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Adolphe, après avoir fait entrer de Flabert dans le fumoir, fit prévenir Lydie qu’il était revenu et alluma un cigare en disant à son ami d’un air triomphant :

— Absorbée par sa lecture, elle n’a pas même pris le temps de s’habiller. Je réussis très bien.

Quelques instants après, le domestique rentra disant que madame était au salon. Ils s’y rendirent.

Lydie fut aimable, parla davantage que de coutume. Elle n’était déjà plus l’éternelle jeune fille dont Dunel s’était plaint ; son âme quittait son visage et se retirait en elle-même.

Adolphe ne s’aperçut pas du changement survenu chez sa femme, ou plutôt il l’interpréta dans un sens à lui, et s’applaudit du moyen qu’il avait trouvé pour la distraire, en acquérant de la liberté.

— Eh bien ! lui dit-il, lorsqu’Edmond se fut retiré, que pensez-vous de mes livres ?

— D’abord je vous remercie ; mais vous êtes un sournois de ne m’avoir rien dit. Que de choses ils doivent renfermer ! Je n’en ai regardé qu’un encore, et s’il faut le croire…

— Vous devez en prendre quelques passages pour bons et en laisser d’autres comme mauvais. La vérité s’y trouve, mais exagérée, bourrée d’événements ; après tout c’est un peu de la réalité.

— Pourquoi donc me disiez-vous que je savais tout ?