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comtesse. Cette femme vieille et laide, accoutrée de vêtements dont les couleurs discordantes la rendaient plus laide encore, n’était pas faite pour rassurer la pauvre enfant. Comme elle avait comparé l’aspect de l’hôtel à celui de son couvent, elle compara sa cousine aux vieilles religieuses. Elle revit leurs figures tranquilles auxquelles le bandeau de percale donnait un charme doux et onctueux. Elle les trouva beaucoup mieux, à son goût, que la comtesse avec ses cheveux d’un roux passé.

Victoire mit ses lunettes sur son front, et leva ses yeux gris.

— Mademoiselle, dit-elle, vous savez sans doute pourquoi monsieur le comte vous fait venir ici.

— Non, madame, répondit doucement Lydie.

— Approchez, asseyez-vous. Monsieur le comte, votre tuteur, s’est chargé de vous établir, et se met en devoir de vous trouver un bon parti ; pendant ce temps, nous nous occuperons de vous former un trousseau et de monter votre maison. Mademoiselle Éléonore, qui m’est dévouée, me donne pour vous sa nièce qui vous servira de femme de chambre. Quand vous aurez pris possession de votre appartement vous pourrez, si cela vous plaît, descendre près de moi ; je serai très heureuse de vous avoir à mes côtés. Je dois vous servir de mère comme mon mari vous tiendra lieu de père, et nous nous effor-