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sans doute quelque service, avait accepté la position de domestique. Elle aurait pu lui adresser à ce sujet des questions que la franchise de Violette semblait appeler ; mais elle voulut attendre que leur connaissance fût mieux établie et lui permît de lire tout à fait au fond du cœur de la jeune fille.

— Je vais vous faire beaucoup de questions, dit-elle, si je suis trop exigeante, vous m’avertirez. Pouvez-vous me donner quelques renseignements sur ma situation ?

— Je sais, mademoiselle, que monsieur le comte et madame la comtesse vous retirent du couvent pour vous marier le plus promptement possible et s’acquitter ainsi de la charge qu’ils ont prise. Pour la première fois, aujourd’hui, vous avez vu votre cousine et vous ne connaissez pas encore M. de Cournon. Voilà tout ce que je sais.

— Je vous en dirai tout autant ; mais pouvez-vous m’apprendre comment il se fait que les choses soient ainsi ?

— Rien n’est plus facile.

Violette fit le portrait des deux personnages que nous connaissons, esquissa leur caractère, leur vie et leur histoire, elle s’oublia, le sujet prêtait ; entraînée par sa volubilité, elle revint à ses expressions folles. Son langage se colora d’une gaieté si naturelle, que Lydie négligea d’observer la charité chrétienne.