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comme un homme fou de bonheur qui se grise avec tous les plaisirs des sens ; et lorsqu’Éléonore rentra pour annoncer que madame était prête, et qu’elle attendait au salon, il se leva n’étant pas tout à fait de sang froid. Les époux accompagnés du comte montèrent dans la calèche pour se rendre dans leur appartement où l’on avait fait tous les apprêts du départ. Dunel assis en face de M. de Cournon et de sa femme, ne pouvait s’empêcher de la regarder avec bonheur ; elle était si belle, si timide, et tremblante comme une feuille d’arbre à l’approche de l’orage. Il aimait cette crainte qui la troublait et se demandait comment il avait pu désirer des femmes perdues. Cette certitude d’un bonheur tout proche jointe à l’exaltation d’une demi-ivresse le rendait si heureux que Lydie se rassura peu à peu. Elle éprouvait un certain contentement à voir la joie qui illuminait le visage de son époux. Ils ne se parlèrent pas. M. de Cournon, assez animé, causait beaucoup, il disait un grand nombre de riens que sa cousine et Adolphe n’écoutaient pas du tout. À mesure qu’on s’éloignait de l’hôtel, Dunel sentait son cœur battre plus vite.

— Mon Dieu, dit-il, mon front est brûlant. Je ne sais ce que j’éprouve.

— Qu’avez-vous donc ? s’écria Lydie, en quittant sa place pour se mettre auprès de lui. Ce mouvement fut rapide comme la pensée.