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Ils descendirent de voiture et se séparèrent pour monter chacun dans leur appartement.

La duchesse se débarrassa de sa toilette de bal ; se vêtit d’une robe de couleur foncée, s’enveloppa d’un burnous noir, et sortit avec la plus grande précaution. Dans la première pièce qu’elle traversa elle crut distinguer à la lueur incertaine que projetaient çà et là deux grandes fenêtres, une ombre noire de forme humaine, elle s’arrêta pour s’assurer qu’elle ne se trompait pas, l’ombre s’avança.

« Un homme chez moi, » pensa-t-elle.

Depuis que le vicomte lui avait serré la main, elle n’avait pu le chasser de son souvenir ; pour la première fois il avait une part dans ses pensées tristes. La gravité des circonstances qui pesaient sur la vie de Violette rendait sérieuses les moindres sensations qui l’assaillaient. L’homme qu’elle vit fut d’abord M. de Magnet, sans qu’elle prît le temps de se demander tout ce que cette supposition avait d’impossible.

Elle regarda plus attentivement, le jeune homme était beaucoup plus grand que la personne qu’elle voyait.

Ce ne peut être qu’un malfaiteur, pensa-t-elle aussitôt.

— Que faites-vous ici ? Qui êtes-vous, monsieur ? dit-elle.