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— Merci, c’est bien dit Lydie. Le domestique sortit, elle brisa le cachet du billet et avec toute la difficulté causée par son émotion et l’orthographe de la modiste, elle lut :

Mademoiselle,

Le bon Dieu a pris votre idée ; il m’a rendue bien heureuse, je dirais parfaitement heureuse, si j’étais près de vous, mais cela m’est défendu. Pourtant j’espère obtenir la permission de vous faire une visite, une seule. Attendez-moi dans deux jours. Je vous raconterai tout ce qui m’est arrivé. C’est féerique.

Je vous aime autant de loin que de près ; gardez-moi ma place dans votre cœur et n’allez pas le donner tout entier au beau mari qu’on vous destine. Aimez-moi bien, je vous en prie.

Violette.

Lydie lut et relut cette lettre à laquelle elle ne comprenait qu’une chose, c’est que son amie la quittait. Comment se faisait-il que Violette dont le caractère était, en apparence, si indépendant n’osait rien dire sur sa position ? Pourquoi cette discrétion ? Pourquoi ne revenait-elle pas de suite ? Le chagrin l’empêcha de trop penser à son futur mari. Elle avait subi son influence quand il était là ; mais se trouvait beaucoup plus libre en son absence. Elle se proposait de l’étudier sérieuse-