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M. de Flabert allait répondre, Adolphe entra.

Quelques mots sont nécessaires pour expliquer comment il se faisait que Dunel se rendait chez la jeune actrice.

En quittant le comte, voici les réflexions qu’il avait faites :

— « Ce vieux de Cournon, » s’était-il dit, « n’aura pas grand’peine à marier sa cousine, sa dot est jolie ! puis des espérances !… Héritière des de Cournon, cela vaut bien deux millions. Je n’en ai pas autant, moi. Mes affaires vont assez mal, je n’y songe pas assez. »

Dunel fut alors pris d’un accès de raison. Il rentra, se fit donner des comptes, récapitula ses dépenses et mordit sa moustache en voyant qu’il lui restait à peine deux cent mille francs.

— « Mais je suis un homme fini, » se dit-il. « Il est temps de se raviser. Que faire ? Jouer ? J’y ai renoncé, il y a plus de grecs que de dupes. Risquer un dernier coup à la Bourse ? Non, je perdrais tout. »

Alors l’idée du mariage, qui ne lui avait jamais souri, lui vint subitement. Il fallait s’exécuter. Son patrimoine était bien maigre ; mais en se plaçant devant une glace, et se regardant bien, il trouva qu’il valait à lui seul une bonne dot et que beaucoup de riches héritières étaient en quête de maris.

— « Pardieu ! » se dit-il. « La cousine du comte