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— Je voulais vous voir, et surprendre mon mari. Où est-il ?

— Il a quitté le bal à onze heures.

— À onze heures ! répéta Mme Dunel en se demandant où il était.

M. de Cournon vint, salua sa cousine, qui le reçut très froidement. Tout le courage que la pauvre femme avait déployé se trouvait perdu.

La musique, le parfum des fleurs agirent sur elle, dont la sensibilité était excitée. Tout se troublait devant ses yeux, elle ne voyait rien qu’un nuage : elle faillit perdre connaissance. Tout le monde avait les regards sur elle ; on donnait à son état le nom de poésie, on lui trouvait des airs mélancoliques délicieux.

La duchesse entra, vint se placer près de son amie, qui la reconnut à peine. Celle-ci, qui seule savait le secret de cette âme, fut atteinte horriblement quand elle entendit ces mots :

— Violette ! je ne te voyais pas.

Le duc s’approcha de Mme Dunel pour lui parler. Elle le regarda fixement, puis fronça le sourcil et serra les lèvres sans répondre ; M. de Flabert, sur un signe de sa femme, s’éloigna.

— Cet homme, je le hais, dit-elle tout bas à la duchesse.

— Pourquoi ?