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mencer. Couvrez-vous de ce peignoir, placez-vous devant une glace, et mettons-nous à l’œuvre.

Elle enleva le petit peigne qui se cramponnait à la tête de mademoiselle de Cournon, dont la chevelure se déroula comme un torrent contenu qui parvient à s’échapper.

Violette avait plaisir à plonger ses petites mains dans ces ondes noires et brillantes. Elle disposa des bandeaux en deux rouleaux bouffants, l’un dégageant le visage, l’autre formant une auréole et décrivant une courbe gracieuse jusqu’à la naissance du cou. Derrière, une large tresse plate, attachée très bas, terminait cet arrangement.

Violette s’acquittait de sa mission avec amour, sa maîtresse s’en aperçut. En sentant près d’elle cet être ami, toutes les fibres crispées de son individu se détendaient peu à peu. Violette ayant fini, avança doucement le chapeau sur la tête de Lydie, le retint par une longue épingle d’écaille et fit un de ces larges nœuds qui seyent si bien aux femmes ; ils encadrent le visage et nous le présentent comme un petit tableau. Les tons blancs du ruban se rejetaient sur la peau satinée de mademoiselle de Cournon. La modiste ne put s’empêcher de laisser échapper étourdiment cette exclamation :

— Ah ! mademoiselle, que vous êtes jolie !