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est faite pour moi, voilà ce qu’il me faudrait, une affaire superbe, qui ne se retrouvera peut-être jamais dans des circonstances aussi favorables.

« Mais, me proposer avec si peu. Bah ! qui n’ose rien, n’a rien ! C’est une partie à jouer, et je suis assez adroit pour la gagner sur le comte qui n’est pas bien fort. Mais me marier !… Après tout le mariage n’est que le moyen d’avoir une position certaine et de se mettre à même de jouir de la vie. Quel danger y aurait-il ? Une femme sur laquelle on a tout droit, qui vous doit obéissance, qu’est-ce que cela ? Rien du tout. Moi, je serai bon diable. Je ne donnerai qu’un ordre à la personne que j’épouserai, ce sera de me laisser tranquille et libre. On se fait un monstre du mariage, ce n’est rien. »

Il s’habilla, fit atteler, et partit pour l’avenue de Neuilly.

— Arrivez donc, lui dit en l’apercevant la maîtresse de la maison, nous parlions de vous, Monsieur.

Elle ajouta quelques mots.

Une dame vint, il n’y avait plus de place, le comte céda sa chaise et partit tout d’une pièce. Adolphe lui prit le bras et lui adressa sa demande en faisant plusieurs fois le tour du jardin.

M. de Cournon savait Dunel moins riche que bien des gens ne se plaisaient à le supposer ; car il suivait de l’œil toutes les fortunes ; mais il ne le croyait