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Elle m’arrêta par ces mots :

— Monsieur, notre mariage est fait ; il a été conclu entre votre père et le mien ; vous avez consenti à me nommer votre femme. Je vous ai accepté pour mari ; nous avions pour cela chacun nos raisons ; les vôtres je les devine. Pour moi, je voulais être agréable à mon père, qui désirait ce mariage. Nous allons donc vivre toujours ensemble !… Toujours, c’est bien long ! Je ne suis pas assez sotte pour n’avoir pas vu de suite que vous ne m’aimiez pas. À défaut d’amour, tâchons d’avoir l’un pour l’autre de l’amitié. Nous sommes mariés. Ce n’est pas une raison pour être ennemis. Évitez-vous la peine de jouer une comédie qui vous ennuierait encore plus que moi. Elle me tendit la main en riant, et à partir de ce moment je la considérai comme mon meilleur ami.

Lydie n’avait pas oublié qu’elle devait garder le plus grand secret sur ses entrevues avec Violette.

— Ce que vous dites de votre femme, monsieur, répondit-elle au duc, me la fait chérir par avance ; je la trouve charmante.

— Tant mieux, madame, dans deux mois la duchesse sera de retour, je vous la présenterai. Ce sera pour Adolphe, je l’espère, et pour moi, un grand plaisir de voir des relations d’amitié s’établir entre nos femmes. Et maintenant, adieu. Je vous quitte pour aller au