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LA PAGODE AUX COBRAS

avait touché le port. Un des occupants était descendu, mais était presque aussitôt rembarqué après avoir acheté quelques vivres.

Rapidement, le bateau était reparti, coupant la baie au plus près et paraissant se diriger vers la région des Faï-Tsi-Long.

Les fuyards avaient environ trois heures d’avance sur lui.

Sans perdre un instant, Rigo bondit jusqu’à la douane exhiber les pouvoirs donnés par le résident supérieur et réquisitionna la petite chaloupe à moteur.

Au poste de la garde indigène, il se fit donner deux hommes en armes et partit sur les traces du sampan.

Il lui était difficile d’aller vite, car il lui fallait observer toutes les criques et questionner les pêcheurs rencontrés.

Il y a tant d’issues, tant de passages dans les eaux de la baie d’Allong, à travers les chaînes rocheuses qui les coupent et les recoupent en chenaux tortueux, qu’il est impossible d’être certain d’avoir toujours les poursuivis devant soi. Ils avaient pu tourner, s’enfoncer, se cacher dans quelque crique mystérieuse, aborder sur une île, sur un îlot et s’y dissimuler.

Heureusement, tout près du passage de la baie d’Allong à celle de Faï-Tsi-Long, Rigo croisa la chaloupe qui fait communiquer Quang-Yen avec Moncay.

Il héla le patron, questionna :

— Oui, vous êtes sur la bonne voie, lui fût-il répondu.

Le sampan avait été rencontré piquant tout droit sur le