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LA PAGODE AUX COBRAS

Oui, il connaissait le captif, de vue tout au moins. C’était là toutes les précisions qu’il pouvait donner. Oui, il l’avait vu circuler à plusieurs reprises dans son village natal, à quelques kilomètres de Quang-Yen, pour y quêter. Oui, c’était bien un bonze, mais il ne pouvait préciser à quelle pagode il était attaché.

La seule indication qu’il pût donner — et elle était vague — c’est que le moine venait de l’intérieur de la forêt ; il arrivait soit à pied, de Yen-Hap, une localité au bord du Song-Hip, à l’issue même du chemin de pénétration dans les bois, soit en pirogue par le Song-Hip.

Les deux indications concordaient, puisque la piste forestière longeait le cours de la rivière et que, d’autre part, pour utiliser une pirogue de préférence à un sampan, il fallait avoir eu à descendre les rapides du haut Song-Hip.

Ainsi documenté, l’inspecteur Rigo reprit aussitôt la route d’Hanoï pour aller exposer sa thèse et la faire triompher.


IV

L’AUDIENCE DU GRAND CHEF

Le gouverneur général lui-même avait décidé de recevoir Rigo.

Vieux colonial très pénétré des mœurs asiatiques, il ne rejetait pas — a priori — la possibilité d’attentats organisés par quelque société secrète dans un but à la fois politique et religieux.

C’était possible ou, du moins, cela n’était pas invraisemblable.