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En ce moment, la duchesse de Flabert arriva dans l’intention de passer la nuit à veiller son amie ; celle-ci lui fit dire qu’elle la retrouverait chez la baronne. Violette fut terrifiée par cette nouvelle ; elle retourna bien vite à son hôtel, et se fit conduire au bal par le duc.

Lydie était adorablement belle, mais comme une apparition, un rêve, une ombre. Son corps, blanc et frêle, disparaissait sous les draperies de tulle. Sa pâleur se fondait dans les tons doux de sa toilette ; la transparence de sa peau lui donnait un aspect si vaporeux, qu’elle ressemblait plus à un mirage qu’à une femme. On ne voyait que ses yeux étincelants ; elle avait peine à se soutenir ; cette faiblesse l’étonna, elle voulait la surmonter, mais en vain, elle était écrasée sous le poids de ses bijoux et de ses fleurs. Elle descendit et s’accommoda dans sa voiture ; elle arriva bientôt chez la baronne. Un domestique restait en bas pour diriger les personnes qui venaient au bal ; elle le suivit, cherchant des yeux si rien ne lui indiquerait la partie de la maison que la lorette habitait.

— Comment, Mme de Bertal tolère-t-elle ce voisinage ? se demandait la jeune femme.

La baronne occupait au fond d’une vaste cour un corps de bâtiment isolé et se trouvait comme dans un petit hôtel. Elle n’avait rien de commun avec les loca-