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t-elle. Partie sans doute ! Que fait-on de sa volonté ? Chère fille ! Il me semble que son absence m’enlève une partie de mon bonheur. On rentra. La journée parut longue aux invités ; enfin le repas fut servi. Deux vieux dandis dans le genre du comte avaient été les témoins de Mlle de Cournon et deux membres du Jokey, ceux de Dunel, le duc étant en voyage. Ainsi le comte et son ami avaient pris tous deux leurs compagnons de plaisir, et sans la vieille figure de Victoire qui s’imposait une contenance grave, ce dîner eût eu plus l’air d’une partie fine que d’un repas officiel. Quelques instants avant que les convives fussent sortis de table, la comtesse emmena Lydie pour lui faire quitter son costume de mariée. Elles montèrent ensemble dans la petite chambre où Victoire n’était pas encore entrée depuis l’arrivée de Mlle de Cournon. Cette conversation toute de convenance se passa en remerciements de la part de la jeune fille et Mme de Cournon redescendit au salon.

En quittant sa robe blanche, son voile, pour un cachemire, et sa couronne pour un chapeau, Lydie se représenta les événements qui l’attendaient.

— Je vais retrouver dans mon époux, se disait-elle, maintenant que les convenances nous ne empêcheront plus de nous dire nos pensées, cette confidence et cet abandon qui me charmaient dans mon amie.

Elle se figurait l’amour avec des couleurs plus vives,