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La vieille fille fit un mouvement de terreur.

— Rassurez-vous. Je serai convenable, je ne vous compromettrai pas, je veux qu’on soit enchanté de moi.

— Tu veux être femme de chambre ! reprit Angelina.

— Oui, répondit gaiement Violette en mettant son chapeau, et cette fois cela m’est bien égal.

Mademoiselle Victorine, attirée par le mouvement que cette scène avait produit dans l’atelier, descendait alors.

— Mademoiselle je vous quitte, dit la jeune fille, si je voulais revenir un jour vous me reprendriez, n’est-ce pas ? Vous êtes si bonne !

— Mais pourquoi partir ?

— Il le faut ! Vous me reprendriez. Qui donc empêcherait vos ouvrières de travailler en bavardant toujours ? Qui donc vous ferait gronder ? Qui vendrait les vilaines coiffures ?

Les yeux de Victorine s’étaient emplis de larmes. Violette comprit qu’une maîtresse de maison ne devait pas perdre sa dignité et la tira d’embarras en l’embrassant.

— Allons, allons c’est entendu, merci. Ma tante, commençons. Que devons-nous acheter ?

— Une toilette complète.

— Alors il faut un chapeau ; lequel est le plus joli ? Celui-ci. Il est tout blanc et bien simple. Voilà ce qu’il