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— Savez-vous, dit-elle, que vous êtes méchante ?

— Je dis ce qui est ; vous m’avez demandé la vérité.

— C’est juste, vous ne m’expliquez pas pourquoi mon cousin et ma cousine ne se sont point occupés de moi.

— En voyant ce qu’ils sont, ne comprenez-vous pas assez leur conduite ?

Mademoiselle de Cournon regarda Violette en souriant et lui dit :

— Vous avez de l’esprit.

— Oh ! mademoiselle, ne me gâtez point, si vous me traitez avec tant de bonté je vais trop vous aimer, et ma condition ne me permet point ce sentiment-là.

— Je ne vous défends pas de m’aimer ; faites là dessus tout ce qu’il vous plaira.

— Vous m’avez fait rire de choses dont autrefois j’ai bien pleuré.

On frappa doucement à la porte, Éléonore parut et pria mademoiselle de descendre. Monsieur venait d’arriver, on allait se mettre à table.

— J’espère, dit Violette, que vous n’aurez plus peur de madame la comtesse, maintenant.

— Non, répondit Lydie, en souriant.

Elles descendirent toutes deux et se séparèrent au seuil de la porte du salon.