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— Calmez-vous donc, mon ange chéri, d’où vous viennent ces craintes ? Regardez-moi, je suis bien portante et joyeuse. Vos mains sont brûlantes, mais calmez-vous donc.

— Violette, je suis folle, sans doute ; mais je ne crois pas à votre bonheur, j’en ai toujours douté, il me semble voir une larme dans vos éclats de rire. Si vous gardez le silence, c’est évidemment pour ne pas être engagée dans des dissimulations qui ne finiraient point. Au nom de notre amitié, parlez ; vous voyez que vous me faites souffrir.

— Comme vous m’aimez !

— Oui, je t’aime, parle, je le veux.

La figure de la duchesse changea tout à coup d’expression ; elle leva les yeux, et dit d’une voix lente et pénétrée :

— Votre affection est la seule bénédiction que Dieu ait répandue sur ma vie ; mais il me l’a donnée bien grande et bien consolante.

— La seule ?

— Lydie, vous aimez votre mari de toute votre âme, et vous avez en lui une foi sans bornes.

— Oui, pourquoi ?

— Vous verriez autour de vous de mauvais ménages et des maris ignobles, que jamais vous ne soupçonneriez M. Dunel.