Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 1, part. 1, A-Am.djvu/167

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

venu braver dans ma demeure ! Si mes yeux savent lire dans le livre du destin, chaque année amènera pour vous de nouveaux naufrages et de nouveaux désastres. » Le monstre allait continuer ses menaces : je me levai, et je lui dis : « Qui es-tu ? » Il me répondit, en tordant affreusement sa bouche : « Je suis ce cap, grand et caché, que vous appelez cap des Tempêtes : mon nom est Adamastor. » Il dit, et tout à coup, éclatant en sanglots désespérés, il disparut à nos yeux. »

On fait, en littérature, de fréquentes allusions au géant Adamastor ; en voici quelques exemples :

« Le gamin de Paris s’étonne peu, s’effraye encore moins, chansonne les superstitions, dégonfle les exagérations, tire la langue aux revenants, introduit la caricature dans les grossissements épiques. Ce n’est pas qu’il soit prosaïque loin de là ; mais il remplace la vision solennelle par la fantasmagorie farce. Si Adamastor lui apparaissait, le gamin dirait « Tiens ! Croquemitaine ! »

Victor Hugo.          

« La vérité, la justice sont en butte aux mêmes assauts, quelle que soit l’opinion victorieuse. Les partis opposés battent tour à tour de leurs flots ces anges gardiens de l’humanité, qui ressemblent au géant debout sur le cap des Tempêtes. Les mers contraires viennent, des deux bouts de l’horizon, bouillonner, mugir à ses pieds et heureusement s’y briser. »

Salvandy.          
« Naguère une même tourmente,
Ami, battait nos deux esquifs !
Une même vague écumante
Nous jetait aux mêmes récifs.
. . . . . . . . . . . . . . . . .
Échangeant nos signaux fidèles
En nous saluant de la voix,
Pareils à deux sœurs hirondelles,
Nous voulions, tous deux à la fois,
Doubler le même promontoire,
Remporter la même victoire,
Dépasser le siècle en courroux ;
Nous tentions le même voyage ;
Nous voyions surgir dans l’orage
Le même Adamastor jaloux ! »
V. Hugo, à Lamartine.

ADAMIA s. f. (a-da-mi-a). Bot. Genre de plantes de la famille des saxifragées, dont on ne connaît qu’une espèce indigène du Népaul, et qui se cultive en Angleterre comme arbuste d’agrément.

ADAMIENS s. m. pl. (a-da-mi-ain — rad. Adam). Hist. ecclés. Sectaires qui, au iie siècle de l’ère chrétienne, prétendaient avoir été rétablis dans l’état d’innocence où se trouvait Adam au moment de la création, de là leur nom. Pour mieux imiter cet état d’innocence, et, disaient-ils, parvenir à dominer leurs sens, hommes et femmes étaient entièrement nus dans leurs assemblées. Au xve siècle, la secte des adamiens ressuscita en Bohême et en Moravie, où elle ne tarda pas à être détruite. || On dit aussi adamites.

ADAMIQUE adj. (a-da-mi-ke — rad. Adam). D’Adam, qui appartient, qui a rapport à Adam : L’histoire du couple adamique.

Race adamique, La race humaine primitive, qu’on suppose originaire du pays où fut le berceau d’Adam : Voilà pourquoi les savants qui distinguent la population du globe en plusieurs races, donnent quelquefois l’épithète d’adamique à la race caucasienne, la plus belle de toutes ; elle paraît avoir trouvé son berceau près des lieux où le paradis terrestre est placé par les indications de Moïse. (Val. Parisot.)

— Géol. Terre adamique, Sorte de limon salé et visqueux que l’on remarque au fond de la mer, après le reflux des eaux. On l’appelle ainsi parce qu’on suppose que Dieu s’en est servi pour former le corps du premier homme.

ADAMISME s. m. (a-da-mi-sme — rad. Adam). Hist. ecclés. Hérésie des Adamiens, qui, sous prétexte de chasteté, paraissaient nus dans leurs assemblées : J.-J. Rousseau, qui prenait le sommeil des sens pour la chasteté, et qui ne voyait dans la pudeur qu’un raffinement du plaisir, inclinait à l’adamisme. (Encycl.)

ADAMITES s. m. pl. (a-da-mi-te — rad. Adam). Hist. ecclés. V. Adamiens.

AD APERTURAM LIBRI (a-da-pèr-tu-ramm-li-bri). Mots latins qui signifient À livre ouvert : Peu de personnes sont capables d’expliquer les auteurs anciens ad aperturam libri.

ADAMS (Guillaume), navigateur anglais, né dans le comté de Kent, vers 1575, mort en 1621. Vers 1599, il se fixa au Japon, où l’avait jeté la tempête, et il usa noblement de l’influence qu’il y sut acquérir pour favoriser la navigation et le commerce des Européens.

ADAMS (Samuel), un des fondateurs de l’indépendance américaine, né a Boston, en 1722, mort en 1803. Dès le début de la crise, il se jeta dans le mouvement avec ses amis Franklin et Jefferson, organisa les sociétés populaires, fut nommé député de Massachusetts et eut la plus grande part à l’élaboration de la constitution de cet État. Son intégrité l’avait fait surnommer le Caton de l’Amérique régénérée. Adams fut un des premiers à élever ses vues jusqu’à l’indépendance complète, même au moment où les plus chauds partisans de la liberté américaine ne visaient encore qu’au redressement de quelques griefs, et on l’entendit s’écrier, à la nouvelle des premiers coups de fusil tirés à Lexington : « Quelle glorieuse matinée que celle-ci ! » La prochaine indépendance était tout entière dans cetté généreuse et patriotique exclamation.

ADAMS (John), deuxième président des États-Unis, né dans le Massachusetts, en 1735, mort en 1826. Jurisconsulte distingué et l’un des promoteurs de l’indépendance américaine, il remplit quelques missions diplomatiques, succéda à Washington dans la présidence de la république (1797-1801), s’honora par sa modération pendant tout le cours de sa carrière, mais compromit sa popularité en se montrant favorable à l’établissement d’une noblesse héréditaire. Son fils, Adams (John-Quincy), fut également président (1825-1829), et, comme lui l’un des chefs du parti aristocratique et fédéraliste.

ADANA, ville de la Turquie d’Asie, à 35 kil. de la Méditerranée. Climat sain en hiver ; en été, chaleur excessive, qui force les habitants à émigrer, 20,000 h. Commerce actif. Céréales, vins, fruits, etc. Belles ruines de la domination romaine. Méhémet-Ali s’en empara en 1832, après la victoire remportée sur les Turcs par Ibrahim-Pacha ; mais elle fut restituée à la Turquie par le traité du 15 juillet 1840.

ADANE (a-da-ne — ital. adano). Ichthyol. Nom donné à l’esturgeon qui fournit le caviar.

ADANSON (Michel), botaniste français, né en 1727 à Aix, mort à Paris en 1806. À vingt ans, épris d’un vif amour pour les sciences naturelles, il fit à ses frais un voyage au Sénégal, qu’il explora pendant cinq ans à travers mille dangers, joignant au calme du savant l’audace de l’aventurier. Membre de l’Académie des sciences en 1759, il avait conçu le plan d’un ouvrage gigantesque consacrée à la description méthodique de tous les êtres connus, suivant leur série naturelle indiquée par l’ensemble de leurs rapports. La révolution vint le surprendre au milieu de ses travaux. Comme il n’avait jamais su enrichir que son cabinet, il tomba dans un extrême dénuement, à la suppression de toutes les pensions et lorsqu’après l’orage, l’Académie, qui s’était reconstituée dans le cadre de l’Institut, invita Adanson à venir reprendre sa place, il répondit qu’il n’avait pas de souliers. Une pension lui fut accordée par le Directoire et mit sa vieillesse à l’abri du besoin. En 1763, avait paru le livre qui a fait sa gloire, les Familles de plantes. Dans cet ouvrage, Adanson construit, à l’égard de seize cents plantes, soixante-cinq systèmes ou classifications artificielles, en prenant successivement pour bases de comparaison tous les organes des végétaux, tous les caractères qu’ils présentent et tous les points de vue sous lesquels on peut les considérer. Puis il compose ses cinquante-huit familles en rapprochant ou éloignant les genres d’après la somme plus ou moins grande de caractères semblables qu’ils offrent dans ces soixante-cinq systèmes. « Mais, dit avec raison Adrien de Jussieu, s’il avait employé concurremment tous les caractères des plantes pour les classer, il avait eu le tort de les employer tous à peu près au même titre, et souvent la somme des rapports se trouva fausse, comme le serait une somme de monnaie qu’on prétendrait évaluer en ayant égard seulement au volume et non au métal des pièces. » En un mot, Adanson, qui cherchait laborieusement la Méthode naturelle, laissa à Antoine-Laurent de Jussieu la gloire de cette découverte, parce qu’il se bornait à compter les caractères sans les comparer entre eux et sans mesurer leur degré d’importance. On lui a reproché en outre d’avoir rendu la lecture de son livre difficile et rebutante, en adoptant une orthographe nouvelle et des termes génériques bizarres.

ADANSONIE ou ADANSONIA s. f. (a-dan-so-nî, a-dan-so-ni-a — de Adanson, n. pr.). Bot. Arbre qui appartient à la famille des sterculiacées. C’est Adanson qui l’observa le premier dans la Sénégambie. On l’appelle vulg. Baobab. V. ce mot.

ADAPIS s. m. (a-da-piss). Zool. Nom donné quelquefois au daman, petit mammifère, et que Cuvier a appliqué à un pachyderme fossile d’une taille un peu moindre que celle du daman, et découvert par lui dans le plâtre des environs de Paris.

ADAPTATION s. f. (a-da-pta-si-on — rad. adapter). Action d’adapter, d’appliquer une chose à une autre : Il y a peu de fabrications dans lesquelles il faille autant d’expérience et d’habileté pour le choix, l’adaptation et le façonnage des peaux, que la ganterie. (Bernoville.)

ADAPTÉ, ÉE (a-da-pté) part. pass. du v. Adapter. Ajusté : L’instrument des Malabars est le tam-tam ; c’est une espèce d’arc où est adapté une calebasse. (B. de St-P.)

— Fig. Approprié à : Style bien adapté au sujet. Ces cétacés ont un organe optique très-adapté au fluide dans lequel ils vivent. (Lacép.) Cette maison fraîche et vaste était plus commodément adaptée à la vie intime que nos vieux manoirs du Berry. (G. Sand.)

ADAPTER v. a. (a-da-pté — du lat. adaptare ; formé de ad, à ; aptare, ajuster). Appliquer, approprier, ajuster une chose à une autre : Adapter un robinet à une fontaine. Il passa deux nuits à dessiner ses compostions, et tout le jour sur un échafaud pour les adapter au local. (G. Sand.) On introduit le nitrate dans une cornue tubulée à laquelle on adapte un récipient. (Libes.)

— Fig. Faire l’application d’un texte, d’un mot, à une personne, à un sujet : Tirez votre sujet tout entier de votre imagination, et cherchez ensuite quelque événement dans l’histoire pour l’adapter à votre fable. (Volt.) Un être intelligent est celui qui sait adapter les moyens les plus propres à la fin qu’il se propose. (Dumarsais.) M. de Montlosier adaptait ses paradoxes aristocratiques aux passions de la démocratie. (Lamart.)

S’adapter, v. pr. Être ajusté : À ce cylindre s’adapte une boîte cylindrique de cuivre. (Libes.)

— Fig. S’appliquer, se rattacher : Cette épigraphe s’adapte bien au sujet de votre ouvrage. (Acad.) De toutes les religions, il n’y en a pas qui s’adapte comme la catholique aux diverses formes de gouvernement. (Napol. 1er.) En s’aidant de l’exemple d’autrui, il n’en faut prendre que ce qui s’adapte à son génie propre. (Dupin.)

ADAR s. m. (a-dar — mot hébr.). Antiq. Douzième mois de l’année sainte chez les Hébreux, et le sixième de l’année civile. Il répond partie au mois de mars et partie au mois d’avril.

ADARCONIM s. m. (a-dar-ko-nimm). Anc. monnaie d’or des Hébreux.

ADAREB s. m. (a-da-rèbb). Géogr. Peuple de la Haute-Égypte, au confluent du Nil et du Tacazzé.

ADARGATIS, femme d’Adad, roi de Syrie, fut, après sa mort, mise au rang des divinités, comme son mari.

ADARGUE s. m. (a-dar-gue). Cimeterre qui était en usage parmi les Maures d’Espagne.

ADARME s. m. (a-dar-mé — en espagnol demi-gros). Métrol. Poids employé en Espagne pour les matières d’or et d’argent. C’est la seizième partie de l’once et la cent vingt-huitième partie du marc ; mais il varie légèrement suivant les villes où il est en usage. Son poids est d’un peu moins de deux grammes.

ADARTICULATION s. f. (a-dar-ti-ku-la-si-on — rad. articulation). Anat. Articulation douée d’une grande mobilité.

ADASPIENS s. m. pl. (a-dass-pi-ain). Géogr. anc. Peuple de la région montagneuse du Caucase ; il fut subjugué par Alexandre.

ADAT s. m. (a-da). Loi coutumière des Caucasiens, qui varie d’une tribu à l’autre.

ADATIS s. m. (a-da-ti). Comm. Mousseline des Indes orientales, très-fine et très-claire.

ADAUBAGES s. m. pl. (a-dô-ba-je — rad. daube). Mar. Viandes conservées dans des barils pour des voyages de long cours.

ADAUCTE (saint), martyr qui vivait à Rome, au iiie siècle. Il souffrit la mort conjointement avec saint Félix ; et, comme les fidèles ignoraient son nom, ils l’appelèrent Adaucte (lat. adauctus, ajouté).

ADCENSE s. m. (ad-san-se). V. Accense.

ADCENSER v. a. ou tr. (ad-san-sé). Anc. jurispr. V. Accenser.

ADDA s. f. (ad-da). Hortic. Nom donné à une variété de roses.

ADDA, riv. d’Italie, dans la Lombardie, traverse le lac de Côme, passe à Lodi, et se jette dans le Pô, entre Plaisance et Crémone, après un cours de 250 kil. Sous Napoléon Ier, il y eut, dans le royaume d’Italie, le département de l’Adda, dont le chef-lieu était Sondrio. L’an 223 av. J.-C., le consul Flaminius défit les Gaulois sur les bords de l’Adda ; l’an 490 de notre ère, Théodoric, roi des Goths, y remporta une victoire signalée sur Odoacre, qui lui disputait l’empire de l’Italie ; les Français s’illustrèrent par le passage du pont de Lodi, sur l’Adda, le 10 mai 1796.

ADDENDA s. m. (ad-dain-da — mot lat. qui signif. choses à ajouter). Se dit de ce qu’on ajoute, ou de ce qu’il faudrait ajouter à un ouvrage quelconque : Un addenda, des addenda.

ADDICTER v. a. ou tr. (ad-dik-té — du lat. addicere, adjuger ; de ad, à ; dicere, dire). Vieux mot qui signifie Adjuger, accorder, distribuer.

ADDICTION s. f. (ad-dik-si-on — du lat. addictio, adjudication). Droit rom. Translation de la propriété par adjudication.

ADDISON (Joseph), littérateur anglais, né à Milston (Wiltshire), en 1672, mort en 1719. Il voyagea sur le continent, se révéla avec éclat par une ode (the Campaign) sur la fameuse victoire de Blenheim, entra dans les fonctions publiques, suivit la fortune du parti wigh, et devint secrétaire d’État en 1717. Depuis 1709 il écrivit dans divers recueils littéraires, et notamment dans le Spectateur, dont il fut un des fondateurs et dont il fit en partie le succès. Les articles qu’il y inséra en grand nombre sont des modèles de finesse, d’élégance, de bon goût, de pureté, de style, et d’une critique saine et judicieuse, qui cependant s’égara quelquefois, témoin ses appréciations injustes de Shakspeare. Son style est demeuré classique. Sa manière d’écrire, dit Voltaire, est un excellent modèle en tout pays. Il écrivit avec le même succès dans d’autres recueils littéraires. Il fut moins heureux au théâtre. Son opéra de Rosemonde (1707), premier essai d’un drame lyrique en langue anglaise, n’eut aucun succès. Sa tragédie de Caton (1713) eut une vogue extraordinaire, mais qui était due en partie aux circonstances politiques. On y trouve cependant de belles scènes, des sentiments élevés et une versification harmonieuse. Sa comédie du Tambour (imitée par Destouches) est spirituelle, mais sans intérêt. Comme poëte, il se distingue par l’élégance et la grâce, mais il ne va point au delà. Comme prosateur, il manque souvent de profondeur, mais il est toujours limpide, correct, élégant, habile à saisir les ridicules, et d’un goût généralement exquis dans sa sobriété. La plupart de ses écrits ont été traduits en français. Sa Vie, par Johnson, a été traduite par Boulard, Paris, 1805. Les économistes se sont emparés de Joseph Addison, et le considèrent comme un des leurs ; en effet, on trouve dans le Spectateur différents articles admirablement écrits sur les avantages du commerce. Dans son Traité d’économie politique, J.-B. Say rappelle les paroles remarquables du célèbre poëte moraliste, qui, chaque fois qu’il voyait une plantation, s’écriait : « Un homme utile a passé par là. »

ADDIT s. m. (ad-di — du lat. additus, joint). Hist. milit. Soldat armé à la légère qui, selon les uns, gardait les machines de guerres ; selon les autres, était employé au service des machines balistiques. Les addits se tenaient entre les lignes des cohortes, où se portaient sur des terrains élevés pour se servir de la fronde.

ADDITER v. a. ou tr. (ad-di-té — du lat. addere, ajouter). Anc. jurispr. Ajouter, fournir de nouvelles pièces à un procès, y faire des additions.

ADDITIF, IVE adj. (ad-di-tif, i-ve — du lat. additus, ajouté). Algèb. Se dit d’une quantité affectée du signe +, ou qui, n’étant précédée d’aucun signe, est considérée comme affectée du signe +. V. Addition.

— Gramm. Se dit des prépositions et des particules qui s’ajoutent à un mot primitif pour en former un composé ; ainsi ap ; , dans approuver, décontenancer, etc., sont des syllabes additives.

— Minér. Se dit d’un cristal dans le signe duquel un des exposants est plus grand d’une unité que la somme des autres exposants : Corindon additif.

ADDITION s. f. (ad-di-si-on — Iat. additio, même sens). Action d’ajouter une chose à une autre ; ce qui est ajouté : Il faut aider la ductilité des métaux par l’addition du feu, sans quoi ils s’écrouissent et deviennent cassants. (Buff.) On ne lui servait jamais des épinards le vendredi qu’autant qu’ils avaient été cuits dès le dimanche, et remis chaque jour sur le feu avec une nouvelle addition de beurre frais. (Brill.-Sav.) Je n’y avais remarqué que l’addition des biens du cardinal Rospigliosi, son compagnon d’infortune. (Alex. Dum.) Depuis six ans M. Godard, grand joueur de flûte, contribuait à la fête par l’addition d’un flageolet. (Balz.) || Parties ajoutées à la rédaction, à la forme primitive d’un ouvrage historique ou littéraire : Les lois des Lombards reçurent plutôt des additions que des changements. (Montesq.) On vous enverra plusieurs chapitres nouveaux et quelques additions assez curieuses. (Volt.)

— S’emploie fig. en parlant des choses morales : La pesanteur du sentiment que produit l’attente ne s’accroît-t-elle point par une addition constante des souffrances passées à la douleur du moment ? (Balz.)

— Archit. Agrandissement fait à un bâtiment.

— Gramm. Augmentation qui consiste à ajouter une ou plusieurs lettres au commencement, dans l’intérieur ou à la fin d’un mot.

— Typogr. Indications, notes qui se placent dans les marges, et que l’on nomme vulgairement manchettes. On les emploie surtout dans les livres d’histoire, où elles ont généralement pour objet de faire connaître une date, de présenter un résumé des événements, d’indiquer les sources où l’auteur a puisé, etc. Les notes marginales n’étaient pas inconnues des copistes de l’antiquité et du moyen âge. Le plus ancien livre imprimé où on les trouve est l’édition d’Apulée, publiée à Rome, en 1469, par Swenheim et Pannartz.

— Administr. Brevet d’addition, Brevet que l’on accorde à un inventeur qui a fait quelques changements à une invention primitive.

— Mathém. La première règle de l’arithmétique, qui sert à trouver la somme totale de plusieurs nombres : Tu ne sais pas encore faire une addition. (G. Sand.) Quelque pauvre que soit un client, c’est toujours un homme, que diable ! dit le premier clerc en interrompant l’addition d’un mémoire de frais. (Balz.) Le paysan breton, bien qu’il ne sache pas faire une addition selon les règles, est un très-bon calculateur quand il s’agit de ses intérêts. (Fr. Soulié.) Il faut être très-habile arithméticien pour faire des additions d’une certaine longueur. (Fr. Soulié.)

— Absol. Note d’une dépense faite au restaurant : Georget se hâta de m’annoncer en triomphe qu’il entendait me faire les honneurs du festin, et que, ce jour-là, l’addition ne regarderait que lui seul. (F. Mornand.)

Encycl. Mathém. En arithmétique, l’ad-