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Syn. Agriculteur, agronome, cultivateur, laboureur. L’agriculteur est celui qui fait valoir par lui-même et en grand. L’agronome est celui qui étudie la théorie de l’agriculture, en vue d’en perfectionner la pratique. Le cultivateur s’adonne à un genre de culture particulier. Le laboureur est celui qui cultive la terre par lui-même.

AGRICULTURAL, ALE adj. (a-gri-kul-tu-ral, a-le — rad. agriculture). Néol. De l’agriculture, qui a rapport à l’agriculture : La même perfection agriculturale qui signalait le terrain plat se faisait remarquer aux environs de la Roche. (E. de la Bédoll.)

AGRICULTURE s. f. (a-gri-kul-tu-re — lat. agricultura, même sens ; formé de ager, agri, champ ; cultura, culture). Art de cultiver la terre, de la fertiliser, de la faire produire : L’agriculture est la mamelle du pays. (Sully.) Dans la suite, tout ce pays sera peuplé de familles vigoureuses et adonnées à l’agriculture. (Fén.) L’agriculture, qui est le fondement de la vie humaine, est la source de tous les vrais biens. (Fén.) L’ami des hommes, ce monsieur de Mirabeau, qui parle, qui parle, qui parle, qui décide, qui tranche et qui se blouse si souvent, n’est mon fait que quand il dit : Aimez l’agriculture. (Volt.) Sully encoureaga l’agriculture. (Volt.) L’agriculture est le premier métier de l’homme, c’est le plus honnête, le plus utile et par conséquent le plus noble qu’il puisse exercer. (J.-J. Rouss.) L’agriculture est le premier élément de la prospérité d’un pays. (L.-N. Bonap.) Les travaux de l’agriculture sont propres à réconcilier l’homme avec la vie sociale. (Custine.) Quand l’agriculture commence à se développer chez une population, les hommes se voient contraints de se rapprocher. (Maury.). Pas d’agriculture perfectionnée sans une réforme de notre système hypothécaire. (E. de Gir.)

J’admire tes bienfaits, divine agriculture.
Saint-Lambert.

Encycl. Dans son sens le plus général, le mot agriculture désigne l’ensemble des opérations et des soins par lesquels l’homme retire de la terre les productions nécessaires à ses besoins. Ainsi entendue, l’agriculture ou l’industrie agricole comprend un grand nombre de branches : la culture champêtre ou agriculture proprement dite, l’horticulture ou culture des jardins, la viticulture ou culture des vignes, l’arboriculture ou culture des arbres, la sylviculture ou culture des forêts, la zoopédie ou zootechnie, qui concerne l’éducation des bestiaux, et l’économie rurale, qui consiste dans la combinaison, la direction et l’application des moyens dont dispose le cultivateur.

Le développement de l’agriculture dépend du climat, de l’agglomération plus ou moins grande de la population sur un territoire, et du degré de civilisation auquel cette population est parvenue. L’agriculture ne fait aucun progrès sérieux dans les climats chauds, parce que l’homme pouvant mieux compter sur la nature, y sent moins la nécessité du travail pour satisfaire aux différents besoins de la vie. Dans les climats très-froids, le travail est inutile, parce qu’il trouve des obstacles contre lesquels il est impuissant. Au contraire, dans les climats tempérés, la nature exige de l’homme des efforts constants ; mais elle les récompense en lui donnant une extrême variété de productions.

Au point de vue économique, on divise l’agriculture en deux périodes bien distinctes : la première, que l’on peut appeler domestique où l’on produit surtout pour consommer ; la seconde, qu’on peut appeler industrielle, où l’on produit surtout pour vendre. Tant que l’agriculture est à la période domestique, elle se distingue de l’industrie ; cette distinction s’efface à la période industrielle. Une partie des nations de l’Europe en est encore plus ou moins à la période domestique ; une moitié de la France peut être rangée à peu près dans cette catégorie, l’autre moitié, ainsi que l’Angleterre entière, la Belgique, et en général tous les pays très-bien cultivés, sont arrivés à la seconde.

Les travaux agricoles peuvent se partager en quatre branches distinctes : 1° travaux affectés à la préparation du sol avant les ensemencements ; 2° travaux d’ensemencement, de culture et de récolte des divers produits ; 3° travaux de conservation et de mise en état pour la vente des produits récoltés ; 4° travaux nécessaires à l’élève et à la multiplication des animaux, ainsi qu’à l’apprêt des produits qu’ils fournissent.

Trois sortes de capitaux servent à la production agricole : le capital foncier, le capital d’exploitation et ce que l’on peut appeler le capital intellectuel. Le capital foncier est cette somme de travail que le sol a absorbée depuis un temps immémorial, et qui ne fait qu’un avec lui ; tels sont les constructions, les clôtures, les défrichements, les chemins, les irrigations, les assainissements, les amendements, les fumures non épuisées, etc. Le capital d’exploitation se compose, en général, de ce qu’on appelle, dans le langage juridique, les immeubles par destination : ce sont les animaux, les instruments aratoires, les semailles, les fruits pendants par racines, les fumiers et autres engrais, etc. Le capital intellectuel n’est autre chose que l’habileté agricole qui se perfectionne par l’union de l’expérience et de la théorie. La théorie de l’agriculture se compose 1° de la physique et de la chimie agricoles, et de la physiologie végétale ; 2° de la mécanique agricole ; 3° de l’art vétérinaire ; 4° de l’architecture rurale.

L’agriculture, qui est la plus ancienne et la plus importante de toutes les industries, et qu’on peut appeler à tous égards l’industrie mère, échappa longtemps aux miracles de l’esprit d’invention qui transformait et renouvelait toutes choses autour d’elle. Pendant des siècles elle s’est montrée le plus immobile des arts, le plus soumis à la tradition, le plus résigné à la routine, le plus défiant de l’intelligence et de la puissance humaine. À cela plusieurs causes peuvent être assignées : travail peu divisé, dépendant en quelque sorte des caprices de la nature, et dont les résultats ne peuvent jamais être prévus avec certitude ; ignorance et misère de la classe vouée à la culture du sol ; enfin complexité extrême de l’art agricole, auquel tant de connaissances diverses doivent servir de base. Il est inutile d’insister sur l’importance de cette dernière cause. Le progrès de l’agriculture est évidemment subordonné au progrès des sciences biologiques qui commencent à peine à sortir de leur longue enfance. Tant que les sciences biologiques ne furent pas constituées, l’agriculture dut sommeiller ou tout au plus lever, en rêvant, les yeux vers les nuages. Comme on pouvait s’y attendre, le progrès qui allait de l’industrie à l’agriculture, de la ville à la campagne, a commencé par ce qui se rapprochait le plus de l’industrie, e’est-à-dire par les instruments agricoles, par l’outillage. Mais la mécanique agricole n’est encore que la partie accessoire, négative, on peut dire grossière, de l’agriculture. La partie fondamentale, délicate et vraiment féconde se trouve dans la botanique et la zoologie appliquées. Amendements et engrais qui créent de la terre fertile, distribution intelligente des eaux, économisant et utilisant les dons du ciel, assainissement des terres trop humides, amélioration des races domestiques tant végétales qu’animales par une sélection persévérante, tout cela doit passer avant les plus ingénieuses machines à faucher, à moissonner et à battre. Les machines sont faites pour saisir les produits et en tirer le parti qu’on désire. Si la quantité et la qualité des produits fabriqués par la vie n’augmentaient pas, à quoi servirait, que signifierait toute, cette richesse mécanique ?

— Hist. L’origine de l’agriculture se perd dans l’obscurité des premiers âges ; on peut dire qu’elle date de l’établissement de la propriété, sans laquelle l’homme qui prend la peine de cultiver un champ ne saurait être sûr d’en recueillir le produit, et qu’elle a mis fin à la barbarie primitive en donnant une base solide à la civilisation. C’est une opinion générale que la vie pastorale a partout et nécessairement précédé la vie agricole ; cependant nous voyons que l’art de cultiver la terre n’était pas étranger aux Péruviens et aux Mexicains, bien qu’en raison du manque à peu près total d’animaux susceptibles de subir utilement la domestication, ils n’aient jamais dû passer par l’état social des peuples pasteurs.

Toutes les mythologies font descendre l’agriculture du ciel. Les Égyptiens en attribuaient l’invention à la déesse Isis et au dieu Osiris ; les Grecs, à Cérès, déesse des moissons, et à Triptolème, roi d’Eleusis, inspiré par la déesse ; les Italiens, à Saturne ou à Janus. De temps immémorial, l’agriculture est en honneur dans l’empire chinois, qui lui doit son immense population. On sait que chaque année, dans une solennité publique, dite fête de l’agriculture, le Fils du ciel (c’est le nom de l’empereur de Chine) ne dédaigne pas de tracer lui-même un sillon pour honorer ainsi d’une manière éclatante le premier des arts utiles. Les Égyptiens qui avaient achevé d’immenses travaux de canalisation à l’époque la plus reculée dont on ait retrouvé la trace, furent les maîtres auxquels les Grecs empruntèrent les premières notions agricoles. L’agriculture de ces derniers nous présente comme traits saillants : l’introduction des jachères trois fois labourées, l’usage des engrais, les semailles à la volée, l’emploi de la faucille pour les moissons, celui des mortiers pour écraser le grain ; les clôtures en épines ; deux espèces de charrues, l’une pour les défrichements, et traînée par des bœufs soumis au joug, l’autre pour le deuxième et le troisième labour, et tirée par des mules ; le dépiquage des grains par les pieds des chevaux ; la taille de la vigne et la fabrication du vin ; la culture des plantes, dont le nombre alla toujours en augmentant ; l’estime qu’on faisait des chèvres et des porcs ; la multiplication des bestiaux pour les sacrifices ; l’éducation des chevaux de course, mise en faveur par les jeux d’Olympie, de Némée et de Corinthe.

Si des Grecs nous passons aux Romains, nous voyons que dans les lois et les institutions établies par les premiers législateurs de Rome, tout décèle l’intention d’honorer l’agriculture et d’en faire la base tout à la fois de la prospérité et de la moralité publiques. Il fallait, dans les premiers temps, posséder un champ, si modique qu’il fût, et le cultiver soi-même, pour être admis au nombre des défenseurs de la patrie. En outre, des lois sévères veillaient au respect des moissons sur pied et des limites des champs. Le droit de parcours était inconnu ; on multipliait les marchés et les foires ; on ouvrait et l’on entretenait avec soin des voies de communication pour faciliter les transports. C’était l’époque où les plus grands hommes cultivaient leurs champs de leurs propres mains, quittaient, sur l’invitation du sénat, la bêche pour les faisceaux consulaires, et venaient la reprendre aussitôt que l’État n’avait plus besoin de leurs services. Mais quand la conquête eut amené un luxe sans frein, quand l’aristocratie romaine en eut fini avec les lois agraires, la décadence de l’agriculture suivit l’abaissement des caractères et la corruption des mœurs ; les campagnes, abandonnées à des mains esclaves, cessèrent de fournir la subsistance nécessaire à la population, et l’on dut recourir aux nations étrangères pour nourrir les maîtres du monde. Les Romains possédaient un grand nombre d’instruments aratoires. Ils labouraient avec différents araires, traînés chacun par une paire de bœufs et qu’un seul homme dirigeait, ils ne connurent la charrue à roues que vers les derniers temps de la république. Ils apportaient des soins minutieux à la manipulation des engrais, et tiraient un grand parti de celui que leur fournissaient les cloaques et les basses-cours ou les volières ; ils semaient des plantes légumineuses pour les retourner dans les sillons, les recouvrir de terre et les faire pourrir ; le chaume était brûlé sun place, et les moutons parquaient en plein air. Le blé n’était pas lié en gerbe ; aussitôt coupé, il était envoyé à l’aire pour être battu. Ils pratiquaient le binage, le buttage et le sarclage. Leur système d’irrigation et de dessèchement était admirablement entendu. Ils cultivaient les différentes espèces de céréales, de légumes et de fourrages que nous possédons, et même établissaient des prairies artificielles de certaines plantes fourragères, spécialement de la luzerne.

Au moyen âge, le système féodal empêche tout progrès de la culture : on comprend qu’elle ne pouvait fleurir à une époque où le pauvre serf soumis à la taille, aux corvées, entraîné à des guerres sans fin, n’avait jamais, sous la domination brutale du seigneur, une heure de sécurité. Cependant l’agriculture romaine se conserva, grâce à l’intelligence et à l’activité des moines, qui se livrèrent avec zèle au défrichement des terres.

Un mouvement de renaissance commença à se faire sentir dans l’industrie agricole au xiie siècle, à l’époque des croisades, lorsqu’un grand nombre de seigneurs furent réduits, pour couvrir les frais de l’expédition, à vendre la liberté de leurs serfs, et que de nouvelles plantes furent introduites en Europe par les croisés qui revenaient de l’Orient. L’affranchissement des communes vint encore favoriser ce mouvement. À partir du xvie siècle, le progrès agricole est général dans les différentes contrées de l’Europe et continue jusqu’à nos jours, avec plus ou moins de rapidité. Encouragée sous le règne de Henri IV, par le grand ministre Sully, qui voyait dans le pâturage et le labourage les mamelles de l’État, l’agriculture fut entravée sous Louis XIV par la défense de l’exportation des blés, par la dépopulation des campagnes à la fin de son règne, et sous Louis XV par l’administration de Law. Elle se releva dans la dernière moitié du xviiie siècle. En 1754, un édit solennel permit le libre commerce des grains dans l’intérieur de la France, et en autorisa l’exportation dans de certaines limites. Des écoles vétérinaires furent fondées à Lyon et à Alfort. En 1756, on exempta d’impositions les terres nouvellement défrichées ; en 1776, on supprima les corvées. Enfin, la révolution de 1789, par la destruction de toutes les lois féodales encore subsistantes, par l’abolition des dîmes, par l’aliénation des immenses propriétés du clergé et de la noblesse, par la suppression de toutes les barrières qui entravaient la circulation des denrées, par le morcellement qui résulta du partage égal des biens entre tous les enfants, débarrassa tout à coup l’agriculture des principaux obstacles qui s’opposaient à ses progrès.

Depuis 1789, l’agriculture a été en quelque sorte transformée par les découvertes de la chimie. Le système des jachères a été abandonné comme funeste à la culture, et on s’est livré au perfectionnement des assolements ; notre pays s’est enrichi de la culture de la pomme de terre et de la betterave ; les prairies artificielles ont reçu une extension considérable ; de bonnes méthodes d’irrigation, de précieux amendements, de nouveaux engrais ont été introduits ; des instruments, des machines de toute sorte ont été inventés ; des fermes modèles ont été établies ; des cours spéciaux ont été ouverts ; des sociétés d’agriculture ont rivalisé d’efforts pour perfectionner les méthodes et propager les nouvelles découvertes.

— Bibliogr. agric. C’est surtout par le poëme d’Hésiode, intitulé les Travaux et les Jours, que nous avons quelques notions sur l’état de l’agriculture dans l’antiquité grecque. L’agriculture romaine nous est connue par les Géorgiques de Virgile, par les Traités de Caton le Censeur, de Varron, de Columelle, de Palladius, etc. L’ouvrage de l’Arabe Ebn-el-Avam est un monument curieux de l’agriculture des Maures en Espagne. Au xvie siècle, époque de renaissance pour l’agriculture, paraissent à de courts intervalles, en Italie, les Vinti giornate dell’agrieultura de Gallo, et le Ricordo d’agricultura du Vénitien Camille Tarello qui, le premier, proposa d’alterner les cultures ; en Espagne, l’ouvrage de Herrera ; en Allemagne, celui de Heresbach ; en Angleterre, celui de Fitz-Herbert ; en France, le Théàtre d’agriculture d’Olivier de Serres, la Maison rustique de C. Estienne. C’est à Olivier de Serres, surnommé avec raison le père de l’agriculture, que nous devons la première notice détaillée sur la pomme de terre, alors récemment importée d’Amérique, ainsi que l’extension et le perfectionnement de la culture du mûrier. Le Théâtre d’agriculture, imprimé pour la première fois en 1600 et dédié à Henri IV, eut successivement huit éditions du vivant de l’auteur ; il en était à sa vingtième en 1675. À partir du xviie siècle, nous voyons se succéder en Angleterre les ouvrages de Hartlib, de Tull, d’Arthur Young, de Marshal, de sir John Sinclair ; en France, la Nouvelle Maison rustique de Liger, le Cours d’agriculture de l’abbé Rozier, les Éléments d’agriculture de Duhamel, le Nouveau Cours d’agriculture du xix siècle par les membres de la section d’agriculture de l’Institut, les Annales de l’agriculture de Tessier, Bosc, etc., et parmi les ouvrages tout à fait modernes, le Cours d’agriculture de M. de Gasparin, le Cours élémentaire d’agriculture de MM. Girardin et Dubreuil, le Dictionnaire raisonné d’agriculture et d’économie du bétail de M. Richard (du Cantal), le Précis d’agriculture de MM. Payen et Richard, le Livre de la ferme et des maisons de campagne de P. Joigneaux, etc. Ce dernier ouvrage est le plus pratique qui existe sur la matière.

— Statist. En 1790, la production agricole de la France, évaluée par Lavoisier, ne dépassait pas deux milliards et demi ; elle a doublé depuis. Cette augmentation a été surtout sensible dans les départements les plus riches. Nous empruntons à M. Léonce de Lavergne le tableau des produits de l’agriculture française, tel qu’il résulte de la statistique officielle de 1840.

produits animaux.

Viande (1 milliard de kilogr. à 80 c.). 800 millions.

Laines, peaux, suif, abats. 300 —

Lait, 1 milliard de litres à 10 c. 100 —

Volaille et œufs. 200 —

Chevaux, ânes et mulets de trois ans. 80 —

Soie, miel, cire, etc. 120 —

produits végétaux.

Froment. 1,100 —

Autres céréales. 400 —

Pommes de terre. 100 —

Vins et eaux-de-vie. 500 —

Bière et cidre. 100 —

Foins et avoine vendus. 300 —

Lin et chanvre. 150 —

Sucre, tabac, huile, fruits, légumes, etc. 500 —

Bois. 250 — ——————————— 5,000 millions.

« Cette somme de 5 milliards, dit M. Léonce de Lavergne, se répartit en France très-inégalement. Un quart de la France produit 150 fr. 0 par hectare, deux autres quarts 100 fr., un dernier quart 50 fr. seulement. Cette différence de production se manifeste au premier coup d’œil par la différence de population. Le premier quart contient 100 habitants par 100 hectares, les deux autres 65, et le dernier quart seulement 40. Les départements qui forment le quart le plus riche et le plus peuplé se trouvent presque tous autour de Paris et sur les bords de l’Océan ; les moins productifs et les moins peuplés se trouvent dans le centre et dans le midi. » Ajoutons que le sol de la France possède 50 millions d’hectares cultivables, qui se divisent aujourd’hui ainsi :

Prés naturels. 4 millions d’hect.

Prés artificiels. 3 —

Racines. 2 —

Jachères. 5 —

Froment. 6 —

Seigle et méteil. 4 —

Avoine, orge, maïs, sarrasîn. 5 —

Cultures diverses. 3 —

Vignes. 2 —

Bois. 8 —

Terres incultes. 8 —

—————————

Total 50 millions d’hect.

Il serait à désirer que la statistique nous fournit des informations authentiques et complètes sur la richesse agricole des autres pays de l’Europe. Mais on peut s’en faire une idée générale et approximative par la densité de la population, le nombre des habitants nourris indiquant assez bien la quantité de subsistances produites. D’après cette mesure, la Belgique est au premier rang pour sa production agricole ; l’Angleterre au second, l’Allemagne et l’Italie au troisième, la France au quatrième, la Prusse et l’Autriche au cinquième, l’Espagne et le Portugal au sixième, la Turquie et la Russie au septième.

— Admin. Agriculture (Ministère de l’), du commerce et des travaux publics. Ce ministère se compose : 1° du secrétariat général ; 2° du bureau de la statistique générale de la France ; 3° de la direction de l’agriculture ; 4° de la direction des haras ; 5° de la direction du commerce intérieur ; 6° de la direction du commerce extérieur ; 7° de la direction des ponts et chaussées et des chemins de fer ; 8° de la direction des mines. La direction de l’agriculture est préposée au perfectionnement des procédés agricoles, à l’administration des écoles d’agriculture, des fermes écoles et des écoles vétéri-