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comme nous ne pouvons nous montrer nos âmes, il faut nous les faire connaître en nous initiant à nos différentes impressions ; cette fois me comprenez-vous ? dit-elle tendrement.

Dunel la regardait avec amour sans lui répondre.

— Que pensez-vous de ce que je viens de vous dire ? reprit-elle.

— Je pense que vous êtes charmante et que je vous aime lui répondit-il en l’embrassant.

Il ne comprend pas, pensa Lydie, mais il m’aime ; et elle se consola. Chaque fois qu’elle exprimait une sensation délicate de son âme, Adolphe lui répondait par un baiser. Elle se demandait si tous les hommes étaient de même. Si Violette ne s’était pas trompée en décrivant l’amour comme l’union des pensées et des sensations ; elle ne pouvait se le persuader, elle obéissait à la loi naturelle, tout ce qui existe cherche en soi-même le principe de vie et se trouve ainsi reporté vers son créateur. Avant tout Lydie avait un immense besoin d’être aimée, elle s’était trouvée jetée dans la vie avant d’avoir conçu des désirs. Les soins, l’admiration continuelle, les tendresses de son mari charmaient si bien son cœur, qu’elle s’engourdissait doucement dans ses caresses.