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beaux-arts, fondée à Rome par Colbert, en 1666, et où sont envoyés chaque année, aux frais de l’État, les jeunes artistes, peintres, sculpteurs, architectes, graveurs, musiciens, qui ont obtenu les grands prix au jugement de l’Académie des Beaux-Arts de Paris.

Académie de Musique. V. Opéra.

Académie de Médecine, fondée en 1820, avec la mission d’éclairer le gouvernement sur toutes les questions d’hygiène publique et de continuer les travaux de la Société de médecine et de l’Académie de chirurgie, dissoutes en 1793. Elle publie des Mémoires. Elle a quarante membres titulaires, plus des associés libres, français et étrangers. Elle se divise en onze sections : 1o anatomie et physiologie ; 2o pathologie médicale ; 3o pathologie chirurgicale ; 4o thérapeutique et histoire naturelle médicale : 5o médecine opératoire ; 6o anatomie pathologique ; 7o accouchements ; 8o hygiène publique, médecine légale et police médicale ; 9o médecine vétérinaire ; 10o physique et chimie médicales ; 11o pharmacie.

Parmi les académies étrangères, les plus célèbres sont :

Académie della Crusca (L’), fondée à Florence en 1582, dans le but d’épurer la langue et la littérature italiennes. Son nom même était un symbole. En effet, Crusca signifie en italien le son qui reste quand la farine est blutée. La société indiquait ainsi qu’elle voulait en quelque sorte bluter la langue pour en séparer le pur froment du son. Ses armes étaient un blutoir avec cette légende : Il più bel fior ne cogli (elle en recueille la plus fine fleur). Son vocabulaire de la langue italienne, dont la première édition est de 1612, est resté le modèle des ouvrages de ce genre.

Académie des Arcades (ou plus correctement des Arcadiens), établie à Rome en 1690, par le jurisconsulte Gravina. Chaque membre était inscrit sous le nom d’un berger d’Arcadie. La société publie un recueil mensuel où se trouvent souvent de précieuses dissertations d’archéologie et d’histoire.

Académie del Cimento, fondée à Florence, en 1657 sous la protection du prince Léopold, depuis cardinal de Médicis. On y vit siéger les hommes du plus grand mérite : Borelli. Vivani, Magalotti, etc. Elle s’occupait spécialement des sciences physiques ; ses expériences sur le son, sur la lumière, sur la compressibilité de l’eau, etc., marquent les premiers pas de la méthode expérimentale.

Académie des Curieux de la nature, fondée en Bavière, vers 1652, par le médecin Bausch, et qui reçut depuis le nom de Léopoldine.

Académie des Sciences de Berlin, fondée par Frédéric Ier en 1700, jeta un vif éclat sous le grand Frédéric. Ses mémoires étaient alors écrits en français.

Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg. Pierre le Grand en donna le plan, Catherine Ire l’organisa. Elle publie des mémoires depuis 1728.

Académie ou Société royale de Londres, fondée en 1645 ; elle siégea dans l’origine à Oxford. Elle publie, sous le nom de Transactions philosophiques, un recueil scientifique de la plus haute valeur.

On distingue encore la Société royale d’Édimbourg, fondée en 1731 ; l’Académie d’Upsal, instituée en 1710 ; l’Académie des Sciences de Stockholm, établie en 1739 ; l’Académie royale de Madrid, fondée en 1713 ; l’Académie des Sciences de Turin ; l’Académie des Sciences de Boston, etc.

À côté des académies scientifiques et sérieuses, nous avons eu, surtout en France, les académies plaisantes, dont les portes s’ouvraient devant quiconque avait de l’originalité ou de l’esprit. Telle était, à l’époque de la Révolution, l’Académie des Ânes. Chaque membre avait nom membrane, et s’obligeait à prendre, en entrant dans la joyeuse compagnie, un nom tiré du genre d’études qu’il avait cultivées, et où le mot âne, patron de l’académie, devait flamboyer dans toute la splendeur de ses trois lettres. Gaspard Monge, fondateur de l’École polytechnique, et dont la femme s’appelait Lise, avait pris pour nom Analyse. On y voyait également un latiniste célèbre, un médecin, un homme d’église, un industriel, qui se nommaient anathème, anapeste, anabaptiste, anagramme. La difficulté de trouver un nom qui remplit ces conditions, écarta même de la célèbre académie des ânes un grand nombre de candidats.

Ces sortes de réunions sont très-nombreuses en Angleterre. V. Club.

Académie Française (Lettre à l’), par Fénelon. Cet ouvrage fut le dernier écrit de l’illustre auteur du Télémaque ; il le composa pour répondre au désir de l’Académie, qui l’avait consulté sur les travaux qu’elle devait achever ou entreprendre. Il y traite successivement du dictionnaire, de projets de grammaire, d’enrichissement de la langue, d’une rhétorique, d’une poétique, de trois traités distincts sur la tragédie, sur la comédie et sur l’histoire. Il répond à une objection qu’on pouvait opposer à ces divers projets, et termine par des considérations sur les anciens et sur les modernes.

« On trouve partout dans cet ouvrage, dit M. Villemain, cette autorité douce et persuasive d’un homme de génie vieillissant qui discute peu, qui se souvient, qui juge : aucune lecture plus courte ne présente un choix plus riche et plus heureux de souvenirs et d’exemples. Fénelon les cite avec éloquence, parce qu’ils sortent de son âme plus que de sa mémoire ; on voit que l’antiquité lui échappe de toutes parts. Mais, parmi tant de beautés, il revient à celles qui sont les plus douces, les plus naturelles, les plus naïves, et alors, pour exprimer ce qu’il éprouve, il a des paroles d’une grâce inimitable. »

La Lettre à l’Académie française, qui révèle, chez l’illustre archevêque de Cambrai, le critique supérieur, l’artiste aussi enthousiaste que délicat, le disciple passionné de l’antiquité, où il cueille (ce sont ses paroles) la fleur la plus pure, afin d’associer les grâces d’Athènes et de Rome à celles du christianisme, parut en 1718, en un volume in-12.

ACADÉMIFIÉ, ÉE (a-ka-dé-mi-fi-é) part. pass. du v. Académifier. Ironiq. Fait académicien : J’ai dans mon cabinet vingt diplômes qui m’assurent le titre d’académicien ; aussi j’ai eu l’honneur d’être académifié autant qu’on peut l’être, et n’en suis pas plus fier. (Linguet.)

ACADÉMIFIER v. a. ou tr. (a-ka-dé-mi-fi-é). Ironiq. Faire académicien, nommer quelqu’un membre d’une académie. || Ce mot a été créé par Linguet.

ACADÉMIQUE adj. (a-ka-dé-mi-ke — rad. académie). Qui appartient à la doctrine de Platon : La philosophie académique.

— Qui appartient, qui convient à une académie, à des académiciens : Questions académiques. Séances académiques. Il faut avouer pourtant que c’est un sujet académique. (Volt.) Les formes académiques s’opposent à ce qu’on donne un démenti aux sciences en crédit. (Fourier.) Du creuset académique est sortie noble, pure, harmonieuse, autant qu’une langue peut l’être, la langue de Pascal, de Racine et de Bernardin de Saint-Pierre. (Mary Lafon.) || Plus particulièrem. Qui appartient à l’Académie française : Discours académique. Fauteuil académique.

— Distribué par l’Académie : Les dons académiques s’élèvent à plus de douze cent mille francs. (H. Rigault.)

Élection académique, Qui a pour but de nommer un académicien : J’étais chez la femme du vice-président à attendre le résultat de l’élection académique. (Scribe.) || Style académique, Style apprêté, trop étudié : Là tout est raisonné, compassé, académique et plat. (Dider.)

Libre à vous de parler un style académique,
De sucrer de bon ton la tiède polémique.
Barthélémy.


|| Palmes académiques, Les honneurs de l’Académie, la qualité d’académicien : Aspirer aux palmes académiques.

— Qui a rapport à une académie d’armes : Jarente avait, comme duelliste, une réputation méritée ; il passait pour un tireur peut-être plus dangereux qu’académique. (A. de Gondrecourt.)

— Beaux-arts. Qui a rapport au dessin, aux académies ou études d’après nature : Figure académique, Figure d’étude, nue, traitée sans égard à l’ensemble d’un tableau. || Figure de proportion académique, c’est-à-dire un peu au-dessous de demi-nature, telle qu’on la dessine ordinairement dans les concours d’élèves. || Dans ce sens, on a dit aussi Manière académique, Manière de faire, de dessiner, qui se rapproche des modèles donnés : je désire que les peintres s’écartent des manières académiques qui les lient. (B. de St.-P.)

ACADÉMIQUEMENT adv. (a-ka-dé-mi-ke-man — rad. académique). D’une manière académique, d’après les usages, les traditions de l’Académie : Il a traité son sujet académiquement. (Laveaux.)

— En mauvaise part. D’une manière guindée, peu naturelle, emphatique : Il ne saurait en être de même de ces bourdonnants discoureurs qui parlent toujours pour ne rien dire, qui s’étudient à polir académiquement de pompeuses et insignifiantes périodes, et restent toujours en dehors de la question. (Champagnac.) Plusieurs membres de la gauche prononcèrent des discours qui furent autant de commentaires énergiques des phrases académiquement révolutionnaires de l’adresse. (Dict. de la Conv.)

ACADÉMIQUES (les), traité philosophique de Cicéron. Il ne reste de cet ouvrage que le deuxième livre et une faible partie du premier. Dans le premier livre, Cicéron présente le tableau des doctrines que les deux écoles platonicienne et péripatéticienne professaient en physique, en morale et en logique. Après quelques mots consacrés à Arcésilas, chef de la seconde ou moyenne académie, et au moment où Cicéron commence à parler de Carnéade, fondateur de la troisième académie, ce texte est subitement interrompu. Il est probable qu’on y parlait ensuite des principes de Philon, qui forma une quatrième secte, et que Varron terminait le livre par le système d’Antiochus, véritable stoïcien, fondateur d’une cinquième secte. Le second livre a pour titre : Lucullus. Il montre les disputes stériles auxquelles fut condamnée l’Académie depuis Arcésilas jusqu’à Antiochus, par suite de son entraînement vers Zénon, loin des larges voies du platonisme.

Parmi les meilleures traductions, citons, outre celle de M. Victor Leclerc, celle de M. Delcasso, qui se trouve dans la Bibliothèque latine-française de Panckoucke.

ACADÉMISÉ, ÉE (a-ka-dé-mi-zé) part. pass. du v. Académiser : Figure académisée.

ACADÉMISER v. a. ou tr. (a-ka-dé-mi-zé — rad. académie). Donner aux figures, soit en peinture, soit en sculpture, les poses de convention que l’on donne aux modèles dans les académies ; se prend toujours en mauvaise part : Si vous perdez le sentiment de l’homme qui se présente en compagnie et de l’homme intéressé qui agit, de l’homme qui est seul et de l’homme qu’on regarde, jetez vos pinceaux au feu : vous académiserez, vous redresserez, vous guinderez toutes vos figures. (Dider.)

ACADÉMISTE s. m. (a-ka-dé-mi-ste — rad. académie). Celui qui suit l’académie, qui y fait ses exercices d’escrime, de danse, etc. : Il était aussi parfaitement et aussi ouvertement débauché qu’un jeune académiste. (St-Sim.) Il se tenait droit sur son cheval, en tendant le jarret comme un académiste qu’il était. (Le Sage.) D’autres avaient une vocation décidée pour le rôle d’académiste, ils s’y livraient de dessein formé et ne quittaient pas le manége ou la salle d’armes. (Rog. de Beauv.)

— Celui qui dirige une académie : C’est un des premiers académistes de Paris pour l’escrime, pour l’équitation. (Acad.)

— Ce mot était autrefois synonyme d’académicien, et on le trouve encore aujourd’hui employé dans ce sens : Le programme qui suffisait aux savants académistes de 1635 ne suffit plus aux modestes écrivains de nos jours qui poursuivent leur tâche. (Mary Lafon.)

ACADÉMUS, citoyen d’Athènes, contemporain de Thésée, légua à la république un terrain dont Cimon fit plus tard une promenade plantée d’arbres. Platon y réunissait ses disciples. V. Académie.

ACADIALITE s. f. (a-ka-di-a-li-te — rad. Acadie). Minér. Nom donné à un cristal de la Nouvelle-Écosse. C’est une variété de chalasie.

ACADIE, prov. de l’Amérique septentrionale. V. Écosse (Nouvelle-).

ACADIEN, ENNE adj. (a-ka-di-ain, è-ne — rad. Acadie). Géogr. Qui se rapporte à l’Acadie ou à ses habitants : Mœurs acadiennes.

— Subst. Celui, celle qui est de l’Acadie, qui habite ce pays : Américains loyalistes, Acadiens français, émigrants anglais, on trouve de tout parmi les cultivateurs établis dans l’île du Prince-Édouard. (F. Lacroix.)

ACADIÈRE s. f. (a-ka-di-ère — rad. Cadière). Nom que l’on a donné, par corruption, aux avelines de la Cadière, près de Toulon. On les connaît aussi, dans le commerce, sous le nom de cadiére.

ACÆNA s. f. (a-sé-na — du gr. akaina, pointe). Bot. Genre de plantes de la famille des rosacées. Ce sont des herbes vivaces ou des sous-arbrisseaux, à calice épineux, qui habitent l’Amérique et le cap de Bonne-Espérance.

ACÆNITE s. m. (a-sé-ni-te — du gr. akaina, pointe). Entom. Nom d’une tribu d’insectes qui a pour type le genre acène.

ACAGNARDÉ, ÉE (a-ka-gnar-dé, gn mouill.) part. pass. du v. Acagnarder : Il était acagnardé par la fainéantise. Vous avez secouru des personnes qui étaient dans les rues ou acagnardées près du feu. (Henri IV.)

ACAGNARDER v. a. ou tr. (a-ka-gnar-dé, gn mouill. — rad. cagnard). Rendre mou, lâche, indifférent : Les mauvaises compagnies l’ont acagnardé. (Trév.)

S’acagnarder, v. pr. Mener une vie obscure et fainéante : S’acagnarder au coin du feu, dans un fauteuil. Auprès de vous il s’acagnarde. (Scarr.)

Il s’acagnarde au cabaret
Entre le blanc et le clairet.    Maynard.


|| Ce verbe est très-familier, et ne s’emploie guère que dans le style comique.

ACAHÉ s. m. (a-ka-è). Ornith. Espèce de pie particulière au Paraguay.

ACAIRE (saint), en latin Acarius, un des premiers évêques de Noyon. Suivant la légende, il avait, après sa mort, la vertu de guérir l’humeur des personnes aigres et querelleuses que l’on menait en pèlerinage à sa chapelle. On trouve dans un de nos plus anciens poëtes :

Tu serais plus hors de sens
Que ceux qu’on mène à saint Acaire.

De là ces locutions devenues proverbiales : Avoir le mal de saint Acaire, Avoir le caractère bizarre, mal fait ; Envoyer quelqu’un à saint Acaire, Lui reprocher son originalité, ses caprices. Ces différentes façons de parler, qui n’ont aucun fondement authentique, paraissent venir de la ressemblance qui existe entre les mots Acaire et acariâtre. Notre langue offre un grand nombre de ces abus de mots.

ACAJOU s. m. (a-ka-jou — du brésilien acajaibo ; ou corruption des mots malais caju et cazou, désignant le bois de tout arbre employé soit à la charpente, soit à la menuiserie). Bot. Grand arbre originaire de l’Amérique méridionale, très-employé dans l’ébénisterie. || Pl. acajous.

— Se dit pour Bois d’acajou : Sur une large peau d’ours, étendue aux pieds des lions ciselés dans l’acajou du lit, brillaient deux souliers de satin blanc. {Balz.) Des flacons de cristal remplis d’un pur et précieux vin de Bordeaux circulèrent entre les convives sur l’acajou poli de la table. (Balz.) L’acajou d’une table anglaise préparée pour le thé du matin est moins net à coup sûr que le pont du navire. (Th. Gaut.)

— Se dit encore de la couleur de l’acajou, couleur d’un rouge brun, entremêlé de veines claires et foncées qui ressortent parfaitement : En face de la cheminée, il y avait un mauvais buffet peint en acajou, celui de tous les bois qu’on réussit le moins à simuler. (Balz.)

Acajou à pommes ; Noix d’acajou. V. noix.

Encycl. Hist. natur. Le bois d’acajou est produit par le swietenia mahogoni de Linné. Cet arbre habite l’Asie et l’Amérique du Sud. Le bois est très-dur, assez léger, d’un grain fin, susceptible de recevoir un beau poli. Quand il est frais, il a une couleur jaunâtre ou rougeâtre, qui devient plus foncée avec le temps ; aussi l’acajou le plus vieux est-il généralement le plus estimé. Il est peu ou point attaqué par les insectes.

L’acajou moucheté est celui que l’on recherche le plus, surtout quand il présente des nœuds fins et réguliers, appelés tourbillons. Ce bois, qui nous arrive en madriers de 4 mètres de longueur, sur 1 ou 2 mètres de largeur, est très-employé pour l’ébénisterie, la menuiserie, la marqueterie et les ouvrages de tour ; mais, comme son prix est assez élevé, on fait rarement des meubles en acajou massif. Le plus souvent, on débite ce bois en lames très-minces, qu’on applique sur les planches de sapin qui forment la carcasse des meubles.

Les racines de l’acajou, lorsqu’elles ont une certaine grosseur, sont plus foncées, plus veinées que le bois de la tige, et très-recherchées pour les ouvrages de marqueterie.

L’écorce du swietenia mahogoni et des espèces voisines est employée en médecine comme fébrifuge.

Le bois appelé acajou à planches, acajou femelle, acajou bâtard, est produit par un cédréla. V. ce mot.

Quant aux pommes ou aux noix d’acajou, elles sont les fruits d’un arbre tout différent, et dont le bois est d’une qualité inférieure. V. noix.

ACALANTHE s. m. (a-ka-lan-te — du gr. akalanthos, chardonneret). Ornith. Nom scientifique donné au tarin et au chardonneret.

ACALÈPHES s. m. pl. (a-ka-lè-fe — du gr. akalèphè, ortie de mer). Zool. Classe d’animaux rayonnés, à laquelle appartiennent les méduses, les rhizostomes, les physalies, les vélelles, etc., qui ont la propriété de causer une sensation de brûlure analogue à celle que produit l’ortie, quand on les met en contact avec la peau. || S’empl. aussi au singul. en parlant d’un seul individu de cette classe : J’avais d’abord pris cet animal pour un acalèphe.

Encycl. Les acalèphes sont des animaux mous, d’une consistance gélatineuse, d’une structure très-simple, d’une forme en général circulaire, d’une grosseur variable, et qui flottent et nagent continuellement dans l’eau de la mer. Chez le plus grand nombre, le corps n’offre qu’une seule espèce d’ouverture, cumulant les fonctions de la bouche et de l’anus. Leur estomac se prolonge sous forme de canaux rayonnants qui se rendent dans les diverses parties du corps, et qui s’y ramifient souvent de façon à donner naissance à une sorte de système vasculaire. Les acalèphes ont été divisés par Cuvier en acalèphes simples et en acalèphes hydrostatiques.

Les acalèphes simples se meuvent dans l’eau de la mer par l’action de leur corps qui se contracte et se dilate alternativement. Les deux principaux genres que comprend cet ordre sont les méduses et les rhizostomes. Les acalèphes hydrostatiques sont ainsi nommés à cause de la vessie aérienne dont ils sont pourvus et qui leur permet de se tenir suspendus dans les eaux ; ils vivent communément en colonies flottantes. Les genres physalie et physsophore appartiennent à l’ordre des acalèphes hydrostatiques. Cuvier faisait des acalèphes et des polypes deux classes distinctes de l’embranchement des zoophytes ou rayonnés. MM. Paul Gervais et Van Beneden ne croient pas devoir conserver cette distinction. « Des observations déjà nombreuses, disent-ils, ont appris que certains polypes engendrent des méduses, et qu’il y a des méduses, c’est-à-dire des acalèphes, qui sont à peine différentes de polypes ordinaires par les principaux traits de leur anatomie et de leur physiologie : telles sont en particulier les hydres qui, étudiées avec plus de soin, sont évidemment comparables aux véritables méduses sous beaucoup de rapports. » Selon ces zoologistes, les acalèphes de Cuvier font en général partie de la classe des discophores ou polypo-méduses, les acalèphes simples sont compris dans l’ordre des médusaires, les acalèphes hydrostatiques répondent à celui des siphonophores.

ACALÉPHOLOGIE s. f. (a-ka-lé-fo-lo-ji — du gr. akaléphè, ortie ; logos, discours). Branche de la zoologie qui traite des acalèphes.

ACALICAL, E adj. (a-ka-li-kal — du gr. a priv. ; kalux, calice). Bot. Se dit des étamines qui partent du réceptacle, sans adhérer au calice.

ACALICIN, E adj. {a-ka-li-sain, i-ne — du