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Dunel reprenait son assurance à mesure qu’il parlait, et la fin de son mensonge avait si bien l’air d’une vérité, que sa femme ne lui fit plus de questions.

— Par quel hasard êtes-vous levée, ma chère, me soupçonnez-vous ? lui dit-il en souriant.

— Oh ! non ; quelle vilaine pensée !

— Je plaisante.

— J’ai fait un songe affreux, j’ai eu peur et je suis venue, voilà tout.

— Que rêviez-vous donc ?

— Que le duc trompait Violette.

— On voit toujours en dormant le contraire de la réalité, dit Dunel qui avait peine à ne pas rire.

— Je le sais ; mais c’est égal, ce souvenir me trouble encore.

— Ne restez pas ainsi, ma chère aimée, vos mains sont glacées.

Adolphe reconduisit sa femme dans sa chambre, la mit dans son lit comme un enfant et l’embrassa, puis la quitta en lui recommandant de n’avoir plus peur.

Lydie s’endormit heureuse et cependant fut tourmentée par le même rêve.

Le lendemain matin elle résolut d’interroger son amie ; non parce qu’elle prenait un songe comme l’avertissement d’un malheur prochain, mais parce que cette circonstance ravivait des inquiétudes qui l’agi-