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ment ? Elle ne le savait et était poussée par son idée fixe : S’il était là ? Le monde finissait pour elle après cette pensée. Il n’y avait plus sur la terre qu’Adolphe, son mari, sa vie. Longtemps, elle chercha de la main une sonnette, et ne trouva pas. Une des portes s’ouvrit ; une bonne sortit avec de la lumière. En voyant cette femme pâle, collée sur la muraille, la fille se recula, croyant voir un fantôme ; partant la crainte paralysa ses mouvements, elle resta en place.

— D’où sortez-vous ? lui demanda doucement Lydie.

— De chez ma maîtresse, dit la bonne, qui répondit parce qu’elle avait peur.

— Votre maîtresse se nomme ?

— Mlle Adèle Tourcos.

— Elle est seule ?

— Oui, fit la fille en hésitant.

— Elle est seule, répéta plus sévèrement la jeune femme.

— Non, avec un monsieur.

— Qui se nomme Adolphe ; vous voyez, je suis au fait.

— C’est vrai, madame.

— Je veux entrer.

— C’est impossible.

Mme Dunel, ôtant un bracelet, le mit dans les mains de la fille qui n’avait plus aussi peur.