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La maîtresse traversa la boutique, donna quelques ordres et monta le petit escalier qui conduisait à sa chambre.

— Eh bien ! ma tante, dit Violette, c’est donc vous ! Je vous demande pardon de ne pas vous avoir parlé plus tôt ; mais vous êtes arrivée dans un moment où je n’y étais pour personne. Comment allez-vous ? Avez-vous quelque chose à me dire ? ou venez-vous simplement pour le plaisir de me voir ?

— Ma chère enfant, je vous prie de quitter ce ton familier, vous devez me respecter.

— Parce que vous êtes plus âgée que moi ? Je puis l’avouer sans vous fâcher, n’est-ce pas ? Mais outre cela… vous n’êtes pas ma tante, vous me l’avez dit. Ainsi quels sont vos titres…

— Je ne suis pas votre tante, mais je vous ai servi de mère.

— Vous pouvez bien vous vanter d’avoir mal fait votre service.

— Est-ce que je n’exige pas que vous demeuriez près de moi ?

— Oui, ce qui me gêne beaucoup, car la rue Madame et la rue Vivienne ne se donnent pas la main, et je fais le trajet deux fois par jour.

— Ingrate ! Vous me devez de savoir qui vous êtes…

— Oui, oui, vous m’avez dévoilé le secret de ma nais-