point. La duchesse avait regardé souvent à la dérobée son amie, qui semblait plongée dans de profondes réflexions. À la fin, elle s’approcha d’elle, et lui dit d’une voix caline :
— Vous ne m’aimez plus ?
— Pauvre amour ! lui répondit Lydie en l’embrassant.
Le duc entrait au moment où sa femme recevait le baiser.
— Vous êtes bien heureuse, madame ! dit-il, la duchesse n’accorderait pas une semblable faveur à moi.
— Est-il vrai ? demanda Dunel.
— Vous êtes bien gais ce soir, messieurs, dit Violette.
— Vous ne voulez pas me répondre, duchesse ? continua Dunel.
— Vous voyez, fit le duc, si j’avais raison.
— Vous êtes cruelle, madame, j’intercède pour mon ami.
— Votre plaisanterie est étrange, interrompit Lydie, qui saisit son amie dans ses bras pour la soustraire au duc.
— Ne sommes-nous pas tous quatre dans la première année de notre mariage, et ne pouvons-nous pas nous permettre de ces petits enfantillages de tendresse qui sont si charmants ?