’un temple ruiné, lorsque ce grand édifice fond sur elle sans l’abattre, ainsi la reine se montre le ferme soutien de l’État. (Boss.) Comme le soleil éclaire les ténèbres, ainsi l’étude éclaire l’ignorance. (Boiste.) || Quelquefois on supprime comme devant le premier terme de la comparaison : Le hibou cherche l’obscurité, ainsi le méchant cherche les ténèbres. (Lav.) La colombe amollit le grain dont elle veut nourrir ses petits, ainsi une mère tendre prépare et adoucit l’instruction qu’elle sait faire goûter à ses enfants. (Lav.)

— Entre dans un grand nombre de formules familières : S’il en est ainsi, puisqu’ainsi est, puisqu’ainsi va, locutions qui équivalent à puisque cela est ainsi, puisque cela va ainsi. || Ainsi du reste, ainsi des autres choses, Il en est ainsi du reste, des autres choses. || Si j’ose m’exprimer ainsi, s’il est permis de parler ainsi, si l’on peut s’exprimer ainsi, pour ainsi parler, pour ainsi dire, Locutions que l’on emploie pour rendre la pensée moins absolue, moins tranchante : Le fond d’un Romain, pour ainsi parler, était l’amour de la liberté et de la patrie. (Boss.) L’être vraiment bon se sent lui-même, pour ainsi dire, au profit des autres. (Mme Guizot.)

— Conj. Par conséquent, par cette raison : Je ne sais si un bienfait qui tombe sur un ingrat, et ainsi sur un indigne, ne change pas de nom. (La Bruy.) Bien loin de gêner le commerce par des impôts, on promettait une récompense à tous les marchands qui pourraient attirer à Salente le commerce de quelque nouvelle nation : ainsi les peuples y accoururent bientôt en foule de toutes parts. (Fén.) || De sorte que : Il n’était point attaché aux richesses, mais il ne savait pas donner : ainsi, avec un cœur noble et porté au bien, il ne paraissait ni obligeant ni libéral. (Fén.)

Ainsi que, loc. conj. De la manière que, comme : Cela s’est passé ainsi que je l’ai dit. Ce n’est pas ainsi qua vécu ce magistrat célèbre. (D’Aguess.)

L’onde était transparente, ainsi qu’aux plus beaux jours.
La Fontaine.
Je crains que, l’avenir détruisant le passé,
Il ne finisse ainsi qu’Auguste a commencé.
Racine.


|| Se place quelquefois en tête de la phrase : Ainsi que l’ordonne la Providence, ainsi va la fortune des États et des particuliers, des princes et des sujets. (Trév.) Ainsi que les rayons du soleil dissipent les nuages, ainsi la présence du prince dissipe les séditions. (Planche.) || Avec ellipse du verbe et de la conj. que : Les plus grands ambitieux que le monde connaisse avaient un tempérament bilieux : ainsi César, Richelieu, Napoléon. (Bautain.)

C’est ainsi que, C’est de cette manière que :

C’est ainsi qu’il mourut, si c’était là mourir !
Lamotte.


|| Affecte souvent la forme interrogative, et éveille alors une idée de reproche : Est-ce ainsi que vous soutenez Télémaque contre le vice auquel il succombe ? (Fén.) Est-ce ainsi que vous vous jouez des hommes ? (Fén.)

Est-ce ainsi qu’au parjure on ajoute l’outrage ?
Racine.

— De même que. S’empl. dans les comparaisons, et veut ordinairement le verbe au singulier : L’histoire, ainsi que la physique, n’a commencé à se débrouiller que sur la fin du xvie siècle. (Volt.)

L’homme, ainsi que la vigne, a besoin de support.
Duresnel.
Les sages quelquefois, ainsi que l’écrevisse,
Marchent à reculons, tournant le dos au port.
La Fontaine.
Le nourrisson du Pinde, ainsi que le guerrier,
À tout l’or du Pérou, préfère un beau laurier.
Piron.


|| En poésie, se met souvent au commencement de la phrase :

Ainsi que ses chagrins, l’hymen a ses plaisirs.
Boileau.
Ainsi que la vertu, le crime a ses degrés.
Racine.
Ainsi que les rochers roulent dans les campagnes,
Les astres l’un sur l’autre un jour s’écrouleront.
Thomas.


|| Quelques auteurs donnent à ainsi que la valeur additive de la conjonction et ; dans ce cas, le verbe se met au pluriel : L’or ainsi que les autres métaux peuvent être volatilisés par une plus ou moins grande chaleur. (Buff.) Le jaguar ainsi que le couguar habitent dans les contrées chaudes de l’Amérique méridionale. (Buff.) La vérité ainsi que la reconnaissance m’obligent à dire que j’ai été privé de ces bienfaits, en tout ou en partie, à mesure que la révolution s’approchait. (B. de St-P.)

Votre père en mourant, ainsi que votre mère,
Vous laissèrent de biens une somme légère.
Regnard.

— La locution conjonctive ainsi que entre encore dans plusieurs manières de parler aujourd’hui inusitées : S’il est ainsi que, S’il est vrai que : S’il est ainsi que nous ne soyons créés que pour servir Dieu. (Acad.)

S’il est ainsi que des choses futures
L’école d’Apollon apprend la vérité.
Malherbe.


|| Quand ainsi serait que, Quand il serait vrai que : Mais quand ainsi serait que ce passage aurait une signification douteuse… (Boss.)

Puis, quand ainsi serait que, selon ta prière,
        Elle aurait obtenu
D’avoir en cheveux blancs terminé sa carrière,
        Qu’en fût-il advenu ?
Malherbe.


|| Regarder ainsi que, Regarder comme : Il se laint à moi tous les jours des rigueurs de sa destinée, et regarde l’hymen de la princesse ainsi que l’arrêt redoutable qui le doit pousser au tombeau. (Mol.)

En regardant sa gloire ainsi que mon ouvrage,
Je périrai plutôt qu’un autre la partage.
Corneille.

Gramm. Ainsi que, comme, de même que, aussi bien que, plus que, plutôt que, entre deux sujets, marquent ordinairement la comparaison ; selon beaucoup de grammairiens même, ces mots la marquent toujours, et alors le verbe ne doit s’accorder qu’avec le sujet principal, sans que les mots placés après la conjonction puissent exercer aucune influence pour déterminer l’accord : La force d’âme, ainsi que celle du corps, est le fruit de la tempérance. Selon d’autres grammairiens, ces conjonctions peuvent être quelquefois considérées comme exprimant indirectement l’addition des sujets, et alors le verbe se met au pluriel pour s’accorder avec tous ensemble : Bacchus ainsi quHercule étaient reconnus demi-dieux. (Volt.) La santé comme la fortune retirent leurs faveurs à ceux qui en abusent. (St-Evrem.)

Syn. Ainsi, c’est pourquoi. C'est pourquoi renferme un rapport de cause et d’effet ; ainsi ne renferme qu’un rapport de prémisses et de conséquence : Les femmes, pour l’ordinaire, sont changeantes ; c’est pourquoi les hommes deviennent inconstants à leur égard. Les Orientaux les enferment, et nous leur donnons une entière liberté ; ainsi nous paraissons avoir pour elles plus d’estime. (Guizot.)

Syn. Ainsi que, comme, de même que. Ainsi que marque une comparaison entre des choses qui arrivent ou se font : Ainsi que le gouvernement influe sur le caractère des peuples, le caractère des peuples influe sur celui des langues. (Cond.) De même que sert à comparer des faits ou des actions qui ont lieu de la même manière : De même que la cire molle reçoit aisément toutes sortes d’empreintes et de figures, de même un jeune homme reçoit aisément toutes les impressions qu’on veut lui donner. (Acad.) Comme annonce une comparaison qui tombe sur la qualité d’une personne ou d’une chose : Il est hardi comme un lion. (Acad.)

AINSLIÉE s. f. (ain-sli-é — de Ainslie, naturaliste anglais). Bot. Genre de plantes de la famille des composées, qui renferme deux espèces, originaires des montagnes de l’Inde.

AINSWORTH (Henri), théologien anglais, mort en 1639, appartenait à une secte de non-conformistes qui ne reconnaissait aucune autorité ecclésiastique, ce qui le fit persécuter sous le règne d’Elisabeth. Le plus considérable de ses ouvrages consiste dans une suite d’annotations sur l’Ancien Testament.

AINSWORTH (Robert), grammairien anglais, né en 1660 dans le comté de Lancastre, mort en 1743, est surtout connu par un excellent Dictionnaire latin-anglais, dont Morell revit et corrigea la première édition. On lui doit aussi un Petit Traité d’institutions grammaticales, assez estimé, et quelques poésies latines et anglaises.

AINSWORTH (William-Harrison), romancier anglais, né à Manchester en 1805. Il débuta dans la littérature par des esquisses insérées dans diverses revues, composa un volume de poésies sous le pseudonyme de Cheviot-Tichebourne, et fit paraître ensuite un très-grand nombre de romans dont plusieurs eurent une vogue immense, surtout celui où il raconte la vie de Jack Sheppard, voleur fameux. Toutefois, on lui reprocha vivement le choix d’un semblable héros. Il fut ensuite directeur de plusieurs recueils mensuels, qu’il enrichit souvent de ses productions littéraires. Son style est imagé, plein de mouvement, et il excelle dans la peinture des mœurs. Ses qualités le placent immédiatement après Dickens, Thackeray, Warren et Bulver.

AINSWORTH (William-Francis), géologue et médecin anglais, cousin du précèdent, né à Exeter en 1807. Reçu docteur dès l’âge de vingt ans, il ne tarda pas à s’abandonner à son goût pour les voyages et les sciences naturelles. Il fit une excursion géologique à travers l’Auvergne et les Pyrénées. De retour à Edimbourg, il ouvrit des cours publics de géologie, et reprit la suite de ses excursions en 1835. Il visita l’Euphrate, Bombay, le Kourdistan, le Taurus et l’Asie Mineure, et pénétra dans le pays des Nestoriens. Revenu à Londres en 1841, il habite depuis cette époque un petit domaine dans le voisinage de la capitale, où il publie les relations de ses différents voyages, qui sont d’un grand intérêt pour les corps savants.

AÏOLOTHÈQUE s. f. (a-io-lo-tè-ke — du gr. aïolos, bigarré ; thèkè, boîte, capsule). Bot. Genre de plantes de la famille des composées, ne renfermant qu’une espèce, indigène du Mexique.

AÏOPHYLLE adj. (a-io-fi-le — du gr. aiôn, âge ; phullon, feuille). Bot. Se dit des plantes dont les feuilles persistent au delà d’une année.

AÏOUB, AÏOUBITES. V. Ayoubites.

AÏOUROU-COURAOU s. m. (a-i-ou-rou-kou-ra-ou du brésil. aïuru, dénomination générique des perroquets au Brésil). Ornith. Nom donné par Buffon à une espèce de perroquet.

AÏPHANE s. m. (a-i-fa-nc — du gr. aei, toujours ; phainò, je brille). Bot. Genre de palmiers de l’Amérique méridionale.

AIPYSURE s. m. (é-pi-zu-re — du gr. aipus, haut, élevé ; oura, queue). Erpét. Genre de reptiles ophidiens.

AIR s. m. (èr — du gr. aèr, même sens). Fluide gazeux qui forme autour du globe terrestre une enveloppe désignée sous le nom d’atmosphère : Galilée est le premier qui ait découvert la pesanteur de l’air. Lair devient de plus en plus rare à mesure qu’on s’élève. Qu’y avait-il de moins animé et de plus vide que lair, avant que vous y eussiez répandu tant de volatiles ? (Boss.) Les oiseaux nagent dans lair comme les poissons dans l’eau. (Fén.) Les vents purifient lair et tempèrent les saisons. (Fén.) Qui pourrait décrire les mouvements que lair communique aux végétaux ? (B. de St-P.) Les hommes adorèrent d’abord lair, qui les faisait vivre. (Mass.) Un homme consume par heure au moins six mètres cubes dair. (A. Karr.) En ce qui touche leurs éléments vraiment organiques, les plantes, les animaux dérivent de lair, et ne sont que de lair condensé. (Dumas.) Les entozoaires diffèrent de tous les êtres qui vivent à lair libre. (F. Pillon.)

L’air fait siffler le fifre et gronder le tambour.
Delille.
Je sais trop que je dois au bien de votre empire
Et le sang qui m’anime et l’air que je respire.
Corneille.


|| Se dit par rapport à la température et à la qualité de l’air : Mauvais air. Air sain. Air délétère. Air vif. Air frais. Air brûlant. Air humide. Air chaud. Air pur. Air corrompu. Air vicié. Je veux que mon enfant et sa nourrice respirent un air de printemps. (Mme de Sév.) Le ciel était brillant d’étoiles, et lair d’une douceur, d’une transparence et d’une pureté parfaites. (Chateaub.) Ce que vous avez de mieux à faire est de vivre sur vos terres, lair de Paris ne vous vaut rien. (Balz.) On respire dans ces riches appartements un air lourd, épais. (Scribe.)

L’air est si parfumé, la lumière est si pure !
Aux regards d’un mourant le soleil est si beau !
Lamartine.
Viens respirer, avant l’aurore,
L’air embaumé qui semble éclore
Des baisers des fleurs et du jour.
Lamartine.

— Par ext. Séjour, fréquentation : Lair de Paris est dangereux pour les jeunes gens. Lair de la cour est contagieux ; il se prend à Versailles comme l’accent normand à Rouen ou à Falaise. (La Bruy.) Lair de la cour gâte la vertu la plus pure et adoucit la plus sévère. (Mme de Mainten.) Je sortis de cette maison, où l’on ne respirait qu’un air de débauche. (Le Sage.) || Caractère, contact, influence d’une chose : Pour pratiquer la fraternité réelle, ennoblir le travail et faire aimer l’égalité, les femmes ont besoin du grand air de la liberté. (Mme Bachelerry.) Louis XV respira dans son berceau lair infecté de la Régence. (Chateaub.)

— Fig. Se dit des pressentiments, des idées qui se répandent tout à coup dans la société : Le despotisme que Bonaparte a laissé dans lair descendra sur nous en forteresses. (Chateaub.) Il y a des pays et des temps où le désordre est dans lair. (Custine.) Il faut qu’il y ait quelque chose dans lair qui leur tourne la tête. (Alex. Dum.)

— Entre dans un grand nombre de façons de parler plus ou moins familières : Courant d’air, Air en mouvement, qui pénètre par les ouvertures d’un appartement : Se mettre dans un courant d’air, c’est s’exposer à une fluxion de poitrine. || Coup d’air, Fluxion ; inflammation causée par un courant d’air : Les coups d’air tuent plus d’hommes que les coups de canon. (Prov. esp.) || Le grand air, le bon air, L’air de la campagne, des champs. || L’air natal, L’air du pays où l’on est né, et, par ext., le pays lui-même : Aller prendre, aller respirer l’air natal.

C’est l’air natal qui séchera tes larmes.
Béranger.


|| En plein air, Dans un lieu exposé à l’air libre : Les marchands forains sont presque tous en plein air. Son mince étalage était en plein air. || Au grand air, À l’air libre, au milieu de l’air : Se promener au grand air. Cette jeune fille, toute bouffie encore de sommeil, se détirait au grand air. (Alex. Dum.) || Mettre, exposer quelque chose à l’air, Le placer dehors, en un lieu où il soit exposé à l’action de l’air. || Être entre deux airs, Se trouver dans un courant d’air : Maman, tu es ici entre deux airs, tu pourrais gagner une fluxion. (Balz.) || Il fait de l’air, il ne fait pas d’air, L’air est agité, l’air est calme. || Prendre l’air, Respirer, être dans un lieu où l’on respire un air plus pur, plus léger : Ma sœur, j’ai besoin de prendre l’air, cette scène m’a bouleversée. (Scribe.) || Ironiq. dans ce dernier sens : Pour la moitié de cela, en France, on vous enverrait prendre l’air à Toulon pendant cinq ans (Alex. Dum.) ; c’est-à-dire, on vous enverrait au bagne de Toulon. || Prendre un air de feu, S’approcher du feu, pour s’y chauffer un instant. || On dit de même : Prendre un air de soleil : Au tournant de la haie, vous verrez M. Paul qui prend un air de soleil devant la porte de sa cour. (J. Sandeau.) || Changer d’air, Changer d’habitation, de pays, pour respirer un autre air, un air meilleur. || Donner de l’air à une chambre, L’aérer, renouveler l’air en ouvrant les fenêtres : Je me levai pour ouvrir ma fenêtre, et donner de l’air à ma chambre. (Le Sage.) || Pop. Se donner, se pousser de l’air, S’enfuir : La particulière voulait se donner de l’air. (Vidal.) Allons, même, pousse-toi de l’air ! (Montépin.) || Être libre comme l’air, Ne dépendre de personne, être libre de son temps : Depuis que j’ai donné ma démission, je suis libre comme l’air. (Acad.) Si vous voulez voir la ville ou les environs, vous serez libre comme l’air. (Balz.)

Un caissier, le dimanche, est libre comme l’air.
C. Delavigne.


|| Vivre de l’air du temps, Être dans la plus profonde misère, n’avoir rien pour subsister. || Donner dû l’air à du vin, Ôter le bondon du tonneau, de peur que le vin ne fasse éclater les douves. || Maison en bel air, Maison qui a une belle vue, une bonne exposition. || Prendre l’air du bureau, S’informer, s’enquérir de l’état d’une affaire. Mais se dit plus particulièrem.