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— Nous avons été arrêtés, dit Adolphe en entrant, la robe d’Adèle s’était accrochée.

— Je n’ai jamais senti d’odeur plus vive et plus suave que celle des fleurs auxquelles elle s’était prise. C’étaient de grands cornets blancs, jaunes au milieu.

— Je sais ce que vous voulez dire, répondit M. de Cournon, j’en ai vu chez un Anglais qui les nommait des brugmencias.

— J’en veux, dit nonchalamment la Tourcos, en ouvrant une crevette.

— Oh ! prenez garde, ces fleurs-là sont charmantes, mais d’abord, il est difficile de s’en procurer. Et puis il est impossible de les garder dans un appartement.

— Pourquoi donc ? dit Adèle.

— Parce que l’odeur en est si forte qu’à une heure dite elle devient mortelle dans un petit espace. À l’Opéra il n’y a pas le moindre danger ; pourtant, si vous restiez longtemps à côté de cette fleur, vous gagneriez un violent mal de tête.

— Ah ! la drôle de fleur ! dit la pierrette.

— L’Anglais dont je vous parle avait placé devant sa maison un de ces arbustes. Quand les fleurs se sont ouvertes, elles ont excité une admiration générale, mais la nuit, le parfum de citron, de jasmin et d’orange qu’elles lançaient montait et pénétrait dans l’appartement si fortement, que dès le second jour il fallut