Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/171

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

si vraiment il avait épousé une femme faible de santé, et cette pensée lui déplut ; enfin l’inquiétude qu’il en ressentit, sans être très vive ni de très longue durée, agit cependant sur ses actions : il fut plus prévenant, plus attentif, il soigna davantage sa femme pendant quelque temps. Les deux jeunes mariés partirent pour l’Espagne, passèrent quelques jours à Madrid, et se dirigèrent vers l’Afrique. Après un court séjour au Maroc, ils se rendirent à Alger où ils firent un séjour assez long et se dirigèrent ensuite vers l’Italie. Dunel avait reçu du comte des lettres de recommandation ; et partout où ils s’arrêtaient, le nom de Mlle de Cournon les introduisait dans la haute société ; on les fêtait, on enviait leur bonheur, ce qui flattait beaucoup Adolphe. Tout le monde était ravi de sa femme. Elle étonnait et charmait, en même temps que son air doux et rêveur excitait la curiosité, l’intérêt, comme sa beauté pure portait à l’admiration. En tous lieux, des paroles bienveillantes ou des regards louangeurs semblaient s’attacher à ses pas. Ces hommages, qui d’abord avaient éveillé la jalousie du mari, ne tardèrent pas à chatouiller agréablement son amour-propre. Il lui fut impossible d’oublier un seul instant que sa femme était charmante. Tout contribuait à prolonger leur amour. Lydie était de plus en plus émerveillée de l’existence. La mer et ses accidents, la nature chaude et dorée du