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mon cher ami ; j’ai laissé là-bas mon épouse et son noble père.

Pendant qu’il parlait, et qu’Adolphe l’écoutait avec admiration, la jeune femme à tout ce qu’il disait croyait reconnaître sa chère Violette et tremblait de tout son corps en pensant au sentiment que cet homme exprimait. Elle n’osait éclaircir ses doutes, tant la réalité lui faisait peur. Lorsque de Flabert, interrogé par Dunel, répondit :

— Mon beau-père se nomme Warloff ; j’ai maintenant cinq cent mille livres de rente.

Lydie avait poussé un cri. Son mari lui prit les mains :

— Vous êtes glacée, qu’avez-vous ? lui dit-il.

— Rien, seulement je ne puis me défendre d’une certaine douleur, en songeant à cette pauvre créature que monsieur le duc n’aime pas.

— Oh ! Rassurez-vous, madame, dit vivement de Flabert. Je suis désolé de vous avoir causé tant d’émotion ; mais la duchesse est très heureuse. Au reste, je ne me plains pas d’elle, car si je regrette qu’elle ne soit pas de mon goût comme femme, elle a du moins beaucoup d’esprit et nous sommes très bons amis. Je vais vous en donner une preuve. Elle est pleine d’originalité, cette petite princesse. Dès le premier entretien que nous eûmes en tête-à-tête, je crus convenable de lui faire ma cour.