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pâté de foie gras est délicieux, les truffes en sont fines, je les croque avec un enivrement digne du premier gourmet de Paris, eh bien ! je crois qu’un baiser d’elle serait cent fois plus délicieux.

En disant cela, Adolphe jeta sur son assiette sa fourchette et son couteau, appuya son coude sur la table et mit sa tête dans ses mains.

— Eh ! vous ne mangez plus ?

— Pardon, dit-il, en reprenant doucement sa fourchette. Comme il m’est impossible d’embrasser seulement la main de celle que j’aime, je continue mes familiarités avec ce mélange, qui est du moins une consolation.

— Voyez comme on écrit l’histoire ; on m’a dit ce matin que vous quittiez Adèle.

— Ce n’est pas impossible.

— Vraiment ! Cela me donne une idée.

— Je la devine, votre idée, gardez-la, servez-vous-en, je ne vous en voudrai pas, au contraire.

— Une autre personne m’a assuré que vous vous mariez.

— Cela pourrait être vrai.

— Et vous me dites que vous êtes amoureux ?

— C’est tout à fait réel.

— Lequel croire des trois propos ?

— Tous les trois.