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vie, je deviendrais méchant. Ce n’est pas sa faute si elle est une ange ; d’ailleurs j’en suis ravi. Elle est vraiment d’une douceur et d’une soumission admirables ! Mais, d’un autre côté, je trouve cela trop monotone, et je m’éloigne !

— Elle sera malheureuse de ne pas vous voir à tout instant.

— Elle s’y fera ; puis j’ai trouvé un moyen délicieux. Lydie n’a jamais rien lu ; je viens de lui envoyer une bibliothèque. Le désœuvrement va la forcer à lire ; avec sa nature impressionnable, elle s’attachera vite à tous ces sentiments peints avec l’exagération poétique ; elle pensera moins à moi, et prendra l’habitude de rester seule.

— Mais est-ce prudent ? Notre littérature moderne est un peu hardie.

— Oh ! il n’y a pas de danger. Rien n’aura de prise sur les principes de Mme Dunel, et puis votre femme sera pour elle une charmante société.

— Allons, vous me consolez un peu du chagrin que vous m’aviez fait éprouver à Cologne. Vous voilà revenu au point de départ, et vous finissez par où j’ai commencé.

— Non, car j’aime toujours Lydie, et vous n’avez jamais aimé la duchesse.

— Le mariage n’est décidément pas un roman, mais