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École publique de dessin, d’architecture, de peinture : Dans les académies, il y a un professeur d’anatomie et un professeur de perspective ; on y joint encore un professeur d’architecture. Ces professeurs doivent enseigner aux élèves, non-seulement les règles de l’art, mais aussi la partie pratique. (Millin.)

— Dessin et peint. Figure entière, peinte ou dessinée d’après un modèle nu, et qui ne doit pas entrer dans la composition d’un tableau. Ce mot est plus particulièrement employé dans le dessin : Cet élève en est aux académies ; il dessine une académie.

— Se disait autrefois du lieu où l’on apprenait l’équitation, l’escrime et autres exercices corporels : Quoiqu’il eût médiocrement réussi à l’académie, il avait, dans le geste et dans toutes les manières, une grâce infinie. (St-Sim.)

— Collectiv. Ceux qui fréquentent d’ordinaire une académie : Ce jour-là tel écuyer fit monter à cheval son académie.

Faire son académie, ses académies, Suivre l’académie, apprendre les armes et, en général, tous les exercices du corps qu’on y enseignait : Sans avoir fait son académie, un voyageur monte à cheval. (J.-J. Rouss.) Les élégants, les oisifs faisaient leurs académies, elles étaient encore exigées du jeune homme qui devait se marier. L’art de la natation, de l’équitation, de la danse, du tir à l’épée, au pistolet, entrait alors dans l’éducation des gentilshommes. (R. de Beauv.) Quelques-uns ne faisaient leurs académies que pour plaire à leur famille. (R. de Beauv.) || Tenir académie, Enseigner l’escrime, la natation et tous les exercices du corps.

— Signifiait aussi fam. Tripot, maison de jeu : Il a perdu son argent dans une académie. Les académies de jeux sont souvent des coupe-gorges. Le titre d’ académie a tellement été prodigué en France, qu’on l’a donné pendant quelques années à des assemblées de joueurs qu’on appelait autrefois des tripots : on disait des académies de jeu. (Volt.) Ma maison n’est point une académie. (Picard.)

— Par ext. Académie des jeux, Livre où l’on donne les règles de tous les jeux de cartes.

ACADÉMIES EN FRANCE. L’École palatine, sous Charlemagne, était déjà une sorte d’académie dans l’acception générale que les modernes donnent à ce nom. Dès les premiers temps de la littérature romane, les pays de la langue d’oc eurent leurs Colléges de la Gaie science, leurs Jeux Floraux, sociétés qui avaient pour but la culture de la poésie et de l’élégante littérature des troubadours. La France septentrionale eut, dès le xiie siècle, ses Puys, réunions littéraires destinées surtout à couronner les plus belles poésies sur la sainte Vierge. En 1570, il s’établit à Paris une Académie pour la langue française, dont Ronsard fut un des fondateurs. Cette société existait encore en 1584.

Mais les véritables académies ne datent, en France, que du xviie siècle.

ACADÉMIE FRANÇAISE. Cette société célèbre doit son origine au cardinal de Richelieu. Il entrait dans la pensée de ce grand politique d’asseoir le crédit de la France près des autres nations, non-seulement par la puissance de ses armes et de son unité, mais aussi par l’influence de sa langue et de sa littérature. En ce temps, quelques gens de lettres, à l’imitation de ce qui se faisait déjà du temps de Ronsard, avaient coutume de se réunir périodiquement chez l’un d’entre eux, Valentin Conrart, pour y converser sur les sujets littéraires ; le ministre conçut le projet de donner une existence légale à cette association. Le 2 janvier 1635, l’Académie française reçut ses lettres patentes, signées du roi Louis XIII. Le Parlement, jaloux de sentir l’autorité des lettres se constituer ainsi dans l’État à côté de la sienne, refusa pendant deux ans de les enregistrer. Le premier but assigné aux travaux de l’Académie française était d’épurer et de fixer la langue. À l’époque de la Révolution, soupçonnée de sentiments monarchiques, et accusée de constituer une aristocratie intellectuelle, elle fut supprimée, le 8 août 1793, par un décret de la Convention, et incorporée, en 1795, dans l’Institut national, sous le nom de classe de la langue et de la littérature françaises. La Restauration lui rendit l’organisation qu’elle avait eue dans l’origine. La Révolution de Juillet, celle de Février et le second Empire n’y ont introduit aucun changement. La première édition du dictionnaire de l’Académie parut en 1694, et la sixième, qui est la dernière, en 1835. Le discours préliminaire, morceau remarquable à plusieurs titres, est de M. Villemain. L’Académie française se compose de quarante membres, appelés les quarante Immortels. Ils sont nommés par voie d’élection, et les candidats ne peuvent arriver au fauteuil qu’après avoir eux-mêmes sollicité cet honneur ; de plus, leur nomination est soumise à l’agrément du souverain. L’opinion publique s’est plu quelquefois à donner à l’Académie française le nom d’Hôtel des Invalides de la littérature, parce qu’on l’a vue souvent se recruter parmi les gens de lettres dont la carrière était terminée. (V. au Supplément.)

HISTORIQUE DES QUARANTE FAUTEUILS
DEPUIS 1634 JUSQU’EN 1869.
I.

1634 P. Bardin.

1637 Nicolas Bourdon.

1644 Salomon.

1670 Ph. Quinault.

1689 Fr. de Caillères.

1717 Card. de Fleury.

1743 Card. de Luynes.

1783 Florian.

1795 Volney.

1820 Pastoret.

1841 Comte de Saint-Aulaire.

1855 Duc de Broglie.


II.

1634 P. Hay du Chastelet.

1637 Perrot d’Ablancourt.

1664 Bussy-Rabutin.

1693 Paul Bignon.

1743 Jérôme Bignon.

1772 Q.-F. de Bréquigny.

1795 Ecouchard Lebrun.

1807 F.-J.-M. Raynouard.

1836 Mignet.


III.

1634 Ph. Habert.

1637 S. Esprit.

1678 J.-N. Colbert, archev.

1707 Fraguier.

1728 Abbé Rothelin.

1744 G. Girard.

1748 Paulmy d’Argenson.

1787 J.-B. d’Aguesseau.

1826 Brifaut.

1838 J. Sandeau.


IV.

1634 Bacher de Méziriac.

1639 La Mothe Le Vayer.

1672 J. Racine.

1699 Valincour.

1730 La Faye.

1731 Crébillon.

1762 Voisenon.

1776 Boisgelin, archev.

1803 Dureau de la Malle.

1807 Picard.

1829 Arnault.

1834 Scribe.

1861 O. Feuillet.


V.

1635 Auger de Mauléon.

1639 Daniel de Priézac.

1662 Michel Le Clerc.

1692 J. de Tourreil.

1714 J. Roland Malet.

1736 Boyer, évêq.

1755 Thyrel de Boismont.

1787 Ruthières.

1795 Garat.

1816 Card. de Bausset.

1824 De Quélen, archev.

1840 Molé.

1856 De Falloux


VI.

1634 Arbaud de Porchères.

1640 Olivier Patru.

1681 N. Potier de Novion.

1693 P. Goibau Du Bois.

1694 Ch. Boileau.

1704 Gaspard Abeille.

1718 N.-H. Montgault.

1747 Ch. Duclos.

1772 N. Beauzée.

1789 J.-J. Barthélémy.

1795 Cambacérès.

1816 De Bonald.

1841 Ancelot.

1854 E. Legouvé.


VII.

1635 Séguier.

1643 Bazin de Bezons.

1684 Boileau Despréaux.

1711 René d’Argenson.

1721 Languet de Gergy.

1753 Buffon.

1788 J.-J. Vicq d’Azyr.

1795 Cabanis.

1808 Destutt de Tracy.

1836 Guizot.


VIII.

1634 Faret.

1646 P. du Ryer.

1658 Card. d’Estrées.

1715 Maréc. d’Estrées.

1738 La Trémouille.

1741 Card. de Rohan-Soubise.

1757 Montazet, archev.

1788 Boufflers.

1815 Baour-Lormian.

1855 Ponsard.

1868 Autran.


IX.

1634 Fr. Maynard.

1647 P. Corneille.

1685 Th. Corneille.

1710 Houdard de la Motte.

1731 Bussy-Rabutin, évêq.

1737 Foncemagne.

1780 Chabanon.

1795 Naigeon.

1810 Nép. Lemercier.

1841 Victor Hugo.


X.

1634 Cl. de Malleville.

1648 J. Ballesdens.

1675 Cordemoy.

1685 Bergeret.

1695 C. de Saint-Pierre.

1743 Maupertuis.

1759 Le Franc de Pompignan.

1785 Maury.

1795 Merlin.

1816 Ferrand.

1825 Casimir Delavigne.

1844 Sainte-Beuve.


XI.

1634 Cauvigny-Colomby.

1649 Tristan l’Hermite.

1655 La Mesnardière.

1665 De Saint-Aignan. (F.)

1687 F.-T. de Choisy.

1724 Ant. Portail.

1736 La Chaussée.

1754 Bougainville.

1763 Marmontel.

1799 Bigot de Prémeneu.

1825 Duc de Montmorency.

1826 Guiraud.

1847 Ampère.

1865 Prévot-Paradol.


XII.

1634 Voiture.

1649 Mézeray.

1683 Barbier d’Ancourt.

1694 Clermont-Tonnerre, év.

1701 N. Malézicu.

1727 J. Bouhier.

1747 Voltaire.

1779 J.-F. Ducis.

1816 Desèze.

1828 Barante.

1867 Gratry.


XIII.

1634 J. Sirmond.

1649 J. de Montreuil.

1651 Fr. Tallemant.

1693 De la Loubère.

1729 Cl. Sallier.

1761 J.-G. Coëtlosquet.

1784 P. de Montesquiou.

1795 Sieyes.

1816 Lally-Tollendal.

1830 Pongerville.


XIV.

1634 Vaugelas.

1649 Scudéry.

1668 P. Dangeau.

1720 Maréch. de Richelieu.

1789 D’Harcourt.

1795 Lacuée de Cessac.

1841 De Tocqueville.

1859 Lacordaire (le père).

1863 Alb. de Broglie (prince).


XV.

1634 B. Baro.

1650 J. Doujat.

1689 E. Renaudot.

1720 E. de Roquette.

1725 Gondrin d’Antin, évêq.

1733 Dupré de Saint-Maur.

1774 Malesherbes.

1795 Rœderer.

1816 Duc de Lévis.

1830 Ph. de Ségur.


XVI.

1634 J. Baudoin.

1650 Charpentier.

1702 Chamillard, évêq.

1714 Maréch. de Villars.

1734 Duc de Villars.

1770 Loménie de Brienne.

1795 Andrieux.

1833 Thiers.


XVII.

1634 Cl. l’Étoile.

1652 A. Coislin.

1704 P. Coislin.

1710 H.-C. Coislin, évêq.

1733 Surian, évêq.

1754 D’Alembert.

1784 Choiseul-Gouffier.

1803 Portalis.

1807 Laujon.

1811 Étienne.

1817 Laya.

1833 Ch. Nodier.

1844 Mérimée.


XVIII.

1634 De Serizay.

1653 Pellisson.

1693 Fénelon.

1715 De Boze.

1754 De Clermont.

1771 Du Belloy.

1775 De Duras.

1795 Abbé Villar.

1826 Féletz.

1850 Nisard.


XIX.

1634 Balzac.

1654 H.-P. de Beaumont, arch.

1671 Fr. de Harlay, archev.

1695 André Dacier.

1722 Card. Dubois.

1724 Hénault.

1771 De Beauvau.

1810 Saint-Ange

1811 Parseval-Grandmaison.

1835 Salvandy.

1857 E. Augier.


XX.

1634 Laugicr-Porchères.

1654 De Chaumont.

1697 Cousin.

1707 Valon de Mimeure,

1719 N. Gédoyn.

1744 Card. de Bernis.

1797 F. de Neufchâteau.

1828 P.-A. Lebrun.


XXI.

1634 Germain Habert

1655 Cotin.

1682 L. Dangeau.

1723 Merville.

1732 Terrasson.

1750 De Bissy.

1810 Esménard.

1811 Ch. Lacretelle

1856 J.-B. Biot.

1863 De Carné.


XXII.

1634 Servien.

1659 Villayer.

1691 Fontenelle.

1757 A.-L. Séguier

1765 Bern. de Saint-Pierre.

1814 Aignan.

1824 Soumet.

1845 Vitet.


XXIII.

1634 Colletet.

1659 Gilles Boileau.

1670 J. de Montigny.

1671 Ch. Perrault.

1704 Card. de Rohan. (A.-G.)

1749 Vauréal.

1760 La Condamine.

1774 J. Delille.

1813 Campenon.

1844 Saint-Marc Girardin.


XXIV.

1634 Saint-Amant.

1661 J.-C. Cassagne.

1679 De Crecy.

1710 Ant. de Mesmes.

1723 J. Alary.

1771 Gaillard.

1796 J.-F. Cailhava.

1813 Michaud.

1840 Flourens.

1868 Claude Bernard.


XXV.

1634 Boissat.

1662 Furetière.

1683 La Chapelle.

1723 D’Olivet.

1768 Condillac.

1780 Tressan.

1784 Bailly.

1822 Frayssinous, évêq.

1842 Pasquier.

1863 M. Dufaure.


XXVI.

1634 Bois-Robert.

1662 Segrais.

1701 Campistron.

1723 Destouches.

1754 Boissy.

1758 Sainte-Palaye.

1781 Chamfort.

1795 M.-J. Chénier.

1811 Chateaubriand.

1849 De Noailles.


XXVII.

1634 Bautru de Séran.

1665 J. Testu.

1706 M. de Saint-Aulaire.

1743 Mairan.

1771 François Arnaud.

1795 Collin d’Harleville.

1806 Daru.

1829 Lamartine.


XXVIII.

1634 Louis Giry.

1665 Cl. Boyer.

1698 Cl. Genest.

1720 Abbé Dubos.

1742 Du Resnel.

1761 Saurin.

1782 Condorcet.

1796 Legouvé.

1812 Alex. Duval.

1842 Ballanche.

1848 Vatout.

1849 De Saint-Priest.

1852 P.-A. Berryer.

1869 De Champagny.


XXIX.

1634 Gombault.

1666 P. Tallemant.

1712 Danchet.

1748 Gresset.

1778 Millot.

1785 Morellet.

1810 Lémontey.

1826 Fourier.

1830 Cousin.

1867 Jules Favre.


XXX.

1634 J. de Silhon.

1660 J.-B. Colbert.

1684 La Fontaine.

1695 Clairembault.

1714 Cl. Massieu.

1723 C.-F. Houteville.

1743 Marivaux.

1763 Radonvilliers.

1798 Arnault.

1810 De Richelieu.

1822 B.-J. Dacier.

1833 Tissot.

1854 Dupanloup, évêq.


XXXI.

1635 M.-C. de la Chambre.

1670 Regnier Desmarais.

1713 La Monnoye.

1727 La Rivière.

1730 Hardion.

1766 Thomas.

1786 Guilbert.

1795 Fontanes.

1821 Villemain.


XXXII.

1634 Racan.

1670 P.-C. de la Chambre.

1693 La Bruyère.

1696 Abbé Fleury.

1720 J. Adam.

1736 Seguy.

1761 Rohan-Guémené.

1793 Target.

1806 Card. Maury.

1815 F.-X. Montesquiou.

1832 Jay.

1854 S. de Sacy.


XXXIII.

1635 D. Hay du Chastelet.

1671 Bossuet.

1704 Card. de Polignac.

1742 Giry de Saint-Cyr.

1761 Batteux.

1780 Lemierre.

1803 Lucien Bonaparte.

1816 Auger.

1829 Étienne.

1845 Alfred de Vigny.

1865 Camille Doucet.


XXXIV.

1634 Godeau.

1673 Fléchier.

1710 Nesmond, archev.

1727 Amelot.

1749 Maréch. de Belle-Isle.

1761 Trublet.

1770 Saint-Lambert.

1803 Maret.

1816 Lainé.

1836 E. Dupaty.

1852 A. de Musset.

1852 De Laprade.


XXXV.

1634 De Bourzeys.

1673 Gallois.

1708 Mongin.

1746 De la Ville.

1774 Suard.

1817 Roger.

1842 Patin.


XXXVI.

1634 Gomberville.

1674 Huet.

1721 J. Boivin.

1727 P.-H. Saint-Aignan.

1776 Colardeau.

1776 La Harpe.

1803 Lacretelle aîné.

1824 Droz.

1851 Montalembert.


XXXVII.

1634 Chapelain.

1674 Benserade.

1691 E. Pavillon.

1705 Sillery.

1726 Mirabaud.

1761 Watelet.

1786 Sedaine.

1803 Devaines,

1803 Parny.

1815 De Jouy.

1847 Empis.

1869 Barbier.


XXXVIII.

1634 Conrart.

1675 Rose.

1701 Louis de Sacy.

1728 Montesquieu.

1755 Châteaubrun.

1775 Chastellux.

1789 Nicolaï.

1803 De Ségur.

1830 Viennet.

1869 D’Haussonville.


XXXIX.

1634 J. Des Marets.

1676 J. de Mesmes.

1688 Mauroy.

1706 Abbé de Louvois.

1719 Massillon.

1743 De Nivernois.

1803 Regnault S.-J.-d’Angely

1816 Laplace.

1827 Royer-Collard.

1847 Rémusat.


XL.

1635 Montmor.

1679 Lavau.

1694 Caumartin, évêq.

1733 Moncrif.

1771 Roquelaure, évêq.

1818 Cuvier.

1832 Dupin aîné.

1866 Cuvillier-Fleury.