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le passé ; mais ne concevait pas de lendemain même pour le craindre. Sa vie morale et l’existence de son cœur étaient brisés, elle ne se demandait pas ce qu’allait devenir désormais un être sans illusions et sans croyances. Toute la journée, des allées et venues l’avaient troublée, une fois encore la femme de chambre entra.

— Pardon, si je dérange madame ; on vient d’apporter ceci pour elle.

— Merci, laissez-moi, dit Lydie.

— C’est une lettre de monsieur.

— De monsieur, dit la pauvre femme en étendant sa petite main aussi blanche que ses draps ; un dernier éclair d’amour fit bondir son cœur, ses doigts frémissaient sous l’enveloppe. Que renfermait ce papier ? De nouvelle tortures sans doute. Elle passa plusieurs fois sa main sur ses yeux sans pouvoir rien distinguer, enfin elle parvint à lire :

« Ma chère amie,

« Vous avez été bien sévère pour moi, Vous ne m’avez pas permis de vous voir depuis ce matin. Je vous conseille d’aller au bal, cela vous distraira. Je sais que vous avez une toilette ornée de pensées, je vous envoie cette parure d’améthystes, laissez-vous tenter, venez, vous serez bien belle et moi je serai très heureux de vous voir.

« Venez, si vous me pardonnez. »

La femme de chambre avait ouvert l’écrin. Lydie