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lonté, tu peux être heureuse. Tu ne m’as pas dit ta peine ; en la devinant, je te contrarierais ; mais, crois-moi, rentre chez toi et espère. Je ne dis pas là des paroles vides et banales, je suis convaincue que tu peux espérer !

Violette mentait à son amie, elle ne trouvait pas un rayon d’espérance dans son ciel ; mais elle voulait employer tous les moyens pour l’arracher de ces lieux où elle allait se perdre. La duchesse tremblait de tous ses membres.

— Je pars, lui dit Lydie, je ne sais pas pourquoi je suis ici ; mais reste, je veux sortir seule, je le veux.

Mme de Flabert la quitta pendant un instant pour lui faire donner son burnous. Au même moment, deux personnes s’arrêtaient à la portière soulevée qui fermait le petit salon : c’était la maîtresse de la maison qui causait avec un de ses vieux amis.

— Je ne resterai pas ici, disait-elle ; un semblable voisinage est indigne.

— Pauvre baronne !

— Ces créatures envahissent tout !

— Ne peut-on chasser celle-là !

— Je ne pardonnerai jamais à mon propriétaire. Il n’y a que trois mois que je suis arrivée ; ne devait-il pas me prévenir ? Je ne serais pas entrée. Pensez donc