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de lieu, de temps et d’action. On peut faire et l’on a fait bon marché des unités de lieu et de temps ; mais l’unité d’action ne saurait être trop rigoureuse. — Dans l’art oratoire, l’action est le geste et le débit ; les anciens y attachaient la plus grande importance, et l’on connaît à ce sujet le mot de Démosthène.

Syn. Action, acte. V. Acte.

Syn. Action, bataille, combat. La bataille a lieu entre deux armées : On a vu dans ce siècle des batailles de près de cent mille hommes, qui n’ont pas eu de grandes suites. (Volt.) Le combat peut n’avoir lieu qu’entre deux ou plusieurs personnes : Mille petits combats suivirent la bataille de Moncontour. (Volt.) Le mot d’action convient proprement quand on ne peut pas affirmer si l’affaire est générale ou partielle : Le duc de Vendôme était d’une grande mollesse, mais, un jour d’action, il réparait tout par sa présence d’esprit et par ses lumières. (Volt.)

Syn. Actions (bonnes), œuvres (bonnes). Bonnes actions est l’expression ordinaire : Ce général croyait qu’il suffisait, pour commander, de louer les bonnes actions, sans châtier les mauvaises. (Roll.) Bonnes œuvres est l’expression religieuse : Le sceau de la piété, ce sont les bonnes œuvres et la conversion du cœur. (Boss.).

Épithètes. Bonne, belle, louable, juste, généreuse, glorieuse, noble, vertueuse, magnifique, admirable, extraordinaire, d’éclat, hardie, étonnante, surprenante, inconcevable, incroyable, inouïe, audacieuse, téméraire, présomptueuse, imprudente, dangereuse, funeste, fatale, blâmable, coupable, criminelle, impie, sacrilège, méritoire, immortelle, grande, héroïque, bizarre, étrange, singulière, cruelle, affreuse, horrible, épouvantable, effroyable, détestable, condamnable, vile, honteuse, infâme.

ACTIONNABLE adj. (ak-si-o-na-ble — rad. action). Contre qui on peut intenter une action judiciaire ; qui peut être actionné.

ACTIONNAIRE s. (ak-si-o-nè-re — rad. action). Propriétaire d’action dans une société anonyme ou en commandite : Les actionnaires de la Banque de France. L’assemblée générale des actionnaires. L’actionnaire est la bête de somme, la matière exploitable de la commandite. (Proudh.) Avec le reste de la somme, il se fait actionnaire du journal le National. (Balz.) Encore deux cents abonnés, la Revue allait donner cinq pour cent de dividende à ses actionnaires. (Balz.) Les actionnaires sont individuellement tenus de remplir leurs obligations. (Encycl. mod.)

Il se retire enfin trois fois millionnaire,
Tandis que l’hôpital s’ouvre à l’actionnaire
Ponsard.

— Par ext. Celui qui participe aux profits d’une chose : Louis XV était le plus fort actionnaire du pacte de famine. (Proudh.)

Actionnaire commanditaire, Actionnaire qui ne fait que commanditer une entreprise, c’est-à-dire qui ne s’engage pas au delà de la somme qu’il fournit.

ACTIONNAIREMENT adv. (ak-si-o-nè-re-man — rad. action). Néol. Par actions industrielles, au moyen d’actions : Propriétés possédées actionnairement. (Legoar.)

ACTIONNANT (ak-si-o-nan) part. prés. du v. Actionner.

ACTIONNÉ, ÉE (ak-si-o-né) part. pass. du v. Actionner. Poursuivi judiciairement : Être actionné par ses créanciers. Être actionné en justice. || Empressé, affairé : Cet endroit est trop actionné au jeu.

— Physiq. Qui a reçu une impression : Le mercure a développé une image de la dentelle sur la portion seulement qui avait été actionnée par la lumière blanche. (Claudet.)

ACTIONNEL, ELLE adj. (ak-si-o-nè-le — rad. action). Qui agit, qui crée : L’être actionnel ou intérieur doit n’être soumis à aucune des conditions physiques par lesquelles l’homme extérieur, l’homme visible, est arrêté dans ses manifestations. (Balz.)

ACTIONNER v. a. ou tr. (ak-si-o-né — rad. action). Intenter une action, poursuivre en justice : S’il ne paye pas, il faudra l’actionner. (Acad.) Grandet répondit que le notaire et l’agent de change, dont les épouvantables faillites avaient causé la mort de son frère, pouvaient être devenus bons, et qu’il fallait les actionner afin d’en tirer quelque chose. (Balz.)

— Par ext. Harceler, tourmenter quelqu’un, lui faire de vifs reproches : Je l’ai relancé, je l’ai actionné vigoureusement.

S’actionner, v. pr. Se donner du mouvement, agir avec vigueur : S’actionner au travail. Cet enfant s’actionne trop au jeu.

ACTIUM (ak-si-omm), ville et promontoire de la Grèce, dans l’Acarnanie. L’an 31 av. J.-C., Antoine et Octave s’y livrèrent une célèbre bataille navale.

ACTIUM (bataille d’). Antoine et Octave, après leur victoire à Philippes, se partagèrent le monde ; mais entre ces deux hommes dévorés d’une égale ambition, dont l’intérêt et le danger avaient seuls fait taire les mutuelles défiances, l’harmonie ne pouvait régner longtemps ; chacun d’eux se disait que l’empire de l’univers ne saurait se partager, et que l’autre devait disparaitre de la scène. Une lutte suprême était imminente ; tous les esprits clairvoyants en présageaient la certitude et presque les résultats ; car, tandis qu’Antoine, au milieu des fêtes et des spectacles, oubliait cette activité, mère du succès, qui lui avait autrefois valu l’estime et la confiance de César ; tandis qu’il mettait sa renommée et ses lauriers sous les pieds d’une reine d’Égypte, le froid et astucieux Octave, marchant droit à son but, exploitait habilement à son profit ces blessures faites à l’orgueil du peuple romain, levait des légionnaires en Italie avec l’assentiment du sénat, équipait des vaisseaux, ne négligeait aucun des préparatifs qui pouvaient assurer le triomphe d’une entreprise où allait se jouer le sort du monde. Et comme Antoine avait pris à tâche de fournir à un rival déjà trop redoutable des prétextes qui pussent servir de masque à sa propre ambition, il souleva une irritation générale à Rome en démembrant pour ainsi dire l’empire en faveur de Cléopâtre, qu’il proclama reine de Chypre, de Cilicie, de Célésyrie, d’Arabie et de Judée, en même temps qu’il gratifiait les deux fils qu’il avait eus d’elle du titre de rois des rois. Ce défi insensé à la juste susceptibilité de la république fut une des principales causes de sa perte ; on cessa de le craindre dès qu’on connut l’ivresse scandaleuse dans laquelle il était plongé, et lorsqu’on ne vit plus en lui, au lieu d’un général romain, qu’un satrape ivre de plaisirs et de débauche. Octave, affectant plus de mépris que de courroux, ne déclara la guerre qu’à Cléopâtre, et parut regarder Antoine comme déjà dépouillé d’un pouvoir qu’il souillait en le mettant aux mains d’une reine. Cependant, il ne put tirer de l’Italie, épuisée par les guerres civiles, que quatre-vingt mille légionnaires, douze mille cavaliers et deux cent cinquante vaisseaux, seules forces avec lesquelles il pouvait balancer la fortune contre les cinq cents vaisseaux et les cent douze mille hommes, sans compter les troupes alliées, qu’allait lui apposer son rival. Mais plus actif qu’Antoine, il avait déjà traversé la mer Ionienne, que celui-ci était encore à Samos, endormi au sein des plaisirs. Il se réveilla enfin au bruit des armes, et vint, avec sa flotte, jeter l’ancre près du promontoire d’Actium, en Épire. Ses vaisseaux étaient du double plus nombreux que ceux d’Octave ; et fastueusement armés ; mais lourds, mal équipés, mal manœuvrés, et peu propres au combat. Octave commandait à moins de soldats, mais il comptait dans ses rangs plus de Romains ; il avait une fois moins de vaisseaux, mais ils étaient plus légers et ses matelots plus habiles ; de plus, il défendait la fierté romaine et l’honneur de la patrie, foulés aux pieds par Antoine et par une reine étrangère. Tous les généraux de ce dernier le conjuraient de ne point confier sa destinée à l’inconstance des vents et des flots ; ils demandaient à livrer bataille sur terre, répondant alors de la victoire. Mais Antoine resta sourd à leurs supplications ; Cléopâtre, qui était venue le rejoindre avec soixante-dix vaisseaux égyptiens, voulait combattre sur mer, afin de pouvoir exécuter plus facilement la fuite qu’elle méditait déjà si son amant était vaincu ; il obéit. Les deux flottes se rangèrent près du promontoire d’Actium. Sur les deux rives, se trouvaient les armées de terre, tranquilles spectatrices d’un combat qui allait décider de leur sort. Un vent favorable s’étant élevé, les flottes s’approchèrent l’une contre l’autre et restèrent quelque temps en présence, immobiles elles semblaient hésiter à engager cette lutte sanglante qui devait fixer les destinées du monde. Antoine avait confié le commandement de son aile gauche à Cœlius, le centre à Marcus Octavius et à Marcus Intéius ; lui-même il prit, avec Valérius Publicola, le commandement de l’aile droite. La flotte d’Octave était commandée par Agrippa. Octave vit d’abord avec surprise et inquiétude cette immobilité de son ennemi, dans un bras de mer semé d’écueils et de bas-fonds, qui lui enlevait l’avantage de la légèreté de ses vaisseaux et de l’adresse de ses équipages. Mais impatients de signaler leur courage, les généraux d’Antoine ébranlèrent la gauche et s’avancèrent vers la droite d’Octave, qui, voyant cette faute capitale, tâcha d’obtenir de leur imprudente audace un champ de bataille plus avantageux encore, et recula sa droite afin d’attirer l’ennemi plus au large et de l’éloigner des pointes du golfe. Ses bâtiments légers auraient alors l’espace nécessaire pour manœuvrer plus commodément, et assaillir les lourdes masses d’Antoine. Croyant voir l’ennemi fuir devant elle, cette flotte abandonna sa redoutable position ; Octave alors fit signe à ses vaisseaux de virer de bord, et une mêlée terrible s’engagea : c’étaient des Romains qui disputaient à des Romains l’empire du monde. Un mouvement habile d’Agrippa força le centre d’Antoine à se dégarnir ; malgré le désordre qui en résulta, l’action se soutenait avec opiniâtreté, la perte était égale dans les deux partis, l’ardeur paraissait la même, et la victoire semblait indécise, lorsqu’on vit tout à coup, à un signal donné par Cléopâtre, qu’effrayaient le bruit des armes et le carnage, les vaisseaux égyptiens déployer leurs voiles et fuir au milieu des combattants. Cette honteuse défection aurait dû ouvrir les yeux à Antoine mais Cléopâtre parut avoir emporté son âme dans sa fuite. On eût dit que, ne faisant plus qu’un seul être avec elle, il était poussé par une force invincible à suivre tous ses mouvements. Trahissant sa gloire, oubliant l’empire, sa valeur, ses devoirs comme général, comme soldat et comme homme, abandonnant une foule de guerriers valeureux qui mouraient pour lui, il se jeta dans un faible esquif, et courut sur les traces de la beauté fatale qui avait commencé ses malheurs et qui consommait sa ruine, et à laquelle, pour dernier triomphe, il allait offrir le déshonneur du plus grand des lieutenants dé César. Longtemps absorbé dans de lugubres réflexions, tenant sa tête baissée entre ses deux mains, morne et sombre, il ne reprit un peu de courage que pour défendre l’indigne objet de son amour contre ceux qui la poursuivaient. Il continua sa fuite jusqu’au promontoire de Ténare ; c’est là qu’il apprit l’entière défaite de sa flotte. Même après le lâche abandon de leur général, les troupes navales repoussèrent pendant longtemps encore, avec un héroïque courage, les attaques furieuses des soldats d’Octave ; mais las enfin de résister tout à la fois aux flots irrités, aux vents décharnés et à des ennemis dignes de leur valeur, ils se rendirent après avoir perdu cinq mille hommes et trois cents vaisseaux (31 av. J.-C.). De son côté, l’armée de terre, qui avait adressé à Antoine de si vives instances pour qu’il lui confiât la défense de sa gloire et de sa fortune, ne pouvait croire à la fuite honteuse de celui qui l’avait menée tant de fois à la victoire. Ces braves soldats s’attendaient à chaque instant à voir Antoine reparaître à leur tête ; pendant sept jours ils résistèrent généreusement à toutes les tentatives de défection dirigées contre leur fidélité mais enfin livrés par Canidius, leur général, et par leurs principaux officiers, ils passèrent sous les drapeaux d’Octave, que cet heureux événement acheva de rendre le maître du monde.

ACTIVANT (ak-ti-van) part. prés. du v. Activer.

ACTIVANT, ANTE adj. (ak-ti-van, an-te — rad. activer). Qui active : Le sel a pour la végétation des propriétés activantes.

ACTIVÉ, ÉE (ak-ti-vé) part. pass. du v. Activer. Pressé, hâté, accéléré : La végétation a été activée par les dernières pluies. Les préparatifs sont activés (Journ.) L’œuvre du temps a été activée par les déprédations des barbares. (Th. Gaut.) || Stimulé, en parlant des animaux : Activés par le fouet à double mèche, les bœufs se mirent à piétiner circulairement, faisant jaillir sous leurs pieds fourchus le grain de l’épi. (Th. Gaut.)

ACTIVEMENT adv. (ak-ti-ve-man — rad. actif). D’une manière active : Il pensait toujours à la chimie, mais il ne voulait pas s’en occuper activement. (Balz.) Malgré la douleur dont j’étais accablé, je poussai activement les préparatifs de mon départ. (G. Sand.) Et puis cette chère petite me seconde si activement en toutes choses, que j’en suis à la fois touchée et émerveillée. (E. Sue.)

— Gramm. Dans un sens actif, en parlant des verbes neutres : Dans cette fameuse phrase de Bossuet : Dormez votre sommeil, grands de la terre, le verbe neutre dormir, qui a pour complément direct sommeil, est employé activement.

Antonyme. Neutralement.

ACTIVER v. a. ou tr. (ak-ti-vé — rad. actif). Donner de l’activité à, presser l’exécution d’une chose : Activer des travaux. Activer le sang. Activer la digestion. Activer le feu. Il présente une comédie en cinq actes, elle est reçue, elle obtient un tour de faveur, les comédiens la répètent, et la direction active les répétitions. (Balz.) Shakspeare active, à travers les races et les peuples, la circulation de la pensée et le sentiment du beau. (Ph. Chasles.)

S’activer, v. pr. Être activé : N’est-il pas évident que la dissolution de toutes les vieilles croyances s’active avec une rapidité effrayante ? (P. Leroux.)

ACTIVITÉ s. f. (ak-ti-vi-té — lat. activitas, même sens). Puissance d’agir ; vivacité dans l’action, dans le travail, dans le sentiment : L’activité du feu. L’activité d’un poison. L’activité des esprits. L’âme a la conscience de son activité. C’est Dieu qui renouvelle à chaque moment l’activité de ce feu, et qui le fera subsister au delà des siècles. (Bourdal.) L’activité fait plus de fortunes que la prudence. (Vauven.) L’activité est aussi nécessaire au bonheur que l’agitation lui est contraire. (Lévis.) La capacité intellectuelle et l’activité ont eté souvent le seul capital primitif des négociants. (J.-B. Say.) La force est doublée par l’activité. (Boiste.) Cette femme indolente et superbe de mollesse était en proie à une activité dévorante. (G. Sand.) Cette étude théorique des hommes servira d’aliment à la dévorante activité de son esprit. (E. Sue.) L’activité, c’est la force en action. (Geruzez.) L’activité d’un être se résume dans sa fécondité. (Lacordaire.) La vraie activité est l’activité volontaire et libre. (V. Cousin.) La paresse des mains fait souvent toute l’activité de l’imagination. (Mme  C. Bachi.) L’activité passionnée constitue le drame ; elle le remplit de crimes. (Ph. Chasles.) En général le xviiie siècle ne comprit pas assez la théorie de l’activité spontanée. (Renan.) || Diligence avec laquelle une chose est faite : On remarque une activité prodigieuse dans les travaux du nouveau boulevard. || Peut s’empl. au pl. : La prière a des activités enchanteresses, elle est le dernier culte. (Balz.)

— Phys. et astron. Sphère d’activité, Espace dans lequel un corps exerce son influence, et hors duquel il n’a plus d’action appréciable : La sphère d’activité d’un flambeau, d’un foyer, d’un aimant. La sphère d’activité des étoiles nous est inconnue. La sphère d’activité du soleil s’étend jusqu’aux planètes les plus reculées.

— Fig. Étendue dans laquelle un homme exerce la puissance d’action, d’idées, d’intelligence, qui est en lui : Sa sphère d’activité est très-restreinte. Les âmes d’une certaine trempe ont une sphère d’activité dans laquelle rien ne leur résiste. (J.-J. Rouss.) Les individus nous intéressent selon qu’ils entrent plus ou moins dans notre sphère d’activité. (Boiste.) Le pouvoir du président d’une république ne s’exerce que dans la sphère d’une activité restreinte. (De Tocquev.)

En activité, loc. adv. Se dit de celui qui exerce actuellement les fonctions de sa place, de son grade, principalement dans le service militaire : Après six mois de congé, cet officier est rentré en activité. || Se dit aussi des choses qui sont en pleine exécution : La moisson, la vendange est en pleine activité.

Encycl. Philos. Tous les êtres, sans distinction, bruts ou vivants, depuis le grain de poussière jusqu’à l’homme, sont doués d’activité. La matière est essentiellement active, et les divers modes de cette activité sont ce qu’on appelle des forces. Le dualisme de Descartes, étendue et pensée, supprimait en quelque sorte l’activité dans le monde moral et dans le monde physique ; la monadologie de Leibnitz fit du mot force, activité, un synonyme de substance. L’activité spéciale des êtres organisés, se distingue, sous Ie nom de vie, de l’activité générale de la matière ; l’activité des êtres doués de raison se distingue, sous le nom d’activité morale, de l’activité vitale. « Sur cette dernière distinction reposent, dit l’Encyclopédie nouvelle, toute la morale, et non-seulement toute la morale, mais toute la législation, toute la police des États ; elle est le fondement de toute pénalité. »

— Art milit. L’activité de service ou simplement l’activité, exprime la position de tout individu qui compte dans la force numérique d’une armée soit comme simple soldat, soit comme officier ou sous-officier exerçant l’emploi de son grade. En France, l’activité s’éteint par les congés absolus, par les congés de libération, par la réforme, par la retraite, par la démission, enfin par la désertion. Elle s’interrompt par les congés illimités, par la disponibilité et par la non-activité. La non-activité est la position de l’officier hors cadre et sans emploi. Elle ne peut exister que pour l’une des causes suivantes : licenciement de corps, suppression d’emploi, infirmités temporaires, retrait ou suspension d’emploi.

Syn. Activité, célérité, diligence, promptitude, rapidité, vélocité, vitesse. Vitesse est un terme général employé surtout en physique : Rœmer détermina la vitesse des rayons solaires. (Volt.) La rapidité est une grande vitesse, qui emporte, qui entraîne : La rapidité d’une pente, d’un torrent, des ondes d’un fleuve. L’éloquence de Mirabeau avait une rapidité entraînante. La célérité suppose une grande vitesse, mais sans idée de force et de violence, et s’applique proprement à un travail, à une tâche, etc. : Les marmottes creusent la terre avec une merveilleuse célérité. (Buff.) Vélocité est d’un usage plus rare, plus spécial, et s’emploie surtout en termes d’astronomie et de cosmogonie : La vélocité d’une comète. Dans le système d’Epicure, on ne peut pas dire que certains atomes aient plus de vélocité que d’autres. (Condill.) Activité exprime du zèle, de l’ardeur : On remarquait dans le duc de Vendôme un mélange d’activité et d’indolence. (Volt.) Promptitude marque la soudaineté : Honteuse de n’envoyer que cent mille livres au roi, elle les envoie du moins avec une incroyable promptitude. (Boss.) Diligence marque du soin : Grappes de raisin échappées à la diligence du vendangeur. (Mass.)

ACTODRÔME s. m. (ak-to-drô-me — du gr. aktè, rivage ; dromos, course). Ornith. Genre d’oiseaux de la famille des échassiers.

ACTON n. pr. (ak-ton). Hortic. S’emploie dans la locution greffe d’acton ; greffe par approche qui se pratique sur les branches des arbres résineux.

ACTON (Joseph), homme d’État, né à Besançon en 1737, m. en Sicile en 1803. Il servit successivement dans la marine de France, de Toscane et de Naples, et devint premier ministre dans ce pays, par la faveur de la reine Marie-Caroline (1785). Animé d’une haine implacable contre la France, qui suivant lui, avait méconnu son mérite, il se fit l’instrument de l’Angleterre et de lord Hamilton, et entraîna sa patrie adoptive dans une suite d’hostilités funestes qui amenèrent enfin l’invasion de Championnet et la fondation de la république Parthénopéenne. Écarté définitivement en 1803, il alla finir ses jours en Sicile, dans l’obscurité et le mépris.

ACTOR, nom porté par un grand nombre de personnages mythologiques : l’aïeul de Patrocle, qui régna en Aulide ; — un fils de Neptune et d’Agamède ; — un compagnon d’Hercule dans la guerre contre les Amazones ; — guerrier du pays des Arunces, en Italie, et dont Turnus portait le javelot après l’avoir tué dans un combat ; — guerrier tué par Clanis aux noces de Pirithoüs, dans le combat des Lapithes et des Centaures ; — un fils d’Acaste, tué