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nal a ordonné que le jugement serait affiché à cent exemplaires. (Acad.) Le code des peines pour infraction à la discipline est affiché aux murs de la prison. (Nisard.) J’ai lu quelquefois avec attendrissement, dans nos églises, des billets affichés par des malheureux au coin de quelque pilier. (B. de St-P.) La vente de mes biens est affichée chez les principaux notaires de Mâcon, de Dijon, de Lyon, de Paris. (Lamart.)

Sur tous les murs son nom fut dès lors affiché.
Delille.
L’embarras ou je suis mérite un peu d’égards.
Une pièce affichée, une autre dans la tête,
Une où je joue, une autre à lire toute prête ;
Voilà de quoi sans doute avoir l’esprit tendu.
Piron.

— Fig. Affecté, outré, exagéré : Méfiez-vous d’une dévotion affichée. (Boiste.) || Reconnu, avoué hautement et scandaleusement : Les petites bourgeoises, boutiquières, ouvrières, ont des amants affichés à la barbe de père et mère. (Fourier.) Cependant on savait que j’étais mauvais sujet, parce que j’étais mauvais sujet à découvert, libertin affiché. (Ch. Nod.) La régence à Versailles ! c’était une amère dérision ; la régence avec ses soupers, ses infâmes orgies, son mépris affiché pour toutes les croyances ! (E. Sue.)

C’est un homme affiché, c’est une femme affichée, Dont la mauvaise réputation est notoire.

AFFICHEMENT s. m. (a-fi-che-man — rad. afficher). Action d’afficher ; résultat de cette action : L’affichement des jugements, des ordonnances de police, des actes de l’état civil, etc. || On dit aussi, et mieux, affichage.

AFFICHER v. a. ou tr. (a-fi-ché — du lat. affigere, fixer). Mettre, poser, appliquer des affiches, des placards : Afficher le spectacle. Afficher un arrêté, une ordonnance de police, une vente de biens. Quoi ! mes Pères, afficher vous-mêmes dans Paris un livre si scandaleux, avec le nom de votre Père Ménier en tête ! (Pasc.) L’archevêque de Paris fit afficher une censure publique des livres qu’on excommuniait. (Volt.) L’archevêque dressa lui-même contre le vice-roi une excommunication, qu’il chargea un de ses prêtres de faire afficher à la porte de la cathédrale. (Le Sage.) Dans la matinée, Vinet avait fait afficher les bans à la mairie. (Balz.) Vous pouvez bien, en faisant afficher votre terre, la vendre en bloc un de ces matins. (G. Sand.)

— Peut être suivi d’une proposition subordonnée : Charles XII fit afficher qu’il n’était venu que pour donner la paix. (Volt.)

— Absol. : À Paris, l’autorisation d’afficher est donnée par le préfet de police. (Beléze.)

Le singe avec le léopard
Gagnaient de l’argent à la foire ;
Ils affichaient chacun à part.
La Fontaine.

— Fig. Affecter, se faire gloire, étaler avec ostentation, publier hautement en bravant l’opinion publique : Afficher l’athéisme, l’irréligion. Afficher sa honte. Afficher un grand luxe. Véritable philosophe, qui pratiqua, sans l’afficher, cette sagesse que tant d’autres affichent sans la pratiquer. (D’Alemb.) Epicure, voulant renverser toutes les idées nobles et généreuses, afficha du mépris pour l’érudition. (Malte-Brun.) C’était un intrigant plein d’audace et de talent, affichant scandaleusement le mépris de tous les principes. (Villem.) Ne vous fiez jamais à la femme qui, dans le monde, affiche le rigorisme de la vertu. (Boitard.) Les hommes nouveaux affichaient une haine ouverte contre les actes et les hommes de la Révolution. (Thiers.)

Affichez la sagesse, on vous trouve gothique.
Desmaris.
Il affichait pour vous un amour insolent.
C. Delavigne.
D’ailleurs, c’est amusant, quand on est assez riche,
D’acheter des vertus qu’en public on affiche.
C. Doucet.


|| Dans ce sens, il peut se construire avec un infinitif précède de la prép. de : Elle affichait même devant lui de n’aimer plus la couture et le soin des nippes. (G. Sand.)

Afficher une femme, Rendre publique sa liaison avec elle, la compromettre : Un homme à bonnes fortunes se faisait un devoir d’afficher une femme. (Sallentin.)

Afficher le bel esprit, l’esprit fort, etc., Se faire passer pour bel esprit, pour sceptique, etc. : Notre sexe est si faible que j’ai toujours envie de rire lorsque je vois une femme afficher l’esprit fort. (Mlle Clairon.)

— Cordonn. Couper les extrémités du cuir, lorsqu’il est sur la forme : Afficher des empeignes.

S’afficher, v. pr. Être affiché : Les actes de l’état civil s’affichent aux mairies. Rien ne peut s’afficher sans timbre. (Boiste.)

— Fig. Se faire passer pour : Une femme a grand tort et n’acquiert que du ridicule lorsqu’elle s’affiche pour savante ou pour bel esprit. (Mme  d’Épinay.) || S’exposer aux discours du public, braver les convenances : Un homme sensé ne s’affiche point. Cette femme s’affiche par le luxe de sa toilette.

Le vice, qui naguère eût osé s’afficher,
Est devant la pudeur réduit à se cacher.
Viennet.


|| S’étaler, se montrer avec exagération ; se produire immodérément au dehors : La véritable vertu n’aime point à s’afficher. Chacun en secret prétend à la gloire ; mais l’un s’affiche, l’autre se cache. (Thomas.) || S’est dit anciennement pour S’appliquer à : Si s’affichèrent à oster les pilots dont il y en avoit en l’Escaut semé grand’foison. (Froissart.)

Syn. Afficher, affecter, se piquer. V. Affecter.

AFFICHEUR s. m. (a-fi-cheur — rad. afficher). Celui dont la profession est d’afficher, d’appliquer des affiches contre les murs : Ces feuilles passaient sous une presse infatigable, qui livrait ses produits tout humides aux afficheurs. (Ch. Nod.)

— On dit quelquefois fig. C’est un afficheur de femmes, pour C’est un homme qui se plaît à compromettre les femmes.

Encycl. Pour exercer la profession d’afficheur, il faut faire une déclaration préalable à l’autorité municipale et indiquer son domicile. Cette déclaration doit être renouvelée à chaque changement de domicile. Les contrevenants sont punis, cumulativement ou séparément, d’une amende de 25 à 200 fr., et d’un emprisonnement de six jours à un mois. À Paris, l’autorisation d’afficher ne peut être donnée que par le préfet de police.

AFFICHIER s. m. (a-fi-chi-é — rad. affiche). Typogr. Compositeur d’affiches, principalement dans les imprimeries où se font les affiches de théâtre.

AFFIDATION s. f. (a-fi-da-si-on — du lat. ad à ; fidere, se fier). Féod. Prestation de foi à un seigneur pour se recommander à lui et se mettre sous sa protection, sans être précisément son vassal.

AFFIDAVIT s. m. (a-fi-da-vitt). Mot latin qui signifie littéralem. il affirma, et qu’on emploie en Angleterre et aux États-Unis pour désigner la déclaration affirmée sous serment par les témoins à charge : Faire un affidavit devant le juge de paix. Dès le 5 mars, en réponse à cet affidavit, un éminent avocat d’Angleterre adressa à lord John Russell une lettre dans laquelle se trouvent admirablement réfutées les trois affirmations risquées au nom de l’empereur d’Autriche. (Le Siècle.) || Ce mot n’étant pas d’un fréquent usage, reste invariable au pluriel : Reprenons donc les conclusions des affidavit de Kossuth et des consultations de ses avocats. (Le Siècle.)

AFFIDÉ, ÉE adj. (a-fi-dé — du lat. fidus, fidèle ; formé de fidere, se fier). À qui on se fie, en qui on met sa confiance : Un ami affidé. Je cherche seulement dans ma tête un homme qui nous soit affidé, pour jouer un personnage dont j’ai besoin. (Mol.) Elle en était venue à lui envoyer des messagers par des valets affidés. (St-Sim.)

— Subst. Agent secret et dévoué ; intrigant, espion : Les affidés du comte de Saint-Pol l’informèrent des mauvaises dispositions du duc de Bourgogne. (Anquet.) Elle n’était entourée que des amis et des affidés du prince. (Lamart.)

— Féod. Quasi-vassal reçu sous la sauvegarde d’un seigneur, sous certaines conditions.

Les affidés, s. m. pl. Titre que prenaient les académiciens de Pavie. Les affidés portaient pour devise un héron, l’étoile de Mercure, avec les mots latins : Utraque felicitas.

AFFIÉ, ÉE (a-fi-é) part. pass. du v. Affier. Lié, uni, attaché : Force m’est de rappeler au subside des gens et biens qui te sont par droit naturel affiés. (Rabelais.)

— Agric. Bouture affiée, Bouture qui a été attachée.

— s. m. pl. Nom donné anciennement aux parents et amis qui assistaient aux fiançailles, cérémonie tombée en désuétude aujourd’hui.

AFFIER v. a. ou tr. (a-fi-é — du lat. ad, à ; fidere, se fier ; il prend deux i de suite aux deux prem. pers. plur. de l’imp. de l’ind. et du prés. du subj. : Nous affiions. Que vous affiiez). Vieux mot qui s’est employé dans le sens d’assurer, certifier :

Quand on me dit, présent notaire,
Pendu serez, je vous affie,
Estoit-il lors temps de me taire ?
Villon.

— Agric. Planter ou provigner des arbres de bouture : Ce jardin est à moi ; je l’ai planté moi-même, affié, accoutré. (P.-L. Cour.)

AFFILAGE s. m. (a-fi-la-je — rad. affiler). Techn. Action d’affiler un outil, un instrument tranchant : L’affilage a pour but d’ôter le morfil.

AFFILANT (a-fi-Ian) part. prés. du v. Affiler.

AFFILE s. m. (a-fi-le — rad. affiler). Techn. Nouet de toile plein de graisse, qu’on emploie pour affiler certains outils de fer.

AFFILÉ, ÉE (a-fi-lé) part. pass. du v. Affiler. Aiguisé, tranchant : Lame, pointe affilée. Épée bien affiée. Pour le poignard, il est des bons, bien affilé, de bonne trempe. (La Font.) Les faux et les faucilles sont affilées avec une pierre que l’on promène sur toute la longueur de la lame. (Le Norm.) Il n’y avait personne pour avoir des couteaux affilés et aiguisés comme les miens. (E. Sue.)

— Par ext. Pointu, aigu, fin : La vipère est pourvue de dents nombreuses, affilées, et aidées de l’ingénieuse réserve d’un poison qui tue sur l’heure. (Michelet.) Elle le regardait de si près qu’on eut dit qu’elle lui voulait percer le front avec son nez affilé. (G. Sand.)

— Fig. Critique satirique, mordant. Il est une autre sorte de médisances qui portent le trait jusqu’au cœur ; mais, parce qu’il est plus brillant, plus affilé, ils ne voient pas la plaie qu’il a faite. (Mass.)

— Fam. On dit d’une personne qui parle beaucoup et facilement, ou malignement : Elle a le bec affilé, le caquet affilé, la langue bien affilée. Ouais ! notre servante Nicole, vous avez le caquet bien affilé pour une paysanne. (Mol.)

Nous n’avons pas le bec affilé comme lui.
Piron.


|| On dit, dans le même sens, Être affilé du bec : Un bon compagnon, affilé du bec et sachant son latin, achète une paire de grègues. (Gér. de Nerv.)

— Agric. Rendu petit, pointu et filiforme : Blé affilé. Orge affilée.

AFFILÉE s. f. (a-fi-lé — rad. fil). Suite, continuité. S’empl. surtout dans la loc. adv. d’affilée, c’est-à-dire De suite, sans s’arrêter, sans discontinuer. L’alouette chante une heure d’affilée sans s’interrompre d’une demi-seconde. (Michelet.) Il se mit à cornemuser d’affilée un bon quart d’heure durant. (G. Sand.)

AFFILEMENT s. m. (a-fi-le-man — rad. affiler). Techn. Action d’affiler, d’aiguiser ; résultat de cette action : L’affilement d’un rasoir.

AFFILER v. a. ou tr. (a-fi-Ié — rad. fil). Aiguiser un instrument, lui donner le fil : Affiler un sabre, un poignard, une faux, un couteau, un rasoir, etc. La pierre du Levant sert aux couteliers pour affiler les lancettes. (Lenorm.)

— Absol. On connaît plusieurs sortes de pierres à affiler. (Lenorm.)

— Fig. : C’est dans la solitude que les tyrans machinent de mauvais desseins, aiguisent et affilent leurs passions et leurs méchancetés. (Charron.) Le glaive qui a tranché les jours de la reine est encore levé sur nos têtes : nos péchés en ont affilé le tranchant fatal. (Boss.) C’est là qu’on dévoile tous les événements de la chronique scandaleuse ; c’est dans les propos intimes qu’on affile avec soin le poignard. (J.-J. Rouss.)

— Fig. Affiler un mot, un geste, une parole, etc., Leur donner un sens mordant, perfide ; les envenimer : S’il vous échappe un mot, un geste, un désir, une parole, elle s’en arme, elle l’affile, elle vous l’oppose cent et cent fois. (Balz.)

— Fam. Affiler le caquet à quelqu’un, Le rendre piquant, caustique :

Qui vous a donc si bien affilé le caquet ?
Regnard.

— Agric. Affiler les blés. Se dit de la gelée qui rend les fanes du blé aussi petites et aussi pointues que des fils : Les gelées ont affilé tous nos blés. (Trév.) || Affiler des arbres, Les planter à la file les uns des autres, les aligner.

— Techn. Mettre, passer le lingot d’or ou d’argent dans la filière.

S’affiler, v. pr. Être affilé : Les couteaux et autres instruments grossiers s’affilent à sec. (Lenorm.)

AFFILERIE s. f. (a-fi-le-rî — rad. affiler). Techn. Lieu, établissement où l’on affile les outils.

AFFILEUR s. m. (a-fi-leur — rad. affiler). Techn. Celui qui fait le métier d’affiler les outils.

AFFILIANT (a-fi-li-an) part. prés. du v. Affilier : Des hommes s’affiliant à plusieurs sociétés secrètes.

AFFILIATION s. f. (a-fi-li-a-si-on — du lat. filius, fils). Sorte d’adoption en usage chez les anciens Gaulois.

— Par ext. Parenté, lien d’amitié : Je me croyais un être abandonné, et sans affiliation sur la terre. (Chapus.) || Action d’affilier ou d’être affilié à une compagnie, à une corporation, à une communauté, etc. : Affiliation à une société savante, à un club. Les preuves de ma descendance furent reproduites lors de mon affiliation à l’ordre de Malte. (Chateaub.) C’est à l’affiliation de ce maître que Daniel et ses amis devaient une sorte de protection tacite. (E. Sue.) || Se prend quelquefois pour la société même à laquelle on est affilié : Vous avez commis une faute, vous vous êtes lié par des promesses à quelque affiliation. (G. Sand.) || Rapport qui existe entre deux compagnies ou sociétés affiliées : Il y avait affiliation entre l’Académie française et celle de Marseille. (Encycl.)

— En mauv. part, Société, association secrète : Les affiliations politiques sont punies sévèrement. L’affiliation des malfaiteurs doit être anéantie. (L. Reybaud.) J’ai vu rôder autour de lui des individus qui m’ont inspiré de la méfiance, et que je soupçonne former une affiliation d’escrocs de bonne compagnie. (G. Sand.)

— Dans la franc-maçonnerie, Réception d’un frère appartenant déjà à une autre loge, et action de se mettre en rapport avec une ou plusieurs loges.

AFFILIÉ, ÉE (a-fi-Ii-é) part. pass. du v. Affilier. Associé, reçu, adopté par : Société savante affilié à telle académie. On l’accuse d’être affilié à une société secrète. Les dames affiliées à cette congrégation étaient placées près du chœur. (Balz.) Ces deux femmes étaient affiliées à une association de malfaiteurs. (Journ.)

— Subst. Personne affiliée : Cette académie, cette société compte beaucoup d’affiliés. Il y a quelque chose de plus menaçant qu’un jésuite, c’est une jésuitesse ; et quand on a vu un certain monde, on sait qu’il existe malheureusement beaucoup de ces affiliées de robe plus ou moins courte. (E. Sue.) Il était parti pour les monts Nébrodes au nord de la Sicile, résolu d’y passer quelques jours, chez des affiliés de sa bande. (G. Sand.) Les sociétés secrètes ont des affiliés jusque dans les campagnes. (Littré.)

Antonymes. Intrus, profane.

AFFILIER v. a. ou tr. (a-fi-Ii-é — du lat. filius, fils ; prend deux i de suite aux deux prem. pers. plur. de l’impart. de l’indicatif et du prés. du subj. Nous affiliions. Que vous affiliiez). Associer à une corporation, à une société : Affilier plusieurs sociétés à une société centrale. Affilier des académies particulières à l’Académie française. || Admettre, recevoir quelqu’un dans une société, et surtout dans une société politique, publique ou secrète : On l’affilia au club des Jacobins. Les carbonari l’affilièrent à leur société.

S’affilier, v. pr. S’associer à, avec : S’affilier à une académie, à une congrégation. S’affilier à une bande de voleurs. Ce n’est jamais individuellement que l’on tente une démonstration armée ; ordinairement l’on s’associe à des frères de son opinion ; en un mot, on s’affilie à une société secrète. (E. Sue.) Par l’ordre de son père, il s’affilia à l’institution de l’Oratoire. (Mignet.)

AFFILOIR s. m. (a-fi-loir — rad. affiler). Tout ce qui sert à affiler le tranchant d’un instrument, d’un outil : Les affiloirs sont des éclats minces de pierres à affûter, et qui généralement affectent la forme des outils auxquels ils sont destinés à donner le fil. || Cuir sur lequel on promène le rasoir avant de s’en servir. || Morceau d’acier cylindrique sur lequel les bouchers affûtent leurs couteaux. || Pince avec laquelle le parcheminier tient le fer tranchant qui lui sert à raturer le parchemin.

AFFILOIRES s. f. pl. (a-fi-loi-re — rad. affiler). Menuis. Pierres à aiguiser fixées dans du bois.

AFFIN, INE adj. (a-fain, fi-ne — du lat. ad, auprès ; finis, limite). Semblable, conforme : P et B sont deux lettres affines. Des langues affines donnent naissance à des poésies de même caractère. (Alf. Maury.)

Tout luisant d’or et d’escarboucles fines,
Qui du clair feu en splendeur sont affines.
Clém. Marot.


|| Allié : Les parents alliés ne sont pas affins des parents de l’autre époux. (Passerat.)

— s. m. Parent, proche, allié : Par le droit civil, il y a certaines prohibitions de mariage entre les affins. (Bouteillier.) Quant est de mes affins, dit-il, je n’en suis pas beaucoup ému. (Thom. Morus.) || Dans ce sens, s’empl. le plus souvent au plur.

AFFINAGE s. m. (a-fi-na-je — rad. fin). Purification des métaux, opération qui consiste à les isoler des matières étrangères qui s’y trouvent mêlées : L’affinage de l’or, du cuivre, de la fonte. || Se disait autrefois de la purification du salpêtre, du sucre, etc. Aujourd’hui, on dit Raffinage.

— Manuf. La dernière tonte qu’on donne aux draps. || Action de passer le lin ou le chanvre par l’affinoir.

— Agric. Opération qui a pour but de rendre la terre meuble, de la diviser, pour qu’elle soit plus accessible aux influences extérieures.

Encycl. Quoique le mot affinage s’applique d’une manière générale à la purification de tous les métaux, on l’emploie plus particulièrement pour désigner celle de l’or et de l’argent. On commence par débarrasser ces matières des substances oxydables avec lesquelles elles sont mélangées. Ensuite on sépare l’or de l’argent au moyen de l’opération dite du départ, opération fondée sur l’insolubilité de l’or dans les acides. À cet effet, on fait bouillir dans l’acide sulfurique concentré l’alliage d’or et d’argent, après l’avoir préalablement fondu et réduit en grenaille. L’argent se dissout, et l’or se dépose sous forme d’une poudre noirâtre que l’on convertit en lingot par la fusion. D’un autre côté, on plonge dans fa dissolution de sulfate d’argent des lames de cuivre rouge décapé ; du sulfate de cuivre se produit, et l’on obtient un précipité d’argent qui ressemble à une mousse cristalline. Il est à remarquer que, lorsque l’alliage qu’il s’agit d’affiner renferme plus du quart de son poids d’or, l’acide ne peut pas l’attaquer ; on est obligé d’y ajouter de l’argent en quantité suffisante pour réduire le poids de l’or au quart de la masse ; cette opération se nomme inquartation. L’emploi de l’acide sulfurique est dû au chimiste Dizé ; auparavant on se servait de l’acide azotique.

AFFINÉ, ÉE (a-fi-né) part. pass. du v. Affiner. Rendu pur : Métaux affinés. Or affiné. Un fromage affiné. Des fers affinés.

— Par ext. Fin, rusé : Homme affiné. || Substantiv. : Défiez-vous de lui, c’est un affiné.

— Fig. Épuré : La fille qui serait survenue de ce mariage, déjà affinée de race, et cultivée de bonne heure, eût épousé un lettré. (Michelet.)